Validation de l’Échelle de classement par niveau de sécurité repondérée pour les délinquantes

Le placement de délinquants selon le niveau de sécurité approprié est une décision cruciale concernant l’incarcération qui influence les conditions de vie des détenus, leur accès à la collectivité et les choix de programmes qu’on leur offre, de même que la sécurité publique. À ce jour, le Service correctionnel du Canada (SCC) a utilisé l’Échelle de classement par niveau de sécurité (ECNS) pour éclairer les décisions concernant la Cote de sécurité à attribuer aux délinquantes. Cependant, cette échelle a été conçue à l’origine pour les délinquants, et les validations antérieures de cet instrument à l’aide d’un échantillon de délinquantes ont donné des résultats variables. Ces travaux antérieurs ont montré qu’un nombre disproportionnellement élevé de délinquantes autochtones faisaient l’objet d’une recommandation visant un placement dans un établissement à sécurité moyenne et maximale. Le présent rapport vise à repondérer l’ECNS afin d’augmenter sa validité à l’égard des délinquantes autochtones et non autochtones.

Les délinquantes qui avaient fait l’objet d’un classement initial par niveau de sécurité de juin 2007 à avril 2011 ont été réparties au hasard entre deux groupes, soit un échantillon de référence et un échantillon de validation. Au total, 541 délinquantes (143 délinquantes autochtones et 398 délinquantes non autochtones) faisaient partie de l’échantillon de référence, tandis que 542 délinquantes (143 délinquantes autochtones et 399 délinquantes non autochtones) faisaient partie de l’échantillon de validation.

La repondération de l’ECNS, au moyen de la méthode de Nuffield, a été entreprise à l’aide de l’échantillon de référence dans le but d’accorder un plus grand poids aux éléments de l’échelle qui avaient les plus grandes valeurs de prédiction de l’adaptation ultérieure des délinquantes au milieu carcéral. À la suite de la repondération, la validité de l’échelle a été analysée à la fois pour l’échantillon de référence et pour celui de validation.

Les résultats ont montré que la repondération de l’échelle augmentait la mesure dans laquelle l’ECNS faisait des prédictions justes quant aux accusations d’infractions disciplinaires et aux incidents en établissement ultérieurs pour l’échantillon complet de délinquantes et pour le sous-échantillon de délinquantes non autochtones. Ces améliorations n’ont pas été observées dans l’échantillon de délinquantes autochtones. Par exemple, la repondération de l’échelle a permis de réduire légèrement le nombre disproportionné de délinquantes autochtones faisant l’objet d’un placement à un niveau de sécurité élevé. Cependant, les délinquantes autochtones ont continué d’être surreprésentées aux niveaux de sécurité moyenne et maximale.

Dans l’ensemble, la repondération a légèrement amélioré l’échelle pour les délinquantes non autochtones, mais a eu un effet moindre pour les délinquantes autochtones. Compte tenu de ces tendances différentes et de l’ampleur limitée des améliorations, l’échelle repondérée ne sera pas mise en œuvre.

Au bout du compte, on a conclu que, même si la repondération améliore l’échelle pour les délinquantes non autochtones, la taille relativement faible de l’échantillon de délinquantes autochtones a limité la mesure dans laquelle les données qui les concernaient ont influencé la repondération et, ainsi, la validité de l’échelle repondérée pour les délinquantes autochtones. D’autres approches pourraient améliorer le classement initial selon le niveau de sécurité pour les délinquantes, comme la repondération distincte de l’échelle pour les délinquantes autochtones et non autochtones.

Rubenfeld S. (2014). Validation de l’Échelle de classement par niveau de sécurité repondérée pour les délinquantes. Rapport de recherche R289. Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

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Préparé par : Sara Rubenfeld