Notes d’allocution prononcées par le ministre Goodale devant la Croix-Rouge et l’Economic Club of Canada sur la protection civile

Discours

Ottawa (Ontario)
17 mai 2017

Bonjour à tous. Je vous remercie de votre invitation à me joindre à vous aujourd’hui – pendant la Semaine de la sécurité civile qui se déroule dans tout le pays.

Je vous transmets les salutations et les meilleurs vœux du premier ministre Trudeau et du gouvernement du Canada.

Dans ce gouvernement, le portefeuille que j’ai l’honneur de diriger comprend la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le Service canadien du renseignement de sécurité, l’Agence des services frontaliers du Canada, le système correctionnel fédéral, la Commission des libérations conditionnelles du Canada, le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques, et de nombreuses autres entités et fonctions – y compris notre ministère de la protection civile et le Centre des opérations du gouvernement.

Au sein de ce portefeuille se trouvent plus de 65 000 personnes compétentes et dévouées qui travaillent jour après jour pour assurer la sécurité des Canadiens et protéger leurs droits et libertés. C’est une opération en cours 24 heures par jour, 7 jours par semaine et 365 jours par année.

J’ai passé l’avant-midi en compagnie du premier ministre, à visiter certaines des personnes qui font face actuellement à des inondations dangereuses et dommageables au Québec – comme c’est le cas également en Ontario, au Nouveau-Brunswick, en Colombie-Britannique et ailleurs.

L’équipe de première ligne comprend les Forces armées canadiennes, les premiers intervenants municipaux et provinciaux, un grand nombre de bénévoles (dont ceux de la Croix-Rouge), des représentants et des organismes des gouvernants locaux, et les propriétaires de résidences et d’entreprises qui se donnent corps et âme pour protéger leurs familles, leurs biens, leur vie et leurs moyens de subsistance, de même que leurs communautés.

Cette situation est à la fois réconfortante et déchirante.

Nous pensons en particulier à ce père de famille en Gaspésie qui a été emporté par les eaux déchaînées et à la fillette, toujours disparue, ainsi qu’aux deux autres personnes toujours disparues en Colombie‑Britannique. Nos prières accompagnent leurs proches.

Le long de la rivière des Outaouais, du fleuve Saint-Laurent et de tous les plans d’eau rattachés, et dans certaines régions du Nouveau-Brunswick et de la Colombie-Britannique, une fonte des neiges de normale à élevée, associée aux précipitations printanières les plus abondantes depuis plus de 50 ans, a poussé quelque 3 500 personnes à quitter leurs foyers. Le quotidien et la vie communautaire ont été paralysés.

Les dommages et les pertes seront très importants. La saleté, l’humidité et la boue feront que le rétablissement sera lent. Pour certains, ce sera traumatisant. Et ils auront besoin de soutien.

En réponse à l’urgence immédiate – soit assurer la sécurité des gens – l’autorité et la compétence premières incombent aux municipalités et aux provinces. Elles sont responsables. Si elles estiment que la situation prend une ampleur qui va au-delà de leur capacité, les provinces font une demande au gouvernement fédéral, en passant par moi à Sécurité publique Canada. Habituellement, notre réponse est immédiate. Notre intention et notre objectif au fédéral sont de répondre à toutes les « demandes » provinciales spécifiques, et l’ensemble des mesures est coordonné par le Centre des opérations du gouvernement.

Depuis la fin de semaine dernière, plus de 2 200 membres des Forces canadiennes ont été affectés au Québec. C’est plus que le total combiné du personnel des Forces armées canadiennes déployé dans le monde entier actuellement. Leur présence et leur expertise sont rassurantes. Les Forces armées canadiennes ont également fourni des véhicules, des aéronefs, des bateaux et d’autres équipements. Ils ont également fourni à l’Ontario plus de 200 000 sacs de sable, et nous avons accès à 4 millions de plus au besoin.

Au sein du gouvernement, la GRC a été bien mobilisée. Ainsi que la Garde côtière. Environnement et Changement climatique Canada. Ressources naturelles Canada. Transports Canada. L’Agence de la santé publique. Le ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique. Services publics et Approvisionnement. C’est une approche pangouvernementale. Tout le monde met la main à la pâte.

Mais ce n’est pas uniquement le gouvernement qui est mobilisé, c’est l’ensemble de la société. Une crise comme celle-là fait ressortir le meilleur de nous-mêmes. L’instinct des Canadiens est d’aider ceux qui ont des problèmes. Nous gardons un œil sur les autres. C’est dans notre nature et c’est ce que nous faisons.

Et personne ne rassemble la communauté en général plus efficacement que la Croix-Rouge canadienne. Nous le voyons en ce moment même avec les inondations, tout comme nous l’avons vu aussi clairement il y a exactement un an pendant la lutte contre l’incendie de forêt monstre qui a ravagé Fort McMurray.

Plus de 80 000 personnes ont dû être évacuées en deux jours. Des milliers de structures et près de 10 % de la ville ont été détruits. Les activités économiques ont été interrompues. Plus d’un demi-million d’hectares ont brûlé – le pire désastre causé par le feu de l’histoire du Canada.

Tout le monde a été impressionné par le courage et la ténacité des citoyens de Fort McMurray. Les premiers intervenants étaient incroyables. Les fonctionnaires provinciaux et locaux ont démontré un leadership solide. Notre Centre des opérations du gouvernement fédéral et les Forces armées canadiennes ont répondu rapidement et de manière transparente à chaque demande provinciale.

Encore une fois, la Croix-Rouge se trouvait au centre de l’action – en particulier pour répondre aux besoins humains de tant de personnes délogées.

Près de 3 300 bénévoles de la Croix-Rouge ont été impliqués – pour gérer les centres d’évacuation, offrir des articles d’urgente nécessité, recueillir des fonds et distribuer de l’aide en espèces à tous ceux qui en avaient besoin. En effet, en utilisant les dernières technologies et son excellent système de suivi, il y a un an aujourd’hui, la Croix-Rouge a distribué de l’aide en espèces d’urgence à 64 000 personnes, en une seule journée. C’était tout simplement formidable.

Les dossiers indiquent que la vaste majorité de cet argent a été utilisé immédiatement par les bénéficiaires afin d’acquérir des fournitures d’urgence.

Vous avez également soutenu le rétablissement d’organismes communautaires et de quelque 3 000 petites entreprises. Le gouvernement du Canada était heureux d’égaler les dons des particuliers versés dans un volet de votre campagne de collecte de fonds pour Fort McMurray – ce qui représentait un montant de 104 millions de dollars. Et le travail se poursuit.

Au nom de tous les Canadiens, je voudrais encore une fois vous remercier de vos services remarquables – à Fort McMurray, dans les inondations de cette année, et dans toutes les autres situations dans lesquelles la Croix-Rouge canadienne sert d’« auxiliaire » efficace, fiable et remarquable aux gouvernements pour aider les gens dans le besoin.

Je me souviens des paroles de l’ancienne gouverneure générale Adrienne Clarkson lorsqu’elle a inauguré votre bureau national il y a plusieurs années ici à Ottawa :

« Les actes humanitaires font partie de ce que signifie être “humain”. Nous devons apprendre à devenir humains et le mettre en pratique. Ce n’est qu’ainsi que notre société peut montrer son caractère civilisé. »

Quant à l’avenir, les ministres des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux responsables de la gestion des urgences se réuniront à St. John’s plus tard ce mois-ci pour faire progresser le travail sur un plan de gestion des urgences rigoureux pour l’ensemble du Canada. Nous avons pris de l’élan dans cette direction depuis que notre gouvernement est arrivé au pouvoir il y a 18 mois.

Nous avons rétabli le financement fédéral pour six équipes de recherche et de sauvetage à l’aide d’équipement lourd tous risques situées de façon stratégique partout au pays.

Nous avons fourni de nouvelles ressources pour la formation HAZMAT pour les pompiers.

Nous avons prévu au budget une nouvelle prestation pour les familles des premiers intervenants qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.

Et nous travaillons sur une stratégie nationale visant à mieux faire face à l’impact des traumatismes liés au stress post-traumatique parmi les travailleurs dans le domaine de la sécurité et des services d’urgence.

Une plus grande résilience communautaire et individuelle est un facteur vital permettant de faire face aux désastres lorsqu’ils frappent. Nous faisons des progrès sur un certain nombre d’outils pour aider les Canadiens à se préparer à l’inattendu.

« Prévention Inondation », par exemple, est une campagne de sensibilisation du public novatrice qui offre des outils et des conseils pour aider les gens à se protéger eux-mêmes avant qu’une catastrophe ne frappe.

« En alerte » est une campagne dirigée par Pelmorex Media – propriétaires de MétéoMédia et du Weather Network – pour mieux faire comprendre les alertes au public et ce qui doit être fait lorsqu’une alerte est donnée.

Ces initiatives s’ajoutent à « Soyez prêt », une application de la Croix-Rouge canadienne qui aide les Canadiens à suivre l’évolution des phénomènes météorologiques.

Et toutes ces mesures sont renforcées par la récente décision réglementaire du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes sur les alertes publiques sans fil, qui exige des fournisseurs de services qu’ils relaient des alertes publiques sur les urgences grâce à des appareils sans fil.

Mais il reste encore beaucoup à faire. À cette prochaine réunion fédérale, provinciale et territoriale à St. John’s, cinq grands objectifs sont susceptibles d’être présentés :

  • améliorer la collaboration et la gouvernance à l’échelle de la société;
  • améliorer la compréhension des risques de désastres;
  • augmenter la prévention des désastres et les mesures d’atténuation;
  • augmenter la capacité et la coordination des interventions en cas de désastre;
  • renforcer les mesures de rétablissement pour minimiser les risques à l’avenir.

À la lumière de l’expérience que j’ai acquise au cours des 18 derniers mois, permettez-moi de faire quelques observations sur les leçons retenues.

Pour ce qui est d’une approche « à l’échelle de la société », notre partenariat avec la Croix-Rouge sera essentiel. Vous êtes omniprésents, et vous avez une portée nationale, et certainement internationale. Vous avez un large contingent de bénévoles entrainés disposant d’une autorisation de sécurité. Vous êtes bien organisés et vous savez motiver, gérer et encourager ces volontaires. Vos opérations sont efficientes. Vous faites preuve de souplesse et êtes novateurs, éprouvés et respectés, avec un solide bilan de résultats.

Il me tarde de travailler avec vous.

Sur la prévention et l’atténuation – elles doivent devenir des priorités stratégiques et budgétaires à tous les échelons.

Les inondations actuelles sont à grande échelle. Il y a quelques semaines, il y a eu une tempête de verglas dans le Canada atlantique. L’automne dernier, c’était une inondation au Cap-Breton.

Il y a un an, un brasier faisait rage à Fort McMuray. Avant cet incendie, un brasier flambait dans toute la forêt boréale dans le nord de la Saskatchewan. Et avant ce brasier, il y a eu trois ans d’inondations dans le sud des prairies – y compris l’inondation à Calgary et à High River.

Pour de telles raisons, nous avons investi 2,6 milliards de dollars dans notre budget pour l’infrastructure, qui visent particulièrement les travaux qui permettront d’atténuer les catastrophes et de s’adapter aux conséquences évidentes des changements climatiques.

Et lorsque nous allons reconstruire – nous devons mieux reconstruire et non nous contenter de recréer les mêmes anciennes vulnérabilités.

Ce sont certains des points sur notre ordre du jour national, en partenariat avec les provinces, les territoires et les municipalités.

Ils sont également à l’ordre du jour internationalement, dans le cadre de la stratégie de réduction des risques de catastrophes des Nations Unies. Et permettez-moi de conclure sur une question clé soulevée par le Canada lors d’une réunion récente des pays membres des Nations Unies à Montréal : nos activités et notre planification doivent être inclusives, pour notamment inclure les peuples autochtones.

Ici, au Canada, certaines des plus grandes lacunes dans la protection civile et la planification d’urgence sont dans les communautés autochtones, et nous devons veiller à ce que notre engagement sur le plan de la sécurité soit parfaitement complet – ne laissant personne de côté.

Je vous remercie de votre attention et de tous les services que vous rendez au Canada!

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