Sensibilisation aux mesures visant à réduire les méfaits des infections transmissibles sexuellement (ITS) dans les pénitenciers du Canada, et utilisation de ces articles

Publication

  • No R-209
  • Août 2010

Pour obtenir une version PDF du rapport intégral, veuillez écrire à l'adresse suivante : recherche@csc-scc.gc.ca

Mots clés

comportements à risque, réduction des méfaits, infections transmissibles sexuellement (ITS); condoms; digues dentaires; lubrifiant; sondage auprès des détenu(e)s

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Le Service correctionnel du Canada (SCC) a mené le Sondage national de 2007 auprès des détenu(e)s sur les maladies infectieuses et les comportements à risque dans le but, en partie, de comprendre les comportements sexuels à risque des détenus et l’accès de ces derniers aux articles de réduction des infections transmissibles sexuellement (ITS), mis à leur disposition par le SCC. Grâce à cette information, le SCC est mieux en mesure de s’attaquer aux problèmes de santé sexuelle des détenus et de limiter la transmission des ITS chez les détenus et leurs partenaires sexuels.

Ce que nous avons fait

En collaboration avec les détenus et avec l’Agence de la santé publique du Canada, le SCC a élaboré un questionnaire autoadministré auquel ont été invités à répondre un échantillon aléatoire d’hommes et l’ensemble des femmes incarcérées. La participation était facultative. Par souci de confidentialité, le SCC a chargé une entreprise privée d’administrer le questionnaire et de lui remettre ensuite une base de données anonyme pour analyse. En tout, 3 370 détenus des différentes régions du Canada ont répondu au questionnaire en 2007.

Ce que nous avons constaté

Bien qu’une minorité de détenus (17 % des hommes; 31 % des femmes) ait fait état d’activités sexuelles, pratiquement tous ont eu des comportements sexuels à risque, ce qui augmentait leur risque de contracter des ITS. Les femmes, surtout les plus jeunes, les détenus qui avaient purgé moins d’années de leur peine, les célibataires, les hommes autochtones et les hommes se trouvant dans des établissements à sécurité maximale étaient tous plus susceptibles que les autres détenus de faire état d’activités sexuelles au pénitencier seulement (c.‑à‑d. aucune activité sexuelle lors de visites familiales privées). Les femmes étaient également plus portées que les hommes à adopter divers types de comportements sexuels à risque.

La plupart des détenus (90 %) étaient au courant de la politique du SCC sur l’accès aux articles visant à réduire les méfaits. Chez les détenus sexuellement actifs, 57 % ont essayé d’obtenir au moins un de ces articles. De ce nombre, 35 % ont toutefois dit avoir eu de la difficulté à s’en procurer. Le principal problème concernait l’entretien (c.‑à‑d. que les distributeurs étaient brisés ou vides, ou contenaient des articles endommagés). La majorité des détenus ayant eu des relations sexuelles lors de visites familiales privées n’ont pas fait état de problèmes d’accès.

La demande d’articles de réduction des méfaits était plus élevée chez ceux qui ont mentionné avoir eu des comportements sexuels à risque élevé.

Ce que cela signifie

En raison des taux élevés d’ITS chez les détenus et de la pratique (qui constitue la norme) de ne pas se protéger lors de relations sexuelles, les femmes, surtout les plus jeunes, les détenus qui ont purgé moins d’années de leur peine, les célibataires, les hommes autochtones et les hommes incarcérés dans un établissement à sécurité maximale devraient être considérés comme à risque élevé de contracter des ITS. Les interventions ciblées qui diminuent de tels comportements ou augmentent l’utilisation d’articles de réduction des méfaits peuvent diminuer le risque de transmission d’ITS chez ces groupes.

De plus, il peut être utile de rappeler aux visiteurs qui participent à des visites familiales privées le lien qui existe entre les relations sexuelles non protégées et les ITS, et les informer des mesures de réduction des méfaits en place au SCC. Une telle démarche peut limiter la transmission des maladies infectieuses entre les pénitenciers et les collectivités.

Il semble bien que les personnes à risque élevé de contracter des ITS aient accès aux articles visant à en réduire les méfaits. Toutefois, le SCC pourrait accroître la disponibilité de ces articles en remédiant aux problèmes d’accès liés à l’entretien et en mettant ces articles à la disposition des détenus sans qu’ils aient à en faire la demande au personnel. Une meilleure disponibilité de ces articles peut accroître leur utilisation.

Pour de plus amples renseignements

Thompson, J., Zakaria, D. et Borgatta, F. (2010). Sensibilisation aux articles visant à réduire les méfaits des infections transmissibles sexuellement dans les pénitenciers du Canada, et utilisation de ces articles R-209 Ottawa : Service correctionnel du Canada.

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Préparé par : Jennie Thompson

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613-995-3975
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