Facteurs de résilience liés à la mise en liberté réussie des délinquants atteints d'un trouble mental
Publication
- No R-336
- Juin 2015
État de la recherche - PDF
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Mots clés
délinquants atteints d'un trouble mental, facteurs de résilience, renoncement, récidive
Ce que cela signifie
Pour les délinquants atteints d'un trouble mental qui présentent un risque et des besoins élevés, des facteurs tels que des relations avec des soutiens communautaires prosociaux, la participation à des activités structurées et à des programmes communautaires, l'accès à des services de santé mentale et la motivation personnelle à demeurer dans la collectivité peuvent favoriser un renoncement, à tout le moins temporaire, à la criminalité.
Ce que nous avons constaté
Dans une première étude, 25 % des 297 délinquants atteints d'un trouble mental qui présentent un risque et des besoins élevés compris dans l'échantillon ont réussi à demeurer dans la collectivité sans être réincarcérés au cours de la première année suivant leur mise en liberté. Dans la tranche de 75 % de ceux qui ont été réincarcérés, la plupart l'ont été pour manquement aux conditions et 23 % avaient commis une nouvelle infraction. Dans la plupart des cas, la réincarcération s'est faite dans les six mois suivant la mise en liberté.
Ces résultats révèlent que deux des facteurs démographiques examinés étaient liés à une plus forte probabilité de réussite pour les délinquants mis en liberté : ceux qui étaient plus âgés et ceux qui avaient déjà commis une infraction de nature sexuelle. Une délinquance juvénile plus importante est le seul facteur de risque statique qui caractérise le groupe des délinquants qui ont été réincarcérés. L'autre groupe se caractérise par les facteurs de risque dynamiques suivants : soutien social des familles, partenaires et amis prosociaux, participation à des activités structurées (particulièrement l'emploi) et motivation à demeurer dans la collectivité. La plupart des délinquants bénéficiaient également d'un type quelconque de service de santé mentale. La participation à des programmes communautaires peut également avoir augmenté leurs chances de demeurer dans la collectivité.
Selon une seconde étude qualitative, les délinquants récemment mis en liberté estiment qu'il est de la plus grande importance, pour la réussite de leur réinsertion sociale, de participer à des activités de bénévolat et de compter sur des soutiens prosociaux. Tous les délinquants ont en outre indiqué qu'ils avaient accès à des services de santé mentale, un facteur qui aurait joué un rôle dans leur réussite.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
Les recherches font état d'un certain nombre de facteurs de protection contribuant à la réussite de la réinsertion sociale des délinquants et au renoncement à la criminalité. On en sait par contre beaucoup moins sur les facteurs qui contribuent au renoncement à la criminalité chez les délinquants atteints d'un trouble mental, dont un grand nombre vivent longtemps dans le respect des lois après leur mise en liberté. S'ils pouvaient cerner les facteurs liés au renoncement à la criminalité, les agents de libération conditionnelle pourraient s'appuyer davantage sur des stratégies constructives de gestion des cas pour assurer la surveillance de ces délinquants.
Ce que nous avons fait
Nous avons mené deux études ciblant les facteurs de protection liés à la réussite de la réinsertion sociale des délinquants atteints d'un trouble mental. La première étude portait sur un groupe de délinquants atteints d'un trouble mental présentant un risque et des besoins élevés (N = 297), dont certains étaient restés en liberté après une année et d'autres avaient été réincarcérés, et comparait les profils démographiques, les antécédents de délinquance et les facteurs de risque dynamiques. Une étude supplémentaire portant sur un échantillon aléatoire de 20 délinquants dans chaque groupe consistait à examiner en détail des dossiers de gestion des cas pour y chercher les facteurs de protection. Pour cette deuxième étude, nous avons également mené des entrevues auprès de quatre délinquants ayant un trouble de santé mentale qui étaient restés dans la collectivité pendant au moins trois mois sans révocation. On a demandé aux délinquants de parler des facteurs qui, à leur avis, avaient contribué à la réussite de leur réinsertion sociale.
Pour de plus amples renseignements
Stewart, L., Brine, K., Wilton, G., Power, J. et C. Hnain (2015). Facteurs de résilience liés à la mise en liberté réussie des délinquants atteints d'un trouble mental (Rapport de recherche R-336). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.
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