Une étude qualitative sur les expériences correctionnelles des délinquants ethnoculturels : Programmes, services et liens avec la collectivité

Faits saillants de la recherche: Les délinquants ethnoculturels constituent un groupe hétérogène caractérisé par une forte motivation à participer aux programmes et aux services correctionnels et à en tirer avantage.

Publication

No R-443

2022

Une version PDF complète peut également être téléchargée à partir du catalogue des publications du gouvernement du Canada.

ISBN: 978-0-660-41896-4
No. de Cat.: PS83-5/R443F-PDF

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Pourquoi nous avons effectué cette étude

Au Canada, les recherches sur les personnes racisées dans le système correctionnel ont généralement porté sur les délinquants autochtones. On en sait moins sur les expériences correctionnelles des délinquants ethnoculturels (les personnes non blanches et non autochtones qui souhaitent préserver leur identité culturelle et les pratiques connexes). Les Noirs représentent la plus grande proportion des délinquants ethnoculturels.

Ce que nous avons fait

Nous avons tenu des entretiens semi-structurés pour recueillir de l’information sur 1) les expériences des délinquants ethnoculturels participant à des programmes et des services correctionnels pendant leur incarcération et 2) la pertinence et l’utilité perçues des programmes correctionnels soutenant le retour des délinquants ethnoculturels dans leur collectivité.

Tous les délinquants en liberté sous condition qui ont déclaré être issus d’une minorité ethnoculturelle lors du protocole d’évaluation à l’admission du Service correctionnel du Canada pouvaient participer durant la période de recrutement (du 1er au 31 août 2020). N = 39 délinquants se sont portés volontaires pour participer à l’étude, dont 14 femmes et 25 hommes, parmi lesquels 13 (34 %) se sont déclarés Noirs.

Ce que nous avons constaté

La plupart des participants ont déclaré que leur identité culturelle est importante, les femmes (92,9 %) plus que les hommes (83,4 %). Cependant, les résultats révèlent l’hétérogénéité des personnes classées comme étant ethnoculturelles et la complexité de définir cette catégorie. Lorsqu’elles se définissaient comme membres d’un groupe racial, culturel ou ethnique, les personnes interrogées utilisaient des termes qui chevauchent les frontières raciales, ethniques, culturelles, religieuses et géographiques. Neuf participants ont choisi de ne pas se déclarer comme appartenant à un groupe racial. La religion était souvent liée à la caractérisation de la culture, et la culture était liée à la race et à l’espace géographique (p. ex. « Afro-Caribéen », « Philippin »).

Lorsqu’on leur a demandé s’ils pensaient que leur ethnicité, leur culture, leur spiritualité ou leur religion avaient une incidence sur l’accès aux programmes ou aux services, les femmes (57,1 %) étaient plus enclines que les hommes (16,7 %) à répondre par l’affirmative. Pourtant, les personnes interrogées ont presque toutes (87,5 % des hommes et 100 % des femmes) participé à des programmes et les ont achevés pendant leur incarcération.

Les programmes d’éducation et de formation portant sur les compétences professionnelles sont considérés comme les plus utiles. Presque tous les répondants ont dit avoir participé de manière formelle ou informelle aux activités de programmes sociaux.

La majorité (89,4 %) des participants ont dit se sentir prêts à retourner dans la collectivité. Les femmes (85,7 %) étaient plus enclines que les hommes (66,7 %) à convenir que certains services ou ressources auxquels elles auraient souhaité avoir accès n’étaient pas disponibles ou offerts.

La plupart des hommes (62,5 %) et la moitié (50 %) des femmes interrogés ont dit que les intervenants de programmes s’efforçaient de respecter leur origine et leurs besoins ethnoculturels, mais seulement la moitié environ (51,3 %) des participants ont indiqué que les membres de leur équipe de gestion de cas ou d’autres employés de l’établissement avaient fait un effort pour les reconnaître. Près de la moitié (47,4 %) des participants ont fait état de situations précises où ils ont eu le sentiment de ne pas être respectés.

Ce que cela signifie

Les délinquants ethnoculturels constituent un groupe hétérogène qui se caractérise toutefois par une forte motivation à participer aux programmes et aux services correctionnels et à en tirer avantage. Les femmes sont plus enclines que les hommes à considérer leur origine ethnoculturelle comme une composante essentielle de leur identité et comme un obstacle. Bien que les délinquants aient déclaré se sentir prêts à la libération, la capacité du personnel à travailler efficacement avec les délinquants ethnoculturels pourrait être améliorée par l’acquisition de connaissances et de ressources supplémentaires pour répondre aux besoins d’un groupe aussi diversifié.

Pour de plus amples renseignements

Greco, C., Brown, G. P., Barker, J. et coll. (2022). Une étude qualitative sur les expériences correctionnelles des délinquants ethnoculturels : Programmes, services et liens avec la collectivité.(Rapport de recherche R-443).Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche.

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.

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