Épisode 1 : SCC 101 : Introduction aux services correctionnels fédéraux

Dessin décoratif sous le titre qui se lit comme suit :  "Au-dela des prisons" ep. 01

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Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemble la réalité au-delà des murs de notre système carcéral fédéral?

Dans ce premier balado de la série « Au-delà des prisons », nous allons explorer cette réalité en répondant à vos questions les plus fréquentes. Soyez des nôtres pour une analyse détaillée du Service correctionnel du Canada (SCC) dans laquelle nous étudierons les complexités et les mythes concernant le système. À quelle fréquence les évasions de prison surviennent-elles au Canada? Y a-t-il vraiment des gangs dans les prisons? Les détenus ont-ils le droit de vote? Animé par Kirstan Gagnon et Véronique Rioux, ce balado tient lieu de cours intensif et met la table pour d’autres sujets, que nous étudierons en profondeur plus tard au cours de la saison.

Durée : 12:27
Publié : décembre 21, 2023
Animatrice : Kirstan Gagnon
Invitée : Véronique Rioux

Transcription: épisode 1: SCC 101 Kirstan : Bonjour et bienvenue au tout premier épisode du balado intitulé Au-delà des prisons, un tout nouveau balado du Service correctionnel du Canada. Je m'appelle Kirstan Gagnon et je suis votre animatrice. Ça fait maintenant quelques années que je travaille pour le service correctionnel et à travers le temps, je me suis rendu compte que la population a beaucoup de questions sur notre système carcéral.

Vox-pop : Qu'est-ce que les détenus mangent en prison? Je me suis toujours demandé si les détenus peuvent aller à l'école pendant leur incarceration. Qu'est-ce qui arrive quand un détenu s'échappe de prison? Comment est-ce que les délinquants s'occupent durant la journée? Il y a combien de prisons au Canada? Est-ce que les détenus ont accès à l'Internet en prison?

Kirstan: Et c'est justement pour cette raison qu'on a décidé de lancer ce balado. Nous voulons donner aux Canadiens et aux Canadiennes une meilleure compréhension du système correctionnel fédéral. Leur donner un aperçu de ce que nous faisons. Pourquoi que c'est important? Et comment plus de 18 000 membres de notre personnel changent des vies et protègent la population tous les jours, comme le dicte notre mission. Dans des futurs épisodes, nous examinerons tous les rouages intérieurs. On abordera des sujets tels que les transfèrements des détenus, les cotes de sécurité, les programmes sociaux que nous offrons, notre histoire et plus. Mais pour cet épisode, tout d'abord, nous revenons aux principes fondamentaux.

Je vous présente Véronique Rioux, qui est au Service correctionnel du Canada depuis 10 ans. Donc Véro, d'où est venue cette idée de faire un balado?

Véronique : Depuis que j'ai commencé à travailler pour le Service correctionnel du Canada, j'ai toujours des gens autour de moi qui me posent tout plein de questions. Ils voient quelque chose dans la télévision, ils entendent quelque chose dans les médias, puis ils se demandent comment ça se passe dans la vraie vie. Par défaut, le travail qu'on fait est derrière des portes closes.

En fait, c'est pour des raisons assez évidentes. Mais c'est clair pour nous que les gens sont curieux et veulent en savoir plus. Donc avec cette idée de podcast, on veut vraiment être plus ouverts et de mettre en valeur le travail qu'on fait au service correctionnel.

Kirstan: Puis combien de prisons qu'on a au Canada à travers le pays?

Véronique: On a un total de 43 établissements fédéraux, et puis ça, ça inclut cinq prisons pour femmes. Puis le service correctionnel gère aussi 14 centres correctionnels communautaires qu'on appelle aussi des maisons de transition.

Kirstan: Vraiment intéressant. Donc, tu avais parlé un petit peu des détenus à travers le Canada. Il y en a combien?

Véronique: Donc, à travers le Canada, il y a environ 21 000 personnes qui sont sous la juridiction du service correctionnel. Donc ça, ça inclut environ 13 000 personnes qui sont incarcérées et 8 300 qui sont dans la communauté en libération conditionnelle.

Kirstan: Quelles sont les peines les plus fréquentes?

Véronique: Donc, 34 % de la population de délinquants fédéraux purgent une sentence de moins de 4 ans. 32 % purgent une sentence entre 4 et 10 ans. 6 % purgent une sentence de 10 ans et plus. Et 27 % purgent une sentence vie ou une peine indéterminée.

Kirstan: Donc, 27 % une peine de vie, ça veut dire qu'ils qu'ils ne sortiront plus

Véronique: Une peine indéterminée ne veut pas nécessairement dire que la personne ne sera jamais libérée de prison, mais ça veut dire que la personne va demeurer sous la juridiction du service correctionnel pour le restant de leur vie. Donc, par exemple, s'ils sont libérés, qu'ils obtiennent une libération conditionnelle, ils vont devoir se rapporter un agent de libération conditionnelle pour le restant de leur vie.

Kirstan: Intéressant. Puis, pourrais-tu m'expliquer quelque chose, parce qu'on se demande souvent...C'est quoi la différence entre les établissements fédéraux et provinciaux ou territoriaux? Est-ce que c'est le même système? On a parlé de 43 institutions, c'est gros les services correctionnels du Canada. Donc, est-ce que ça gère toutes les prisons au Canada?

Véronique : Non, donc au Canada, il y a deux systèmes de services correctionnels distincts. Donc, on a les services correctionnels provinciaux et territoriaux qui sont gérés par les provinces et les territoires. Puis ces prisons-là, c'est pour les gens qui purgent des sentences de deux ans moins un jour. Quant au service correctionnel, donc le système fédéral, c'est pour les gens qui purgent des sentences de deux ans et plus.

Kirstan: Puis parlons un peu des évasions. On se demande souvent s'il y a beaucoup de détenus qui s'évadent puis on doit les rechercher avec la police.

Véronique: Les évasions, ça arrive, mais c'est...C'est très rare. Donc, juste pour vous donner une idée, dans les cinq dernières années, il y a une moyenne d'environ 11 évasions par année. Ça représente 0,1 % de la population carcérale. Donc, c'est un nombre très minime. Ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que la majorité des évasions sont des évasions d'établissements à sécurité minimale. Il n'y a pas nécessairement de clôture autour de toutes les prisons à sécurité minimale. Donc, ce n'est pas comme dans les films où on voit les détenus qui grimpent les murs, qui passent à travers les barbelés, c'est vraiment... Ils sortent du périmètre de l'établissement. Mais une donnée intéressante que j'ai trouvée récemment, c'est que le nombre de jours médiant pour les délinquants qui s'évadent de prison fédérale est de 2,5 jours. Donc vraiment, on travaille de très près avec nos partenaires policiers pour retrouver ces délinquants-là le plus rapidement possible. Puis évidemment, après une évasion, il y a une réévaluation du niveau de sécurité. Puis à ce moment-là, ils peuvent être retournés dans une prison à sécurité médium et non retournés dans un environnement minimum.

Kirstan: Donc, ça n'arrive vraiment pas à tous les jours?

Véronique: Non, absolument pas.

Kirstan: Est-ce que les détenus ont le droit de voter?

Véronique: Oui, absolument. Donc, tous les détenus qui ont une citoyenneté canadienne ont le droit de voter dans les élections provinciales et les élections fédérales.

Puis c'est l'adresse de la personne avant son incarcération qui va déterminer le comté dans lequel la personne va voter.

Kirstan: Est-ce que les détenus ont droit à utiliser l'Internet?

Véronique : Généralement non, les détenus n'ont pas accès à Internet sauf qu'ils peuvent y avoir accès dans le cadre de leurs programmes. Donc ils ont un accès supervisé et contrôlé pour pouvoir compléter les programmes qu'ils doivent faire pendant qu'ils sont incarcérés.

Kirstan: Est-ce que les prisonniers peuvent aller à l'école pendant qu'ils sont incarcérés?

Véronique: Donc oui, l'éducation, c'est super important. Ça aide en fait les détenus à réintégrer la communauté, donc à se trouver un emploi par exemple par la suite. Donc ceux qui n'ont pas terminé leur douzième année ou qui n'ont pas terminé leur secondaire 5 vont avoir l'éducation comme un besoin identifié de suivre des cours pendant leur incarcération.

Kirstan: Puis est-ce que les détenus ont le droit à des visites quand ils sont incarcérés? Parfois les gens pensent qu’ils sont incarcérés pour des années puis ils n'ont pas le droit de voir les gens de l'externe, mais c'est important ça, non?

Véronique: Absolument. Donc vraiment, l'objectif est de s'assurer que les détenus ils gardent contact avec leur cercle de support dans la communauté. Ça, vraiment, ça aide à leur insertion sociale une fois qu'ils sont prêts à retourner en communauté, d'avoir ce support-là. Donc, il y a plusieurs types de visites auxquels les détenus peuvent avoir accès. Donc, il y a les visites en milieu ouvert, qu'on appelle dans des salles communes, où est-ce qu'ils sont avec d'autres détenus, d'autres visiteurs à une table. Il y a aussi les visites fermées, où est-ce qu'on voit qu'il y a une barrière entre le visiteur et le délinquant.

Il y a aussi d'autres façons qui peuvent maintenir ces contacts-là, par exemple si la famille ne peut pas se rendre à l'établissement ou...

Kirstan: Si par exemple le gaz coûte très cher et il ne peut pas voyager ou il y a une pandémie globale ou c'est difficile vraiment d'aller faire des visites en personne, c'est quoi le mécanisme pour ça?

Véronique: C'est une façon de maintenir le contact avec le cercle de soutien dans la communauté.

Kirstan: Est-ce qu'il y a beaucoup de gangs en prison? On voit souvent ça dans les films ou les émissions, qu'il y a des gangs. En fait, il y a des gangs à travers le monde, à travers le pays. C'est quoi la réalité en prison?

Véronique: C'est certain qu'on n'échappe pas à cette réalité-là. Ça fait en sorte que la population carcérale est très complexe et diversifiée. Quand on considère qu'il y a environ 250 différents gangs dans les prisons fédérales. Donc, plutôt on parlait de 43 prisons, quand on doit gérer 250 gangs dans 43 prisons, ça requiert énormément de gestion de la population pour assurer la sécurité de nos employés puis des autres détenus.

Kirstan: Donc est-ce qu'il y a beaucoup de drogues en prison? On parle souvent des drones, des nouvelles technologies, et même des technologies assez traditionnelles comme des pigeons avec un petit «backpack» qui rentre des drogues. C'est rare, mais on a entendu ça. Donc parle-moi un petit peu des drogues en prison. Est-ce que c'est quelque chose de courant ou est-ce que c'est quelque chose qui n'arrive pas souvent? Parle-moi de ça.

Véronique: Les drogues en prison, c'est une réalité dans les prisons à travers le monde.

C'est une réalité qu'on a ici au Canada aussi, mais on a une tolérance zéro par rapport au trafic de drogue. Puis on a différents outils à notre disposition pour détecter la drogue. Donc, par exemple, des fouilles, on a des chiens détecteurs, on a aussi de la technologie de détection. Donc, un peu comme on voit quand on va à l'aéroport. Mais on est conscient quand même qu'il y a de la drogue dans les prisons, puis on a des mesures pour aider les délinquants, soit à les aider à surmonter leur dépendance, ou aussi des programmes pour gérer la propagation de maladies transmises par le sang.

Kirstan: Cela nous amène à la dernière partie de l'épisode aujourd'hui, appelée « Démystifier les services correctionnels ». Nous verrons de notre mieux pour réfuter les mythes et remettre les pendules à l'heure. On traite la question suivante. Les détenus portent-ils vraiment des combinaisons orange?

Véronique: Ça, c'est une excellente question et la réponse simple est non. Pas dans les prisons fédérales au Canada. Les détenus d'une prison fédérale reçoivent un ensemble standard d'articles qui comprend des jeans, des t-shirts blancs, des t-shirts bleus, des polos, des chemises à manches longues et des sous-vêtements. Certains délinquants peuvent même porter leur propre vêtement. C'est le cas, par exemple, des femmes dans les prisons pour femmes. Donc, ça dépend de l'établissement dans lequel ils se trouvent. Puis, il y a des standards, en fait, autour des...linge ou des vêtements personnels que les détenus peuvent porter, donc par exemple pour assurer la, pour des raisons de sécurité.

Kirstan: Bien merci beaucoup pour l'entrevue aujourd'hui, j'en ai appris beaucoup et j'espère que notre auditoire n'a appris aussi. Donc merci beaucoup Véronique.

Véronique: Merci à toi.

Kirstan: Avez-vous des questions pour nous? Nous pouvons y répondre dans les prochains segments « Démystifier les services correctionnels ». Nous ferons de notre mieux pour confirmer la véracité de ce que nous avons entendu. Faites-nous part de vos commentaires sur Twitter ou sur la page Facebook du Service correctionnel du Canada. Encore une fois, un grand merci à notre invitée aujourd'hui, Véronique Rioux. N'hésitez pas à vous abonner à cette émission et nous attribuer une note. Je m'appelle Kirsten Gagnon, votre animatrice aujourd'hui. Merci de nous avoir écouté. À bientôt!

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