Charlette, Aînée autochtone

Charlette est une Aînée autochtone qui travaille auprès des délinquants dans les unités d’intervention structurée du SCC. Ayant elle-même fréquenté un pensionnat indien pendant 10 ans, elle dit axer les enseignements qu’elle transmet aux détenus autochtones sur la réconciliation, la compréhension des traumatismes vécus et le besoin de se concentrer sur ce qui les a menés où ils sont.

Transcription de la vidéo

Je m’appelle Charlette Daniels, je suis l’une des aînées qui travaillent à l’UIS.

L’une des choses que je regarde chaque jour, mon guide, c’est en quelque sorte la réconciliation que nous vivons. Apprendre et comprendre le traumatisme que les détenus ont subi, pourquoi ils sont ici. Et pour moi, c’est sur cela que je fonde mes enseignements.

Je suis une survivante des pensionnats, où j’ai passé 10 années, et c’est ce dont je parle lorsque je discute avec eux. Découvrir ce qu’ils ont vécu, comprendre ce traumatisme et me rattacher à ce traumatisme; je sais de quoi il s’agit.

Comme beaucoup de détenus ici à l’UIS, c’est peut-être la première fois qu’ils apprennent et comprennent les enseignements et les cérémonies traditionnels, alors ils n’ont peut-être pas l’expérience de se sentir bien dans leur peau. Et vous savez, je leur dis toujours qu’il faut se sentir bien en tant que Cri, Ojibwé ou Dakota. Il faut se sentir bien par rapport à qui nous sommes.

Ce que nous offrons aux détenus, bien sûr, ce sont les cérémonies, mais aussi le programme d’artisanat. Qu’il s’agisse de l’apprentissage du perlage, du tissage, de la guitare ou du tambour à main, nous leur proposons toutes sortes d’activités.

Une cérémonie plus petite et rudimentaire que nous faisons est la purification. Elle leur permet de se purifier, et je leur dis toujours que peu importe comment la journée se passe, il faut prendre le temps de s’arrêter et de se purifier, parce que cela met les sentiments sur pause et redonne une impression positive de sa personne.

L’une des choses que j’aime conseiller aux détenus, c’est de s’instruire. Instruisez-vous pendant que vous êtes ici. Instruisez-vous, suivez des programmes pour que vous compreniez votre traumatisme, pour savoir ce qui, lorsque vous retournerez dans la collectivité, vous permettra d’avoir les réponses pour gérer le traumatisme que vous avez subi.

Je n’abandonne jamais personne. Je n’ai jamais dit cela, je ne leur ai jamais dit « Oh vous avez fait une erreur ». Les choses arrivent et c’est ce qu’il faut faire pour suivre le chemin rouge. C’est une étape à franchir, et parfois, cela signifie prendre du recul et comprendre ce qui s’est passé. Comprendre ce qui vous a fait revenir.

Quand je suis dans la collectivité et que je rencontre l’un d’entre eux, qu’il me présente à sa famille et qu’il me dit qu’il travaille, qu’il va à l’école ou quelque chose de semblable, pour moi, c’est une réussite. Pour moi, ce sont mes réalisations.

Détails de la page

Date de modification :