Les infections associées aux soins de santé et la résistance aux antimicrobiens dans les hôpitaux de soins de courte durée au Canada, 2016 à 2020

RMTC

Volume 48-7/8, juillet/août 2022 : Infections associées aux soins de santé & résistance aux antimicrobiens

Surveillance

Les infections associées aux soins de santé et la résistance aux antimicrobiens dans les hôpitaux canadiens de soins aigus, 2016 à 2020

Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales1

Affiliation

1 Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa, ON

Correspondance

cnisp-pcsin@phac-aspc.gc.ca

Citation proposée

Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales. Les infections associées aux soins de santé et la résistance aux antimicrobiens dans les hôpitaux canadiens de soins aigus, 2016 à 2020. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2022;48(7/8):339–56. https://doi.org/10.14745/ccdr.v48i78a03f

Mots-clés : infections associées aux soins de santé, infections d'origine communautaire, résistance aux antimicrobiens, surveillance, infection à Clostridioides difficile, Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, entérocoques résistants à la vancomycine, entérobactéries productrices de carbapénémases, Escherichia coli, Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales

Résumé

Contexte : Les Canadiens connaissent une augmentation de la morbidité, de la mortalité et des coûts des soins de santé en raison des infections associées aux soins de santé (IASS) et de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN) recueille et utilise des données de surveillance épidémiologique et de laboratoire pour éclairer les programmes et les politiques de prévention et de contrôle des infections et les pratiques de gestion des antimicrobiens. L'objectif du présent rapport est de décrire les caractéristiques et les tendances épidémiologiques et de laboratoire des IASS et de la RAM entre 2016 et 2020 en utilisant des données de surveillance fournies par les hôpitaux canadiens participant au PCSIN.

Méthodes : Des données ont été recueillies auprès de 87 hôpitaux sentinelles de soins de courte durée canadiens entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2020 concernant les infections à Clostridioides difficile (ICD), les infections du sang à Staphylococcus aureus résistantes à la méthicilline (SARM), les infections à entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) et les entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC). Sont présentés le nombre de cas, les taux, les données sur les résultats, la caractérisation moléculaire et les profils de résistance aux antimicrobiens.

Résultats : De 2016 à 2020, des augmentations des taux pour 10 000 patients-jours ont été observées pour les infections du sang à SARM (33 %; 0,84–1,12, p = 0,037), les infections du sang à ERV (72 %; 0,18–0,31, p = 0,327), et les infections aux EPC (67 %, 0,03–0,05, p = 0,117) et les colonisations (86 %, 0,14–0,26, p = 0,050); toutefois, les taux des ICD ont diminué de 8,5 % entre 2016 et 2020 (passant de 5,77 à 5,28, p = 0,050).

Conclusion : Les résultats de la surveillance menée par un réseau national d'hôpitaux canadiens de soins de courte durée indiquent que les taux d'infections à SARM et à ERV, d'infections et de colonisations à EPC ont augmenté de façon importante entre 2016 et 2020, tandis que les taux des ICD ont diminué. La collecte de données de surveillance détaillées et normalisées et l'application uniforme des pratiques de prévention et de contrôle des infections dans les hôpitaux de soins de courte durée sont essentielles pour réduire le fardeau des IASS et de la RAM au Canada. D'autres enquêtes sur l'incidence de la maladie du coronavirus de 2019 et les mesures de santé publique connexes sont en cours.

Introduction

Les infections associées aux soins de santé (IASS), y compris celles causées par des organismes résistants aux antimicrobiens (ORA), constituent une menace permanente pour la santé et la sécurité des patients. La morbidité et la mortalité causées par les IASS imposent un lourd fardeau sur les patients et les ressources en soins de santé Note de bas de page 1 Note de bas de page 2 Note de bas de page 3 Note de bas de page 4 Note de bas de page 5 . Une enquête canadienne de prévalence ponctuelle réalisée en 2017 a estimé que 7,9 % des patients avaient contracté au moins une IASS; ce résultat est comparable à celui rapporté par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, qui a estimé la prévalence des IASS dans les hôpitaux tertiaires à 7,1 % Note de bas de page 6 Note de bas de page 7 . Une étude de prévalence ponctuelle similaire menée en 2015 aux États-Unis a estimé qu'il y avait 687 000 IASS dans les hôpitaux de soins de courte durée Note de bas de page 8 . Au cours de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) déclarée le 11 mars 2020 Note de bas de page 9 , des changements au niveau des efforts en matière de prévention et de contrôle des infections, ainsi qu'en matière de gestion des antimicrobiens dans les hôpitaux peuvent avoir eu des répercussions sur les taux d'IASS et de RAM Note de bas de page 10 .

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est reconnue comme un danger croissant pour la santé mondiale Note de bas de page 11 . Dans le monde entier, on estime à 700 000 le nombre de personnes qui meurent d'infections résistantes chaque année Note de bas de page 12 . Au Canada, on estime qu'un décès sur 19 est attribuable à des infections bactériennes résistantes. Le coût de la RAM pour le secteur des soins de santé est de 1,4 milliard de dollars par année et devrait atteindre 7,6 milliards de dollars par année d'ici 2050 Note de bas de page 13 . La surveillance mondiale, une meilleure gestion des antibiotiques, une meilleure prévention et un meilleur contrôle des infections, ainsi que la sensibilisation du public sont essentiels pour freiner les infections existantes et émergentes et déterminer des modèles de résistance aux antimicrobiens.

Au Canada, l'Agence de la santé publique du Canada recueille des données nationales sur diverses IASS et sur la RAM par le biais du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN). Créé en 1994, le PCSIN est une collaboration entre l'Agence de la santé publique du Canada, l'Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie Canada et des hôpitaux sentinelles du Canada. L'objectif du PCSIN est de faciliter et d'informer la prévention, le contrôle et la réduction des IASS et des ORA dans les hôpitaux canadiens de soins de courte durée par une surveillance et une déclaration actives.

Conformément aux composantes centrales de la prévention et du contrôle des infections Note de bas de page 10 de l'Organisation mondiale de la santé, le PCSIN assure une surveillance cohérente et normalisée pour mesurer de manière fiable la charge de morbidité liée aux infections nosocomiales, établir des taux de référence pour la comparaison nationale et internationale, cerner les facteurs de risque potentiels et évaluer et éclairer des interventions spécifiques visant à améliorer les résultats en matière de santé des patients. Les données fournies par le PCSIN soutiennent directement les objectifs de collaboration énoncés dans le Cadre d'action pancanadien de 2017 sur la résistance aux antimicrobiens et l'utilisation des antimicrobiens Note de bas de page 11 .

Dans le présent rapport, nous décrivons les données de surveillance les plus récentes sur les infections nosocomiales et la RAM, qui ont été recueillies auprès des hôpitaux participant au PCSIN, entre 2016 et 2020.

Méthodes

Conception

Le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales effectue une surveillance prospective et sentinelle des infections nosocomiales (y compris des organismes résistants aux antimicrobiens [ORA]).

Définition de cas

Des définitions de cas standardisées ont été utilisées pour les infections associées aux soins de santé (SS) et les infections d'origine communautaire (OC). Veuillez vous référer à l'annexe A pour connaître les définitions complètes des cas.

Sources de données

Entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2020, les hôpitaux participants ont soumis des données épidémiologiques sur les cas répondant aux définitions de cas pour les infections à Clostridioides difficile (ICD), les infections du sang à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), les infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) et les infections et colonisations à entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC). En 2020, 87 hôpitaux au Canada ont participé à la surveillance des IASS, qui sont décrites plus en détail dans le tableau 1. En 2020, près de la moitié des admissions de patients saisies dans le cadre de la surveillance des IASS du PCSIN provenaient d'hôpitaux pour adultes de taille moyenne (sites = 21, 27 %) et d'hôpitaux mixtes (sites = 14, 22 %) (fichier supplémentaire figure S1).

Tableau 1 : Sommaire des hôpitaux participant au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, par région, 2020
Précisions sur les hôpitaux participants Ouest Tableau 1 Note de bas de page a Centre Tableau 1 Note de bas de page b Est Tableau 1 Note de bas de page c Nord Tableau 1 Note de bas de page d Total
Nombre total d'hôpitaux 28 32 26 1 87
Type d'hôpital
Pour adultes Tableau 1 Note de bas de page e 12 21 16 0 49
Mixte 12 7 9 1 29
Pédiatrique 4 4 1 0 9
Taille de l'hôpital
Petit (1 à 200 lits) 10 8 18 1 37
Moyen (201 à 499 lits) 11 17 8 0 36
Grand (500 lits et plus) 7 7 0 0 14
Admissions et sorties
Nombre total de lits 9 617 12 130 3 302 22 25 071
Nombre total d'admissions 424 296 494 428 133 894 2 271 1 054 889
Nombre total de jours-patients 3 137 774 3 721 010 933 042 6 085 7 797 911

Les données épidémiologiques (données démographiques, cliniques et de résultats) et les données de population (jours-patients et hospitalisation connexes) ont été recueillies et soumises par les hôpitaux participants au moyen de la plateforme du Réseau canadien de renseignements sur la santé publique, une plateforme sécurisée de saisie des données en ligne.

L'examen des protocoles standardisés et des définitions de cas d'infection a été effectué chaque année par des groupes de travail d'experts établis sur les maladies infectieuses, et une formation concernant la présentation des données a été fournie au besoin. La qualité des données pour chaque projet de surveillance a été évaluée périodiquement Note de bas de page 14 Note de bas de page 15 .

Données de laboratoire

Des isolats de laboratoire reliés aux patients (échantillons de selles pour les cas d'ICD) ont été envoyés au Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada pour une caractérisation moléculaire et des épreuves de sensibilité. Des isolats d'infections du sang à SARM, d'infection du sang à ERV, d'EPC et d'infections à C. difficile pédiatriques ont été soumis tout au long de l'année. Des isolats d'infections à C. difficile d'adultes ont été soumis chaque année pendant une période ciblée de deux mois (du 1er mars au 30 avril).

Analyse statistique

On a calculé les taux d'IASS, et ceux-ci représentent les infections et/ou colonisations observées chez les patients admis dans les hôpitaux participant au PCSIN. Les taux d'IASS ont été calculés en divisant le nombre total de cas par le nombre total d'admissions de patients (multiplié par 1 000) ou de jours-patients (multiplié par 10 000). Les taux d'IASS ont été déclarés au niveau national et par région (Ouest : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan et Manitoba; Centre : Ontario et Québec; Est : Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador; Nord : Nunavut). Les sites qui n'ont pas été en mesure de fournir des données sur les cas ont été exclus du calcul des taux et les données relatives aux dénominateurs manquants ont été estimées, le cas échéant. Les données épidémiologiques et moléculaires manquantes ont été exclues de l'analyse. Le test de Mann-Kendall a été utilisé pour évaluer les tendances au fil du temps. Les tests d'hypothèses étaient bilatéraux et les différences étaient considérées comme significatives au seuil de p ≤ 0,05.

Lorsqu'elles étaient disponibles, des données sur la mortalité attribuable, toutes causes confondues, ont été communiquées pour les IASS. Le taux de mortalité attribuable a été défini comme étant le nombre de décès pour 100 cas d'IASS lorsque l'IASS était la cause directe du décès ou lorsqu'elle avait contribué au décès 30 jours après la date du premier échantillon positif de laboratoire ou d'histopathologie, tel que déterminé par l'examen du médecin. Le taux de mortalité toutes causes confondues a été défini comme étant le nombre de décès pour 100 cas d'IASS 30 jours après la culture positive.

Résultats

Infection à Clostridioides difficile

Entre 2016 et 2020, les taux globaux des infections à C. difficile (ICD) ont diminué de 8,5 % (de 5,77 à 5,28 infections pour 10 000 jours-patients, p = 0,050); toutefois, une augmentation similaire de 8,0 % des taux d'ICD (de 4,89 à 5,28 pour 10 000 jours-patients) a été observée en 2020 par rapport à 2019 (tableau 2). Stratifiée par source d'infection, l'incidence des ICD associées aux soins de santé a diminué de 13,4 %, passant de 4,39 à 3,80 infections pour 10 000 jours-patients (p = 0,050) (tableau S1.1). Les taux d'ICD d'origine communautaire (annexe A) ont diminué de 3,0 % par rapport aux taux enregistrés de 2016 à 2020 pour 1 000 patients admis; toutefois, la tendance à la baisse n'a pas été jugée importante (p = 0,327). Les taux d'ICD associées aux soins de santé et d'origine communautaire ont augmenté en 2020 par rapport à 2019 (de 5,0 % et 11,1 %, respectivement). À l'échelle régionale, les taux d'ICD associées aux soins de santé ont diminué régulièrement dans toutes les régions, sauf dans l'Est où les taux sont demeurés relativement constants. Pour les taux d'ICD d'origine communautaire, les taux observés dans les régions de l'Est et du Centre ont diminué entre 2016 et 2020, alors que les taux pour la région de l'Ouest sont restés inchangés. Dans l'ensemble, la mortalité attribuable aux ICD est demeurée faible et fluctuante (fourchette : 1,3 à 2,7 décès pour 100 cas) de 2016 à 2020 (p = 0,801) (tableau 2).

Tableau 2 : Données sur les infections à Clostridioides difficile, Canada, 2016 à 2020 Tableau 2 Note de bas de page a
Infections à C. difficile Année
2016 2017 2018 2019 2020
Nombre de cas d'infection et taux d'incidence
Nombre de cas d'infection à C. difficile  4 008 4 012 3 842 3 595 3 645
Taux pour 1 000 hospitalisations 4,34 4,28 4,13 3,71 3,92
Taux pour 10 000 jours-patients 5,77 5,67 5,39 4,89 5,28
Nombre d'hôpitaux répondants 67 68 68 73 82
Taux de mortalité attribuable pour 100 cas (%) Tableau 2 Note de bas de page b 2,4 2,3 1,3 2,3 2,7
Résistance aux antimicrobiens Tableau 2 Note de bas de page c n % n % n % n % n %
Clindamycine 145 22,1 149 22,0 307 48,6 219 40,0 66 15,5
Moxifloxacine 103 15,7 114 16,9 70 11,1 64 11,7 28 6,6
Rifampine 9 1,4 14 2,1 10 1,6 5 0,9 4 0,9
Métronidazole 0 0,0 0 0,0 1 0,2 0 0,0 0 0
Nombre total d'isolats testés Tableau 2 Note de bas de page d 657 s.o. 676 s.o. 632 s.o. 547 s.o. 426 s.o.

La proportion d'isolats de C. difficile résistants à la moxifloxacine a diminué de 9,1 % entre 2016 (15,7 %, n = 103/657) et 2020 (6,6 %, n = 28/426). Depuis 2016, la résistance à la moxifloxacine a diminué significativement chez les isolats d'infections à C. difficile associées aux soins de santé (11,0 %, p = 0,050), alors qu'une diminution non significative plus faible a été observée dans le cas d'infections à C. difficile d'origine communautaire (3,4 %, p = 0,624) (tableau S1.2). Tous les isolats de C. difficile analysés étaient sensibles à la vancomycine et à la tigécycline. Il y a eu un seul cas de résistance au métronidazole en 2018. De 2016 à 2020, la prévalence de ribotype 027 associé à la souche NAP1 a diminué tant pour les infections à C. difficile associées aux soins de santé que pour les infections à C. difficile d'origine communautaire (5,3 % par rapport à 5,9 %, respectivement) (tableau S1.3).

Infections à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline

Entre 2016 et 2019, les taux globaux d'infection du sang à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) ont augmenté de façon importante de 33,3 % (0,84 à 1,12 infection pour 10 000 jours-patients, p = 0,037) et sont demeurés stables en 2020 pendant la pandémie de COVID-19 (tableau 3). Une hausse continue constante (75 %, p = 0,023) a été observée de 2016 à 2020, stratifiée selon le type de cas, pour les cas d'infections du sang à SARM d'origine communautaire (annexe A), par rapport aux cas d'infections du sang à SARM associées aux soins de santé, qui ont fluctué au fil du temps (tableau S2.1). En 2020, les taux d'infection du sang à SARM associée aux soins de santé et les taux d'infection du sang à SARM d'origine communautaire les plus élevés ont été observés dans l'Ouest canadien (respectivement 0,46 et 0,79 infection pour 10 000 jours-patients). Parmi les types d'hôpitaux, les taux d'infection du sang à SARM associée aux soins de santé et d'origine communautaire sont généralement demeurés plus élevés dans les hôpitaux mixtes et pour adultes. Les taux d'infection du sang à SARM associée aux soins de santé, stratifiés selon la taille de l'hôpital, étaient les plus élevés dans les grands hôpitaux (500 lits et plus) depuis 2018, tandis que les taux d'infection du sang à SARM d'origine communautaire sont restés les plus élevés dans les hôpitaux de taille moyenne (201–499 lits) depuis 2019. La mortalité toutes causes confondues a diminué de 1,7 % de 2016 à 2020 (allant de 19,1 % à 17,4 %, p = 0.449) (tableau 3). En 2020, la mortalité toutes causes confondues était plus élevée chez les personnes atteintes d'infections du sang à SARM associées aux soins de santé (19,9 %) que chez celles atteintes de l'infection du sang à SARM d'origine communautaire (15,9 %) (données non présentées).

Tableau 3 : Données sur les infections du sang à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, Canada, 2016 à 2020
Données sur les infections du sang à SARM Année
2016 2017 2018 2019 2020
Nombre de cas d'infection et taux d'incidence
Nombre de cas d'infection du sang à SARM 604 606 767 881 845
Taux pour 1 000 hospitalisations 0,61 0,61 0,78 0,84 0,83
Taux pour 10 000 jours-patients 0,84 0,84 1,05 1,12 1,12
Nombre d'hôpitaux répondants 64 65 62 69 80
Taux de mortalité toutes causes confondues Tableau 3 Note de bas de page a
Nombre de décès 111 99 144 144 146
Taux de mortalité toutes causes confondues pour 100 cas 19,1 16,4 18,8 16,4 17,4
Résistance aux antimicrobiens Tableau 3 Note de bas de page b n % n % n % n % n %
Érythromycine 418 78,7 455 81,0 531 75,6 511 75,6 447 72,3
Ciprofloxacine 411 77,4 432 76,9 504 71,8 473 70,0 404 65,4
Clindamycine 230 43,3 239 42,5 290 41,3 144 21,3 202 32,7
Tétracycline 31 5,8 35 6,2 50 7,1 48 7,1 39 6,3
Triméthoprime-sulfaméthoxazole 11 2,1 8 1,4 14 2,0 10 1,5 14 2,3
Rifampine 10 1,9 9 1,6 6 0,9 7 1,0 6 1,0
Tigécycline 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Daptomycine 5 0,9 5 0,9 0 0,0 0 0,0 4 0,6
Nombre total d'isolats testés Tableau 3 Note de bas de page c Tableau 3 Note de bas de page d 531 s.o. 562 s.o. 702 s.o. 676 s.o. 618 s.o.

La résistance à la clindamycine des isolats de SARM a diminué de 10,6 % entre 2016 (43,3 %, n = 230/531) et 2020 (32,7 %, n = 202/618) (tableau 3). Depuis 2016, la proportion d'isolats de SARM résistants à l'érythromycine et à la ciprofloxacine a diminué, mais reste élevée (72,3 % et 65,4 % en 2020 respectivement). Entre 2016 et 2020, la résistance à la daptomycine a été détectée chez 14 isolats. Tous les isolats de SARM testés entre 2016 et 2020 étaient sensibles au linézolide et à la vancomycine.

Stratifiée selon le type de cas, la résistance à la clindamycine chez les isolats d'infections du sang à SARM associées aux soins de santé (45,8 %) était, en moyenne, constamment plus élevée entre 2016 et 2020 que chez les isolats d'infections du sang à SARM d'origine communautaire (34,1 %) au cours de la même période (tableau S2.2). Il n'y a pas eu d'autres différences notables dans les modèles de résistance aux antibiotiques par type de cas d'infections du sang à SARM.

Entre 2016 et 2020, la proportion de types d'épidémie déterminée comme étant de type SARMC 2 (USA100/800) et le plus souvent associés aux infections à SARM contractées dans un hôpital ou un établissement de soins de santé a continué de diminuer, passant de 33,6 % de tous les isolats en 2016 à 21,2 % en 2020. La proportion de types d'épidémie identifiés comme étant de type SARMC 7 (USA400) et SARMC 10 (USA300) et le plus souvent associés aux infections à SARM acquises dans la collectivité a continué d'augmenter et de représenter la plus grande proportion de tous les isolats de 2016 (52,8 %) à 2020 (63,8 %). Le SARMC 10 (USA300) a été le type d'épidémie le plus courant identifié de 2016 à 2020, alors que 50,2 % ont été identifié en 2020 (n = 311/620) (tableau S2.3).

Infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine

De 2016 à 2020, les taux d'infection du sang à entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) ont augmenté de 72,2 %, passant de 0,18 à 0,31 infection pour 10 000 jours-patients, avec le taux le plus élevé de 0,35 infection pour 10 000 jours-patients observés en 2018 (tableau 4). Pendant la pandémie de COVID-19 en 2020, les taux d'infection du sang à ERV dans le réseau du PCSIN sont restés stables par rapport à 2019. À l'échelle régionale, les taux d'infection à ERV étaient les plus élevés dans l'Ouest et le Centre du Canada (0,36 et 0,33 infection pour 10 000 jours-patients en 2019, respectivement), et peu de cas d'infection du sang à ERV ont été signalés dans l'Est du Canada (fourchette : 0–0,03 infections pour 10 000 jours-patients) (tableau S3.1). En 2020 par rapport à 2019, les taux d'infection à ERV ont diminué dans les grands hôpitaux (500 lits et plus) et les petits hôpitaux (1 à 200 lits) hôpitaux, tandis qu'ils ont augmenté de 28,6 % (passant de 0,28 à 0,36 infection pour 10 000 jours-patients) dans les hôpitaux de taille moyenne (201 à 499).

Tableau 4 : Données sur les infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine, Canada, 2016 à 2020
Données sur les Infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine Année
2016 2017 2018 2019 2020
Données sur les Infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine
Nombre de cas d'infection du sang à ERV 121 154 246 247 207
Taux pour 1 000 hospitalisations 0,13 0,16 0,26 0,23 0,24
Taux pour 10 000 jours-patients 0,18 0,23 0,35 0,32 0,31
Nombre d'hôpitaux répondants 59 59 59 68 62
Résistance aux antimicrobiens des isolats d'Enterococcus faecium n % n % n % n % n %
Ampicilline 91 100 116 100 181 100 169 100 112 97,4
Chloramphénicol 2 2,2 11 9,5 4 2,2 28 16,6 22 19,1
Ciprofloxacine 91 100 116 100 181 100 169 100 113 98.3
Daptomycine Tableau 4 Note de bas de page a 7 7,7 10 8,6 12 6,6 7 4,1 4 3,5
Érythromycine 83 91,2 108 93,1 173 95,6 162 95,9 108 93,9
Résistance de haut niveau à la gentamicine 12 13,2 45 38,8 77 42,5 56 33,1 30 26,1
Levofloxacine 91 100 116 100 179 98,9 169 100 112 97,4
Linézolide 1 1,1 0 0 2 1,1 3 1,8 0 0
Nitrofurantoïne 35 38,5 52 44,8 55 30,4 68 40,2 40 34,8
Pénicilline 91 100 116 100 181 100,0 169 100 113 98,3
Quinupristine-dalfopristine 9 9,9 8 6,9 18 9,9 18 10,7 8 7,0
Rifampicine 85 93,4 110 94,8 163 90,1 155 91,7 98 85,2
Résistance de haut niveau à la streptomycine 32 35,2 39 33,6 60 33,1 43 25,4 23 20,0
Tétracycline 46 50,5 66 56,9 108 59,7 119 70,4 72 62,6
Tigécycline 0 0 0 0 1 0,6 0 0 0 0
Vancomycine 88 96,7 111 95,7 176 97,2 166 98,2 110 95,7
Nombre total d'isolats testés Tableau 4 Note de bas de page b 91 s.o. 116 s.o. 181 s.o. 169 s.o. 115 s.o.

Les infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine étaient principalement associées aux soins de santé, puisque 93,2 % (n = 887/952) ont été acquises dans un établissement de soins de santé entre 2016 et 2020 (tableau S3.2). La mortalité toutes causes confondues est restée élevée (32,7 %) entre 2016 à 2020.

Entre 2016 et 2020, la résistance de haut niveau à la gentamycine parmi les isolats d'infections du sang à ERV (Enterococcus faecium) a augmenté et est passée de 13,2 % à 26,1 %; toutefois, une diminution de 7,0 % a été observée plus récemment entre 2019 et 2020. La non-sensibilité à la daptomycine a été détectée pour la première fois en 2016 (n = 7/91, 7,7 %) et a diminué pour atteindre 3,5 % (n = 4/115) en 2020 (tableau 4). Depuis 2016, la majorité (98,4 % à 100 %) des isolats d'infections du sang à ERV ont été déterminés comme étant Enterococcus faecium; toutefois, en 2018, trois isolats d'infections du sang à ERV ont été identifiés comme étant E. faecalis (tableau S3.3). Parmi les isolats d'E. faecium, le type de séquence 1478 était le plus élevé en 2018 (38,7 %, n = 70/181) et a diminué en 2020 (17,6 %, n = 21/119; < 0.001) (tableau S3.4).

Entérobactéries productrices de carbapénémases

De 2016 à 2020, les taux d'infection à Entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) sont restés faibles, mais ont augmenté passant de 0,03 à 0,05 infection pour 10 000 jours-patients (p = 0,117), tandis qu'une augmentation importante (85,7 %) a été observée au niveau des taux de colonisation d'EPC (de 0,14 à 0,26 colonisation pour 10 000 jours-patients, p = 0,050) (tableau 5). Les taux d'infection et de colonisation à EPC ont diminué en 2020 par rapport à 2019 (16,7 % et 10,3 %, respectivement).

Tableau 5 : Données sur les entérobactéries productrices de carbapénémases, Canada, 2016 à 2020 Tableau 5 Note de bas de page a
Données sur les entérobactéries productrices de carbapénémases Année
2016 2017 2018 2019 2020
Nombre de cas d'infection et taux d'incidence
Nombre de cas d'infection à EPC 21 20 36 48 35
Taux d'infection pour 1 000 admissions 0,02 0,02 0,04 0,05 0,04
Taux d'infection par 10 000 jours-patients 0,03 0,03 0,05 0,06 0,05
Nombre de colonisations à EPC 88 112 142 214 190
Taux de colonisation pour 1 000 admissions 0,10 0,12 0,16 0,21 0,20
Taux de colonisation pour 10 000 jours-patients 0,14 0,18 0,22 0,29 0,26
Nombre d'hôpitaux répondants 55 56 57 64 72
Médicaments testés en lien avec la résistance aux antimicrobiens
Antibiotiques Tableau 5 Note de bas de page b Tableau 5 Note de bas de page c n % n % n % n % n %
Pipéracillin-tazobactam 116 72,0 159 85,0 210 92,1 237 90,8 184 87,6
Ceftriaxone 149 92,5 173 92,5 212 93,0 250 95,8 186 88,6
Ceftazidime 139 86,3 160 85,6 192 84,2 233 89,3 173 82,4
Méropénème 140 87,0 159 85,0 198 86,8 190 72,8 130 61,9
Ciprofloxacine 133 82,6 138 73,8 158 69,3 183 70,1 150 71,4
Amikacine 42 26,1 32 17,1 44 19,3 23 8,8 16 7,6
Gentamicine 62 38,5 64 34,2 80 35,1 86 33,0 61 29,1
Tobramycine 75 46,6 71 38,0 101 44,3 121 46,4 78 37,1
Triméthoprime-sulfaméthoxazole 102 63,4 113 60,4 143 62,7 193 73,9 160 76,2
Tigécycline 32 19,9 18 9,6 30 13,2 36 13,8 0 0
Nombre total d'isolats testés Tableau 5 Note de bas de page d 161 s.o. 187 s.o. 228 s.o. 261 s.o. 210 s.o.
Carbapénémases identifiées
KPC 84 52,2 86 46,0 122 53,5 127 48,7 82 39,1
NDM 45 28,0 53 28,3 59 25,9 74 28,4 66 31,4
OXA-48 20 12,4 33 17,6 30 13,2 40 15,3 45 21,4
SME Tableau 5 Note de bas de page e 4 2,5 2 1,1 4 1,8 1 0,4 2 1
NDM/OXA-48 4 2,5 5 2,7 6 2,6 10 3,8 7 3,3
GES 1 0,6 1 0,5 1 0,4 2 0,8 0 0
IMP 0 0,0 0 0,0 3 1,3 1 0,4 1 0,5
NMC 2 1,2 4 2,1 2 0,9 4 1,5 6 2,9
VIM 2 1,2 3 1,6 3 1,3 3 1,1 0 0
Autres 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0
Nombre total d'isolats testés Tableau 5 Note de bas de page f 161 s.o. 187 s.o. 228 s.o. 261 s.o. 210 s.o.

De 2016 à 2020, la majorité des infections à EPC (97,5 %) ont été observées dans la région du Centre (50,0 %, n = 80/160) et de l'Ouest du Canada (47,5 %, n = 76/160), alors que peu d'infections ont été identifiées dans l'Est (2,5 %); n = 4/160) (tableau S4.1). Au cours de la même période, la plupart des colonisations à EPC ont été observées dans le Centre du Canada (80,4 %); n = 600/746), et dans la région de l'Ouest du pays (19,1 %, n = 143/746), alors que seulement trois colonisations ont été signalées dans l'Est du Canada (tableau S4.2). De 2016 à 2020, les grands hôpitaux (500 lits et plus) ont signalé les taux les plus élevés d'infections à EPC (0,04–0,09 infection pour 10 000 jours-patients); toutefois, les petits hôpitaux (de 1 à 200 lits) ont signalé les taux d'infection à EPC les plus élevés en 2019 (0,10 infection pour 10 000 jours-patients). Les taux de colonisation à EPC sont demeurés les plus élevés parmi les grands hôpitaux de 2016 à 2020 (fourchette : 0,25–0,35 infection pour 10 000 jours-patients).

La mortalité toutes causes confondues sur trente jours était de 15,2% (n = 22/145) chez les patients infectés par des EPC. Parmi tous les cas d'EPC signalés entre 2016 et 2020, 39,2 % (n = 312/795) ont déclaré avoir voyagé à l'étranger, et de ce nombre, 83,3 % (n = 240/288) avaient reçu des soins médicaux à l'étranger.

De 2016 à 2020, la prévalence de la résistance à l'amikacine et à la gentamicine chez les isolats d'EPC a diminué de 18,5 % et de 9,4 %, respectivement, tandis que la résistance au triméthoprime-sulfaméthoxazole a augmenté de 12,8 % (tableau 5). Les carbapénémases prédominantes identifiées au Canada sont la Klebsiella pneumoniae productrice de carbapénémase (KPC), le New‑Delhi métallo-bêta-lactamase (NDM) et la carbapénémase de type oxacillinase 48 (OXA‑48), qui représente 91,9 % des carbapénémases identifiées en 2020.

Parmi les isolats soumis entre 2016 et 2020, la proportion d'agents pathogènes producteurs de carbapénémases identifiés comme étant Escherichia coli a augmenté de 11,9 %, alors que les agents pathogènes identifiés comme étant K. pneumoniae et Acinetobacter baumannii ont diminué de 10,9 % chacun (tableau S5).

Discussion

Les données de surveillance recueillies par l'entremise du PCSIN ont montré qu'entre 2016 et 2020, les taux d'infection (incluant à la fois les cas associés aux soins de santé et les cas d'origine communautaire) au Canada ont diminué de 8,5 % pour les infections du sang à SARM et les infections du sang à ERV (33,3 % et 7,2,2 %, respectivement). Les taux d'infection à EPC ont augmenté, mais sont demeurés faibles; toutefois, les colonisations ont augmenté de 85,7 %. La pandémie de COVID-19 a probablement eu des répercussions mitigées sur les taux d'infection associée aux soins de santé (IASS) au Canada et aux États-Unis Note de bas de page 16 . Une enquête plus approfondie est nécessaire pour évaluer l'influence des facteurs liés à la pandémie, qui peuvent être attribués aux changements dans les taux observés d'IASS, comme les mesures de santé publique mises en œuvre à l'hôpital et dans la collectivité, les déplacements et la mobilité de la population, les changements dans les pratiques de contrôle des infections, le dépistage, les tests en laboratoire et la gestion des antimicrobiens Note de bas de page 10 .

Les taux d'ICD au Canada ont diminué et ont suivi des tendances semblables observées à l'échelle mondiale; toutefois, les taux sont demeurés plus élevés en Amérique du Nord par rapport à d'autres régions Note de bas de page 17 . Au Canada, les taux d'ICD au cours de la pandémie de COVID-19 de 2020 étaient plus élevés que ceux observés en 2019 et contrastent avec les résultats observés aux États-Unis où les taux d'ICD ont continué de reculer Note de bas de page 16 .

La résistance à la moxifloxacine parmi les ICD a diminué au Canada pour atteindre 6,6 % en 2020 et est demeurée inférieure aux données pondérées de résistance pour l'Amérique du Nord (44,0 %) et l'Asie (33,0 %) publiées antérieurement, et correspond à la baisse de la prévalence du ribotype 027 Note de bas de page 18 Note de bas de page 19 . La réduction globale des taux d'ICD partout au Canada suggère des améliorations dans les pratiques de prévention et de contrôle des infections et des initiatives d'amélioration de la qualité, comme l'observation de l'hygiène des mains, le nettoyage de l'environnement, l'amélioration des techniques de diagnostic et la gestion des antibiotiques Note de bas de page 20 Note de bas de page 21 . Le recul de RT027 observé entre 2016 et 2020 pourrait aussi avoir influencé la baisse des taux d'ICD dans les hôpitaux affiliés au PCSIN, puisque ce ribotype a été associé à une virulence accrue et à une résistance à la fluoroquinolone Note de bas de page 22 .

L'augmentation des taux d'infection du sang à SARM au Canada, attribuable à l'augmentation des taux d'infection du sang à SARM d'origine communautaire, est préoccupante en raison des résultats cliniques graves, de l'augmentation de la durée des séjours à l'hôpital et de l'augmentation des coûts des soins de santé associés aux infections du sang chez les patients admis Note de bas de page 23 Note de bas de page 24 Note de bas de page 25 Note de bas de page 26 . Une réduction de la résistance à la clindamycine de 2016 à 2019 est probablement associée à la diminution de la proportion de type épidémique SARMC2 identifiée parmi les isolats testés Note de bas de page 27 . Comparativement à l'augmentation observée dans les taux d'infection du sang à SARM au Canada, les taux d'infection du sang à SARM dans certains grands hôpitaux de soins tertiaires australiens ont été plus faibles et ont fluctué entre 2016 et 2019 Note de bas de page 28 . De même, en Angleterre, on observe depuis 2015 une baisse des taux d'infection du sang à SARM (entre 1,4 et 1,5 pour 100 000 habitants et entre 0,8 et 0,9 cas d'hospitalisation pour 100 000 jours au lit) Note de bas de page 29 . Tant à l'échelle mondiale qu'au Canada, la prévalence d'infections du sang à SARM d'origine communautaire augmente et pourrait constituer un réservoir pouvant contribuer au nombre croissant de patients identifiés comme ayant une infection du sang à SARM d'origine communautaire qui sont admis dans les hôpitaux Note de bas de page 30 Note de bas de page 31 . L'augmentation du taux de patients hospitalisés en raison d'une infection du sang à SARM acquise dans la collectivité, observée dans les données du PCSIN, suggère qu'il pourrait être nécessaire d'élaborer d'autres stratégies pour réduire ou prévenir les infections à SARM dans la collectivité. Bien qu'elles ne relèvent pas du PCSIN, les études menées au niveau de la population en général pour déterminer la prévalence du SARM dans la collectivité, en particulier chez les populations à risque accru de contracter une infection à SARM d'origine communautaire, comme les enfants, les athlètes, les populations incarcérées, les personnes vivant dans des conditions de logement surpeuplé ou les personnes qui s'injectent des drogues, peuvent être utiles et pourraient aider à éclairer les stratégies de prévention à appliquer dans la collectivité Note de bas de page 32 .

Les taux croissants d'infection du sang à ERV dans les hôpitaux canadiens de soins de courte durée sont préoccupants, car ces infections sont associées à une mortalité élevée et à une augmentation du fardeau hospitalier Note de bas de page 33 Note de bas de page 34 Note de bas de page 35 . L'augmentation des taux d'infection du sang à ERV observées dans les hôpitaux participant au PCSIN peut être liée à des changements dans les politiques de contrôle des infections, plus particulièrement l'interruption des programmes de dépistage et d'isolement de l'ERV dans certains hôpitaux canadiens de soins de courte durée Note de bas de page 36 . En outre, la hausse des taux d'infection du sang à ERV de 2013 à 2018 et la diminution subséquente en 2019 et en 2020 coïncident avec l'émergence et le déclin de la séquence de type pstS-null 1478 (ST1478) Note de bas de page 37 . La séquence de type ST1478 est associée à la non-sensibilité à la daptomycine et à la résistance de haut niveau à la gentamicine, et les modèles de résistance chez les isolats d'infections du sang à ERV pour ces deux antibiotiques correspondent à la tendance de ST1478. Il est important de noter que les tendances observées d'infections du sang à ERV sont, dans la plupart des cas, motivées par un nombre limité d'hôpitaux qui ont connu des éclosions tout en prenant soin de patients à risque élevé (e.g. transplantations de moelle osseuse, transplantations d'organes solides, patients atteints de cancer, etc.) Note de bas de page 38 . De même, des tendances croissantes dans la prévalence des infections du sang à ERV ont également été observées en Europe Note de bas de page 39 Note de bas de page 40 Note de bas de page 41 Note de bas de page 42 , qui peuvent être associées, en partie, à l'introduction et à la propagation d'un nouveau clone et à des lacunes dans les pratiques de prévention des infections Note de bas de page 37 Note de bas de page 41 .

Les infections aux EPC sont d'importance clinique et une préoccupation pour la santé publique, car elles sont associées à une morbidité et une mortalité importantes, à des options de traitement limitées et à la capacité de se propager rapidement dans les établissements de soins de santé Note de bas de page 43 Note de bas de page 44 Note de bas de page 45 Note de bas de page 46 Note de bas de page 47 . L'incidence des infections à EPC au Canada demeure faible; toutefois, on a observé une augmentation de 85,7 % des taux de colonisation de l'EPC au cours de la même période. Les diminutions récentes des taux d'infection et de colonisation aux EPC en 2020 nécessitent des recherches plus poussées afin d'étudier l'incidence des changements dans les facteurs de risque précédemment identifiés, tels que les déplacements et la réception de soins de santé dans les zones à haut risque, ainsi que les changements dans les pratiques de contrôle des infections, comme le dépistage des patients Note de bas de page 44 Note de bas de page 48 Note de bas de page 49 Note de bas de page 50 .

Les données sur l'incidence des EPC dans d'autres pays demeurent limitées Note de bas de page 51 ; toutefois, quelques pays ont également signalé une incidence, faible mais croissante, des EPC Note de bas de page 52 Note de bas de page 53 . Une sensibilisation accrue et des changements dans les pratiques de dépistage et d'analyse pourraient refléter l'augmentation de la colonisation des EPC. Une coordination des mesures de santé publique, y compris de la mise en œuvre rigoureuse de mesures de contrôle des infections, comme l'enquête sur les déplacements, et une surveillance accrue, sont essentielles pour réduire la transmission des EPC dans les hôpitaux canadiens de soins de courte durée.

Forces et faiblesses

Le PCSIN recueille des données épidémiologiques et des données de laboratoire normalisées et détaillées de 87 hôpitaux sentinelles de l'ensemble du Canada afin de fournir des tendances nationales sur l'IASS et sur la RAM, qui peuvent être utilisées pour l'analyse comparative des pratiques de prévention et de contrôle des infections dans les hôpitaux, dans le but de réduire les IASS et les ORA dans les hôpitaux de soins de courte durée du Canada. Il est important de noter que les données incluses dans le présent rapport comprennent la pandémie de COVID-19, et que les taux d'IASS et de RAM pour 2020 peuvent être influencés par les changements dans les admissions à l'hôpital, la mobilité et les mesures nationales, régionales et locales de prévention et de contrôle des infections appliquées dans les hôpitaux.

Les données épidémiologiques recueillies par le PCSIN se limitaient aux renseignements disponibles dans les dossiers des patients. Le roulement du personnel hospitalier qui examine les dossiers médicaux peut influer sur l'application uniforme des définitions et de la qualité des données du PCSIN au fil du temps; toutefois, ces données sont recueillies par des employés expérimentés et formés en prévention et en contrôle des infections, qui reçoivent une formation périodique sur les méthodes et les définitions du PCSIN. Des évaluations de la qualité des données sont également effectuées pour maintenir et améliorer la qualité des données. Le réseau du PCSIN peut ne pas représenter entièrement la population générale de patients hospitalisés au Canada; toutefois, les efforts de recrutement ont augmenté la représentation et la couverture des lits de soins de courte durée au Canada de 27 % à 30 % entre 2016 et 2020, particulièrement chez les populations rurales communautaires du Nord et les populations autochtones.

Prochaines étapes

La poursuite du recrutement d'hôpitaux de soins de courte durée au Canada afin d'augmenter la couverture des lits en soins de courte durée des dix provinces et trois territoires améliorera la qualité et la représentativité des estimations relatives aux infections associées aux soins de santé au Canada. De plus, une enquête sur les pratiques améliorées de dépistage en milieu hospitalier est menée chaque année afin de mieux comprendre les changements des taux d'IASS au Canada. Au cours des dernières années, le PCSIN a entrepris une surveillance des nouveaux agents pathogènes, comme Candida auris, et des groupes de travail épidémiologiques et dirigés par des laboratoires ont été créés afin d'enquêter davantage sur de nouveaux agents pathogènes, comme l'infection du sang aux ERV ST1478 et les EPC ultrarésistants. En 2019, le PCSIN a rétabli la surveillance des infections respiratoires virales afin de recueillir des renseignements épidémiologiques détaillés sur les patients hospitalisés atteints d'infections respiratoires virales, et d'en rendre compte. Cette surveillance a été élargie en 2020 pour inclure les patients hospitalisés atteints de la COVID-19. Le PCSIN continue d'appuyer l'intervention nationale en santé publique à la pandémie de COVID-19. Des études futures visent à analyser l'incidence de la pandémie de COVID-19 sur les taux d'IASS et de RAM.

Conclusion

Les constatations de la surveillance menée par un réseau national d'hôpitaux canadiens de soins de courte durée indiquent que les taux d'infections à SARM et à ERV, et d'infections et colonisation à EPC ont augmenté de façon importante entre 2016 et 2020, tandis que les taux des ICD ont diminué. La surveillance et la communication continues de données épidémiologiques et de laboratoire sont essentielles pour éclairer les politiques de prévention et de contrôle des infections et les pratiques de gestion antimicrobienne, afin de réduire le fardeau des IASS et l'incidence de la RAM dans les hôpitaux canadiens de soins de courte durée.

Déclaration des auteurs

Outre les données épidémiologiques et les isolats de laboratoire, les hôpitaux participant au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales ont apporté leur expertise dans l'élaboration de protocoles. Le Laboratoire national de microbiologie a effectué les analyses de laboratoire et a contribué à l'interprétation et à la révision du document. Des épidémiologistes de l'Agence de la santé publique du Canada ont été chargés de la conception, de l'analyse, de l'interprétation, de la rédaction et de la révision du document.

Intérêts concurrents

Aucun.

Remerciements

Nous tenons à remercier pour leur contribution les médecins, les épidémiologistes, les praticiens du contrôle des infections et le personnel de laboratoire de chaque hôpital participant : Hôpital général de Vancouver (VGH), Vancouver, Colombie-Britannique, BC; Hôpital général de Richmond, Richmond, BC; Hôpital de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), Vancouver, BC; Lion's Gate, North Vancouver, BC; Hôpital général de Powell River, Powell River, BC; Sechelt Hospital (anciennement St. Mary's), Sechelt, BC; Hôpital général de Squamish, Squamish, BC; BC Children's Hospital, Vancouver, BC; Peter Lougheed Centre, Calgary, AB; Rockyview General Hospital, Calgary, AB; South Health Campus, Calgary, AB; Foothills Medical Centre, Calgary, AB; Alberta Children's Hospital, Calgary, AB; Hôpital de l'Université de l'Alberta, Edmonton, AB; Stollery Children's Hospital, Edmonton, AB; Centre des sciences de la santé de Winnipeg, Winnipeg, MB; Hôpital pour enfants de l'Université du Manitoba, Winnipeg, MB; Children's Hospital of Western Ontario, London, ON; St. Michael's Hospital, Toronto, ON; Victoria Hospital, London, ON; Hôpital universitaire de London, London, ON; Hôpital général de Toronto, Toronto, ON Toronto Western Hospital, Toronto, ON; Princess Margaret, Toronto, ON; Mount Sinai Hospital, Toronto, ON; Bridgepoint Active Healthcare, Toronto, ON; Sunnybrook Hospital, Toronto, ON; Hôpital général de Kingston, Kingston, ON; SMBD – Hôpital général juif, Montréal, QC; Hôpital général de Lachine, Lachine, QC; Hôpital de Moncton, NB; Halifax Infirmary, Halifax, NS; Victoria General, Halifax, NS; Rehabilitation Centre, Halifax, NS; Veterans Memorial Building, Halifax, NS; Hôpital général de Dartmouth, Halifax, NS; IWK Health Centre, Halifax, NS; Hospital for Sick Children, Toronto, ON; Hôpital de Montréal pour enfants, Montréal, QC; Royal University Hospital, Saskatoon, SK; Moose Jaw Hospital, SK; St. Paul's Hospital, Saskatoon, SK; General Hospital & Miller Centre, St. John's, NL; Burin Peninsula Health Care Centre, Burin, NL; Hôpital général de Carbonear, Carbonear, NL; Dr G.B. Cross Memorial Hospital, Clarenville, NL; Janeway Children's Hospital and Rehabilitation Centre, St. John's, NL; St. Clare's Mercy Hospital, St. John's, NL; Sir Thomas Roddick Hospital, Stephenville, NL; McMaster Children's Hospital, Hamilton, ON; St Joseph's Healthcare, Hamilton, ON; Jurvinski Hospital and Cancer Center, Hamilton, ON; Hôpital général de Hamilton, Hamilton, ON; Campus Civique, Ottawa, ON; Campus général, Ottawa, ON; Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa, ON; Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Montréal, QC; Victoria General Hospital, Victoria, BC; Royal Jubilee, Victoria, BC; Nanaimo Regional General Hospital, Nanaimo, BC; Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario CHEO, Ottawa, ON; BC Women's Hospital, Vancouver, BC; Hôtel-Dieu de Québec, QC; Centre hospitalier de l'Université de Montréal, Montréal, QC; Hôpital général de Montréal, Montréal, QC; Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine, Montréal, QC; Hôpital Royal Victoria, Montréal, QC; Institut et hôpital neurologiques de Montréal, Montréal, QC; Hôpital général de North York, Toronto, ON; Hôpital général de Kelowna, Kelowna, BC; Queen Elizabeth Hospital, Charlottetown, PE; Prince County Hospital, Summerside, PE; Western Memorial Regional Hospital, Corner Brook, NL; Hôpital général de Regina, Regina, SK; Hôpital Pasqua, Regina, SK; Hôpital régional de Sudbury, Sudbury, ON; Hôpital universitaire du Nord de la Colombie-Britannique, Prince George, BC; Hôpital général Qikiqtani, Qikiqtani, NU.

Merci au personnel du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections (CLMTI) de l'Agence de la santé publique, Ottawa, ON (J. Brooks, L. Pelude, R. Mitchell, W. Rudnick, K. B. Choi, A. Silva, V. Steele, J. Cayen, C. McClellan, D. Lee, W. Zhang et J. Bartoszko) et du Laboratoire national de microbiologie, Winnipeg, MB (G. Golding, M. Mulvey, J. Campbell, T. Du, M. McCracken, L. Mataseje, A. Bharat, R. Edirmanasinghe, R. Hizon, S. Ahmed, K. Fakharuddin, D. Spreitzer et D. Boyd).

Financement

Ce travail a été approuvé par l'Agence de la santé publique du Canada.

Annexe A : Définitions de cas d'infection et critères d'inclusion utilisés pour la surveillance, 2020

Infection à Clostridioides difficile

Un épisode « primaire » d'infection à C. difficile est défini comme étant le premier épisode d'infection à C. difficile que connaît le patient ou un nouvel épisode d'infection à C. difficile qui survient plus de huit semaines après le diagnostic d'un épisode précédent chez le même patient.

Un patient est dit atteint d'une infection à C. difficile

  • S'il présente une diarrhée ou de la fièvre, une douleur abdominale et/ou un iléus ET obtient une confirmation en laboratoire d'un résultat positif au dosage ou au test de polymérase en chaîne (PCR) de la toxine de difficile (sans signe raisonnable d'une autre cause de la diarrhée) 

    OU
  • S'il a reçu un diagnostic de pseudomembranes à la sigmoïdoscopie ou à la colonoscopie (ou après la colectomie) ou un diagnostic histologique/pathologique d'infections à difficile 

    OU
  • S'il a déjà reçu un diagnostic de mégacôlon toxique (patients adultes seulement)

La diarrhée est définie comme l'un des cas suivants :

  • Six selles aqueuses ou plus sur une période de 36 heures

    OU
  • Trois selles aqueuses non moulées ou plus sur une période de 24 heures, si cela est nouveau ou inhabituel pour le patient (chez les patients adultes seulement)

Exclusion :

  • Tout patient âgé de moins d'un an
  • Tout patient pédiatrique (âgé entre un an et moins de 18 ans), chez qui on a trouvé une autre cause de diarrhée (i.e. rotavirus, norovirus, lavement ou médication, etc.), est exclu, même si le résultat du test diagnostique de difficile est positif

Classification des cas d'infection à C. difficile

Lorsqu'une infection à C. difficile est détectée chez un patient, le cas sera également classé selon le jugement clinique du professionnel de la santé et/ou du professionnel en prévention et contrôle des infections.

Définition de cas d'infection à C. difficile associée aux soins de santé (contractée dans votre établissement)

  • En lien avec l'hospitalisation en cours
    • Les symptômes d'infections à difficile du patient apparaissent dans votre établissement de santé trois jours ou plus (soit 72 heures ou plus) après son hospitalisation
  • En lien avec une hospitalisation précédente
    • Patient hospitalisé : Les symptômes d'infections à difficile du patient apparaissent moins de trois jours après l'hospitalisation en cours (ou moins de 72 heures après) ET le patient avait été hospitalisé auparavant dans votre établissement et avait reçu son congé au cours des quatre semaines précédentes
    • Patient externe : Le patient présente des symptômes d'infection à difficile à votre service des urgences ou en consultation externe ET il avait été hospitalisé précédemment dans votre établissement de soins et avait reçu son congé au cours des quatre semaines précédentes
  • En lien avec une exposition antérieure à des soins de santé dans votre établissement
    • Patient hospitalisé : Les symptômes d'infection à difficile du patient apparaissent moins de trois jours après l'hospitalisation en cours (ou moins de 72 heures après) ET le patient avait eu une exposition antérieure à des soins de santé dans votre établissement au cours des quatre semaines précédentes
    • Patient externe : Le patient présente des symptômes d'infection à difficile à votre service des urgences ou en consultation externe ET il avait eu une exposition antérieure à des soins de santé dans votre établissement de soins au cours des quatre semaines précédentes

Définition de cas d'infection à C. difficile associée aux soins de santé (contractée dans tout autre établissement de santé)

  • En lien avec une hospitalisation antérieure dans un autre établissement de santé
    • Patient hospitalisé : Les symptômes d'infection à difficile du patient apparaissent moins de trois jours après l'hospitalisation en cours (ou moins de 72 heures après) ET on sait que le patient avait été hospitalisé auparavant dans un autre établissement et avait reçu son congé au cours des quatre semaines précédentes
    • Patient externe : Le patient présente des symptômes d'infection à difficile à votre service des urgences ou en consultation externe ET on sait qu'il avait été hospitalisé précédemment dans un autre établissement de soins et qu'il avait reçu son congé ou avait été transféré au cours des quatre semaines précédentes
  • En lien avec une exposition antérieure à des soins de santé dans un autre établissement de santé
  • Patient hospitalisé : Les symptômes d'infection à difficile du patient apparaissent moins de trois jours après l'hospitalisation en cours (ou moins de 72 heures après) ET on sait que le patient avait eu une exposition antérieure à des soins de santé dans un autre établissement de soins au cours des quatre semaines précédentes
  • Patient externe : Le patient présente des symptômes d'infection à difficile à votre service des urgences ou en consultation externe ET on sait qu'il avait eu une exposition antérieure à des soins de santé dans un autre établissement de santé au cours des quatre semaines précédentes

Infections à C. difficile associées aux soins de santé, mais il n'est pas possible de déterminer quel établissement est responsable de l'infection

Le patient présentant une infection à C. difficile RÉPOND aux deux définitions, à savoir « infection associée aux soins de santé (contractée dans votre établissement) » et « infection associée aux soins de santé (contractée dans un autre établissement de santé) », mais il n'est pas possible de déterminer quel établissement est principalement responsable de l'infection.

Définition de cas d'infection à C. difficile d'origine communautaire

  • Patient hospitalisé : Les symptômes d'infection à difficile du patient apparaissent moins de trois jours après l'hospitalisation en cours (ou moins de 72 heures après) et le patient n'a aucun antécédent d'hospitalisation ou de toute autre exposition à des soins de santé au cours des 12 semaines précédentes
  • Patient externe : Le patient présente des symptômes d'infection à difficile à votre service des urgences ou en consultation externe, et il n'a aucun antécédent d'hospitalisation ou de toute autre exposition à des soins de santé au cours des 12 semaines précédentes

Définition de cas d'infection à C. difficile indéterminée

Le patient présentant une infection à C. difficile ne répond à AUCUNE des définitions susmentionnées pour une infection à C. difficile associée aux soins de santé ou d'origine communautaire. Les symptômes sont apparus plus de quatre semaines, mais moins de 12 semaines, après la sortie du patient de l'établissement de santé, ou après toute autre exposition du patient à des soins de santé.

Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)

Critères d'inclusion pour la surveillance d'infections du sang à SARM

  • Isolement de Staphylococcus aureus du sang

            ET

  • Le patient doit être admis à l'hôpital

            ET

  • Il s'agit d'un « cas d'infection à SARM récemment identifié » dans un hôpital participant au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN) au moment de l'admission du patient à l'hôpital, ou d'un cas identifié pendant l'hospitalisation

Critères d'inclusion pour l'infection

  • Infections du sang à Staphylococcus aureus sensible à la méthicilline (SASM) ou à SARM diagnostiquées pour la première fois pendant l'admission actuelle à l'hôpital
  • Les infections à SASM ou à SARM qui ont déjà été diagnostiquées dans votre établissement ou dans un autre établissement affilié au PCSIN, mais qui constituent de nouvelles infections

Critères pour déterminer s'il s'agit d'une nouvelle infection du sang à SASM et à SARM

  • Lorsque l'infection du sang à SASM ou à SARM est détectée chez un patient, le cas est considéré comme une nouvelle infection du sang à SASM et à SARM plus de 14 jours depuis le traitement précédent à une infection du sang à SASM et à SARM et selon le jugement des médecins et professionnels en contrôle des infections représente une nouvelle infection

Critères d'exclusion pour l'infection

  • Urgences, cas cliniques ou autres patients externes qui ne sont PAS admis à l'hôpital.

Définition de cas d'infection associée aux soins de santé

La mention « associée aux soins de santé » est utilisée dans le cas d'un patient hospitalisé qui répond aux critères qui suivent, et selon le meilleur jugement clinique du professionnel de la santé et/ou de prévention et de contrôle des infections :

  • Le patient est au jour civil 3 ou au-delà de son hospitalisation (le jour civil 1 est le jour de l'admission à l'hôpital)

    OU
  • A été hospitalisé dans votre établissement au cours des 7 derniers jours ou jusqu'à 90 jours selon la source d'infection

    OU
  • A reçu des soins de santé dans votre établissement qui auraient entraîné cette bactériémie (selon le meilleur jugement clinique)

    OU
  • Tout patient qui a une bactériémie non contractée dans votre établissement que l'on pense être associée à une exposition à un milieu de soins de santé (e.g. autre établissement de soins de santé de courte durée, soins de longue durée, établissement de réadaptation, clinique, visite au service des urgences ou exposition à un dispositif médical)

Définition de cas d'infection associée aux soins de santé (nouveau-né)

  • Le nouveau-né est au jour civil 3 ou au-delà de son hospitalisation (le jour civil 1 est le jour de l'admission à l'hôpital)
  • La mère n'avait PAS d'infection connue à SARM au moment de son hospitalisation et il n'y a aucune raison épidémiologique de croire que la mère était colonisée avant son hospitalisation, même si le nouveau-né est âgé de moins de 48 heures
  • Dans le cas d'un nouveau-né provenant d'un autre établissement, l'infection du sang à SASM ou à SARM peut être jugée associée aux soins de santé dans votre établissement de soins de courte durée si la présence de l'organisme était INCONNUE au moment du transfert et qu'il n'y a aucune raison
    épidémiologique de croire que l'acquisition a eu lieu avant le transfert

Définition de cas d'infection d'origine communautaire

  • Aucun soin de santé reçu qui aurait entraîné cette bactériémie (selon le meilleur jugement clinique) et ne correspond pas aux critères d'une infection du sang associée à des soins de santé.

Entérocoques résistants à la vancomycine (ERV)

Définition d'un cas d'infection à ERV

  • Isolement du sang de la bactérie Enterococcus faecalis ou faecium

    ET
  • Concentration minimale inhibitrice de vancomycine au moins8 μg/ ml

    ET
  • Le patient doit être admis à l'hôpital

    ET
  • Il s'agit d'un cas d'infection à ERV « récemment » diagnostiqué dans un établissement participant au PCSIN au moment de l'hospitalisation ou d'un cas diagnostiqué pendant l'hospitalisation

On définit une nouvelle infection du sang à ERV comme un isolat d'hémoculture positif aux ERV plus de 14 jours après la fin du traitement pour une infection précédente, considérée comme n'ayant pas de lien avec cette dernière selon le meilleur jugement clinique des médecins et des praticiens responsables de la prévention des infections.

Critères d'exclusion :

  • Cas concernant des patients examinés dans les services d'urgences, dans le cadre d'une consultation clinique ou d'autres patients externes, qui n'ont pas été admis à l'hôpital.

Définition de cas d'infection associée aux soins de santé

La mention « associée aux soins de santé » est utilisée dans le cas d'un patient hospitalisé qui répond aux critères qui suivent, et selon le meilleur jugement clinique du professionnel de la santé et/ou de prévention et de contrôle des infections :

  • Le patient est au jour civil 3 ou au-delà de son hospitalisation (le jour civil 1 est le jour de l'admission à l'hôpital)

    OU
  • A été hospitalisé dans votre établissement au cours des 7 derniers jours ou jusqu'à 90 jours selon la source d'infection

    OU
  • A reçu des soins de santé dans votre établissement qui auraient entraîné cette bactériémie (selon le meilleur jugement clinique)

    OU
  • Tout patient qui a une bactériémie non contractée dans votre établissement que l'on pense être associée à une exposition à un milieu de soins de santé (e.g. autre établissement de soins de santé de courte durée, soins de longue durée, établissement de réadaptation, clinique, visite au service des urgences ou exposition à un dispositif médical)

Entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC)

Admissibilité du cas

  • Le patient est admis dans un hôpital participant au PCSIN ou est présent à un service d'urgence d'un hôpital participant au PCSIN ou à une clinique ambulatoire appartenant au PCSIN
  • Confirmation en laboratoire de la résistance aux carbapénémases ou de la production de carbapénémases au niveau des Enterraobacteles spp.

À la suite de tests moléculaires, seuls les isolats qui hébergent une carbapénémase sont inclus dans la surveillance. Si plusieurs isolats sont soumis pour le même patient au cours de la même année de surveillance, seul l'isolat du site le plus invasif est inclus dans les résultats épidémiologiques (e.g. taux et données sur les résultats). Toutefois, les résultats des tests de sensibilité aux antimicrobiens représentent tous les isolats d'EPC (y compris les isolats cliniques et de dépistage des patients hospitalisés et des patients externes) soumis entre 2016 et 2020; les doubles (i.e. isolats du même patient où l'organisme et les carbapénémases étaient identiques) ont été exclus.

Annexe B : Liste des figures et tableaux supplémentaires

Ces documents sont accessibles dans le dossier Matériel supplémentaires .

Figure S1 : Nombre et proportion d'hospitalisations incluses dans le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, par type et taille d'hôpital, 2020
Tableau S1.1 : Cas d'infection à Clostridioides difficile associée aux soins de santé et d'origine communautaire, et taux d'incidence, par région, par type et taille d'hôpital, Canada, 2016 à 2020
Tableau S1.2 : Résistance antimicrobienne des isolats d'infections à Clostridioides difficile associées aux soins de santé et d'origine communautaire, Canada, 2016 à 2020
Tableau S1.3 : Nombre et proportion de ribotypes communs des cas d'infections à Clostridioides difficile associées aux soins de santé et d'origine communautaire, Canada, 2016 à 2020
Tableau S2.1 : Cas d'infection du sang à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline associée aux soins de santé et d'origine communautaire, et taux d'incidence, par région, par type et taille d'hôpital, Canada, 2016 à 2020
Tableau S2.2 : Résistance antimicrobienne des isolats d'infection du sang à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, associée aux soins de santé et d'origine communautaire, Canada, 2016 à 2020
Tableau S2.3 : Nombre et proportion de certains types d'épidémies de Staphylococcus aureus identifiés résistants à la méthicilline
Tableau S3.1 : Nombre de cas d'infection du sang à entérocoques résistants à la vancomycine et taux d'incidence par région, par type et taille d'hôpital, 2016 à 2020
Tableau S3.2 : Nombre de cas d'infection du sang à entérocoques résistants à la vancomycine associée aux soins de santé et taux d'incidence, par région, par type et taille d'hôpital, 2016 à 2020
Tableau S3.3 : Nombre et proportion des types d'isolats d'infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine identifiés, 2016 à 2020
Tableau S3.4 : Répartition par type de séquence des infections du sang à entérocoques résistants à la vancomycine (Enterococcus faecium), 2016 à 2020
Tableau S4.1 : Nombre de cas d'infection à entérobactéries productrices de carbapénémases et taux d'incidence, par région, par type et taille d'hôpital, 2016 à 2020
Tableau S4.2 : Nombre de colonisations à entérobactéries productrices de carbapénémases et taux d'incidence par région, par type et taille d'hôpital, 2016 à 2020
Tableau S5 : Nombre et proportion des principaux agents pathogènes producteurs de carbapénémases identifiés

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