Épisode 5 : L'envers du badge partie 2 (établissement à sécurité moyenne)

Dessin décoratif sous le titre qui se lit comme suit :  "Au-dela des prisons" ep. 05

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"C'est sûr que, comme agent correctionnel, je dois constamment être conscient de mon environnement…" Les agents correctionnels travaillent fort dans les prisons fédérales pour assurer notre sécurité. Ils travaillent selon des quarts de travail à toute heure de la journée : les jours et les soirs de semaine, la fin de semaine et les jours fériés.

Dans cet épisode de notre balado, nous poursuivons notre mini-série en trois parties intitulée « L’envers du badge ». Cette fois-ci, nous discutons avec Rachid, un agent correctionnel qui en est à sa 15e année de service au Service correctionnel du Canada. Nous vous invitons à écouter Rachid expliquer lui-même tous les aspects du travail dans un établissement à sécurité moyenne.

Durée : 14:39
Publié : 21 mai 2024
Animatrice : Kirstan Gagnon
Invité : Rachid, agent correctionnel

Transcription : Épisode 5 : L'envers du badge : partie 2 (établissement à sécurité maximale)

Kirstan : Le travail des agents correctionnels peut être difficile, mais aussi très gratifiant. Non seulement ils travaillent fort pour assurer la sécurité des Canadiens et des Canadiennes, mais ils ont également une incidence positive dans la vie des personnes dont nous avons la charge et la garde. Dans cet épisode, d'Au delà des prisons, nous poursuivons les entrevues de notre série L'envers du badge, une série qui met en lumière le travail des agents correctionnels et ce qu'ils font au quotidien pour transformer les vies et protéger la population canadienne.

Je suis votre animatrice, Kirstan Gagnon. Bienvenue à Au-delà des prisons. Aujourd'hui, nous discutons avec Rachid pour mieux en apprendre sur le travail dans un établissement à sécurité moyenne et sur les défis uniques auxquels font face nos agents dans une prison fédérale. Donc bonjour et bienvenue!

Rachid : Oui, bonjour.

Kirstan : Bonjour. Ça fait combien de temps que tu travailles comme agent correctionnel?

Rachid : Depuis quinze ans. Depuis 2009.

Kirstan : Wow! Félicitations!

Rachid : Merci.

Kirstan : C'est quoi que t'aimes dans ton travail de tous les jours?

Rachid : C'est la possibilité, en fait, d'avoir un impact positif sur la vie des détenus et sur la vie des citoyens. Je peux contribuer à leur réhabilitation et les aider à acquérir des compétences essentielles pour leur réinsertion dans la société. Aussi, c'est la collaboration étroite avec mes collègues pour assurer la sécurité et bien être de tous. Travailler, c'est quand même travailler en équipe, dans un environnement de camaraderie aussi. C'est ça. Puis si je pourrais ajouter que la diversité aussi des défis auxquels je suis confronté chaque jour, chaque détenu a une histoire unique et des besoins spécifiques, ce qui rend mon travail varié et stimulant.

Kirstan : Absolument. Je réfléchis souvent à votre travail parce que je trouve que c'est un travail qui est difficile. Vous rencontrez beaucoup de défis à tous les jours et comment ça se passe pour toi?

Rachid : C'est sûr que comme agent de correction, je dois être constamment conscient de mon environnement et suivre des protocoles stricts pour garantir en fait ma propre sécurité et celle de mes collègues. L'un des défis aussi majeurs dans mon travail, c'est la gestion des comportements difficiles des détenus. Comme vous le savez, on travaille avec une population qui a différentes problématiques. Donc, il est parfois nécessaire de faire preuve de patience, avec cette population-là, de compréhension et faire valoir tes compétences en communication pour effectivement maintenir un environnement sûr et sécurisé.

Sans oublier vraiment la nature imprévisible, comme vous le savez, du travail correctionnel. Donc comprendre la planification difficile, donc il faudrait s'adapter en fait rapidement aux changements de situation, aux urgences inattendues. Donc voilà, c'est ça.

Kirstan : J'aime le fait que vous avez parlé de sécurité dynamique, comme utiliser la communication pour gérer des situations par exemple. C'est très intéressant. J'aimerais ça parler un petit peu de l'établissement parce qu'on a parlé avec Roch, qui est un agent correctionnel qui travaille dans un maximum, et il nous a expliqué à quoi ressemblait la sécurité du périmètre, par exemple les clôtures, les barbelés, les tours, par exemple. Est-ce que c'est similaire dans une prison à sécurité moyenne?

Rachid : Oui, je vous dirais que similaire au niveau de la sécurité du périmètre. La seule différence à l'intérieur de murs, c'est que les détenus ont plus de liberté dans un médium versus dans un maximum. Mais si on parle de sécurité du périmètre, c'est similaire. Le périmètre est souvent entouré d'une clôture ou d'un mur de sécurité pour empêcher toutes les tentatives d'évasion. Les barrières physiques sont souvent équipées de dispositifs de détection pour effectivement repérer toute tentative d'intrusion.

Il y a des patrouilles de sécurité aussi, des agents patrouilleurs 24 sur 24. La même chose, on a des tours de contrôles, ce qu'on appelle des miradors dans les pénitenciers. Donc il y a aussi la surveillance électronique. On a aussi des, ce qu'on appelle, des systèmes de périmétrique, de détection des intrusions où c'est comme le maximum. On a aussi un système supplémentaire aussi de détection des intrusions, un système de télévision circuit fermé. Je vous dirais pareil au niveau de la sécurité de périmètre, c'est pareil, un médium comme un maximum.

Kirstan : Est ce que vous pouvez me parler un petit peu des routines des détenus par exemple? C'est quoi qu'ils font dans leur journée?

Rachid : Dans notre établissement, on fait un compte à 5 h du matin. Et puis l'ouverture normalement des portes des cellules pour la population, c'est à 7 h, puis à 7 h 15, ils vont aller déjeuner. Puis il y a une parade du travail qui va être après, aux alentours de 8 h, entre le début de la parade de travail et la fin du travail, il y a des détenus qui vont aller aux programmes. Il y a des détenus qui vont aller à l'école. Il y a des détenus qui ont des rendez-vous avec les agents de libération conditionnelle, qui vont aller à l'hôpital et ont des rendez-vous à l'hôpital extérieur, des rendez-vous avec leur psychologue, avec leur agent de correction, avec l'aumônier.

Donc il y a différentes activités entre le début de la parade de travail et la fin du travail. Et puis, à 11 h 30, dans notre établissement, il y a un compte officiel debout, puis après il y a le dîner, puis après il y a reprise des activités vers 1 h. Après il y a un compte à 16 h, et puis on met fin à la parade et le souper par la suite. Et le soir, il y a des activités libres. Donc les détenus, ils peuvent aller à la bibliothèque, aller au gym, aller à la grande cour, faire des marches, socialiser, etc. Et puis à la fin des activités, il y a un autre dénombrement officiel, et puis on va barrer les cellules.

Kirstan : Avec toutes ces activités, diriez-vous que ça aide à prévenir des incidents, par exemple, avoir des détenus qui sont occupés? Ben, ils font des choses productives à la place de choses non productives.

Rachid : Oui, c'est plein ça. Ils se sont occupés de la journée et puis ça les occupe de ne pas avoir des conflits avec d'autres détenus. On sait que ne rien faire, ça crée des frictions, ça crée, de temps à autre, des batailles ou quelque chose de même. Donc, nous les tennons occupé durant la journée. Donc on évite beaucoup de choses.

Kirstan : Je voudrais parler un petit peu de l'aspect de sécurité, puis des fouilles. Et de savoir comment ça fonctionne les fouilles.

Rachid : Chaque établissement possède un plan de fouille approuvé, OK? Il y a des fouilles qui sont planifiées et qui précisera que toutes les cellules et toutes les autres secteurs doivent faire l'objet des fouilles courantes, conformément aux plans de fouilles, au moins une fois tous les 30 jours. C'est ce qui est établi dans le plan de fouille. Il pourrait y avoir des fouilles non planifiées, ce qu'on appelle aussi les fouilles non courantes. Lorsqu'un membre, par exemple, du personnel, a des motifs raisonnables de croire que des objets interdits ou les éléments de preuve relatifs à la préparation d'une infraction se trouvant dans la cellule du détenu.

Donc on va faire une fouille non courante. Aussi il y a des fouilles d'urgence, lorsque le directeur de l'établissement aussi a des motifs raisonnables de croire que des objets interdits ou des éléments de preuve se rapportant aux cas d'urgence se trouvent dans une cellule. Et voilà, c'est ça. Donc ça les différentes sortes de fouille, donc planifiée et non planifiée.

Kirstan : Vous avez parlé d'objets interdits. Qu'est ce que vous trouvez quand vous faites des fouilles?

Rachid : On cherche plusieurs objets dans ce qu'on trouve aussi des substances intoxicantes par exemple. On peut trouver des drogues, exactement, des cigarettes, mais en fait, en général, ce qu'on cherche et ce qu'on n'aimerait pas avoir, c'est les armes ou leurs pièces, ce sont des objets interdits, des munitions, tout ce genre, toute autre chose possédée sans autorisation est susceptible, quand même, de mettre en danger la sécurité d'une personne ou du pénitencier.

Kirstan : Absolument. Puis pour notre personnel aussi, ça peut être dangereux, et pour les autres détenus. Puis qu'est ce qui se passe quand on ne suit pas les règles? Si vous trouvez par exemple des armes ou des drogues sur quelqu'un. C'est quoi la conséquence?

Rachid : En fait, pour les conséquences, cela, ça dépend du degré de l'infraction. Donc, selon l'accusation déposée, il y a des infractions, il y a des sanctions disciplinaires. Il pourrait y avoir des avertissements ou ce qu'on appelle réprimande verbale, et il y a aussi des pertes de privilèges. Il y a aussi des amendes qu'on pourrait donner. Il y a des des travaux supplémentaires et travaux communautaires, perte de certains privilèges. Donc il y en a, il y en a beaucoup, ça dépend de quel type d'infraction est commise.

Kirstan : C'est intéressant. C'est comme dans la communauté, dans le fond. Il faut suivre les règles. Puis il y a différentes étapes, puis de niveaux de conséquences.

Rachid : Oui, effectivement.

Kirstan : Puis vous, dans votre travail de tous les jours, comme on a mentionné, il y a des défis. Est ce qu'il y a autre chose que vous voudriez partager avec les Canadiens et les Canadiennes sur votre travail?

Rachid : Oui, je vous donne un message et une histoire. Il ne faut jamais sous estimer l'impact que l'on peut avoir auprès des délinquants, dans le sens où on doit respecter les droits humains qui est au cœur de notre mission. Nous nous encourageons à traiter chaque détenu avec dignité, à lui fournir un environnement qui va être sûr et équitable. Un message qu'il est possible, je vous dirais qu'il est possible d'établir des connexions humaines significatives, changer le comportement humain et de favoriser des relations positives entre les détenus et le personnel correctionnel.

Kirstan : Je suis vraiment touchée par vos commentaires. Honnêtement, là. Faire ça pendant tant d'années, puis vraiment de croire que le changement, c'est possible, c'est puissant.

Rachid : Oui, oui. En tant qu'agent de correction, je souhaite que l'on se souvienne des récits de rédemption des détenus qui ont réussi à surmonter leurs erreurs passées et ont travaillé activement vers une réhabilitation réussie. Et comme vous avez dit, ayant démontré que la transformation et le changement sont possibles.

Kirstan : Avez vous des détenus qui vous reviennent par après et vous disent merci? Merci d'avoir fait un impact sur ma vie.

Rachid : Oui, c'est normal quand les détenus sont libérés et sont devenus des citoyens respectueux des lois et des règlements. Parfois, on les croise dehors et puis ils vous appellent: ''Bonjour monsieur. Vous vous souvenez de moi? Oui, merci beaucoup de...'' Ben effectivement, parce que c'est ça notre rôle. Donc on est fiers de notre rôle et d'avoir fait quelque chose, un changement dans la vie de ces personnes-là.

Kirstan : Wow! Bien, c'est formidable Rachid. Je vous remercie beaucoup pour vos commentaires aujourd'hui et d'avoir pris le temps de jaser avec moi.

Rachid : Avec plaisir. Merci.

Kirstan : Ceci nous amène à la dernière partie de l'épisode aujourd'hui intitulé Démystifier les services correctionnels. Dans chaque épisode, nous examinons un mythe que les Canadiens et les Canadiennes peuvent avoir au sujet du système correctionnel et nous faisons de notre mieux pour remettre les pendules à l'heure. Le mythe du jour est : Est-ce que les agents correctionnels portent des armes à feu?

Les agents correctionnels ne portent pas d'arme à feu de la même manière que les policiers. Cela étant dit, les armes à feu sont disponibles dans les postes de contrôle intérieur des établissements à sécurité maximale pour hommes.

Il y a aussi des armes à feu dans les postes de surveillance de périmètre des prisons à sécurité maximale et moyenne pour hommes. Cependant, les agents correctionnels portent des armes à feu lorsqu'ils escortent des détenus de sécurité moyenne ou maximale à l'extérieur du pénitencier. Dans les établissements à sécurité maximale et moyenne, les agents correctionnels ont également accès à divers types de matériel de sécurité, comme des vestes résistantes aux armes tranchantes, des agents chimiques ou inflammatoires semblables au gaz poivré et des menottes.

Les agents sont formés pour utiliser ce matériel de sécurité, mais idéalement en dernier recours seulement. Leur formation met l'accent sur la résolution d'incidents de manière pacifique par l'intervention verbale et la négociation tout d'abord.

C'est tout pour cet épisode. Dans la dernière partie de notre série d'entrevues "L'envers du badge", nous parlerons avec Mathieu, un agent correctionnel qui travaille dans un établissement à sécurité minimale. Un grand merci encore à l'invité d'aujourd'hui, Rachid, de nous avoir fait découvrir son travail et de nous avoir raconté son histoire.

Ceci est une production du Service correctionnel du Canada et je suis votre animatrice, Kirstan Gagnon. Merci et à bientôt.

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