Maladies infectieuses, comportements à risque et réduction des risques dans les établissements pour femmes : constatations de l’Enquête nationale sur la santé de 2022

Faits saillants de la recherche : Parmi les participantes à l’Enquête nationale sur la santé de 2022 dans des établissements pour femmes, environ le tiers présentait des anticorps contre le virus de l’hépatite C (VHC); moins de 5 % avaient une infection au VHC active. Environ 8 % des participantes présentaient des anticorps contre la syphilis.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

La présente étude donne un aperçu des réponses autodéclarées à l’Enquête nationale sur la santé de 2022 et présente un examen des données sérologiques pour déterminer les estimations de prévalence des maladies infectieuses, comme le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus de l’hépatite (VHC) et la syphilis, chez les participantes incarcérées dans les établissements fédéraux pour femmes. Les réponses ont été utilisées pour examiner les facteurs susceptibles d’accroître le risque de ces infections, tels que l’adoption de comportements à risque (tatouage, consommation de drogues et rapports sexuels non protégés), ainsi que la connaissance des services de réduction des méfaits et l’accès à ces services.

Ce que nous avons fait

L’Enquête nationale sur la santé de 2022 comprenait deux parties:

Publication

Numéro : R-480
En vigueur : 2024

Une version PDF complète peut également être téléchargée à partir du catalogue des publications du gouvernement du Canada.

No de cat. : PS83-3/480F-PDF
ISBN : 978-0-660-74005-8

Recherche en un coup d’oeil

1) un questionnaire d’autodéclaration et 2) un échantillon de sang séché pour vérifier les maladies infectieuses. La population étudiée était composée de personnes incarcérées dans des établissements fédéraux canadiens qui répondaient à trois critères d’admissibilité : elles avaient consenti à participer, étaient capables de participer en français ou en anglais et avaient été incarcérées de façon continue dans un établissement fédéral pendant au moins six mois avant le début de l’étude. Le présent rapport se concentre sur les résultats obtenus auprès de 119 personnes incarcérées dans des établissements fédéraux pour femmes, dont 57 se sont identifiées comme autochtones et 62 comme non autochtones. La plus grande proportion de participantes provenait de la région de l’Ontario (40 %), suivie de la région de l’Atlantique (21 %). Un peu moins d’un cinquième des participantes venaient de la région du Québec (19 %), 15 % de la région des Prairies et 5 % de la région du Pacifique.

Ce que nous avons constaté

Grâce aux informations sérologiques, des anticorps anti-VIH ont été détectés chez moins de cinq participantes – en raison de ce petit nombre, le pourcentage n’a pas pu être inclus dans les résultats. Des anticorps anti-VHC ont été détectés chez 32 % des participantes, dont moins de 5 % avaient une infection active, et des anticorps anti-syphilis ont été détectés chez 8 % des participantes. Plus de 50 % des participantes ont indiqué qu’elles n’avaient pas été testées pour ces infections au cours des six derniers mois alors qu’elles se trouvaient dans un établissement fédéral.

En ce qui concerne les comportements à risque, 21 % des participantes ont déclaré s’être fait tatouer en prison au cours des six derniers mois. Un peu plus d’un quart des participantes qui se sont fait tatouer au cours des six derniers mois ont indiqué qu’elles avaient utilisé un dispositif qui avait déjà été utilisé par quelqu’un d’autre. Presque toutes les participantes (96 %) qui se sont fait tatouer au cours des six derniers mois ont indiqué qu’elles utiliseraient un programme de tatouage plus sûr s’il en existait un. En ce qui concerne la consommation de drogues, 25 % des participantes ont indiqué avoir consommé des drogues en prison fédérale au cours des six derniers mois, dont 30 % ont déclaré avoir fumé des drogues et 94 % ont déclaré avoir reniflé des drogues. Très peu de participantes ont déclaré consommer des drogues injectables; ces données n’ont donc pas pu être soumises à une analyse plus poussée. Un quart des participantes ont indiqué avoir eu des relations sexuelles au cours des six derniers mois pendant qu’elles étaient dans un établissement fédéral. Parmi les personnes qui ont eu des rapports sexuels pendant leur incarcération dans un établissement fédéral, 40 % ont indiqué qu’elles n’avaient jamais utilisé de produits de réduction des risques tels que des préservatifs, du lubrifiant ou des digues dentaires. Toutefois, lorsqu’on les interroge sur l’accès aux produits de réduction des risques, peu de participantes déclarent avoir eu des difficultés à se procurer ces produits, tels que les digues dentaires et les préservatifs.

Ce que cela signifie

Dans l’ensemble, les taux de prévalence du VIH, du VHC et de la syphilis dans les établissements fédéraux pour femmes sont élevés par rapport à la population générale et aux établissements fédéraux pour hommes. Les résultats montrent qu’une grande partie des toxicomanes dans les établissements pour femmes ont tendance à renifler leur drogue. Les résultats suggèrent que des comportements à risque peuvent contribuer aux taux d’infection actuels. Il peut s’agir du partage de dispositifs (à des fins de consommation de drogues ou de tatouage) et de pratiques sexuelles à risque. En outre, il se peut que les participantes n’aient pas accès aux programmes ou services de réduction des risques ou qu’elles ne les utilisent pas systématiquement. Les résultats soulignent la nécessité de services de prévention efficaces, tels que l’augmentation du dépistage et l’amélioration de la sensibilisation et de l’accès aux programmes de réduction des méfaits dans les établissements pour femmes. Les résultats peuvent être utilisés pour contribuer à améliorer les stratégies de réduction des méfaits et les pratiques de prévention des méfaits.

Pour de plus amples renseignements

Wanamaker, K., D. Filoso, W. Mahboob, et S. Johnson (2024). Maladies infectieuses, comportements à risque et réduction des risques dans les établissements pour femmes : Constatations de l’Enquête nationale sur la santé de 2022. (Rapport de recherche R-480). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche.

Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

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