Troubles mentaux concomitants : prévalence et incidence sur les résultats dans la collectivité
Faits saillants de la recherche: Les troubles de la personnalité ou de toxicomanie concomitants sous-tendent un taux élevé de révocation chez les délinquants ayant des troubles mentaux
Publication
No R-404
Mai 2018
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Pourquoi nous avons effectué cette étude
Il est important de comprendre les résultats des délinquants présentant divers types de troubles mentaux pour assurer la mise en place de stratégies de surveillance et d’intervention correctionnelles efficaces à l’intention de cette proportion considérable de la population carcérale. Dans une étude antérieure du Service correctionnel du Canada (SCC; Stewart et Wilton, 2017), les chercheurs ont constaté des résultats en établissement plus faibles chez les délinquants qui ont des troubles mentaux et un trouble de la personnalité (TP) ou un trouble de toxicomanie (TT) concomitant. Les délinquants ayant seulement un trouble de l’Axe I (sans TT ou TP) n’étaient pas plus susceptibles d’être impliqués dans des cas d’inconduite, d’être les instigateurs d’incidents liés à des voies de fait ou d’être placés en isolement que les délinquants sans diagnostic de trouble mental. La présente étude se penche sur le lien entre le diagnostic de trouble mental et les résultats liés à la mise en liberté sous condition.
Ce que nous avons fait
La présente étude est fondée sur les résultats d’un sondage national en matière de santé mentale mené auprès des délinquants de sexe masculin nouvellement admis (N=1 110) dans le cadre de l’ECSD (protocole d’entrevue clinique). Ces résultats ont permis de déterminer le taux de prévalence des troubles mentaux chez les délinquants de sexe masculin nouvellement admis en établissement fédéral. Les sept combinaisons de diagnostics les plus courantes ont été cernées, et le lien entre les diagnostics de troubles concomitants et le taux de révocation avec ou sans infraction a été examiné et comparé aux résultats des délinquants n’ayant pas de trouble mental.
Ce que nous avons constaté
Les résultats confirment les observations de la recherche précédente, soit que les délinquants sous responsabilité fédérale ayant des troubles mentaux de l’Axe I avec diagnostic de TT et de TP concomitants présentent les résultats les plus faibles et les taux de déficience fonctionnelle les plus élevés. Les délinquants ayant un trouble de l’Axe I sans trouble concomitant affichaient un taux de révocation semblable à celui des délinquants n’ayant pas de troubles mentaux. Les résultats sont demeurés les mêmes au moment de vérifier les facteurs liés aux résultats correctionnels.
Des résultats contradictoires découlent de recherches antérieures menées à l’étranger au sujet du rôle des troubles mentaux comme facteur de risque d’infraction criminelle. La présente étude confirme clairement que ce sont principalement les symptômes couramment associés aux troubles de la personnalité combinés à un trouble de toxicomanie qui augmentent le taux de criminalité chez les personnes ayant des problèmes de santé mentale. En l’absence de ces symptômes, un trouble diagnostiqué n’entraîne pas une réduction des résultats correctionnels ou un comportement violent. (Une exception possible serait un cas où les symptômes d’une maladie mentale grave sont actifs.) Le fait de ne pas prendre en considération le rôle des troubles concomitants pourrait expliquer l’incohérence des résultats de recherches sur les troubles mentaux et la criminalité.
Ce que cela signifie
D’un point de vue stratégique, ces résultats confirment la nécessité de fournir aux délinquants ayant des problèmes de santé mentale des interventions qui répondent directement à leurs besoins liés aux facteurs criminogènes (Andrews et Bonta, 2010) et de traiter leurs graves problèmes de santé mentale. Si l’impulsivité, la réaction émotionnelle et l’orientation antisociale associées aux problèmes de santé mentale ne sont ni abordées ni évaluées, il est peu probable que l’on réussisse à améliorer les résultats correctionnels des délinquants ayant des troubles mentaux qui se retrouvent dans le système de justice pénale.
Pour de plus amples renseignements
Stewart, LA, Gamwell, L. et Wilton G. (2018). Troubles mentaux concomitants : prévalence et incidence sur les résultats dans la collectivité (R-404).Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.
Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.
Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.
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