Protéger la sécurité nationale en partenariat avec tous les Canadiens
Sur cette page:
- Quelle est la menace?
- Types d’extrémismes
- Pleins feux sur l’extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI)
- Quelles sont les répercussions sur les communautés?
- Le pouvoir des mots
- Indices de radicalisation ou de mobilisation
- Comment le gouvernement du canada intervient-il?
- Quel est le rôle du SCRS?
- Centre intégré d’évaluation du terrorisme
- Que pouvons-nous faire ensemble?
- Le SCRS fait office de partenaire de confiance
- Contactez-nous
QUELLE EST LA MENACE?
- Le SCRS a constaté une hausse de la menace que fait peser l’extrémisme violent, particulièrement l’extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI). Les extrémistes ont notamment recours à des plateformes en ligne pour recruter des membres, faire du prosélytisme, collecter des fonds, diffuser des propos haineux ou de la désinformation, harceler des personnes et inciter à l’extrémisme violent.
- La rhétorique de l’EVCI déborde rapidement toute frontière, tant sur le plan de l’écho qu’elle trouve que de sa portée. Le Canada n’y échappe pas. En fait, les Canadiens sont des producteurs et des consommateurs actifs de ce type de discours.
- Les extrémistes violents, quelles que soient leurs motivations, profitent des situations de crise et exploitent la peur, la méfiance et l’agitation de la population pour redoubler d’efforts dans la radicalisation et inciter leurs adeptes à commettre des actes de violence. Les médias sociaux et la connexité mondiale ont augmenté la portée des discours extrémistes et la vitesse à laquelle ils sont diffusés, amplifiant ainsi la diffusion d’informations fausses et trompeuses.
- Des entités extrémistes violentes adoptent des théories du complot sur la pandémie afin d’essayer de rationaliser et de justifier le recours à la violence. Ces discours contribuent à l’effritement de la confiance dans l’intégrité du gouvernement et incitent à la méfiance à l’égard des experts scientifiques. Si certains aspects des théories du complot relèvent d’une revendication légitime de la liberté d’expression, les discours tenus en ligne sont de plus en plus violents et appellent à l’arrestation et à l’exécution de certaines personnes, ce qui suscite des préoccupations grandissantes.
- La menace est multidimensionnelle : elle touche aussi bien à la sécurité, à l’économie et à la technologie qu’aux enjeux sociaux. C’est pourquoi elle nécessite une intervention intégrée
TYPES D’EXTRÉMISMES
Extrémisme violent à caractère idéologique
Les adeptes de l’extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI) sont motivés par une série d’influences plutôt que par un seul système de croyances. La radicalisation qui les mène à l’EVCI est le plus souvent provoquée par une combinaison d’idées et de récriminations qui se traduisent par une vision du monde personnalisée inspirée par diverses sources. Les catégories d’EVCI englobent le genre, la xénophobie, l’opposition à l’autorité et d’autres motifs de violence fondés sur des récriminations personnelles.
Extrémisme violent à caractère politique
L’extrémisme violent à caractère politique (EVCP) encourage le recours à la violence pour instaurer de nouveaux régimes politiques ou modifier les structures et les normes des régimes existants.
Extrémisme violent à caractère religieux
L’extrémisme violent à caractère religieux (EVCR) encourage le recours à la violence à l’appui d’une lutte spirituelle contre un système jugé immoral. Ses adeptes croient que le salut ne peut être obtenu que par la violence.
*Il convient de noter que ces catégories d’extrémisme ne sont pas nécessairement exclusives, car les discours extrémistes sont souvent fondés sur les récriminations personnelles des intéressés. Ces catégories sont tirées des définitions de l’extrémisme violent qui figurent à l’article 83.01 du Code criminel du Canada et de l’alinéa 2c) de la Loi sur le SCRS.
PLEINS FEUX SUR L’EXTRÉMISME VIOLENT À CARACTÈRE IDÉOLOGIQUE (EVCI)
- Les adeptes de l’EVCI sont mus par une série d’influences plutôt que par un seul système de croyances. La radicalisation qui les mène à l’extrémisme violent est le plus souvent provoquée par une combinaison d’idées et de récriminations personnelles qui se traduisent par une vision du monde personnalisée inspirée par diverses sources, dont des livres, des vidéos, des discussions en ligne et des conversations. Leur vision du monde est souvent axée sur la volonté de mobiliser d’autres personnes, de les inciter à commettre des actes de violence ou de leur donner les moyens de passer à l’action.
- La menace de l’EVCI s’est particulièrement intensifiée pendant la pandémie. Des groupes prônant la suprématie blanche et des groupes antigouvernementaux ont exploité les inquiétudes de certaines personnes à l’égard des mesures de confinement et de la vaccination obligatoire pour alimenter la haine, la discorde et la violence. Bien que les personnes utilisant la rhétorique violente ou extrémiste n’envisagent peut-être pas de commettre des actes violents, elles peuvent amener, sciemment ou non, d’autres personnes réceptives à leur discours à poser de tels gestes.
- Les personnes et les petits groupes (dans le monde réel et virtuel) ont une conviction en commun, à savoir que la prospérité ou la survie de la société ou de la civilisation est indissociable du recours à la violence. Il existe souvent des recoupements entre les idéologies axées sur la xénophobie, le racisme, le genre et les autres motifs de violence fondés sur les récriminations personnelles. Par exemple, les femmes d’origine asiatique ont été visées de façon disproportionnée par le racisme et la violence anti-asiatiques. Les adeptes de l’EVCI peuvent se mobiliser sur divers types d’enjeux, comme les mesures de santé publique, l’environnement ou des conflits à l’étranger.
- L’EVCI est également symptomatique d’une tendance plus généralisée de fragmentation et de polarisation au Canada, qui est enracinée dans des revendications socioéconomiques et aggravée par certains facteurs clés : « chambres d’écho » en ligne renforçant des visions déformées du monde; fatigue générale et frustration à l’égard des répercussions socioéconomiques de la pandémie de COVID-19, comme que la perte de revenu et l’isolement social; rhétorique et discours politiques polarisants.
- Depuis 2014, les attaques liées à l’EVCI ont fait 26 morts et plus de 40 blessés en sol canadien.
QUELLES SONT LES RÉPERCUSSIONS SUR LES COMMUNAUTÉS?
- Toutes les formes d’extrémisme font peser une menace sur la sécurité des Canadiens et la structure de la société. L’extrémisme violent et le terrorisme sont, fondamentalement, des répudiations des valeurs de tolérance, de respect, d’inclusion et de diversité qui sont propres à une société démocratique. Les communautés de couleur et d’autres groupes traditionnellement marginalisés sont souvent les plus durement touchés par cette menace.
- La prolifération des discours violents ainsi que la manipulation et la propagation d’informations peuvent saper la confiance envers nos systèmes et institutions démographiques et polariser les communautés.
- Depuis quelques années, il y a eu une normalisation ou une démarginalisation de ce type de discours, ce qui nuit à la résilience et à la cohésion sociales. En raison de la menace grandissante que ces discours présentent pour nos communautés et la structure de notre société et de nos institutions, il devient de plus en plus urgent d’établir des liens entre le gouvernement et les communautés touchées afin de favoriser la prise de mesures collectives.
- Les activités extrémistes violentes ont également des conséquences économiques immédiates et à plus long terme. Les perturbations économiques à plus long terme découlant des activités extrémistes peuvent avoir des répercussions sur des personnes, des communautés et des sociétés.
LE POUVOIR DES MOTS
- Le SCRS reconnaît l’importance de la terminologie pour parler des menaces qui pèsent sur la sécurité nationale. Il a joué un rôle de premier plan pour établir une nouvelle terminologie et remplacer les expressions « extrémisme de droite » et « extrémisme de gauche ». Cette nouvelle terminologie permet de mieux cerner les diverses menaces violentes de nature idéologique qui pèsent sur le Canada et le milieu complexe dans lequel évoluent ces menaces.
- Le SCRS a modifié la terminologie, en autres, pour favoriser le dialogue avec des communautés ayant subi des effets négatifs relativement à l’utilisation de certaines expressions. Le Service a pour mandat de protéger la sécurité de tous les Canadiens et reconnaît que pour atteindre ses objectifs opérationnels, il est essentiel d’établir un dialogue ainsi que des liens de collaboration et de confiance, avec les communautés canadiennes.
- Ces changements permettent également d’éviter de stigmatiser une communauté ou un groupe en particulier et reflètent l’engagement du SCRS à adopter une approche intersectionnelle dans la prise de décisions opérationnelles et stratégiques afin de cerner et d’atténuer les impacts imprévus.
INDICES DE RADICALISATION OU DE MOBILISATION
Indices de radicalisation :
- Fréquentation de gens qui prônent une idéologie ou un mouvement extrémiste violent, en ligne ou en personne.
- Déclarations à l’appui d’une idéologie, d’un mouvement ou d’un groupe terroriste.
- Hostilité envers les personnes ou les entités qui s’opposent à une idéologie, à un mouvement ou à un groupe terroriste.
- Consommation de médias extrémistes et participation à ces médias.
- Fascination pour la violence ou les attentats terroristes passés.
Indices de mobilisation :
- Changements du comportement habituel sans raison apparente (changement sur le plan des activités ou de l’état émotionnel)
- Menaces et activités de planification de plus en plus précises
- Recherche sur les voyages et préparatifs
- Reconnaissance d’une cible ou test de sécurité dans un endroit ciblé
COMMENT LE GOUVERNEMENT DU CANADA INTERVIENT-IL?
La Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence expose les trois priorités suivantes :
- acquérir, communiquer et mettre en application des connaissances;
- s’attaquer à la radicalisation menant à la violence en ligne;
- soutenir les interventions.
- Le SCRS appuie cette stratégie et le travail du Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence (CCECPV), qui consiste à promouvoir la coordination et la collaboration avec différents intervenants afin de tenir compte des réalités locales et de prévenir la radicalisation menant à la violence. Ces intervenants comprennent tous les ordres de gouvernement, des communautés, des organisations communautaires, des travailleurs et des praticiens de première ligne, des universitaires et des agents d’application de la loi. Ces partenariats servent également à accroître la transparence et la responsabilisation.
- Une solide démocratie repose sur l’accès à des nouvelles et à des sources d’information diversifiées et fiables qui permettent de se forger des opinions, de demander aux gouvernements et aux particuliers de rendre des comptes, et de participer au discours public.
- En réponse à la quantité grandissante d’informations fausses, trompeuses et incendiaires publiées en ligne et dans les médias sociaux, le gouvernement du Canada a mis en œuvre l’Initiative de citoyenneté numérique, qui consiste à doter les citoyens des outils et des compétences nécessaires pour évaluer l’information en ligne, y compris le contenu extrémiste, avec un esprit critique.
- En outre, le Code criminel prévoit un régime d’inscription des entités terroristes, ce qui constitue un outil additionnel pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Depuis l’exercice 2020-2021, le gouvernement a inscrit sur la liste six groupes d’adhérents à des idéologies extrémistes violentes.
QUEL EST LE RÔLE DU SCRS?
- Le SCRS surveille de près l’évolution de la menace que font peser les extrémistes violents et peut, au besoin, recourir aux divers outils liés à la sécurité nationale.
- Le SCRS enquête sur les activités qui pourraient constituer des menaces envers la sécurité du Canada au sens de l’article 2 de la Loi sur le SCRS. En ce qui concerne les menaces liées à l’EVCI, le SCRS cherche à déterminer s’il existe une menace de violence grave et une incitation à amener d’autres personnes à tuer, si les gestes sont à caractère idéologique et si les personnes impliquées tentent de faire changer la société.
- Le SCRS collabore étroitement avec ses partenaires étrangers pour mieux comprendre l’évolution de l’extrémisme et le nouveau contexte de la menace, de façon à être bien placé pour fournir des évaluations et des conseils à l’appui des mesures, y compris des mesures d’application de la loi, selon le cas.
- Le SCRS dispose d’un éventail de moyens d’action :
- sensibilisation et mobilisation;
- analyses;
- enquêtes;
- réduction de la menace;
- prestation de conseils au gouvernement;
- collaboration avec les organismes d’application de la loi.
- Le SCRS est déterminé à renforcer le dialogue avec la société civile et des organisations communautaires afin d’accroître la résilience nationale et de tirer des leçons des expériences de groupes communautaires qui sont profondément touchés par la menace liée à l’EVCI.
CENTRE INTÉGRÉ D’ÉVALUATION DU TERRORISME
Le Centre intégré d’évaluation du terrorisme (CIET) est un organisme fédéral chargé d’évaluer les menaces terroristes qui pèsent sur le Canada et sur les intérêts canadiens.
Il est situé dans les locaux de l’Administration centrale (AC) du SCRS et mène ses activités conformément aux dispositions et aux pouvoirs de la Loi sur le SCRS.
Le CIET produit des évaluations de la menace assorties de différents niveaux de classification qui sont fondées sur des renseignements classifiés et des informations de sources ouvertes. Ces évaluations sont communiquées aux partenaires nationaux et internationaux, notamment des organismes d’application de la loi, et servent à éclairer la prise de décisions opérationnelles et stratégiques.
Le CIET comporte trois axes opérationnels :
- rendre compte des menaces terroristes qui pèsent sur le Canada;
- évaluer le niveau de la menace terroriste au Canada et formuler des recommandations à cet égard;
- évaluer et établir les niveaux de la menace terroriste pesant sur les intérêts canadiens dans le monde.
QUE POUVONS-NOUS FAIRE ENSEMBLE?
- Des chercheurs éminents, des décideurs et des spécialistes qui étudient la menace liée au terrorisme et à l’extrémisme violent ont souligné l’importance de faire participer la société civile à une intervention globale et multidimensionnelle pour contrer cette menace.
- Les experts ont cerné deux éléments essentiels à une réponse efficace à l’extrémisme : la sensibilisation et la résilience des communautés.
- Afin de lutter contre cette menace pour la sécurité nationale, les services de renseignement et les organismes d’application de la loi doivent déployer des efforts concertés et coordonnés en collaboration et en consultation avec des dirigeants de la société civile et des communautés. Nous devons collaborer dans un but commun et adopter une approche axée sur l’ensemble de la société afin de protéger le pays et les communautés contre cette menace insidieuse.
- Cet enjeu complexe est un problème sociétal et systémique qui nécessite une approche holistique mettant à contribution tous les éléments de la société civile. Cette menace mine la cohésion sociale et présente un danger pour les communautés canadiennes. Les partenariats et le dialogue permettront d’accroître grandement l’efficacité des mesures visant à contrer cette menace et à renforcer la résilience collective.
- Le SCRS s’engage à collaborer avec le public. En collaborant étroitement avec les communautés et ses partenaires partout au pays, le SCRS est en mesure de s’acquitter efficacement de son mandat et d’honorer son engagement à assurer la sécurité de tous les Canadiens.
LE SCRS FAIT OFFICE DE PARTENAIRE DE CONFIANCE
Le SCRS continue de prendre des mesures visant à améliorer la diversité, l’équité et l’inclusion au sein de l’organisme et à lutter contre le racisme systémique, les préjugés et la discrimination. La communication publique de ces mesures et des progrès réalisés appuie les principes de transparence, d’ouverture et de responsabilisation. Le SCRS est tenu de rendre des comptes au public qu’il protège et veille à ce que son effectif soit aussi diversifié que la population canadienne.
Le SCRS s’impose en tant que partenaire de confiance pour les communautés canadiennes et établit des partenariats grâce au dialogue, au respect mutuel et à des mesures réciproques.
CONTACTEZ-NOUS
Pour signaler des informations sur une menace non immédiate pour la sécurité nationale, veuillez communiquer avec le SCRS par téléphone au 613-993-9620 (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) ou consulter le site Web du SCRS : Service canadien du renseignement de sécurité - Canada.ca
Le SCRS n’est pas un organisme d’application de la loi. Pour signaler une menace immédiate pour la sécurité nationale, veuillez composer le 911 ou téléphoner à votre service de police local.
Si vous avez des questions relatives à la collaboration, à la liaison et au dialogue entre votre communauté ou votre organisation et le SCRS, veuillez communiquer avec un responsable du programme de liaison recherche et de collaboration avec les intervenants à l’adresse AO-LR@smtp.gc.ca ou avec votre équipe de liaison régionale du SCRS.
ISBN : 978-0-660-43846-7
No de cat. : PS74-18/2022F-PDF
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de la Sécurité publique, 2022
© Source des images : Getty Images
Also available in English under the title: Protecting National Security in Partnership with All Canadians
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