Consommation de substances des délinquantes autochtones et non autochtones au fil du temps : de 2010 à 2021
Faits saillants de la recherche : Une plus grande proportion de femmes autochtones et non autochtones qu'auparavant ont signalé des problèmes de toxicomanie au fil du temps ainsi qu'un usage accru de stimulants du système nerveux central (SNC) et de drogues injectables.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
Des recherches antérieures ont montré les différences dans les habitudes de consommation des délinquantes autochtones et les délinquantes non autochtonesNote de bas de page 1 ,Note de bas de page 2 . Cette étude a été menée pour analyser ces habitudes de consommation au fil du temps.
Publication
RIB-23-20
2023
Recherche en bref - PDF
Consommation de substances des délinquantes autochtones et non autochtones au fil du temps : de 2010 à 2021
Ce que nous avons fait
Rempli à l'admission en établissement carcéral, le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) sert à évaluer les habitudes de consommation des délinquantes sous responsabilité fédérale avant leur condamnation. Au total, 1 170 femmes autochtones (33 %) et 2 409 femmes non autochtonesNote de bas de page 3 (67 %) ont rempli le QITF entre juin 2010 et décembre 2021Note de bas de page 4 . La période d'achèvement du QITF a été divisée en tranches de deux ans aux fins d'analyse.
Ce que nous avons constaté
On a constaté des habitudes de consommation d'alcool semblables au cours de la vie des femmes autochtones (de 96 % à 97 %) et des femmes non autochtones (de 90 % à 92 %) pendant la période d'étude. La consommation de drogues au cours de la vie a augmenté chez les femmes autochtones (de 80 % à 91 %) et les femmes non autochtones (de 62 % à 75 %) au fil du temps. L'analyse de la gravité de la toxicomanie a démontré que les problèmes de consommationNote de bas de page 5 graves ont augmenté chez les femmes autochtones (de 75 % à 79 %) et les femmes non autochtones (de 43 % à 55 %). Les plus grandes augmentations touchaient les femmes autochtones avec des problèmes de consommation modérés (de 16 % à 25 %) et les femmes non autochtones avec d'importants problèmes de consommation (de 17 % à 23 %).
L'existence d'un lien entre la toxicomanie et les infractions criminelles des délinquantes autochtones (de 68 % à 78 %) et non autochtones (de 38 % à 52 %) s'est précisée au fil du temps. L'usage de drogues injectables (UDI) au cours de la vie a également augmenté chez les femmes autochtones (de 41 % à 44 %) et non autochtones (de 18 % à 26 %). Chez les femmes non autochtones, les cas de polytoxicomanie (consommation de plusieurs substances) ont augmenté de 14 % (de 33 % à 47 %). Cependant, ce chiffre est resté le même (64 %) pour les femmes autochtones pendant la période d'étude.
En 2010-2011, les femmes autochtones et les femmes non autochtones ont indiqué que les trois principales substances consommées dans les douze mois précédant leur arrestation étaient la cocaïne ou le crack (23 % et 19 %, respectivement), l'alcool (20 % et 13 %), et les opioïdes (17 % et 11 %). En 2020-2021, les principales substances consommées par les femmes autochtones et les femmes non autochtones étaient l'alcool (61 % et 47 %), les opioïdes (11 % et 10 %) et les stimulants du SNC (9 % et 12 %).
Au fil du temps, un pourcentage comparable de femmes autochtones ont déclaré avoir consommé pendant leur grossesse (de 33 % à 31 %), alors que cette proportion a augmenté chez les femmes non autochtones (de 17 % à 21 %). Parmi les femmes autochtones qui mentionnaient avoir consommé durant leur grossesse, le nombre de consommatrices de drogues uniquement a augmenté (de 3 % à 17 %) au fil du temps, alors que le nombre de consommatrices d'alcool uniquement (de 15 % à 9 %) et de consommatrices d'alcool et de drogues (de 15 % à 5 %) a diminué. Chez les femmes non autochtones, le nombre de consommatrices d'alcool uniquement est resté le même (4 %), les consommatrices de drogues uniquement ont augmenté (de 6 % à 13 %) et les consommatrices d'alcool et de drogues ont diminué (de 7 % à 3 %) au fil du temps.
Ce que cela signifie
Comprendre les habitudes de consommation d'alcool des femmes aide le Service correctionnel du Canada (SCC) à adapter ses interventions et ses mesures de soutien liées aux problèmes de toxicomanie. Ces résultats démontrent que les problèmes de toxicomanie ont augmenté chez les délinquantes autochtones et non autochtones au fil du temps, notamment par une hausse de la consommation de stimulants du SNC, de la consommation de drogues au cours de leur vie et de l'UDI. De plus, ces conclusions soulignent que la toxicomanie demeure un important besoin lié à un facteur criminogène pour les délinquantes.
Pour de plus amples renseignements
Si vous avez des questions ou souhaitez obtenir de plus amples renseignements, veuillez envoyer un courriel à la Direction de la recherche. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.
Préparé par : Sarah Cram et Shanna Farrell MacDonald
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