À la rencontre d’un membre d’un CCRE : Daniel Cho

le 31 août, 2018

Les comités consultatifs régionaux ethnoculturels (CCRE) font partie intégrante des efforts du Service correctionnel du Canada (SCC) pour aider les délinquants de minorités ethnoculturelles à réussir leur réinsertion sociale.

Les CCRE de partout au pays sont composés de bénévoles comme le révérend Daniel Cho, qui relève du CCRE de l’Ontario. Ils ont le mandat de conseiller le SCC sur les programmes, services et interventions pour répondre aux besoins des délinquants de minorités ethnoculturelles et aider les employés du SCC, les bénévoles et les citoyens à en apprendre davantage sur les besoins particuliers et les intérêts culturels de ces délinquants.

Daniel Cho est pasteur principal à l’église presbytérienne St. Mark à Toronto (Ontario) et agit actuellement comme modérateur de la 144assemblée générale de l’Église presbytérienne au Canada. Il a consacré la majeure partie de sa carrière aux ministères ayant un caractère multiethnique. Daniel affirme avoir toujours été intéressé par ce qu’il désigne le « ministère social », autrement dit par les liens qui unissent l’église aux préoccupations et aux intérêts de l’ensemble de la population.

« Nous, hommes et femmes de foi, avons une responsabilité à l’égard de l’équité et de la justice, particulièrement de ceux qui vivent en marge de la société, nous devons intervenir », dit-t-il. « Pour moi, l’église a le devoir de protéger ceux qui ne peuvent pas se faire entendre et de se faire leur porte-parole. »

Daniel a appris l’existence des comités ethnoculturels au début des années 2000 en consultant dans un journal une annonce placée par le comité de Toronto. Le coordonnateur des bénévoles l’a alors mis en contact avec le Comité consultatif de citoyens (CCC) de la région de l’Ontario et avec l’Équipe d’évaluation communautaire du Centre correctionnel communautaire Keele à Toronto. C’est en faisant partie de ces comités que Daniel a commencé à se renseigner sur le SCC.  

« J’ai tissé des liens formidables et j’ai rencontré plusieurs personnes clés au SCC et dans les CCC, des personnes qui travaillent en consultation depuis des années et qui connaissent très bien les politiques et les procédures du service correctionnel », déclare Daniel.

« Tous ceux que j’ai rencontrés étaient très compétents et professionnels. Cela m’a grandement impressionné et inspiré une grande confiance envers notre système », ajoute-t-il. « Ce n’est pas parfait, bien entendu, mais les valeurs que le SCC essaie de respecter dans les établissements m’ont vraiment impressionné. Une de ces valeurs est la participation des citoyens et je crois que c’est une chose rare dans le monde correctionnel. »

Daniel affirme que les membres du CCRE de l’Ontario décident ensemble des orientations à donner au comité.

« Au cours de la dernière année, nous avons notamment mis l’accent sur les visites d’établissements et nous avons cherché à connaître les besoins fondamentaux des groupes ethnoculturels. »

Daniel s’est rendu récemment à l’Établissement de Beaver Creek et à l’Établissement Fenbrook, où des employés avaient invité des détenus de groupes ethnoculturels à le rencontrer pour discuter de leurs préoccupations. Après la rencontre, Daniel avait ces mots à leur sujet : « Ils connaissaient vraiment bien les difficultés. J’ai été très impressionné par ce qu’ils savaient et par le souci qu’ils avaient envers la population générale. Ils ont très clairement exprimé leurs besoins et les critiques dont ils faisaient l’objet. »

Daniel a également eu la chance de discuter avec les employés après la rencontre. Il leur a fait savoir qu’il avait trouvé la visite utile.

« Les employés savaient certaines choses, mais en ignoraient d’autres. Ils ont été en mesure d’apporter des changements sur-le-champ pour corriger certains problèmes. »

Dans l’ensemble, indique-t-il, « j’estime que ça a été très enrichissant pour moi de comprendre le fonctionnement des choses et pour les détenus de véritablement communiquer ce qui leur causait des problèmes. J’ajouterais que cela a aussi été bénéfique pour les employés. »

Daniel juge important que des groupes de la collectivité comme les CCRE puissent aider des délinquants de minorités ethnoculturelles.

« C’est si facile pour la société de rejeter ceux qui sont incarcérés dans les établissements et d’ignorer que la grande majorité d’entre eux vont en ressortir un jour », déclare-t-il. « Nous avons tout intérêt à les aider à adopter des modes de vie sains le plus possible. »

Daniel réfléchit également à ce rôle dans une optique plus large.

« Pour moi, ça se résume à ce que nous voulons être comme société et à ce que nous devons faire pour agir de manière responsable, équitable et humaine. C’est nous porter à la défense de ce qui nous unit comme êtres humains et de notre vision de la société et de nous-mêmes comme Canadiens. »

Qu’en est-il du CCRE?

« Notre petit groupe est composé de personnes de couleurs différentes et de confessions religieuses différentes, mais nous savons tous qu’il est important de voir notre caractère humain, de nous voir comme des êtres humains d’abord et avant tout », explique-t-il. « Nous pouvons respecter cela chez chacun d’entre nous; je suis d’avis que nous travaillons très bien ensemble et que nos échanges sont sains. »  

« Je me plais à penser que le milieu correctionnel est une sorte de microcosme témoin de ce que la société en général peut devenir lorsque nous parvenons à respecter nos différences et à nous accepter dans ce qui nous rassemble. »

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