Incidence de la pandémie sur la population carcérale sous responsibilité fédérale : hommes autochtones

Faits saillants de la recherche : Pendant la pandémie, nous avons observé d'importants changements chez les délinquants autochtones sous responsabilité fédérale.

Pendant deux exercices, marqués par la pandémie de COVID-19, le Service correctionnel du Canada (SCC) a enregistré une légère baisse (-129 ou 3,3 %) du nombre de détenus autochtones sous responsabilité fédérale, qui est passé de 3 866 au milieu de l'exercice 2019-2020 à 3 737 à la fin de l'exercice 2021-2022. Il convient de noter qu'il y a eu une baisse du nombre de détenus autochtones pendant la première année de la pandémie, alors que pendant la deuxième année, il y a eu une augmentation par rapport à la première année.

Les dénombrements de la population des établissements fédéraux et les caractéristiques des cas sont enregistrés sous forme de rapports normalisés dans le Système de gestion des délinquant(e)s du SCC. Des données ont été extraites (le 14 avril 2022) pour dégager les tendances sur trois ans (depuis le milieu de l'exercice 2019-2020 jusqu'à la fin des exercices 2020-2021 et 2021-2022) du nombre d'hommes autochtones incarcérés purgeant une peine de ressort fédéral (de deux ans ou plus) et pour faire ressortir certaines caractéristiques : âge, diversité (Premières Nations, Métis, Inuit), durée de la peine, infraction principale, Indice du risque criminel et facteurs dynamiques (cote à l'évaluation initiale).

En conséquence, voici ce qu'est devenu le profil de la population actuelle des détenus autochtones (se reporter au tableau 1) :

1. La population est légèrement plus âgée, car plus d'hommes autochtones en établissement font partie du groupe d'âge de 35 à 64 ans qu'avant la pandémie (leur nombre ayant passé de 48 % à 51 %).
2. La population offre une représentation stable des Premières Nations, des Métis et des Inuits.
3. La durée de la peine est plus longue pour cette période; la majorité des délinquants purgent une peine de quatre ans et plus ou d'une durée indéterminée.
4. Il y a eu un changement important dans la composition des types d'infraction; un plus grand nombre de délinquants purgent une peine pour un meurtre ou une infraction inscrite à l'annexe 1, et le pourcentage combiné a augmenté à 84 % avant mars 2022.
5. Bien que la durée de la peine et le type d'infraction aient changé au fil du temps, le risque criminel ne semble pas avoir changé.
6. En ce qui concerne les besoins liés aux facteurs dynamiques, cette population continue d'avoir des besoins très élevés et le pourcentage de délinquants ayant une cote de besoin élevé s'élève maintenant à 90 % - comparativement à 86 % à la mi-année 2019.

Il y a eu un changement important dans le profil de la population des détenus autochtones pendant la pandémie. Cette population purge de longues peines et a davantage besoin d'interventions intensives. La situation aura des répercussions à long terme sur la planification correctionnelle et les interventions propres aux Autochtones, et il est probable qu'elle touchera bientôt de façon disproportionnée les établissements à sécurité moyenne et maximale.

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Larry Motiuk et Leslie-Anne Keown