Foire aux questions sur la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles
Vous voulez peut-être savoir…
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Quand la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles (LPFDAR) est-elle entrée en vigueur?
La LPFDAR est entrée en vigueur le . Elle remplace la Politique du Conseil du Trésor sur la divulgation interne d'information concernant des actes fautifs au travail. Toutes les divulgations internes faites dans le cadre de l'ancienne politique poursuivront leur cours comme si elles avaient été faites en vertu de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles. Les enquêtes continueront sans interruption
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Quelle est la différence entre la LPFDAR et l’ancienne Politique du Conseil du Trésor sur la divulgation interne d'information concernant des actes fautifs au travail?
La LPFDAR :
- s'applique au secteur public fédéral en général;
- donne un caractère législatif aux importantes protections prévues contre les représailles pour les divulgations faites de bonne foi;
- expose une marche à suivre en cas de représailles;
- établit le Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles, qui peut ordonner un règlement ou une mesure de réparation, telle qu'une indemnisation ou des mesures disciplinaires;
- renforce le traitement confidentiel qui peut être accordé aux divulgateurs;
- établit la fonction de commissaire à l'intégrité du secteur public, à titre d'agent du Parlement.
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Qu'est-ce qu'un acte répréhensible?
La Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles définit Footnote 1 un acte répréhensible dans le secteur public comme suit :
- la contravention d'une loi fédérale, provinciale ou territoriale ou d'un règlement pris sous leur régime;
- l'usage abusif des fonds ou des biens publics;
- les cas graves de mauvaise gestion dans le secteur public;
- le fait de causer — par action ou omission — un risque grave et précis pour la vie, la santé ou la sécurité humaines ou pour l'environnement;
- la contravention grave d'un code de conduite qui s'applique au secteur public;
- le fait de sciemment ordonner ou conseiller à quelqu'un de commettre un actes répréhensibles.
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Qu'est-ce que l'on entend par divulgation d'un acte répréhensible?
La divulgation d'un acte répréhensible porte sur tout renseignement qui, selon le fonctionnaire, peut démontrer qu'un acte répréhensible a été commis ou est sur le point de l'être. L'information indiquant que l'on a demandé à un fonctionnaire de commettre un acte répréhensible est également considérée comme la divulgation d'un acte répréhensible.
La divulgation d'un acte répréhensible est protégée si elle est faite de bonne foi, conformément aux dispositions de la LPFDAR.
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Puis-je faire une divulgation directement au public?
À titre de fonctionnaire, vous êtes fortement encouragé à soulever les questions relatives aux actes répréhensibles auprès de votre superviseur, de l'agent supérieur chargé des divulgations désigné au sein de votre organisation ou du commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada, qui est un agent indépendant du Parlement.
Le fonctionnaire est protégé contre les représailles parce qu'il a fait une divulgation publique uniquement s'il n'a pas suffisamment de temps pour faire sa divulgation au moyen des mécanismes prévus par la LPFDAR et s'il a des motifs raisonnables de croire que l'acte visé par la divulgation constitue une infraction grave à des lois fédérales ou provinciales ou un risque grave et précis pour la vie, la santé ou la sécurité humaines ou pour l'environnement.
Il ne faut pas oublier qu'en faisant une divulgation en vertu de la Loi, le fonctionnaire doit suivre la procédure ou les pratiques établies en matière de manipulation, de conservation, de transport et de transmission sécuritaires des renseignements ou des documents.
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Comment fonctionne le processus de divulgation?
Tout fonctionnaire a le choix de faire une divulgation :
- à son superviseur;
- à l'agent supérieur chargé des divulgations; ou
- au commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada.
Si la divulgation est faite à un superviseur, celui-ci doit la transmettre à l'agent supérieur chargé des divulgations, conformément au mécanisme de divulgation interne de l'organisation.
Chaque administrateur général du secteur public est tenu d’établir des mécanismes internes pour s’occuper des divulgations faites en vertu de la LPFDAR. De plus, l’administrateur général désigne un agent supérieur chargé de prendre connaissance des divulgations et d’y donner suite en fonction des étapes suivantes : évaluer la divulgation, mener une enquête, s'il y a lieu, et rendre compte des conclusions de l'enquête. (Compte tenu de leur taille, les petits organismes peuvent être exemptés d'avoir à désigner un agent supérieur chargé des divulgations. Dans ce cas, les divulgations peuvent se faire auprès du commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada.)
Le commissaire à l'intégrité du secteur public peut remplir les mêmes fonctions que l'agent supérieur chargé des divulgations. On peut communiquer avec lui de diverses façons :
- 60, rue Queen, 7e étage, Ottawa (ON) K1P 5Y7
- No de téléphone : 613-941-6400
- No sans frais : 1-866-941-6400
- No de télécopieur : 613-941-6535
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Que puis-je faire si je ne suis pas fonctionnaire et je veux fournir des renseignements sur des actes répréhensibles?
La Loi ne vise pas uniquement les fonctionnaires. Toute personne de l'extérieur du secteur public peut fournir des renseignements au commissaire à l'intégrité du secteur public sur un acte présumé répréhensible dans le secteur public ou le concernant.
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Comment peut-on savoir si une organisation du secteur public a pris les mesures appropriées pour corriger un acte répréhensible?
Plusieurs dispositions de la Loi permettent de rendre compte publiquement des actes répréhensibles confirmés.
- Lorsque la divulgation est faite à l'interne et que l'agent supérieur chargé des divulgations a mené une enquête et conclu qu'il y avait eu un acte répréhensible, l'administrateur général de cette organisation est tenu de mettre à la disposition du public de l'information décrivant l'acte répréhensible et les mesures correctives prises en réponse.
- Le président du Conseil du Trésor du Canada fait déposer un rapport annuel au Parlement relativement à l'ensemble des activités concernant les divulgations au sein du secteur public.
- Lorsque la divulgation est faite auprès du commissaire à l'intégrité du secteur public, le commissaire est tenu d'en rendre compte au Parlement dans un délai de 60 jours après le constat d'un acte répréhensible. Dans son rapport, il fait état de ses constatations relatives à l'acte répréhensible, de ses recommandations, s'il y a lieu, faites à l'administrateur général de l'organisation visée; le cas échéant, du délai dans lequel l’administrateur général était tenu de lui donner l’avis visé à l’article 36 ; du fait que, en date du rapport sur le cas, il est d’avis que la réponse de l’administrateur général au rapport fait à ce dernier est ou n’est pas satisfaisante ainsi que les observations écrites faites, le cas échéant, par l’administrateur général.
- De plus, le commissaire à l'intégrité est habilité à présenter à tout moment des rapports spéciaux au Parlement et est tenu de déposer un rapport annuel au Parlement.
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Quelles sanctions sont prévues à l'endroit des personnes qui ont effectivement commis un acte répréhensible?
Les sanctions dépendront du type d'acte répréhensible et de sa gravité. Outre les sanctions que la loi peut exiger, les administrateurs généraux sont autorisés à appliquer d'autres sanctions administratives et disciplinaires, notamment :
- le remboursement de sommes reçues;
- une sanction pécuniaire;
- une réprimande;
- la suspension;
- la rétrogradation;
- le licenciement.
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Comment la Loi définit-elle « représailles »?
La Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles stipule clairement qu'aucun fonctionnaire ne fera l'objet de représailles parce qu'il a fait une divulgation conformément à la présente Loi.
Par « représailles », on entend toute mesure prise à l'encontre d'un fonctionnaire parce qu'il a fait une divulgation protégée ou a collaboré de bonne foi à une enquête menée sur un acte répréhensible présumé. Ces mesures comprennent :
- toute sanction disciplinaire;
- la rétrogradation du fonctionnaire;
- son licenciement;
- toute mesure portant atteinte à son emploi ou ses conditions de travail;
- toute menace de prendre l'une de ces mesures ou de les faire prendre par une autre personne.
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Comment puis-je déposer une plainte de représailles?
Le processus que doit suivre un fonctionnaire pour déposer une plainte de représailles auprès du commissaire à l'intégrité du secteur public ressemble au processus de divulgation d'un acte répréhensible. Cependant, la plainte doit être déposée dans les 60 jours Footnote 2 suivant la date où le plaignant a eu connaissance du fait que des représailles ont été exercées à son endroit ou aurait dû le savoir.
Le fonctionnaire doit fournir les renseignements suivants, de préférence par écrit :
- la nature de la plainte et la raison pour laquelle la mesure prise constituerait des représailles;
- le nom des personnes qui sont censées avoir exercé les représailles;
- la date et la description de la mesure de représailles, et tout autre renseignement pertinent;
- son nom, son numéro de téléphone et son adresse pour permettre au commissaire à l'intégrité du secteur public de communiquer avec lui pour obtenir plus de renseignements.
Le commissaire à l'intégrité du secteur public peut refuser d'entendre une plainte de représailles :
- si la plainte a été réglée de manière adéquate ou
- s'il serait plus approprié de traiter la plainte au moyen d'une procédure prévue dans une autre loi ou dans une convention collective.
S'il n'y a aucun règlement au terme de l'enquête, le commissaire à l'intégrité du secteur public peut demander au Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles d'entendre la plainte. Le Tribunal déterminera si des représailles ont été exercées contre le plaignant et :
- appliquera les mesures de réparation décrites dans la question 12, ci–dessous, ou
- étudiera la pertinence d'ordonner la prise de mesures disciplinaires à l'endroit des personnes qui ont participé aux représailles.
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Quelles mesures de réparation sont prévues pour les fonctionnaires qui ont subi des représailles en raison d'une divulgation?
Plusieurs mesures correctives peuvent être prises en cas de représailles, notamment :
- permettre au fonctionnaire de reprendre son travail;
- le réintégrer ou lui verser une indemnité s'il ne peut pas reprendre son travail;
- ordonner qu'il touche un montant d'argent équivalant à la rémunération qui lui aurait été versée s'il n'y avait pas eu de représailles;
- annuler toute mesure disciplinaire et verser au fonctionnaire une indemnité équivalant à la sanction financière qui lui a été imposée;
- ordonner le remboursement des dépenses et des pertes financières découlant des représailles; ou
- l'indemniser, jusqu'à concurrence de 10 000 $, pour les douleurs et les souffrances subies.
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Quel est le rôle du Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles?
Le Tribunal reçoit les demandes provenant du commissaire à l'intégrité du secteur public et visant à instruire des plaintes liées à des représailles. Il détermine s'il y a eu des représailles et, dans l'affirmative, rend des ordonnances concernant les mesures de réparation à prendre en faveur des plaignants. Le Tribunal peut ordonner que des mesures disciplinaires soient prises à l'endroit des personnes qui ont exercé les mesures de représailles.
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La LPFDAR assure-t-elle la protection des non-fonctionnaires?
Toute personne qui, de bonne foi, fournit des renseignements au commissaire à l'intégrité du secteur public concernant un acte présumé répréhensible dans le secteur public fédéral est également protégée en vertu de la Loi. La Loi interdit :
- aux employeurs de prendre des mesures de représailles contre leurs propres employés parce qu'ils participent à une enquête menée par le commissaire à l'intégrité du secteur public;
- aux autorités gouvernementales chargées d'octroyer des contrats et des subventions d'user de représailles contre les entrepreneurs ou les récipiendaires de subventions parce que ces personnes ou leurs employés ont fourni des renseignements au commissaire à l'intégrité du secteur public.
Les non-fonctionnaires qui croient avoir été victimes de représailles peuvent avoir recours aux processus en matière de relations de travail applicables pour déposer leurs plaintes. Ils peuvent aussi demander au commissaire à l'intégrité du secteur public de leur accorder l'accès à des avis juridiques gratuits s'ils répondent aux critères prévus par la LPFDAR.
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Quel genre de formation donne-t-on aux fonctionnaires concernant les divulgations et la protection contre les représailles?
Le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines (BDPRH)/ Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada:
- fourni des outils d'apprentissage aux fonctionnaires concernant les divulgations et la protection contre les représailles;
- fourni des outils de formation et de communication qui aideront les organisations à respecter leurs obligations en matière de formation et de communication concernant la LPFDAR.
Le BDPRH travaille avec les ministères, les organisations, les sociétés d'État, les agents négociateurs, les collectivités professionnelles et les intervenants clés pour s'assurer que les employés dans l'ensemble du secteur public comprennent le but et les processus de la LPFDAR.
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Puis-je obtenir des avis juridiques sur la Loi?
Oui, le commissaire à l'intégrité du secteur public a le pouvoir d'accorder l'accès à des avis juridiques jusqu'à concurrence de 1 500 $ aux fonctionnaires et à tout Canadien qui envisage de divulguer des actes répréhensibles ou de fournir des renseignements liés à des actes répréhensibles au sein de la fonction publique. Les fonctionnaires qui envisagent de porter plainte au commissaire à la suite de mesures de représailles et les gens qui participent à une enquête ou à une procédure en vertu de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles peuvent aussi avoir accès à des avis juridiques.
Le commissaire à l'intégrité du secteur public peut autoriser les personnes admissibles à bénéficier d'avis juridiques s'il estime qu'elles n'ont pas d'autres moyens de les obtenir gratuitement. Pour être admissibles, les gens doivent montrer que les actes répréhensibles mèneront probablement à une enquête. Le commissaire peut autoriser une personne admissible à se prévaloir d'avis juridiques jusqu'à concurrence de 1 500 $. Dans des cas exceptionnels, le montant maximal peut atteindre 3 000 $.
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