Trouver leur voie : les conditions favorisant la réussite de la réinsertion sociale chez les délinquantes

Publication

  • No RS 14-20
  • Avril 2014

Mots clés

milieu carcéral, incarcération, délinquantes, réinsertion sociale, services correctionnels communautaires

Ce que cela signifie

Les constatations découlant de cette étude donnent à penser qu’il y a plusieurs facteurs importants liés à la planification de la réinsertion sociale qu’il faut prendre en compte simultanément afin de préparer les délinquantes à leur mise en liberté : a) offrir aux délinquantes des traitements appropriés pendant leur incarcération; b) les aider à améliorer leur estime de soi et leur auto efficacité; c les amener à renforcer leurs liens familiaux; d) que les agents de libération conditionnelle puissent leur assurer des voies de communication ouvertes, et établissent clairement leurs attentes en entretiennant des rapports exempts de jugements; e veiller à la continuité des soins qui leur sont offerts, incluant le support pour se familiariser avec leur nouvelle collectivité et finalement, établir des liens avec les fournisseurs de soins. Si l’on adopte une approche exhaustive pour donner suite à ces besoins complexes, cela peut aider les délinquantes à croire qu’elles ont réellement la capacité à apporter des changements bénéfiques dans leur vie, leur faciliter la tâche dans cette démarche et stimuler le souhait de le faire. Les intervenants qui prennent part à la planification de la mise en liberté doivent connaître les besoins complexes des délinquantes, notamment en ce qui a trait aux répercussions traumatiques et de toxicomanie sur l’état de préparation à la réinsertion sociale ainsi que des approches thérapeutiques permettant d’établir des stratégies d’adaptation en réponse aux émotions vives que suscite le souvenir d’expériences traumatisantes.

Ce que nous avons constaté

C’est en écoutant les récits des délinquantes ayant participé à l’étude que nous avons pu constater à quel point le processus de réinsertion sociale est complexe. Nous avons relevé plusieurs thèmes liés entre eux et qui semblent se rattacher à la notion d’« état de préparation à la réinsertion sociale » : le désir de changer, l’estime de soi, le traitement en établissement, le soutien familial et professionnel et la continuité des soins. Pour affirmer qu’une délinquante est prête à réintégrer la société, on peut s’appuyer sur la présence de conditions propres à cette dernière (p. ex. le désir de changer et l’estime de soi) et de conditions se rapportant au contexte environnemental (p. ex. l’accès à un traitement en établissement, le soutien familial et professionnel et la continuité des soins) qui favoriseront la transition du milieu carcéral à la collectivité. La toxicomanie et les traumatismes vécus peuvent nuire à l’état de préparation à la réinsertion sociale et par conséquent, les problèmes prenant une place considérable dans la vie des femmes ayant participé à l’étude.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

La transition du milieu carcéral à la collectivité est une étape difficile pour chaque délinquante. À titre d’exemple, une étude canadienne menée auprès de délinquantes sous responsabilité fédérale qui avaient participé à un programme de traitement de la toxicomanie révélait que 41,3 % des délinquantes de l’échantillon (n = 560) furent réincarcérées au cours de l’année suivant leur mise en liberté.Note de bas de page 1 Les femmes qui sont admises dans le système carcéral ont souvent des besoins complexes, notamment pour des raisons liées à la toxicomanie, à des troubles de santé mentale, à un faible niveau de scolarité, à des lacunes sur le plan des compétences relatives à l’emploi et à des aptitudes sociales déficientes. Le Service correctionnel du Canada offre des programmes qui répondent à bon nombre des besoins en question au moyen d’interventions cognitive comportementales, de séances de sensibilisation, de services de santé, d’une formation liée à l’emploi et d’un soutien qui se poursuit dans la collectivité. Cette étude avait pour objet de présenter les facteurs de première importance qui se rattachent à l’état de préparation à la réinsertion sociale du point de vue des délinquantes.

Ce que nous avons fait

Nous avons élaboré un cadre afin d’être en mesure de comprendre les expériences vécues par ces dernières au moment où elles réintègrent leur collectivité après incarcération. Des entrevues libres et exhaustives ont été menées auprès de 31 délinquantes sous responsabilité fédérale ayant des problèmes de toxicomanie et qui vivaient dans la collectivité ou qui avaient été réincarcérées récemment. Nous avons demandé à chacune d’entre elles de décrire les expériences qu’elle avait vécues immédiatement après leur mise en liberté.

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Préparé par : Sherri Doherty, Pamela Forrester, Amanda Brazil et Flora I. Matheson

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Matheson, F. M., S. Doherty et Grant, B. A. (2009) Le programme d’intervention pour délinquantes toxicomanes et la réinsertion sociale (rapport de recherche R-202). Ottawa ,Ontario : Service correctionnel du Canada.

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