Aider les délinquants à trouver un emploi valorisant
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Larry Hicks, employeur : Selon moi, la nature du crime n’est pas ce qui importe. Les gens font de très mauvais choix. Mais, il s’agit généralement d’un mauvais choix à un moment donné. Leurs actes ne les définissent pas. Je crois qu’un homme ayant purgé une peine mérite une chance. Il a changé et deviendra un membre de la société.
Michelle Power, employeur : Nous avons été contactés relativement à l’embauche d’un délinquant, l’été dernier, et j’ai pensé qu’il s’agissait d’une excellente idée. Je crois que tout le monde mérite une deuxième chance.
Tim Honoeffer, employeur : Qu’une personne soit noire ou blanche, un détenu ou encore un homme ou une femme, cela n’a vraiment aucune importance. Souvent, cette diversité fait la solidité d’une entreprise.
Theresa, Vancouver (C.-B.) : Avant, j’étais derrière les barreaux et je vivais dans la rue. Je ne sentais pas que j’appartenais à ce monde. Je ne voyais pas la place que j’occupais dans la société ou comment j’y contribuais. Je me contentais d’exister.
Weldon, Kelowna (C.-B.) : Pendant la majeure partie de ma vie, je sentais que je n’avais pas ma place. Il y avait beaucoup de haine et de colère dans la maison où j’ai grandi.
Synthia, Kingston (Ont.) : Je n’ai jamais eu de sentiment d’appartenance. Au début, lorsque j’ai été libérée, j’ai ressenti cet éloignement, je n’avais pas l’impression de faire partie de la société.
Martin, Sherbrooke (Que.) : Avec un emploi on sent plus citoyen, tu sais, on sent plus intégré dans la société. Tu sais, je veux dire, on paie des impôts. Oui, on est rendu là. On sent moins à part. C’est plus facile.
Gene, Waterloo (Ont.) : Cet emploi m’a permis d’être un bon parent, un bon père et un bon mari.
Bernie, St. John’s (T. -N.-L.) : Le fait d’avoir un emploi au moment de ma libération signifie pour moi avoir une vie normale. Faire un tour en voiture tous les jours et tenter de voler pour de l’argent n’était plus acceptable. On peut rentrer chez soi et avoir un emploi réel. On n’a plus besoin d’être sur ses gardes, c’est réglo!
Levante, Surrey (C.-B.) : Une partie de mon délit était pour subvenir aux besoins de mes enfants. Je dois absolument avoir un métier, un métier bien rémunéré, une certification.
Jason, London (Ont.) : L’obstacle lié à la possession d’un casier judiciaire est qu’on refusera de vous embaucher peu importe ce que vous avez fait. Certaines entrevues se déroulent bien, quand on n’exige pas de vérification des antécédents criminels. Lors des entrevues qui n’allaient pas bien, on demandait dès le départ une vérification. J’étais honnête et je répondais que j’avais un casier judiciaire. Je suis libéré et j’essaie de laisser le passé derrière moi, dans le passé. Je tente simplement de devenir une meilleure personne. J’aimerais qu’on puisse me connaître tel que je suis maintenant.
Jeff, Peterborough (Ont.) : C’est difficile d’expliquer l’histoire de sa vie dans une case à cocher, oui ou non avez-vous un casier judiciaire?
Megan, Halifax (N.-É.) : Mon casier judiciaire ne me définit pas ni ne change la manière dont j’agis avec les gens ou le type d’emploi que j’occupe. Trop d’employeurs voient le casier judiciaire comme étant noir ou blanc. Ils ne connaissent pas l’histoire derrière chaque situation.
Theresa, Vancouver (C.-B.) : Un des problèmes était que le seul emploi que j’ai eue a été de travailler comme prostituée dans les rues. J’avais besoin de certaines compétences professionnelles.
Jean-René, Laval (QC) : Quand j’ai commencé ma sentence, je n’avais même pas mon secondaire 5 encore. Je n’envisageais même pas suivre un métier.
Theresa, Vancouver (C.-B.) : Mais, j’ai eu la chance d’avoir l’opportunité de traverser de l’autre côté de la rue et d’acquérir des compétences professionnelles comme mécanicienne de machines fixes. On m’a offert de suivre une formation.
Bryan, Kingston (Ont.) : Eh bien, vous apercevez des conduites électriques, c’est plus un immeuble industriel qu’une maison. Vous voyez donc beaucoup plus des matériaux industriels. J’ai accompli certaines choses positives grâce au SCC avec l’appui du personnel, ainsi qu’avec les programmes dont le Programme national de traitement de la toxicomanie ou le Programme de prévention de la violence. Ils m’ont vraiment aidé et soutenu en ce qui concerne mes problèmes personnels. Ils m’ont donnés beaucoup de conseils sur les déclencheurs, les rechutes ainsi que sur différents aspects. Ils m’ont aidé à obtenir mon diplôme d’études secondaires en moins de trois mois.
Weldon, Kelowna (C.-B.) : Lorsque j’ai renoué avec mes traditions autochtones, j’ai commencé à aller aux sueries, à sculpter et à discuter avec les Aînés. Cela m’a permis de mettre l’accent sur l’aspect positif. Plutôt que de rester enfermé dans mes problèmes, nous avons commencé à examiner les solutions. Tout le monde a des problèmes, ce qui importe c’est ce que vous en faites.
Jean-René, Laval (QC) : J’ai faite au provincial mon secondaire 5. J’avoue que j’ai un petit trouble d’apprentissage à longue terme. C’est ce qui m’a nui dans le passé. Mais dans la prison ils m’ont donné l’opportunité, c’est chacun à son rythme. Fais que j’ai fait mon cour en deux ans au lieu de quinze mois, mais j’ai très bien réussit. Ca me donne la confiance en moi-même, de un. Puis j’avais un métier dehors mais pas un vrai métier, j’avais un salon de tatou. Présentement ca me donne un métier, on peut dire, plus honorable et plus conventionnel. Plus normal. Ca me donne confiance on moi aussi pour l’avenir, c’est bien sur. Parce que je sais qu’en sortant, j’ai appris le gout de travailler en dessin industriel, à aimer ce que je fais et d’être fier de ce que je fais. Ca fait longtemps que je ne l’avais pas été.
Levante, Surrey (C.-B.) : Je crois que les programmes de CORCAN sont excellents. Plusieurs types comme moi sont vraiment reconnaissants que de tels programmes soient accessibles afin de pouvoir obtenir une formation d’apprenti, apprendre un métier et acquérir une certification.
Jeff, Peterborough (Ont.) : J’ai suivi un cours de menuiserie pendant mon incarcération. Cela m’a aidé à obtenir quelques emplois. J’ai pu ausi suivre des cours au niveau collégial, c’est-à-dire le cours d’inspection de maisons. Il m’a permis de rencontrer un autre type qui installe des moulures et qui trouve tous ses boulots grâce aux inspections de maison.
Bryan, Kingston (Ont.) : Grâce à CORCAN, j’ai pu apprendre à construire des bâtiments et différentes choses, qui sont de tailles, de formes et de couleurs diverses. Il suffit d’apprendre de nouveaux métiers au fur et à mesure. C’est un bon programme, qui a aidé un tas de gens. Je connais des personnes qui n’ont pas eu la possibilité de faire ce genre de choses et qui quittent en voulant le faire maintenant. Cela leur donne la chance d’occuper un véritable emploi.
Michelle Power, employeur : Je m’appelle Michelle Power et je suis la copropriétaire de ce restaurant. Jusqu’à présent, nous avons embauché trois délinquants et cela a bien fonctionné pour deux d’entre eux. Ca a très bien pour fonctionné pour l’un d’entre eux. Nous sommes très heureux de le compter parmi nous.
Mike, Ottawa (Ont.) : Pour moi, avoir un emploi à plein temps est très important. Cela me tient occupé, et me permet de rester concentré sur un but, un objectif. J’apprécie les gens avec lesquels je travaille et j’adore les clients. La nourriture est bonne également.
Matt Rose, coordonnateur de l’emploi : Je m’appelle Matt Rose et je travaille comme coordonnateur de l’emploi au Bureau de libération conditionnelle d’Ottawa. Mon travail consiste en grande partie à aider les délinquants à se trouver un emploi dans la collectivité.
Mike, Ottawa (Ont.) : J’ai rencontré Matt et nous avons discuté du type d’emploi qui pourrait m’intéresser. Je lui ai expliqué que pendant mon incarcération, j’ai travaillé dans la cuisine. J’aimerais continuer.
Michelle Power, employeur : J’ai trouvé que les délinquants qui ont été embauchés ici étaient prêts à occuper un emploi. Mike est un parfait exemple. Il suivait une formation comme chef cuisinier. Nous avons aménagé son horaire afin qu’il puisse poursuivre ses cours. Cela n’était qu’avantageux pour nous. Il était prêt à travailler dans son domaine de choix, puisqu’il suit une formation afin d’obtenir son diplôme. Il était formé pour travailler dans un restaurant. Il avait déjà beaucoup de connaissances, étant donné qu’il suivait des cours.
Mike, Ottawa (Ont.) : Je me sens très, très bien. J’ai une grande estime de moi. Comme je l’ai déjà dit, je suis très positif maintenant.
Theresa, Vancouver (C.-B.) : Aujourd’hui, je suis enthousiaste. Je suis enthousiaste parce que je fais partie intégrante de cette collectivité. J’ai une place et un but dans ce monde.
Weldon, Kelowna (C.-B.) : Ma vie est incroyablement remplie aujourd’hui. Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai des groupes d’amis et de soutien incroyables, une famille et des relations au sein de la collectivité. Oui, ma vie est formidable maintenant.
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