Délinquants ethnoculturels sous responsabilité fédérale : indicateurs chez les hommes sous surveillance dans la collectivité

Faits saillants de la recherche : Des différences ont été constatées pour plusieurs indicateurs chez les hommes de différents groupes ethnoculturels sous surveillance dans la collectivité.

Le Service correctionnel du Canada (SCC) compte une population de délinquants diversifiée sur le plan ethnoculturel. La troisième étude menée dans le cadre d'une recherche en trois parties examinait des indicateurs concernant la surveillance dans la collectivité chez les délinquants ethnoculturels, blancs et autochtones.

Nous avons identifié les délinquants qui ont été libérés pour la première fois au cours des exercices de 2015-2016 à 2016-2017 avec une période de suivi minimale de huit mois (N = 8 858 hommes). Nous avons examiné les groupes ethnoculturels comptant plus de 20 personnes et classé les autres groupes combinés dans la catégorie « Autre ». Le groupe ethnoculturel des délinquants est fondé sur des données autodéclarées recueillies dans le cadre de leur évaluation initiale.

Le tableau 1 présente un résumé des différences observées pour chaque groupe ethnoculturel par rapport aux résultats obtenus par les hommes blancs. Dans l'ensemble, bien qu'un faible nombre de délinquants de chacun des groupes avaient la cote de sécurité maximale à leur mise en liberté, les hommes noirs et autochtones présentaient des pourcentages plus élevés que les autres groupes pour cet indicateur et des pourcentages plus faibles dans le cas de la libération discrétionnaire. Si l'on tient compte du risque, les hommes ayant obtenu une cote de risque faible au cours de l'Évaluation des facteurs statiques et s'identifiant comme étant chinois (76 %), asiatiques du Sud (69 %) et asiatiques du Sud-Est (76 %) étaient moins susceptibles que les hommes blancs à faible risque (86 %) de se voir accorder une libération discrétionnaire. De plus, comparativement aux hommes blancs, une plus grande proportion d'hommes autochtones, asiatiques du Sud et noirs bénéficiant d'une libération d'office était assujettie à des conditions d'assignation à résidence.

Les hommes de la plupart des groupes ethnoculturels, y compris ceux qui s'identifiaient comme étant arabes/asiatiques occidentaux, chinois, philippins, asiatiques du Sud, asiatiques du Sud-Est et d'une autre origine ethnoculturelle, étaient plus susceptibles que les hommes blancs d'obtenir un emploi dans la collectivité dans les huit mois suivant leur mise en liberté. Comparativement aux hommes blancs, les hommes noirs et latino-américains avaient la même probabilité alors que les hommes autochtones étaient moins susceptibles d'obtenir un tel emploi. Dans tous les groupes ethnoculturels, hormis celui des Autochtones, le taux d'hommes susceptibles d'avoir un résultat positif en matière d'emploi dans la collectivité était soit comparable, soit supérieur à celui des hommes blancs. Les hommes de tous les groupes ethnoculturels étaient moins susceptibles que les hommes blancs de s'inscrire à un programme communautaire de maintien des acquis dans les huit mois suivant leur mise en liberté, à l'exception des hommes qui s'identifiaient comme étant d'une « autre » origine ethnoculturelle et autochtones. Cependant, les hommes philippins, asiatiques du Sud, asiatiques du Sud-Est et d'une « autre » origine ethnoculturelle étaient plus susceptibles de terminer un tel programme lorsqu'ils y étaient inscrits.

Enfin, les taux de révocation dans les huit mois suivant la mise en liberté discrétionnaire étaient plus faibles chez les hommes noirs et d'une « autre » origine ethnoculturelle (7 % et 3 %, respectivement) que chez les hommes blancs (9 %). Il est important de souligner que, pour l'analyse des résultats postlibératoires, tous les groupes autres que les Blancs, les Autochtones et les Noirs ont été combinés en raison des faibles taux de base. Les hommes autochtones enregistraient les taux de révocation les plus élevés dans les huit mois suivant leur mise en liberté discrétionnaire (15 %). On a observé des tendances semblables pour ce qui est des révocations à la suite d'une infraction, ainsi que chez les délinquants bénéficiant d'une libération conditionnelle non discrétionnaire.

La population de délinquants du SCC continue de se diversifier. La compréhension des différences observées pour divers indicateurs, y compris ceux qui concernent la surveillance dans la collectivité, peut permettre au SCC de trouver des moyens d'améliorer le soutien apporté aux délinquants de divers groupes ethnoculturels.

Service correctionnel du Canada (2022). Les délinquants ethnoculturels sous responsabilité fédérale : examen des indicateurs à l'admission, en établissement et pendant la surveillance dans la collectivité (Rapport de recherche R 446). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF ou tout autre renseignement, veuillez en faire la demande par courriel à la Direction de la recherche. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.