Inégalités en matière d’insécurité alimentaire au Canada:  L’expérience des jeunes, des adultes et des personnes âgées

On parle d'insécurité alimentaire dans un ménage lorsqu'au moins un de ses membres n'a pas la variété ou la quantité de nourriture dont il a besoin en raison d'un manque d'argent ¹². Dans la présente infographie, la notion d'insécurité alimentaire correspond à la définition d'insécurité alimentaire « sévère à modérée » figurant dans l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC).

Un certain nombre de collectivités canadiennes sont aux prises avec de grandes inégalités en matière d'insécurité alimentaire³.

Tableau 1 – Prévalence (%) de l'insécurité alimentaire durant le parcours de vie selon le sexe

	Filles/Femmes	Garçons/Hommes (référence)
Jeunes (12 à 17 ans)	13,2	13,5
Adultes (18 ans et plus)	9,0*	6,6
Adultes âgés (65 ans et plus)	3,9*	2,7

*: Significativement différent de la catégorie de référence

Les jeunes et les personnes âgées vivent des inégalités en matière d'insécurité alimentaire selon la structure de leur ménage.

La prévalence de l'insécurité alimentaire du ménage est :

2,8 fois plus élevée chez les jeunes qui vivent avec un seul parent que chez les jeunes qui vivent avec deux parents;

3,0 fois plus élevée chez les parents seuls vivant avec des enfants que chez les couples sans enfants;

2,0 fois plus élevée chez les adultes âgés vivant seuls que chez les adultes âgés ne vivant pas seuls.

Le niveau de scolarité des ménages est un déterminant important de l'insécurité alimentaire pour tous les groupes d'âge.

Par rapport aux personnes vivant dans un ménage dont au moins un des membres a un niveau d'études universitaires, la proportion de personnes en situation d'insécurité alimentaire vivant dans un ménage où le niveau de scolarité est inférieur à celui d'études secondaires est :

5,0 fois plus élevée chez les jeunes;

6,8 fois plus élevée chez les adultes;

3,2 fois plus élevée chez les adultes âgés.

Tableau 2 – Prévalence (%) de l'insécurité alimentaire durant le parcours de vie selon le niveau de scolarité du ménage

	Jeunes (12 à 17 ans)	Adultes (18 ans et plus)	Adultes âgés (65 ans et plus)
Sans diplôme d'études secondaires	30,9*	25,5*	5,2*
Diplômé de l'école secondaire	23,5*	13,6*	4,0*
Certificat d'un collège communautaire/ d'une école technique/ d'une université	17,3*	8,4*	3,1*
Diplômé universitaire (référence)	6,2	3,8	1,6

*: Significativement différent de la catégorie de référence

Tout au long de la vie, la proportion de personnes en situation d'insécurité alimentaire est plus élevée dans les communautés des Premières nations, des Métis et surtout des Inuits, par rapport aux communautés non autochtones.

Tableau 3 – Prévalence (%) de l'insécurité alimentaire durant le parcours de vie selon l'identité autochtone

	Premières Nations vivant hors réserve	Métis	Inuit	Non Autochtones (référence)
Jeunes (12 à 17 ans)	25,8*	25,6*	56,7*	12,4
Adultes (18 ans et plus)	21,8*	16,8*	44,5*	7,3
Adultes âgés (65 ans et plus)	11,0*	8,3* E	24,8* E	3,2

*: Significativement différent de la catégorie de référence
E : Interpréter avec prudence

Les inégalités vécues par les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont enracinées dans les politiques et les pratiques coloniales qui ont commencé avec les pensionnats, la perte de continuité culturelle, des territoires et de la langue. Les traumatismes intergénérationnels non résolus s'ajoutent aux défis auxquels sont confrontés les peuples autochtones.

Éloignement

Le terme « éloignement » renvoie à la proximité géographique d'une région par rapport à des centres de services et à des centres de population⁴. Au Canada, les régions sont considérées comme « facilement accessibles », « accessibles », « moins accessibles », « éloignées » ou « très éloignées ».

Dans tous les groupes d'âge, les personnes vivant dans des « régions très éloignées » sont plus susceptibles de vivre de l'insécurité alimentaire comparativement à celles vivant dans toutes les autres régions confondues.

Par rapport aux personnes vivant dans des régions facilement accessibles, la proportion d'insécurité alimentaire chez les personnes vivant dans des régions très éloignées est :

2,7 fois plus élevée chez les jeunes;

4,3 fois plus élevée chez les adultes;

5,1 fois plus élevée chez les adultes âgés.

Les interventions visant les déterminants sociaux de l'insécurité alimentaire (p. ex. la Prestation universelle pour la garde d'enfants, les stratégies de réduction de la pauvreté, le logement abordable) sont des solutions prometteuses pour réduire la prévalence et la gravité globales de l'insécurité alimentaire et les inégalités entre les populations canadiennes¹.

Source : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (2015-2016, 2017-2018).

Pour obtenir davantage de données sur les inégalités en santé au Canada, consultez le site : https://sante-infobase.canada.ca/inegalites-en-sante/outil-de-donnees/.