Le gouvernement du Canada présente les mesures à prendre en 2023 pour protéger les épaulards résidents du Sud

Le gouvernement du Canada reconnaît que les épaulards résidents du Sud sont confrontés à des menaces imminentes pour leur survie et que la protection de ces mammifères marins emblématiques nécessite une action globale et immédiate. Nos mesures ciblent les trois principales menaces qui pèsent sur les épaulards résidents du Sud : les perturbations acoustiques et physiques, la disponibilité et l’accessibilité des proies, et les contaminants.

Perturbations acoustiques et physiques causées par les navires

Tous les navires, y compris les navires commerciaux, les bateaux de plaisance et les bateaux d’observation des baleines, jouent un rôle important dans la réduction des perturbations acoustiques et physiques. Pour la cinquième année consécutive, Transports Canada met en œuvre des mesures élargies à l’intention des exploitants de navires, dont les suivantes :

• Les navires doivent demeurer à une distance minimale de 400 mètres de tous les épaulards tout au long de l’année dans les eaux côtières du sud de la Colombie-Britannique, entre Campbell River et le nord d’Ucluelet.
• Les entreprises commerciales d’observation des baleines et d’écotourisme qui reçoivent une autorisation du ministre des Transports pourront observer les épaulards non résidents du Sud (comme les épaulards migratoires [Biggs]) à une distance de 200 mètres, compte tenu de leur expertise dans l’identification des différents types d’épaulards. Cette disposition ne s’applique pas à la population d’épaulards résidents du Sud.
• Si un navire se trouve à moins de 400 mètres d’un épaulard, il lui est demandé d’éteindre les détecteurs de poissons et les échosondeurs, et de mettre le moteur au point mort lorsqu’il est possible de le faire en toute sécurité pour permettre aux animaux marins de passer.
• Si un navire se trouve à moins de 1 000 mètres d’un épaulard, il lui est demandé de réduire sa vitesse à moins de 7 nœuds lorsqu’il peut le faire en toute sécurité afin de diminuer le bruit des moteurs et le sillage du navire.
• Pour la saison 2023, Transports Canada renforcera les exigences relatives à la distance d’évitement dans l’arrêté d’urgence pris en vertu de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada afin de réduire davantage les perturbations physiques et acoustiques en présence d’épaulards.

Les mesures de 2023 maintiennent les zones obligatoires de restriction de la vitesse près du banc Swiftsure, élaborées en collaboration avec la Première nation Pacheedaht. Tous les navires sont tenus de ralentir à une vitesse maximale de 10 nœuds lorsqu’ils se trouvent dans ces zones.

• Du 1^er juin au 30 novembre 2023, tous les navires doivent ralentir à une vitesse maximale de 10 nœuds dans deux zones de restriction de vitesse près du banc Swiftsure. La première zone se trouve dans la zone de gestion des pêches du Pacifique 121-1 et la deuxième zone de restriction de la vitesse est située près de l’embouchure de la rivière Nitinat, de la pointe Carmanah à la longitude 125 degrés ouest (portions des zones de gestion des pêches du Pacifique 21-0, 121-1 et 121-2).
• Des exemptions sont prévues dans les cas suivants :
  • navires en détresse ou qui fournissent de l’assistance à un navire ou à une personne en détresse;
  • navires évitant un danger immédiat ou imprévu;
  • gouvernement ou forces de l’ordre en mission officielle;
  • recherche autorisée si celle-ci nécessite une vitesse plus élevée;
  • navire à voile navigant sous voiles et non propulsé par un appareil moteur.
• La mesure obligatoire des zones à vitesse limitée est distincte des ralentissements volontaires coordonnés par le programme ECHO (Enhancing Cetacean Habitat and Observation) que mène l’Administration portuaire de Vancouver Fraser.
• Transports Canada et Pêches et Océans Canada ont pris connaissance des commentaires sur les épaulards résidents du Sud et sur les autres distances d’approche des épaulards à la suite de leur engagement et de leurs consultations avec les groupes autochtones, les partenaires et les parties prenantes dans le cadre du processus de mesures de gestion des épaulards résidents du Sud. Le gouvernement du Canada suit également de près et examine les modifications proposées aux distances d’approche dans l’État de Washington ainsi que l’évolution des connaissances scientifiques sur les perturbations des épaulards causées par les navires.
• Le gouvernement du Canada a procédé à une analyse plus approfondie des façons de protéger davantage les épaulards en Colombie-Britannique en tenant compte des commentaires susmentionnés et conformément au Règlement sur les mammifères marins. Au cours de l’année à venir, Pêches et Océans Canada lancera un processus de consultation afin d’envisager des modifications aux distances d’approche des épaulards sur la côte du Pacifique en vertu du Règlement sur les mammifères marins de la Loi sur les pêches. Toute modification éventuelle du Règlement sur les mammifères marins sera fondée sur les conseils scientifiques et les commentaires des partenaires et des parties prenantes à ce jour, dans le cadre du processus de consultation à venir.

Zones de refuge provisoires

Les zones de refuge provisoires créent des espaces temporaires pour les baleines, en attendant des recherches plus approfondies sur une approche à plus long terme. L’emplacement de ces zones s’appuie sur les connaissances scientifiques et autochtones des aires d’alimentation importantes par le passé pour les épaulards résidents du Sud.

• Du 1^er juin au 30 novembre 2023, aucun trafic maritime ni aucune activité de pêche ne sont autorisés dans les zones de refuge provisoires situées au large de la côte sud-ouest de l’île Pender Sud et de l’extrémité sud-est de l’île Saturna. Des exceptions seront autorisées pour les situations d’urgence et les navires de pêche autochtone lorsque la pêche est pratiquée à des fins alimentaires, sociales et cérémonielles.
• Pour assurer la sécurité des personnes utilisant des embarcations à propulsion humaine, un couloir de 20 mètres près de la rive permettra aux kayakistes et autres pagayeurs de traverser ces zones. Si un épaulard se trouve dans le refuge à ce moment-là, les pagayeurs devront rester à 400 mètres de lui.

Disponibilité des proies

• Le saumon quinnat, le saumon kéta et le saumon coho constituent une partie essentielle du régime alimentaire de l’épaulard résident du Sud. Pour remédier à la disponibilité limitée de ces proies, Pêches et Océans Canada maintient une combinaison de restrictions de la pêche dans les principales aires d’alimentation de leur habitat essentiel et de mesures volontaires sur l’ensemble du littoral. Ces mesures réduiront la concurrence entre les pêcheurs et les épaulards pour le saumon. Elles offriront des possibilités de pêche récréative et commerciale d’autres espèces que le saumon et assureront l’accès aux activités de pêche à des fins alimentaires, sociales et cérémonielles, conformément aux traités autochtones.
• Les mesures suivantes contribueront à protéger l’accès des épaulards au saumon et à réduire au minimum les perturbations dans les principales aires d’alimentation :
  • Étendre les fermetures par zone dans les principales aires d’alimentation des épaulards résidents du Sud pour la pêche récréative et commerciale du saumon autour du banc Swiftsure (partie des sous-zones 121-1 et 121-2, et nouvelle sous-zone 21-0 pour 2023). Ces fermetures seront en vigueur après la fin de la pêche avec remise à l’eau du saumon quinnat (à finaliser en juin 2023) jusqu’au 31 octobre 2023.
  • Comme en 2022, des fermetures par zone pour la pêche récréative et commerciale du saumon auront lieu dans les principales aires d’alimentation de l’épaulard résident du Sud dans le détroit de Juan de Fuca (parties des sous-zones 20-1 et 20-5) après la fin de la pêche avec remise à l’eau du saumon quinnat (à finaliser en juin 2023) jusqu’au 23 octobre 2023, et autour de l’embouchure du fleuve Fraser (une partie de la sous-zone 29-3), du 1^er août au 30 septembre 2023.
  • Les fermetures de la pêche dans la zone sud des îles Gulf (sous-zone 18-9 et parties de 18-2, 18-4 et 18-5) sont déclenchées pour la pêche commerciale et récréative du saumon dès la première présence confirmée d’épaulards résidents du Sud dans la zone, et ce, jusqu’au 30 novembre 2023. Ces fermetures sont prolongées d’un mois par rapport à 2022 et elles sont fondées sur des données selon lesquelles un plus grand nombre d’épaulards résidents du Sud occupent la mer des Salish plus tard à l’automne. La surveillance de la zone commencera le 1^er mai 2023. Lorsque la présence d’un épaulard résident du Sud sera confirmée, les fermetures de la pêche seront déclenchées conformément au protocole de fermeture pour cette zone.
  • Tous les pêcheurs sont invités à cesser temporairement leurs activités de pêche (par exemple, ne pas remonter d’engins de pêche) lorsque les épaulards se trouvent à moins de 1 000 mètres. Cette mesure volontaire est en vigueur toute l’année dans les eaux canadiennes du Pacifique.
• Pour la quatrième année consécutive, Pêches et Océans Canada prévoit également libérer un million de saumons quinnat de l’écloserie de la rivière Chilliwack pour favoriser la disponibilité des proies dans l’habitat des épaulards résidents du Sud.

Programme ECHO (Enhancing Cetacean Habitat and Observation)

Pour la septième année consécutive, le programme ECHO, dirigé par l’Administration portuaire Vancouver-Fraser, coordonnera des mesures de réduction du bruit sous-marin à grande échelle incitant les exploitants de navires à ralentir ou à demeurer à distance lorsqu’ils traversent des zones clés de l’habitat essentiel des épaulards résidents du Sud dans le détroit de Haro, le passage Boundary, le banc Swiftsure et le détroit de Juan de Fuca.

Tous les détails des mesures volontaires du programme ECHO, y compris les dates, les vitesses de ralentissement cibles et les coordonnées des lieux, seront disponibles sur le site Web du programme ECHO (https://www.portvancouver.com/fr/la-protection-de-lenvironnement-au-port-de-vancouver/la-sante-des-ecosystemes-sur-notre-territoire/echo-program/) d’ici le 1^er mai.  

Contaminants

Le gouvernement du Canada dirige un groupe de travail technique sur les contaminants dans l’environnement, composé de partenaires clés provenant de tous les ordres de gouvernement, d’universités et d’organisations non gouvernementales. Au cours des quatre dernières années, ce groupe a :

• identifié les principaux contaminants préoccupants;
• formulé des recommandations pour des mesures à long terme;
• continué de mener d’importantes activités de surveillance et de recherche.

En outre, le groupe continue de recommander et d’élaborer des lignes directrices en matière de qualité de l’environnement et de les comparer aux données de surveillance afin de repérer les zones à risque devant faire l’objet de mesures supplémentaires.

Le gouvernement du Canada a mis au point et lancé l’outil d’inventaire des polluants affectant les baleines et leurs proies, qui présente les estimations des rejets de polluants dans les habitats des épaulards résidents et de leur principale proie, le saumon quinnat. Cet outil en ligne est accessible au public et aidera à modéliser les répercussions des mesures d’atténuation et des contrôles supplémentaires.

Compte tenu du fait que de nombreux contaminants sont de nature à persister dans l’environnement, le gouvernement du Canada et ses partenaires continuent de progresser dans la mise en place de mesures à long terme visant à soutenir le rétablissement de l’épaulard résident du Sud dans les domaines suivants :

• la préparation et la mise en œuvre de mesures de contrôle supplémentaires, comme des règlements ou des lignes directrices, afin de réduire la menace que posent les contaminants;
• la mise en œuvre d’activités de recherche et de surveillance pour mieux comprendre les contaminants présents dans l’environnement et leurs répercussions;
• la communication de données, de renseignements et de connaissances entre les partenaires afin d’éclairer la prise de décision;
• la mise en œuvre d’actions de sensibilisation, d’éducation et d’engagement pour informer le public et l’inclure dans les solutions.

La sensibilisation du public est déterminante dans le respect des mesures de gestion. Le gouvernement du Canada continue de collaborer avec des organisations éducatives, des groupes environnementaux, des partenaires autochtones et des organismes gouvernementaux au Canada et aux États-Unis afin de sensibiliser la population aux mesures de protection de l’épaulard résident du Sud par des efforts d’éducation et de sensibilisation du public.