Délinquantes, toxicomanie et comportement

La gravité de la toxicomanie chez les délinquantes et le type de substances consommées avant l'admission sont liés au comportement ultérieur des femmes en établissement et à leur réussite dans la collectivité après la mise en liberté.

Publication

  • No R-358
  • Janvier 2015

Research en un coup d'oeil - PDF

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Bien que quatre délinquantes sur cinq au Canada aient des problèmes de toxicomanie, peu de recherches traitent de la variabilité de la toxicomanie et de sa relation avec les résultats correctionnels. Puisqu'il a été démontré que la prise en compte de cette variabilité permettait d'améliorer la réussite des traitements dans des échantillons communautaires, une étude a été menée pour examiner les liens existants entre la gravité de la toxicomanie et le type de consommatrice, et le comportement en établissement et après la mise en liberté.

Ce que nous avons fait

Les participantes étaient 962 délinquantes canadiennes admises dans un établissement fédéral pour femmes de février 2010 à février 2014 qui ont répondu à un questionnaire informatisé sur leurs problèmes de toxicomanie. Les femmes étaient classées selon la gravité de leur problème de toxicomanie et le type de substance la plus problématique pour elles (aucune, alcool, drogues, ou alcool et drogues).

Ce que nous avons constaté

L'étude a permis de constater que la gravité de la toxicomanie et le type de toxicomane étaient liés aux caractéristiques du délit, du niveau de risque et de la toxicomanie de la participante. Plus la gravité augmentait, plus la proportion de femmes ayant commis un délit violent et ayant purgé une peine de ressort fédéral antérieure était grande. Sans surprise, la gravité du problème était également associée à des antécédents plus importants de toxicomanie, ainsi qu'à l'utilisation d'une plus grande variété de drogues.

En ce qui concerne le type de toxicomane, les femmes comprises dans le groupe de consommatrices d'alcool et de drogues étaient plus susceptibles que celles appartenant à d'autres groupes d'être reconnues coupables d'une infraction avec violence, d'avoir purgé une peine de ressort fédéral antérieure et de présenter un risque plus élevé. L'étendue de leurs antécédents de toxicomanie était également plus vaste.

La gravité de la toxicomanie et le type de consommatrice étaient également associés au comportement en établissement et aux résultats après la mise en liberté. Les femmes ayant des problèmes de toxicomanie plus graves et celles ayant consommé des drogues (soit en tant qu'unique substance problématique ou combinée à l'alcool) étaient plus susceptibles d'être reconnues coupables d'infractions disciplinaires, d'être placées en isolement, et d'être réincarcérées après leur mise en liberté, même après avoir pris en compte les covariables possibles.

Ce que cela signifie

De façon générale, les résultats mettent l'accent sur l'importance de tenir compte des différences de la toxicomanie parmi les délinquantes. Le Service correctionnel du Canada offre aux délinquantes des programmes correctionnels qui se penchent sur les comportements liés à leur crime de façon directe ou indirecte, ce qui peut comprendre la toxicomanie. Les programmes visent à aider les femmes à comprendre les effets de leurs comportements problématiques particuliers et à améliorer leur capacité à vivre une vie équilibrée et exempte de criminalité. Conformément à ce principe, au SCC, les délinquantes qui participent à des programmes correctionnels créent des plans d'autogestion et de guérison individuels axés sur les comportements qu'elles considèrent comme problématiques dans leur vie et dans leurs cycles de délinquance, y compris la toxicomanie.

Pour de plus amples renseignements

Farrell MacDonald, S., Gobeil, R., Biro, S. M., Ritchie, M. B., et Curno, J. (présenté). Délinquantes, toxicomanie et comportement (Rapport de recherche R-358). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et recherche en un coup d'œil.

Détails de la page

Date de modification :