Stacie Bourdon, Agente correctionnelle, Établissement d’Edmonton, Alberta

Voici Stacie Bourdon, agente correctionnelle chevronnée au cœur grand comme le ciel albertain. Pendant plus de la moitié de ses 15 ans de carrière, Stacie a monté la garde à l’Établissement d’Edmonton en traversant les épreuves quotidiennes d’une profession exigeante. Quand la COVID-19 a apporté son lot de problèmes de santé mentale, elle a vu que ses collègues étaient durement touchés, et trouvait qu’elle devait faire quelque chose pour les aider.

L’idée de permettre à ses collègues de passer du temps en compagnie de ses chevaux lui trottait dans la tête. Passionnée de chevaux et cavalière de longue date, Stacie a acheté son premier poney à l’âge de 12 ans. Elle savait à quel point les interactions avec les animaux sont thérapeutiques. Plusieurs années auparavant, elle a vu les adolescents à qui elle donnait des leçons se transformer de manière spectaculaire après qu’ils eurent tissé des liens avec les chevaux.

Le stress et les drames de leurs vies s’envolaient et laissaient place à un sentiment profond de pleine conscience permettant de vivre dans le moment présent.

« Ce qu’il y a de bien avec ces animaux, c’est qu’ils ne se soucient pas de ce qu’on a dû faire pour accomplir notre travail ou du montant d’argent qu’on a en banque. Ils écoutent même quand on ne parle pas. Ils sont dotés d’une profonde empathie, et savent comment une personne se sent », explique Stacie. « Selon certaines études, les chevaux peuvent entendre le battement de cœur d’un humain qui se trouve à 1,3 mètre de distance ou moins. Cela témoigne de leur grande réceptivité à l’égard de nos émotions. »

« Nous éprouvons tous un certain degré de fatigue mentale, et plusieurs n’ont pas les moyens de la gérer. Quand je m’en suis rendu compte, j’ai trouvé ça épouvantable. J’ai le souvenir d’avoir pensé que la zoothérapie avec des chevaux ou des chiens pourrait leur donner un moyen de l’évacuer, et que ça pourrait les aider un peu. »

Au début de 2023, Stacie a amené ses chevaux sur place pour la première fois à un barbecue du personnel. « J’ai été très chanceuse qu’un membre de la haute direction ait vu l’utilité de faire venir des chevaux sur place pour des visites et qu’il m’ait permis de les amener environ toutes les deux semaines tout l’été », raconte-t-elle.

Les chevaux étaient source de paix mentale, une réjouissance au cœur d’un milieu de travail ardu. Ils ont permis aux agents d’échapper, ne serait-ce qu’un instant, aux tracas de leurs fonctions. Chaque cheval a dévoilé sa propre personnalité, et les employés ont vite trouvé leurs préférés.

Stacie a vu que les agents avaient hâte de recevoir la visite de chevaux en particulier, tant leur enthousiasme était palpable. Certains d’entre eux, qui au début étaient nerveux, ont trouvé le courage de s’approcher des chevaux avec le temps, et même de les brosser. « J’ai moi-même vu des agents endurcis venir voir ces magnifiques chevaux. Après 20 minutes en leur compagnie, leur allure s’adoucit et leur armure invisible se dissipe. Tout est calme pour eux quand ces gentils géants se ferment les yeux, et leur respiration ne fait qu’un avec celle des bêtes », raconte Stacie.

« Certains m’ont dit que ces animaux avaient tellement d’effet sur eux qu’ils leur venaient à l’esprit dans leurs moments de détresse, et que c’est ce qui leur a permis de les traverser. Voilà une vraie leçon d’humilité. » Pour s’adapter à la baisse des températures, Stacie a inclus des chiens au programme. Non seulement sont-ils de bonne compagnie, mais leur présence dans les édifices a permis aux agents postés à l’intérieur d’en profiter aussi. Cet ajout a été très bien reçu et a donné plus de poids à l’initiative de Stacie.

Motivée par le succès de son initiative de zoothérapie, Stacie a créé la CX Solid Foundation. Cet organisme à but non lucratif vise à recueillir des fonds pour permettre aux agents correctionnels de faire appel à des services de soutien proactif en santé mentale non conventionnels qui ne sont pas couverts par les avantages sociaux habituels, comme les programmes équestres de mieux-être et le Tai Chi. La fondation, qui compte huit animateurs et offre actuellement cinq types de programmes, continue de prendre de l’ampleur à mesure que sont amassés les fonds.

Le but ultime de Stacie est de changer les mentalités en passant de la gestion du stress réactive au soutien proactif du mieux-être mental. Son projet indique au Service que celui-ci doit prioriser les activités qui aident les agents à gérer leur stress avant que celui-ci ne prenne des proportions inquiétantes.