Centre Pê Sâkâstêw : expériences des résidents, des Aînés et du personnel

Faits saillants de la recherche : Bien que le Centre Pê Sâkâstêw ait une incidence positive sur les résidents, il reste des défis à relever afin d’offrir une expérience de guérison traditionnelle.

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Pourquoi nous effectuons cette étude

Il y a de plus en plus de preuves de la pertinence des pavillons de ressourcement pour offrir aux délinquants autochtones des interventions efficaces et adaptées à leur culture. Faisant appel à des méthodes qualitatives, cette étude a pour objectif de mieux comprendre les répercussions des pavillons de ressourcement sur les délinquants autochtones ainsi que les défis actuels que pose l’exploitation de ces pavillons. Elle est le fruit d’une collaboration avec la Direction des initiatives pour les Autochtones, et elle vise à fournir une compréhension plus globale du Centre Pê Sâkâstêw, situé à Mâskwâcîs, en Alberta, grâce aux expériences et aux points de vue des résidents, des Aînés et du personnel.

Ce que nous faisons

Dans le cadre d’une étude plus vaste, des entrevues individuelles semi-structurées ont été menées auprès de 12 résidents (Oskapios/Owîcîyîsîwak) ainsi que de neuf Aînés et membres du personnel au Centre Pê Sâkâstêw en janvier 2020. Les entrevues ont été effectuées par deux membres de l’équipe de recherche, et chaque entrevue durait de 30 à 60 minutes. Elles portaient sur les expériences, l’engagement et les observations des participants en ce qui concerne le pavillon de ressourcement.

Ce que nous avons constaté jusqu’à maintenant

Le Centre Pê Sâkâstêw offre un environnement où les délinquants peuvent travailler sur eux-mêmes alors qu’ils entament ou qu’ils poursuivent leur parcours de guérison et qu’ils établissent un lien avec leur identité autochtone. On a déterminé que les diverses occasions d’acquérir des compétences et de participer à des activités d’artisanat, comme la fabrication de tambours et de hochets, le perlage et la fabrication de courtepointes à motif étoilé, sont particulièrement précieuses pour les résidents. Ces activités permettent aux résidents d’établir des liens avec la culture, et les enseignements connexes leur sont utiles. Le Centre offre d’autres activités et programmes sociaux, y compris des groupes gérés par les résidents et par la collectivité, qui permettent aux résidents de se tenir occupés de façon prosociale et d’obtenir plus de soutien tout au long de leur parcours de guérison.

Malgré certaines des activités uniques offertes au Centre Pê Sâkâstêw, les résidents, les Aînés et le personnel conviennent que le Centre n’est pas exploité au plein rendement d’un pavillon de ressourcement qui met la culture et les traditions autochtones au premier plan. L’accent qui est mis sur la sécurité et l’infrastructure (p. ex. les clôtures, les appareils de radiographie, les détecteurs de métal) s’apparente à ce qui est fait dans les établissements à sécurité plus élevée et ce n’est pas représentatif d’une vraie expérience de guérison traditionnelle. De plus, les Aînés ont indiqué qu’ils ont peu de contrôle ou de dires sur le fonctionnement du pavillon de ressourcement.

On a signalé que la récente diminution des sorties avec un Aîné dans le cadre d’une permission de sortir avec escorte (PSAE) à des fins culturelles est un problème, puisque ces occasions favorisaient la mobilisation et permettaient aux résidents d’assister et de participer aux cérémonies dans la collectivité. Malgré que les résidents aient signé une déclaration solennelle à leur arrivée au Centre Pê Sâkâstêw, il semble y avoir un manque de responsabilisation, d’application des règlements et d’interventions auprès des résidents qui peuvent se montrer complaisants et indifférents à l’égard de leur parcours de guérison.

En ce qui concerne les relations entre le personnel et les résidents, il y a un manque d’inclusivité et de rapports en raison de la faible participation du personnel aux cérémonies et aux événements avec les résidents. On soulève le besoin d’avoir plus de personnel autochtone, plus particulièrement des représentants de la collectivité locale, au sein du Centre Pê Sâkâstêw.

Ce que cela signifie

Bien qu’il y ait de nombreux aspects positifs liés au Centre Pê Sâkâstêw, des écarts ont été cernés en ce qui concerne l’offre d’une expérience de guérison traditionnelle et la promotion d’un mode de vie autochtone. Selon les expériences des résidents, des Aînés et du personnel, il est évident qu’il doit y avoir un meilleur équilibre entre les questions de sécurité du Service correctionnel du Canada et la vision originale des pavillons de ressourcement en tant qu’environnements axés sur la culture, les enseignements et les traditions autochtones.

Le fait d’accorder un rôle plus important aux Aînés dans l’orientation et la prise de décisions pour le Centre Pê Sâkâstêw (p. ex. la sélection des résidents, les activités, les consultations) pourrait accroître la stabilité de la vision et de l’environnement du pavillon de ressourcement. De plus, l’élimination des obstacles qui empêchent les Aînés d’accompagner les résidents dans le cadre de PSAE à des fins culturelles permettrait de préparer les résidents à leur réinsertion sociale, tout en leur donnant un sentiment d’appartenance à la collectivité.

Pour obtenir de plus amples renseignements

Vous pouvez communiquer avec la Direction de la recherche. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Laura Hanby et Thana Ridha

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