Placement pénitentiaire initial des délinquantes sous responsabilité fédérale : de 2010 à 2020
Faits saillants de la recherche: Les délinquantes autochtones purgeant une peine de ressort fédéral représentent 33 % de tous les placements pénitentiaires initiaux effectués au cours de la dernière décennie.
Publication
No RIB-21-06
Mai 2021
Recherche en bref - PDF
Pourquoi nous avons effectué cette étude
La cote de sécurité initiale (maximale, moyenne ou minimale) de chaque délinquante purgeant une peine de ressort fédéral est établie en combinant les résultats du niveau de sécurité déterminé selon l’Échelle de classement par niveau de sécurité – (ECNS), fondée sur la recherche, et les résultats de l’évaluation professionnelle de trois facteurs de risque distincts (adaptation en établissement, risque d’évasion et risque pour la sécurité publique), ainsi que ceux, le cas échéant, de l’évaluation du risque psychologique. Les résultats obtenus au moyen de l’ECNS sont intégrés dans l’évaluation globale soumise au décideur, mais ils ne déterminent pas à eux seuls la décision finale concernant la cote de sécurité de la délinquante (CSD).
Ce que nous avons fait
Le système de rapports Rendement en direct (RD) du Service correctionnel du Canada normalise les rapports historiques pour un grand nombre de mesures aux échelles nationale et régionale. La concordance entre la désignation de l’ECNS et la décision relative à la CSD est enregistrée dans le module 1, Évaluation initiale et placement. Des données comparatives couvrant dix exercices distincts (de 2010-2011 à 2019-2020) ont été extraites pour les délinquantes autochtones et les délinquantes non autochtones.
Ce que nous avons constaté
Comme l’illustre le tableau 1, les données extraites du système RD pour les dix derniers exercices montrent que le nombre et la proportion de délinquantes autochtones a augmenté. Il semble qu’environ 9 % d’entre elles aient été placées au départ à un niveau de sécurité maximale; ce taux est demeuré relativement constant au cours de la dernière décennie.
Année | Toutes les délinquantes | No. d’Autochtones (%) | Autochtones cote maximale | Autochtones cote moyenne | Autochtones cote minimale |
---|---|---|---|---|---|
2010-2011 | 343 | 107 (31,2 %) | 12 | 62 | 33 |
2011-2012 | 355 | 98 (27,6 %) | 13 | 65 | 20 |
2012-2013 | 295 | 88 (29,8 %) | 8 | 56 | 24 |
2013-2014 | 315 | 99 (31,4%) | 15 | 59 | 25 |
2014-2015 | 346 | 109 (31,5 %) | 7 | 80 | 22 |
2015-2016 | 380 | 128 (33,7 %) | 14 | 80 | 34 |
2016-2017 | 422 | 138 (32,7 %) | 7 | 83 | 48 |
2017-2018 | 379 | 130 (34,3 %) | 10 | 79 | 41 |
2018-2019 | 409 | 156 (38,1 %) | 12 | 86 | 58 |
2019-2020 | 359 | 124 (34,5 %) | 11 | 86 | 27 |
Total | 3 603 | 1 177 (32,7 %) | 109 (9,3 %) | 736 (62,5 %) | 332 (28,2 %) |
Source : Système de rapports Rendement en direct, Module 1 |
Le tableau 2 présente des taux de concordance de 67,6 % et 68,8 % entre l’ECNS et la CSD pour les délinquantes autochtones et les délinquantes non autochtones, respectivement. Les taux d’attribution d’une CSD inférieure par rapport à l’ECNS étaient presque identiques pour les délinquantes autochtones et les délinquantes non autochtones (14,9 % et 15,5 % respectivement), tandis que le taux d’attribution d’une CSD supérieure était légèrement plus élevé pour les délinquantes autochtones (17,5 %) que pour les délinquantes non autochtones (15,6 %).
Délinquantes autochtones | ||||
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ECNS-CSD | Cote maximale | Cote moyenne | Cote minimale | Total |
Identique | 83 | 490 | 223 | 796 (67,6 %) |
CSD inférieure = réduction | 0 | 66 | 109 | 175 (14,9 %) |
CSD supérieure = augmentation | 26 | 180 | 0 | 206 (17,5 %) |
1 177 |
Délinquantes non autochtones | ||||
---|---|---|---|---|
ECNS-CSD | Cote maximale | Cote moyenne | Cote minimale | Total |
Identique | 80 | 542 | 1 048 | 1 670 (68,8 %) |
CSD inférieure = réduction | 0 | 23 | 354 | 377 (15,5 %) |
CSD supérieure = augmentation | 24 | 355 | 0 | 379 (15,6 %) |
2 426 | ||||
Source : Système de rapports Rendement en direct, Module 1 |
Ce que cela signifie
La représentation disproportionnelle des délinquantes autochtones sous garde fédérale est influencée par l’augmentation croissante du nombre et de la proportion de nouvelles admissions dans les établissements carcéraux fédéraux. Le fait que les délinquantes autochtones représentent une moyenne annuelle de 33 % des évaluations et placements initiaux soulève nécessairement des préoccupations plus vastes en amont du système de justice pénale.
En ce qui a trait aux délinquantes autochtones, le taux légèrement plus élevé d’attribution d’une cote de sécurité supérieure dans les décisions finales, par rapport à la cote établie au moyen de l’ECNS, donne à penser que d’autres facteurs pourraient intervenir dans le processus décisionnel lié au classement. Les initiatives visant à élaborer des processus d’évaluation initiale du niveau de sécurité qui sont adaptés à la culture pourraient permettre un placement pénitentiaire plus approprié des délinquantes autochtones.
Pour de plus amples renseignements
Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.
Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.
Préparé par : Larry Motiuk et Leslie-Anne Keown
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