Theresa Halfkenny, bénévole d’exception
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Theresa Halfkenny avait la conviction que les membres de la collectivité jouent un rôle crucial au sein du système correctionnel et de mise en liberté sous condition. Le dévouement qu’elle manifestait était des plus apparents. Pendant 32 ans, elle a travaillé comme bénévole dans deux prisons près de sa résidence à Amherst en Nouvelle-Écosse.
Comme Theresa l’a déjà dit, « tout le monde a quelque chose à offrir et parfois, on regarde au mauvais endroit et on passe à côté des gens de notre communauté. Il faut s’exprimer et faire bouger les choses, car on en a la capacité. »
Theresa a bel et bien fait bouger les choses. Elle a commencé à faire du bénévolat avec le Service correctionnel du Canada (SCC) en 1991. De plus, elle était membre de deux comités consultatifs de citoyens, soit celui du Pénitencier de Dorchester au Nouveau-Brunswick, et celui de l’Établissement de Springhill en Nouvelle-Écosse.
Les comités consultatifs de citoyens ont été mis sur pied dans les années 1960 pour être les yeux et les oreilles de la collectivité au sein des établissements et des bureaux de libération conditionnelle du SCC. De 2003 à 2006, Theresa était la présidente régionale de l’Atlantique. Elle supervisait 17 comités consultatifs de citoyens tout en siégeant au Comité national de direction.
Hélas, Theresa est décédée le 12 janvier 2023 à l’âge de 78 ans.
« Theresa était très dévouée à son rôle », indique Spencer Colley, le vice-président du Comité consultatif régional ethnoculturel (CCRE) de l’Atlantique, qui a été membre du comité aux côtés de Theresa pendant 12 ans. « Elle s’est grandement consacrée au CCRE. Comme elle vivait à trente minutes de l’Établissement de Westmorland, de l’Établissement de Springhill et du Pénitencier de Dorchester, elle y allait souvent. Elle rendait constamment visite aux délinquants issus de minorités ethniques de ces établissements », raconte Spencer. « Elle y allait dans son temps libre, et appréciait beaucoup le travail qu’elle faisait avec le groupe. Elle a grandement marqué les gens avec qui elle a travaillé, et laissera certainement un vide dans la région de l’Atlantique. »
« Elle connaissait les détenus par leurs prénoms. Tout ce qui pouvait être lié au groupe ethnoculturel des Noirs, Theresa l’avait en main. Elle rendait service en achetant des produits capillaires pour personnes noires. Elle jouait un rôle essentiel dans l’approvisionnement en nourriture que mangent les personnes noires pendant le Mois du patrimoine africain. Elle faisait entrer des joueurs de tambour pour qu’ils jouent de la musique africaine pour les détenus pendant le mois de février. »
Au fil des ans, Theresa a fourni ses observations et conseils judicieux aux membres du personnel et de la haute direction à l’échelle locale, régionale et nationale. L’approche unique de Theresa a influencé le fonctionnement actuel des comités consultatifs de citoyens.
« Il n’existe pas de livret d’instructions pour nous décrire en détail comment nous acquitter de nos rôles; cependant nous y arrivons par la communication, l’échange d’information, les pratiques exemplaires, les recherches pour trouver des réponses aux questions et le respect des processus. »
a-t-elle mentionné dans le Rapport annuel 2005-2006 des comités consultatifs de citoyens au sein du Service correctionnel du Canada.
« Theresa était une vraie leader pour tous les comités consultatifs de citoyens de l’Atlantique, peu importe la taille du comité », dit Donna Gardiner, la présidente régionale de l’Atlantique actuelle, et bénévole au SCC depuis les 22 dernières années. « C’était une force positive. Elle se souciait toujours de tout le monde, et travaillait fort à faire avancer nos projets et nos intérêts. On se rappellera d’elle comme étant une personne juste, travaillante et empathique qui a contribué à faire avancer le mandat du SCC. »
Quand le CCRE de l’Atlantique a été mis sur pied il y a plus de 20 ans, Theresa s’est proposée pour devenir la première présidente du comité. En tant que présidente, elle est automatiquement devenue membre du Comité consultatif national ethnoculturel (CCNE). C’est un poste auquel elle a fait honneur jusqu’à la fin de sa vie.
Dans l’exercice de ses fonctions de présidente du CCRE, Theresa s’est principalement concentrée à favoriser la bonne santé mentale des délinquants ethnoculturels de la région et à accroître leurs possibilités de logement et d’emploi. Elle a également amélioré la compétence culturelle d’employés du SCC. Elle se faisait un devoir de rencontrer des gens dans les établissements et au sein de la collectivité. Elle a tissé des liens de collaboration entre le SCC et les groupes communautaires prêts à appuyer la réinsertion sociale de délinquants ethnoculturels.
Comme plusieurs membres des comités consultatifs du SCC, Theresa faisait bien plus que conseiller. Elle a proposé des projets pilotes et participé à leur mise en œuvre pour mettre de nouvelles idées à l’essai. Au fil des ans, elle a contribué à plusieurs initiatives importantes :
- Mettre à l’essai le poste d’agent de réinsertion sociale pour Canadiens noirs, dont le titulaire favorise la réinsertion de délinquants noirs dans la collectivité dans toute la région de l’Atlantique.
- Donner aux délinquants noirs l’accès à un milieu sécuritaire d’un point de vue psychologique et culturel pour qu’ils puissent parler des traumatismes et des problèmes qui ont mené à leur incarcération.
- Élaborer une formation offerte dans le cadre du Perfectionnement continu des agents de libération conditionnelle portant sur les enjeux culturels des personnes de descendance africaine.
- Mettre sur pied le Comité d’intervention correctionnelle ethnoculturelle, dont les membres planifient des stratégies de réinsertion sociale, les examinent et en assurent le suivi.
- Créer l’Association des fraternités ethnoculturelles du Pénitencier de Dorchester pour aider à restaurer le presbytère de l’Église épiscopale méthodiste africaine à Amherst en Nouvelle-Écosse (Établir des partenariats et faire naître l'espoir).
- Constater le besoin du CCNE de charger une personne de produire un document d’orientation portant sur les délinquants ethnoculturels au Canada, document qui a été rédigé par la sénatrice Wanda Thomas Bernard en 2016.
- S’adresser au Comité sénatorial permanent des droits de la personne, puis être citée dans le Rapport provisoire : Étude concernant les droits de la personne des prisonniers dans le système correctionnel fédéral de février 2019.
À présent retraité, Lorne Breen était le sous-commissaire adjoint, Opérations correctionnelles dans la région de l’Atlantique jusqu’à tout récemment. Il a rencontré Theresa à maintes reprises quand elle était membre du Comité consultatif de citoyens à l’Établissement de Springhill, et plus tard quand elle était membre du CCRE au Pénitencier de Dorchester.
« Ce que j’ai toujours admiré chez Theresa était sa capacité à garder son calme dans n’importe quelle situation. Je vais me rappeler d’elle dans sa façon de se mettre à la place des gens de son entourage, de toujours faire preuve de compassion envers les autres », raconte Lorne. « Elle s’assurait constamment que tous les membres aient l’occasion d’être écoutés. C’était une personne remarquable qu’on ne risque pas d’oublier de sitôt », ajoute-t-il.
La commissaire Anne Kelly a elle aussi rencontré Theresa lors de rencontres avec le CCNE pendant de nombreuses années.
« Theresa était non seulement une bénévole d’exception, mais aussi une pionnière. Nous pouvons nous compter chanceux d’avoir bénéficié de son engagement, de son dévouement et de sa passion. Elle manquera énormément à toutes les personnes qui l’ont connue et qui ont travaillé à ses côtés », dit la commissaire. « L’influence qu’elle a exercée par le biais de sa perspicacité, de son expérience et des initiatives auxquelles elle a contribué se fera ressentir dans la région de l’Atlantique et dans tout le pays pendant de nombreuses années encore. »
Le SCC est reconnaissant envers Theresa pour son dévouement et son engagement en qualité de bénévole, en plus d’être fier de sa contribution à la sécurité publique. Son héritage inspirera d’autres membres de la collectivité à s’impliquer dans le système correctionnel.
Le SCC s’efforce de bâtir un organisme antiraciste, diversifié et inclusif. Le SCC fait appel à divers membres de la collectivité désireux d’y travailler comme bénévoles. L’objectif est de refléter les besoins de ceux dont nous avons la charge et la garde, surtout des Autochtones, des Noirs, et des autres individus racisés. Pour en savoir plus, et pour offrir vos services aux comités consultatifs pour lesquels Theresa a fait du bénévolat, visitez :
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