Les programmes correctionnels pour délinquants autochtones
Selon la recherche sur les collectivités autochtonesNote de bas de page 1 , voici les principaux facteurs contribuant à la réinsertion sociale réussie des délinquants autochtones :
- leur participation et leur accès à des activités spirituelles et culturelles;
- des programmes adaptés à leur culture, préférablement offerts par des Autochtones;
- le soutien qu’ils reçoivent de leur famille et de leur collectivité.
La DC 702 Délinquants autochtones permet de s’assurer que les besoins particuliers des délinquants autochtones sont comblés. Elle fournit les grandes lignes pour effectuer des interventions efficaces au moyen d’un modèle de continuum de soins.
Modèle de continuum de soins
Concernant les services correctionnels pour Autochtones, le Service correctionnel Canada (SCC) adopte une approche unique qu’il appelle « Continuum de soins pour les Autochtones ». Il s’agit d’un modèle de soins qui offre des approches adaptées à la culture afin de répondre aux besoins des délinquants autochtones. Le SCC a instauré ce modèle en 2003 en collaboration avec des intervenants autochtones, notamment des Aînés.
Le continuum permet de s’assurer que les délinquants autochtones ont accès à des interventions et des programmes appropriés du point de vue culturel. Il reconnaît l’importance des collectivités autochtones pour soutenir les délinquants autochtones durant leur cheminement de guérison et leur réinsertion sociale. Ces collectivités font le lien entre les délinquants et leur histoire, leur culture et leur spiritualité.
L’objectif du Continuum de soins pour les Autochtones est d’aider les délinquants à réussir un retour sécuritaire dans la collectivité.
Sentiers autochtones
Les Sentiers autochtones sont une initiative de guérison intensive dirigée par un Aîné et reposant sur la roue de médecine autochtone, ou roue de médecine à quatre directions. Ils vont au delà des services du SCC déjà offerts à tous les délinquants autochtones, s’adressant aux détenus qui démontrent une motivation et un engagement réels à changer sur les plans émotionnel, mental, physique et spirituel.
Pour participer aux Sentiers autochtones, le détenu doit être prêt à faire du cheminement de guérison traditionnel son mode de vie, 24 heures sur 24. Les Sentiers autochtones l’aideront à se préparer pour le transfèrement vers une unité à niveau de sécurité moindre et la mise en liberté sous condition, et finalement, à poursuivre son cheminement de guérison dans la collectivité.
Les Sentiers autochtones renforcent un mode de vie autochtone traditionnel grâce à ce qui suit :
- du counseling individuel intensif;
- un meilleur accès aux cérémonies;
- un cheminement de guérison autochtone plus traditionnel, correspondant aux valeurs et aux croyances traditionnelles.
Dans certains établissements, les Sentiers autochtones constituent un programme de jour, alors que dans d’autres, toute une unité est réservée aux Sentiers autochtones. Ceux-ci ne sont pas offerts dans tous les établissements.
Le SCC offre aux délinquants différents types d’initiatives des Sentiers autochtones :
- initiatives préparatoires aux Sentiers autochtones, sécurité maximale (programme de jour);
- initiatives des Sentiers autochtones, sécurité moyenne;
- maisons de transition des Sentiers autochtones, sécurité minimale;
- un continuum des Sentiers autochtones dans les établissements pour femmes.
La roue de médecine
La roue de médecine représente le cycle de la vie, de la conception jusqu’au retour dans le monde des esprits. Elle tient compte du fait que les cérémonies et les enseignements culturels sont :
- des aspects fondamentaux de l’identité autochtone;
- essentiels au processus de guérison.
Cette roue nous rappelle que les interventions correctionnelles auprès des délinquants autochtones doivent tenir compte de l’orientation passée, présente et future :
- du peuple autochtone en entier;
- de l’Autochtone comme personne.
Il existe de nombreuses interprétations de la roue de médecine qui sont propres à la culture. La roue de médecine utilisée dans les programmes et les enseignements pour Autochtones au SCC aide les personnes à atteindre un équilibre dans les domaines émotionnel, mental, spirituel et physique pour évaluer le bien-être global jour après jour. Le symbole du cercle occupe une place importante en ce qui concerne les valeurs spirituelles autochtones. Les peuples autochtones transmettent la culture de génération en génération de vive voix plutôt que par écrit. L’importance du cercle s’est toujours manifestée dans l’art et les cérémonies. Les hommes et les femmes se nourrissent eux-mêmes et cheminent dans le monde en un mouvement continu qui s’apparente à un cercle ou une spirale. On appelle souvent ce cercle la « roue de médecine ». Les êtres humains vivent, respirent et se déplacent en faisant bouger le cercle. En suivant ces préceptes, chaque personne peut, un jour, apprendre à vivre en communion avec son environnement.
Programmes pour Autochtones
Dans le cadre du Continuum de soins pour les Autochtones, le SCC a instauré un certain nombre de programmes correctionnels adaptés aux besoins des délinquants autochtones, tenant compte de leurs réalités sociales et de leur contexte de vie. L’approche holistique de ces programmes :
- répond aux besoins propres à la culture, à la tradition et à la spiritualité des délinquants autochtones;
- aide les délinquants autochtones à comprendre les répercussions de leurs comportements dans différentes relations et situations;
- aide les délinquants autochtones à préparer leur mise en liberté, et à maintenir après celle-ci un mode de vie équilibré exempt de criminalité.
Voir les programmes correctionnels pour :
Lorsque des programmes propres aux Autochtones sont élaborés et offerts, le SCC fait participer :
- les collectivités autochtones (plan de libération en vertu de l’article 84 et consultation des pavillons de ressourcement);
- les Aînés;
- les comités consultatifs autochtones (Comité consultatif national sur les questions autochtones (CCNQA) du SCC, Groupe de travail national des Aînés (GTNA));
- les groupes nationaux d’intervenants autochtones.
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