Innocuité des vaccins, 2013 à 2016
Publié par : L’Agence de la santé publique du Canada
Numéro : Volume 44-9 : Infections respiratoires
Date de publication : 6 septembre 2018
ISSN : 1719-3109
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Volume 44-9, le 6 septembre 2018 : Infections respiratoires
Surveillance
Surveillance de l’innocuité des vaccins au Canada : déclarations au SCSESSI, 2013 à 2016
N Ahmadipour1, K Watkins1*, M Fréchette1, C Coulby1, H Anyoti1, K Johnson1
Affiliation
1 Système canadien de surveillance des effets secondaires suivant l’immunisation (SCSESSI), Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario)
Correspondance
Citation proposée
Ahmadipour N, Watkins K, Fréchette M, Coulby C, Anyoti H, Johnson K. Surveillance de l’innocuité des vaccins au Canada : déclarations au SCSESSI, 2013 à 2016. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2018;44(9):233-42. https://doi.org/10.14745/ccdr.v44i09a04f
Mots-clés : innocuité des vaccins, effets secondaires, immunisation, surveillance
Résumé
Contexte : Le Canada dispose d’un des systèmes de surveillance de l’innocuité des vaccins les plus performants au monde. Ce système comporte un volet de surveillance passive de tous les vaccins administrés et un volet de surveillance active de tous les vaccins destinés aux enfants.
Objectifs : Fournir 1) une analyse descriptive des déclarations d’effets secondaires suivant l’immunisation (ESSI) des vaccins administrés au Canada, 2) une analyse des effets secondaires graves (ESG) et 3) une liste des dix groupes de vaccins ayant les taux de déclaration les plus élevés.
Méthodologie : Nous avons effectué des analyses descriptives des déclarations d’ESSI reçues par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) jusqu’au 14 août 2017 en lien avec les vaccins commercialisés au Canada et administrés du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2016. Ces analyses comportaient les éléments de données suivants : type de programme de surveillance, ESSI, caractéristiques démographiques, utilisation des soins de santé, issue clinique, gravité des effets secondaires et type de vaccin.
Résultats : Au cours de la période de quatre ans, 11 079 déclarations d’ESSI ont été reçues, de partout au Canada. Le taux moyen annuel de déclarations d’ESSI était de 13,4 pour 100 000 doses distribuées au Canada des vaccins administrés de 2013 à 2016; ce taux était inversement proportionnel à l’âge. La majorité des déclarations (92 %) portait sur des effets non graves, soit des éruptions cutanées au point d’injection et des réactions allergiques. Dans l’ensemble, il y a eu 892 déclarations d’ESG, soit un taux de déclarations de 1,1 pour 100 000 doses distribuées de 2013 à 2016. Parmi les déclarations d’ESG, les principaux ESSI les plus courants étaient l’anaphylaxie suivie des convulsions. Les vaccins conjugués contre le méningocoque du groupe C (administrés de façon concomitante) étaient associés au taux d’ESSI le plus élevé, soit 91,6 pour 100 000 doses distribuées. On n’a observé aucun problème inattendu d’innocuité des vaccins ni aucune augmentation de la fréquence ou de la gravité des effets secondaires attendus.
Conclusion : De 2013 à 2016, la surveillance continue de l’innocuité des vaccins commercialisés au Canada n’a mis en évidence aucune augmentation de la fréquence ou de la gravité des ESSI, ni aucun ESSI antérieurement inconnu, ni aucun secteur où des études ou des enquêtes plus approfondies s’avéraient nécessaires. Les vaccins commercialisés au Canada continuent d’avoir un excellent profil d’innocuité.
Introduction
Les vaccins constituent la mesure de santé publique la plus rentable que l’on connaît. Malgré cela, le Canada présente un des plus faibles taux d’immunisation parmi les pays développés. Selon une étude menée en 2013 par l’UNICEF, le Canada occupait le 28e rang sur les 29 pays à revenu élevé en ce qui concerne les taux d’immunisation Note de bas de page 1. La réticence à la vaccination est une des raisons pouvant expliquer ces faibles taux. Heureusement, selon l’Enquête de 2015 sur la couverture vaccinale nationale des enfants, cette réticence est à la baisse, 97 % des parents étant d’accord avec l’affirmation que les vaccins destinés aux enfants sont sûrs et efficaces. Les préoccupations concernant les effets secondaires éventuels étaient encore courantes, mais le taux était passé de 74 % à 66 % en 2011 Note de bas de page 2.
Le système de surveillance des vaccins du Canada est considéré comme un des meilleurs au monde Note de bas de page 3. Le Système canadien de surveillance des effets secondaires suivant l’immunisation (SCSESSI) est un système de santé publique fédéral-provincial-territorial (FPT) qui effectue la surveillance post-commercialisation de l’innocuité des vaccins. Le SCSESSI est unique, car il assure la surveillance passive et la surveillance active. Voici ses principaux objectifs : 1) surveiller continuellement l’innocuité des vaccins commercialisés au Canada; 2) détecter les hausses de fréquence ou de gravité des réactions liées aux vaccins précédemment décelées; 3) cerner les effets secondaires suivant l’immunisation précédemment inconnus de l’immunisation qui pourraient être liés aux vaccins; 4) déterminer les secteurs où des études ou des enquêtes plus approfondies s’avèrent nécessaires; 5) fournir de l’information opportune sur les profils de déclaration d’effets secondaires suivant l’immunisation es (ESSI) visant les vaccins commercialisés au Canada pouvant éclairer les décisions relatives à l’immunisation Note de bas de page 4.
Au Canada, les fournisseurs de soins de santé, les fabricants et les membres du public ont chacun un rôle à jouer dans la vaccinovigilance Note de bas de page 5. Les responsables de la santé publique (aux niveaux FPT) maintiennent une surveillance étroite de l’innocuité des vaccins par l’intermédiaire du Groupe de travail sur la vaccinovigilance (GTVV) du Comité canadien sur l’immunisation. Le GTVV réunit des représentants de tous les programmes d’immunisation à l’échelle FPT, ainsi que des organismes de réglementation de Santé Canada et du programme canadien de surveillance active de l’immunisation (IMPACT). Les données sur les ESSI issues de la surveillance passive sont soumises à une analyse continue par le GTVV visant à déceler les éventuels problèmes d’innocuité des vaccins pour relever et communiquer rapidement les enjeux émergents de sécurité et ainsi permettre une intervention efficace en matière de santé publique. Le présent rapport a été rédigé grâce à la contibution et au soutien des membres du GTVV.
Une description plus exhaustive des rôles et responsabilités de la pharmacovigilance post-commercialisation figure dans le Guide canadien d’immunisation et sur la page Web du SCSESSI Note de bas de page 4Note de bas de page 5. Des renseignements sur les calendriers de vaccination des provinces et des territoires figurent sur le site Web de l’Agence de la santé publique du Canada Note de bas de page 6.
Des rapports nationaux sur les données de surveillance de l’innocuité des vaccins sont publiés périodiquement Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17. Le présent rapport a pour objectif de fournir a) une analyse descriptive des déclarations d’ESSI des vaccins administrés au Canada de 2013 à 2016, b) une analyse des effets secondaires graves (ESG) et c) une liste des dix groupes de vaccins ayant les taux de déclaration les plus élevés.
Méthodologie
Définitions
Un ESSI est défini comme toute manifestation clinique indésirable qui suit la vaccination, sans qu’elle ait nécessairement une relation de cause à effet avec l’administration du vaccin. L’effet secondaire peut être un signe, un symptôme ou une maladie définie Note de bas de page 18.
Un ESG est défini comme tout ESSI qui entraîne le décès, qui met la vie en danger, qui nécessite une hospitalisation ou la prolongation d’un séjour à l’hôpital, qui cause une invalidité ou une incapacité persistante ou importante, ou qui engendre une anomalie congénitale Note de bas de page 19. On peut établir un lien temporel, mais pas nécessairement une relation de cause à effet avec le vaccin.
Sources de données
Le SCSESSI est un processus collaboratif FPT qui comprend la soumission de déclarations d’ESSI découlant de la surveillance à la fois passive et active.
La surveillance passive débute à l’échelle des services de santé publique locaux et repose sur les déclarations d’ESSI par les fournisseurs de soins de santé, les sujets vaccinés ou leurs proche aidants. Les déclarations sont envoyées aux autorités sanitaires provinciales ou territoriales, qui sont responsables des mesures de santé publique à l’échelle de la population et de l’évaluation des programmes d’immunisation. La déclaration d’ESSI à l’organisme régional de santé publique est obligatoire dans huit provinces et territoires, et volontaire dans les six autres. Les déclarations sont ensuite transmises sur une base volontaire à l’Agence aux fins d’intégration au SCSESSI Note de bas de page 20. Les autorités sanitaires provinciales et territoriales reçoivent également des déclarations des autorités fédérales qui fournissent des services de vaccination sur leur territoire de compétence (notamment la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, le Service correctionnel du Canada et la Gendarmerie royale du Canada). Toutes déclarations d’ESSI reçues par la Défense nationale et les Forces armées canadiennes sont signalées directement à l’Agence. À de rares occasions, des déclarations d’ESSI sont transmises directement à l’Agence par des médecins, des pharmaciens, des cliniques de voyage et des membres du public. Ces déclarations sont saisies dans le SCSESSI, et une copie de la déclaration et(ou) les renseignements sur le déclarant sont envoyés aux autorités sanitaires de la province ou du territoire d’origine.
Depuis janvier 2011, une modification apportée à la réglementation concernant la déclaration exige que les détenteurs d’une autorisation de mise sur le marché (AM) signalent les ESSI à Santé Canada; par conséquent, ces détenteurs ont graduellement cessé de signaler les ESSI à l’Agence. Ainsi, toutes les déclarations des détenteurs d’une AM (comptant pour 0,6 % de toutes les déclarations d’ESSI reçues par l’Agence) ont été exclues du présent rapport.
Depuis 1991, la surveillance active est assurée dans le cadre du programme IMPACT. Le programme IMPACT est un réseau pédiatrique hospitalier financé par l’Agence et administré par la Société canadienne de pédiatrie Note de bas de page 21. Ce réseau compte actuellement 12 centres pédiatriques à travers le Canada, où des infirmières, sous la supervision de médecins spécialistes des maladies pédiatriques et (ou) infectieuses, étudient les admissions à l’hôpital pour relever les ESSI cibles, y compris les manifestations neurologiques (p. ex. convulsions et syndrome de Guillain-Barré), les cas de thrombocytopénie, d’abcès ou de cellulite au point de vaccination, d’invagination intestinale (intussusception) et d’autres complications qui auraient pu apparaître après une vaccination et qui ont entraîné une hospitalisation Note de bas de page 22Note de bas de page 23.
Lors du processus de déclaration, les identificateurs personnels sont supprimés des déclarations d’ESSI avant l’envoi de celles-ci (sur support papier ou informatique) à l’Agence, où les données sont saisies dans le SCSESSI Note de bas de page 24. L’étape de la saisie comporte un contrôle de la qualité pour éviter les divergences de données ainsi que repérer et faire concorder les déclarations en double. Les ESSI graves sont recensés en fonction de la définition de cas; les ESSI déclarés et les antécédents médicaux sont codés conformément à la terminologie de MedDRA (Dictionnaire médical international des activités de réglementation; version 17) Note de bas de page 25. Les interventions médicales, y compris les médicaments concomitants, sont codées conformément au Système international de classification anatomique thérapeutique chimique. Le codage est suivi d’un examen systématique du cas par des professionnels de la santé dûment formés, qui déterminent la raison principale de la déclaration. Les définitions nationales de cas pour la classification des ESSI tirées du Guide de l’utilisateur du SCSESSI ont été utilisées aux fins de l’analyse médicale des cas Note de bas de page 24.
Le nombre et le taux d’ESSI par année, la principale raison de la déclaration, la distribution selon l’âge et le sexe, les issues cliniques, une analyse de tous les ESG, ainsi qu’une liste des dix groupes de vaccins ayant les taux de déclaration les plus élevés étaient les éléments de données de l’analyse. Les résultats du présent rapport sont présentés selon l’année d’administration des vaccins (2013 à 2016).
Analyse des données
Toutes les déclarations d’ESSI transmises au SCSESSI jusqu’au 14 août 2017 dont la date de vaccination était comprise entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016 ont été incluses dans le présent rapport. Les données d’une juridiction n’ont pas été incluses dans cette analyse en raison de problèmes techniques de transmission et de réception des données au SCSESSI. Comme ces données n’ont pas été incluses dans le numérateur, la population de cette juridiction n’a pas été retenue dans le dénominateur lors du calcul du taux national pour 100 000 habitants.
Des analyses descriptives ont été effectuées à l’aide du logiciel SAS Enterprise Guide, version 5.1 Note de bas de page 26. Dans la mesure du possible, les taux de déclaration ont été calculés à partir des données sur les doses distribuées fournies par les détenteurs d’une autorisation de mise sur le marché, en vertu d’une entente conclue avec l’Agence. Le nombre de doses distribuées a servi de mesure substitutive pour le nombre de personnes vaccinées dans le calcul des taux pour l’ensemble des vaccins et pour chaque vaccin. Les estimations annuelles de la population de Statistique Canada ont servi de dénominateur pour le calcul des taux lorsqu’un taux ne pouvait pas être calculé à partir des doses distribuées Note de bas de page 27.
Résultats
Au total, 11 080 déclarations d’ESSI (2 750 déclarations d’ESSI en 2013, 2 848 en 2014, 2 845 en 2015 et 2 637 en 2016) de 12 provinces et territoires ont été reçues par le SCSESSI de 2013 à 2016. Plus de 80 millions de doses de vaccins ont été distribuées, ce qui représente un taux de déclaration de 12,1 à 14,3 pour 100 000 doses distribuées (figure 1).
Figure 1 : Nombre total de déclarations d’effets secondaires suivant l’immunisation et taux de déclaration par année, 2013 à 2016
Description textuelle : Figure 1
Année | Système de de surveillance passive | Système de surveillance active | Nombre de déclarations d’ESSI | Taux de déclarations pour 100 000 doses distribuées |
---|---|---|---|---|
2013 | 2 666 | 84 | 2 750 | 14,3 |
2014 | 2 735 | 113 | 2 848 | 14,0 |
2015 | 2 754 | 91 | 2 845 | 13,2 |
2016 | 2 518 | 119 | 2 637 | 12,1 |
Distribution selon l’âge et le sexe
Les taux de déclaration pour 100 000 habitants, selon le groupe d’âge et le sexe, sont présentés à la figure 2. L’âge médian de toutes les déclarations reçues au cours de la période de déclaration était de 12 ans (plage : moins d’un 1 mois à 104 ans). La majorité (56 %) des déclarations d’ESSI concernait des enfants et des adolescents âgés de moins de 18 ans. Le taux de déclarations le plus élevé est observé chez les nourrissons de moins d’un an (121,8 pour 100 000 habitants), suivis des enfants âgés d’un à deux ans (avec un taux de 121,3 pour 100 000 habitants). Des 11 080 déclarations, 63 % concernaient des sujets de sexe féminin. Une prédominance masculine a été observée chez les enfants de moins de sept ans et une prédominance féminine, chez les sujets de sept ans ou plus.
Figure 2 : Proportion des déclarations d’effets secondaires suivant l’immunisation selon le groupe d’âge et le sexe, 2013 à 2016Figure 2 note a
Description textuelle : Figure 2
Groupes d’âge | Taux de déclarations pour 100000 habitants | |
---|---|---|
Taux chez les sujets féminins | Taux chez les sujets masculins | |
Moins d’un an | 102,4 | 109,0 |
Un an à moins de deux ans | 102,2 | 108,9 |
Deux ans à moins de sept ans | 12,8 | 15,0 |
Sept ans à moins de 18 ans | 13,0 | 7,9 |
18 ans à moins de 65 ans | 6,7 | 1,4 |
65 ans ou plus | 6,5 | 2,6 |
La tableau 1 présente le nombre de déclarations et les taux de déclaration pour 100 000 habitants selon le groupe d’âge et l’année de vaccination. Pour toutes les années, les taux de déclaration les plus élevés ont été observés dans les groupes de sujets âgés de moins d’un an et de sujets âgés d’un an à moins de deux ans. Les taux fluctuent légèrement d’année en année dans le groupe de sujets âgés de deux à moins de sept ans; chez les sujets âgés de sept ans ou plus, les taux étaient relativement stables les quatre années.
Sous-population groupe d’âge | Nombre de déclarations d’ESSI (taux de déclarations pour 100 000 habitants) | ||||
---|---|---|---|---|---|
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | Toutes les années | |
Moins de 1 an | 396 (117,8) | 442 (131,2) | 386 (114,0) | 425 (124,9) | 1,649 (121,8) |
1 an à moins de 2 ans | 379 (112,6) | 399 (117,9) | 422 (124,7) | 444 (130,6) | 1 644 (121,3) |
2 ans à moins de 7 ans | 313 (18,3) | 331 (19,3) | 242 (14,1) | 213 (12,5) | 1 099 (16,0) |
7 ans à moins de 18 ans | 425 (11,5) | 436 (11,8) | 453 (12,2) | 458 (12,2) | 1 772 (11,9) |
18 ans à moins de 65 ans | 944 (4,8) | 1 006 (5,0) | 1 028 (5,1) | 802 (4,0) | 3 780 (4,7) |
65 ans ou plus | 279 (6,0) | 225 (4,7) | 306 (6,2) | 270 (5,3) | 1 080 (5,5) |
Tous les âgesa | 2 736 (9,0) | 2 839 (9,2) | 2 837 (9,1) | 2 612 (8,3) | 11 024 (8,9) |
Principale raison de la déclaration
Lors de l’analyse médicale du cas, la principale raison de la déclaration a été classée dans une catégorie générale d’ESSI, puis dans une sous-catégorie plus précise. Le tableau 2 liste les catégories générales des ESSI et leurs sous-catégories, selon le nombre total de déclarations. Les principales raisons les plus courantes des déclarations étaient les réactions au niveau du site de vaccination suivies des éruptions cutanées seulement, qui comptaient pour 54 % de l’ensemble des déclarations transmises (8 % de toutes les déclarations d’ESG) de 2013 à 2016.
ESSI général | Sous-catégorie de l’ESSI général | Nombre de déclarations (N = 11 080) | Grave (%) |
---|---|---|---|
Réactions allergiques et autres manifestations allergiques | Anaphylaxie | 111 | 100 |
Autres manifestations allergiquesTableau 2 note a | 1 526 | 1 | |
Syndrome oculo-respiratoire | 158 | 1 | |
Infection/syndrome/symptômes systémiques (ISS) | Fièvre seulement | 52 | 21 |
Infection | 182 | 34 | |
Syndrome grippal | 82 | 4 | |
Éruption cutanée accompagnée de fièvre et(ou) d’une autre affection | 346 | 5 | |
Syndrome indiqué dans les déclarations d’ESSI (p. ex. Kawasaki) | 90 | 79 | |
Systémique (plusieurs systèmes de l’organisme sont touchés) | 389 | 14 | |
Manifestations neurologiques | Méningite aseptique | 16 | 81 |
Ataxie/cérébelliteTableau 2 note b | 9 | 67 | |
Paralysie de Bell | 29 | 0 | |
Encéphalite/encéphalomyélite aiguë disséminée (EMAD)/myélite | 25 | 87 | |
Syndrome de Guillain-Barré | 32 | 88 | |
Autre paralysie durant plus de 1 jour | 7 | 43 | |
Convulsions | 389 | 48 | |
Autre manifestation neurologiqueTableau 2 note c | 94 | 20 | |
Éruption cutanée seulement | Généralisée | 1 493 | 0 |
Localisée | 225 | 0 | |
Endroit non précisé/étendue inconnue | 122 | 0 | |
Anxiété due à l’immunisation | Présyncope | 31 | 3 |
Syncope | 57 | 2 | |
Autre manifestation d’anxiétéTableau 2 note d | 33 | 6 | |
Réactions au niveau du site de vaccination | Abcès (infecté ou stérile) | 54 | 11 |
Cellulite | 907 | 4 | |
Enflure importante à un membreTableau 2 note e | 363 | 1 | |
Douleur au membre vacciné durant 7 jours ou plus | 134 | 1 | |
Autre réaction localeTableau 2 note f | 2 691 | 1 | |
Erreur de vaccination | Erreur de vaccination | 9 | 0 |
Autres manifestationsTableau 2 note g | Arthralgie | 73 | 5 |
Arthrite | 36 | 28 | |
Manifestation gastro-intestinale | 549 | 3 | |
Épisode hypotonique-hyporéactif | 74 | 26 | |
Invagination intestinale (intussusception) | 29 | 83 | |
Anesthésie/paresthésie | 203 | 2 | |
Parotidite | 9 | 0 | |
Pleurs persistants | 72 | 3 | |
Syndrome de mort subite du nourrisson | 6 | 100 | |
Mort subite | 3 | 100 | |
Thrombocytopénie | 43 | 81 | |
Autres manifestationsTableau 2 note h | 327 | 14 | |
La figure 3 présente la répartition des ESSI selon la principale raison et le groupe d’âge indiqués dans la déclaration, déterminés lors de l’analyse médicale du cas. Les réactions au niveau du site de vaccination étaient les effets les plus courants, suivies des éruptions cutanées et des réactions allergiques. Les réactions au niveau du site de vaccination représentaient la majorité des effets dans tous les groupes d’âge, sauf chez les enfants de moins de deux ans. Chez les enfants de moins d’un an, les ESSI les plus souvent signalés étaient classés sous « autres » (ce qui comprenait les sous-catégories telles que les troubles gastro-intestinaux, les pleurs persistants et les épisodes hypotoniques-hyporéactifs), suivis des éruptions cutanées. Chez les enfants âgés d’un an à moins de deux ans, l’ESSI le plus souvent signalé était l’éruption cutanée, suivie des réactions au niveau du site de vaccination et des infections/syndromes/symptômes systémiques (ISS).
Figure 3 : Proportion des principaux effets secondaires suivant l’immunisation déclarés par groupe d’âge, 2013 à 2016Figure 2 note a
Description textuelle : Figure 3
Pourcentage d’ESSI par rapport à l’ensemble des déclarations | Groupes d’âge | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Moins d’un an (N = 1649) | Un an à moins de deux ans (N = 1644) | Deux ans à moins de sept ans (N = 1099) | Sept ans à moins de 18 ans (N = 1772) | 18 ans à moins de 65 years (N = 3780) | 65 ou plus (N = 1080) | ||
Réaction allergique | Pourcentage d’ESSI par rapport à l’ensemble des déclarations. | 10,4 | 11,2 | 15,0 | 16,8 | 22,4 | 11,0 |
Infection / syndrome / symptômes systémiques Figure 3 note b | 13,5 | 19,8 | 11,3 | 10,0 | 5,8 | 6,2 | |
Anxiété due à l’immunisation | 0,1 | 0,1 | 0,5 | 4,0 | 1,0 | 0,7 | |
Manifestations neurologiques | 8,1 | 14,2 | 4,6 | 3,7 | 2,3 | 2,4 | |
Autres Figure 3 note c | 30,2 | 8,5 | 7,2 | 8,9 | 12,3 | 7,9 | |
Éruption cutanée | 26,7 | 23,6 | 17,9 | 20,7 | 9,6 | 7,4 | |
Erreur de vaccination | 0,2 | 0,1 | 0,2 | 0,1 | 0,0 | 0,1 | |
Site de vaccination | 10,9 | 22,6 | 43,3 | 35,9 | 46,7 | 64,4 |
La figure 4 présente les catégories générales d’ESSI et la proportion dans chaque catégorie où des effets ont été considérés comme graves. La proportion variait de 0 à 46 %. La proportion d’effets graves était la plus élevée dans la catégorie des manifestations neurologiques (46 %), suivie par celle des ISS (19 %). Notons que les erreurs de vaccination n’apparaissaient que dans un petit nombre de déclarations (neuf déclarations d’ESSI) et dans aucune déclaration d’ESSI grave.
Figure 4 : Principaux effets secondaires suivant l’immunisation selon la gravité, 2013 à 2016
Description textuelle : Figure 4
Catégorie générale d’effets secondaires suivant l’immunisation | Non-graves | Graves | Nombre total de déclarations d’ESSI | ESSI graves (%) |
---|---|---|---|---|
Autre Figure 4 note b | 1244 | 183 | 1427 | 13 |
Erreur de vaccination Figure 4 note a | 9 | 0 | 9 | 0 |
Anxiété due à l’immunisation | 117 | 4 | 121 | 3 |
Manifestation neurologique | 324 | 275 | 599 | 46 |
ISS | 920 | 220 | 1140 | 19 |
Réaction allergique | 1664 | 131 | 1795 | 7 |
Éruption cutanée | 1833 | 7 | 1840 | 0 |
Site de vaccination | 4075 | 74 | 4149 | 2 |
Total | 10186 | 894 | 11080 | 8 |
Dans le cas des sujets de moins de 18 ans, 7 % (n = 407) de l’ensemble des déclarations d’ESSI provenaient de la surveillance active. Bien que cette proportion soit petite, elle représente 56 % (n = 401) de toutes les déclarations d’ESSI graves soumises pour ce groupe d’âge, ce qui illustre la contribution du système de surveillance active dans le milieu hospitalier. (Note : Les données ne sont pas illustrées; les nombres ne correspondent pas exactement aux pourcentages puisque ceux-ci ont été arrondis au nombre entier le plus proche.)
Utilisation des soins de santé
Le tableau 3 présente le plus haut niveau de soins nécessaire suivant la survenue d’un ESSI. L’utilisation la plus souvent signalée des soins de santé était la visite non urgente dans un établissement de soins (37 %). La plupart des personnes faisant l’objet d’une déclaration d’ESSI (93 %) n’ont pas eu besoin d’être hospitalisées. Dans près de 25 % des cas, aucun soin de santé n’a été demandé.
Plus haut niveau de soins recouru | Nombre | % |
---|---|---|
Hospitalisation requise (24 h ou plus) | 764 | 7 |
Prolongation du séjour à l’hôpital | 4 | moins de 1 |
Visite au service d’urgence | 2 126 | 19 |
Visite non urgente | 4 084 | 37 |
Obtention de l’avis d’un professionnel de la santé par téléphone | 487 | 4 |
Aucun | 2 542 | 23 |
Inconnu | 323 | 3 |
Donnée manquante | 750 | 7 |
Total | 11 080 | 100 |
Résultat
L’issue clinique au moment de la déclaration pour l’ensemble de ESSI figure au tableau 4. La guérison complète a été signalée dans 76 % des déclarations. Dans les cas où la guérison est incomplète au moment de la déclaration (18 %), cette dernière est révisée lorsque l’information est envoyée au SCSESSI.
Résultat | Nombre | % |
---|---|---|
Guérison complète | 8 464 | 76 |
Guérison non obtenue au moment de la déclaration | 1 948 | 18 |
Invalidité/incapacité permanente | 12 | moins de 1 |
Décès | 32 | moins de 1 |
Inconnu | 532 | 5 |
Donnée manquante | 92 | moins de 1 |
Total | 11 080 | 100 |
Déclaration d’effets secondaires graves
Dans l’ensemble, il y a eu 892 déclarations d’ESG sur les plus de 80 millions de doses de vaccin distribuées au cours de la période de déclaration. Cela représente un taux de 1,1 pour 100 000 doses distribuées et 8 % de toutes les déclarations d’ESSI durant la période de quatre ans (distribution : de 1,0 à 1,2 déclaration pour 100 000 doses distribuées). La figure 5 présente la proportion de déclarations d’ESG découlant des hospitalisations (n = 745), des événements qui mettent la vie en danger (n = 103), des décès (n = 32), des invalidités résiduelles (n = 11) et d’autres raisons (n = 1).
Parmi les déclarations d’ESG, les principaux ESSI les plus souvent signalés étaient les convulsions (20,1 %), suivies de l’anaphylaxie (12,4 %). La majorité des ESG a été observée chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans (80 %). Plus de la moitié de ces ESG touchaient les enfants de moins de deux ans; c’est un résultat auquel on peut s’attendre, en raison du nombre de vaccins administrés aux enfants de ce groupe d’âge pour les protéger au moment où ils sont le plus vulnérables aux maladies évitables par la vaccination.
Dans la majorité des cas d’ESG (73 %), la guérison était complète au moment de la déclaration. Dans environ 15 % (n = 137) des déclarations d’ESG, les patients n’étaient pas complètement rétablis au moment de la déclaration. Ces déclarations sont révisées lorsque le SCSESSI reçoit des renseignements actualisés. Les autres issues faisant l’objet de déclarations d’ESG comprenaient le décès (n = 32; 3,6 %), l’invalidité/incapacité permanente (n = 10; 1,1 %), l’issue inconnue (n = 60; 6,7 %) et les données manquantes concernant l’issue (n = 2; 0,3 %).
Les 32 déclarations de décès ont été rigoureusement examinées, et on a jugé que ces décès n’étaient pas attribuables aux vaccins administrés. Neuf de ces décès (28 %) ont été déclarés dans le plus jeune groupe d’âge (moins d’un an); six étaient attribuables au syndrome de mort subite du nourrisson et trois découlaient d’un état pathologique sous-jacent (soit un infarctus cérébral, un arrêt cardiaque et des complications survenues pendant l’alimentation par sonde naso-gastrique). Sept décès ont été déclarés dans le groupe des enfants âgés d’un à moins de deux ans, dont trois associés à une mort subite, trois causés par une infection non liée au vaccin administré (infection à pneumocoques, infection à Streptococcus pneumoniae/à staphylocoques, encéphalite nécrosante) et un attribuable à un problème préexistant (lésion cérébrale). Deux décès attribuables à des états pathologiques sous-jacents (maladie congénitale et lésion cérébrale grave subie à la naissance) ont été déclarés dans le groupe des enfants âgés de deux à moins de sept ans et un décès causé par une affection préexistante (épilepsie), dans le groupe des sujets âgés de sept à moins de 18 ans. Les 13 autres décès concernent des adultes, soit six dans le groupe des 18 à 65 ans et sept dans le groupe des personnes âgées de 65 ans ou plus (distribution : 49-93 ans); toutes ces personnes présentaient un état pathologique préexistant. Les causes de décès énumérées comprenaient les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, cardiopathie ischémique et athérosclérose), les pneumopathies (maladie pulmonaire obstructive chronique, asthme), les affections du système nerveux central (démence, encéphalite associée à H1N1, paralysie cérébrale et empyème intracrânien), les tumeurs malignes (cancer du poumon et du sein), l’immunodépression et le diabète de type 2.
Dix groupes de vaccins associés aux plus hauts taux de déclarations d’ESSI
Lors d’une visite de vaccination, un ou plusieurs vaccins peuvent être administrés. Pour l’ensemble des 11 080 déclarations, 18 134 vaccins avaient été administrés, soit une moyenne de deux vaccins par déclaration (distribution : de 1 à 6). Le tableau 5 indique les 10 groupes de vaccins associés aux taux de déclarations les plus élevés et 1) le nombre et le taux de déclarations d’ESSI pour chaque vaccin (administré seul ou en association avec d’autres vaccins), 2) le nombre et la proportion de déclarations en lien avec un vaccin administré seul et 3) le nombre et le taux de déclarations d’ESG associés à l’administration de ce vaccin seul. Le vaccin conjugué contre le méningocoque du groupe C était associé au taux de déclarations d’ESSI le plus élevé, soit de 91,6 pour 100 000 doses distribuées (n = 1 346), dont la vaste majorité était constituée d’effets non graves. Bien que le vaccin conjugué contre le méningocoque du groupe C soit associé au taux le plus élevé, le nombre le plus élevé de déclarations d’ESSI concernait le vaccin antigrippal (n = 3 405; 7,1 pour 100 000 doses distribuées; données non présentées).
Groupe de vaccins | Nom commercial des vaccins | Taux de déclarations pour 100 000 doses distribuées | Déclarations pour un vaccin administré seul | Déclarations d’ESG pour un vaccin administré seul | |||
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N | % | N | % | N | TauxTableau 5 note * | ||
Vaccins conjugués contre le méningocoque du groupe C | MeningitecMD MenjugateMD NeisVac-CMD | 1 346 | 91,6 | 33 | 2 | 4 | 0,3 |
Diphtérie, anatoxine tétanique, coqueluche acellulaire, antipoliomyélitique inactivé | QuadracelMD InfanrixMD-IPV | 167 | 76,8 | 92 | 55 | 4 | 1,8 |
Diphtérie, anatoxine tétanique, coqueluche acellulaire, hépatite B, antipoliomyélitique inactivé, Hæmophilus influenzæ de type B | INFANRIX hexaMD | 462 | 65,9 | 35 | 8 | 2 | 0,3 |
Antipneumococcique conjugué | PrevnarMD SynflorixMC PrevnarMD 13 | 2 098 | 64,4 | 64 | 3 | 5 | 0,2 |
Rougeole, oreillons, rubéole, varicelle | Priorix-TetraMD ProQuadMD | 1 075 | 59,8 | 86 | 8 | 11 | 0,6 |
Méningocoque du groupe B | BexseroMD | 212 | 57,1 | 160 | 75 | 17 | 4,6 |
Vaccin conjugué contre Hæmophilus b | Act-HIBMD HiberixMD suspension PedvaxHIBMD | 39 | 45,9 | 4 | 10 | 0 | 0,0 |
Rage | IMOVAXMD RAGE RabAvertMD | 80 | 43,2 | 64 | 80 | 4 | 2,2 |
Polysaccharides de pneumocoques | PneumoMD 23PneumovaxMD 23 | 915 | 42,9 | 452 (50 %) | 50 | 28 | 1,3 |
Diphtérie, anatoxine tétanique, coqueluche acellulaire, antipoliomyélitique inactivé, Hæmophilus influenzæ de type B | PediacelMD InfanrixMD-IPV/HibPentacelMC | 1 512 | 40,7 | 422 | 28 | 38 | 1,0 |
Discussion
De 2013 à 2016, le taux annuel moyen de déclarations d’ESSI était de 13,4 pour 100 000 doses distribuées (distribution : de 12,1 à 14,3) ou de 8,9 pour 100 000 habitants. Ce taux est inférieur à celui signalé dans le rapport annuel de 2012 du SCSESSI, qui était de 10,1 pour 100 000 habitants Note de bas de page 17 et à celui du rapport annuel australien de 2015, qui était de 12,3 pour 100 000 habitants Note de bas de page 28. Selon les estimations, les données manquantes d’une région auraient compté pour 2 000 déclarations d’ESSI au cours des quatre années; nous avons donc recalculé le taux pour 100 000 habitants, et les taux globaux étaient encore inférieurs à ceux de 2012. Les différences quant aux taux de déclarations canadiens peuvent être attribuables à une sous-déclaration, à l’utilisation de vaccins combinés chez les enfants, ce qui pourrait se traduire par un nombre moins élevé de déclarations (p. ex. les vaccins contre la rougeole, la rubéole et les oreillons [RRO] et les vaccins contre la varicelle ont été combinés en un vaccin RROV), à des variations dans les déclarations de manifestations légères attendues, ainsi qu’à l’exclusion des déclarations des détenteurs d’une AM de la présente analyse. En outre, on peut s’attendre à ce que les structures de déclaration soient différentes en Australie. Aucun problème d’innocuité des vaccins ni aucune hausse de la fréquence ou de la gravité des effets secondaires attendus n’ont été observés au cours de la période de déclaration.
La majorité des déclarations d’ESSI concernait des vaccins administrés à des nourrissons et à de jeunes enfants. De tels résultats étaient prévisibles, étant donné que ce groupe d’âge reçoit de nombreux vaccins – lors d’une seule visite et à de courts intervalles –, ce qui offre aux fournisseurs de soins de santé plusieurs occasions de faire des déclarations. Une plus grande proportion (63 %) des déclarations concernait des sujets féminins. Ce résultat est comparable à d’autres constats, révélant que les femmes de la population adulte signalent invariablement plus d’effets secondaires Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 29. Les différences observées entre les sexes en fonction de l’âge peuvent aussi être en partie expliquées par une plus importante couverture vaccinale chez les femmes Note de bas de page 30. Les différences propres au sexe étaient significatives (p < 0,05) chez les sujets de sept ans et plus, le taux de déclarations d’ESSI observé chez les sujets féminins étant supérieur à celui des sujets masculins. Ces différences cadrent avec celles d’autres études portant sur les différences quant aux taux de déclarations d’ESSI propres au sexe Note de bas de page 29Note de bas de page 31Note de bas de page 32. Parmi les enfants âgés de sept ans ou moins, on comptait plus de déclarations d’ESSI chez les sujets masculins que chez les sujets féminins; cependant, cette différence n’était pas significative.
La majorité des effets secondaires déclarés à la suite de l’administration d’environ 80 millions de doses de vaccins distribuées au Canada était constituée de réactions non graves et attendues au niveau du site de vaccination, comme la douleur et la rougeur, l’éruption cutanée, ainsi que de réactions allergiques, comme l’hypersensibilité. Au cours de la période de quatre ans, 8 % des ESSI déclarés étaient des effets secondaires graves. Cette proportion est légèrement plus élevée que celle signalée aux États-Unis durant la même période (5 %) et comparable à celle des années antérieures au Canada, mais est inférieure à celle observée en Australie en 2015 (15 %) Note de bas de page 17Note de bas de page 28Note de bas de page 33. La majorité des ESG touchaient les enfants et les adolescents, ce qui peut en partie s’expliquer par le programme IMPACT, qui représente plus de la moitié de l’ensemble des déclarations d’ESSI relatives aux sujets de moins de 18 ans et qui cible des effets particuliers chez les enfants Note de bas de page 20Note de bas de page 34. Au moment de la déclaration, la majorité des cas d’ESG étaient complètement guéris. On a jugé qu’aucun des 32 décès déclarés au cours de la période de quatre ans n’était attribuable aux vaccins administrés.
Limites
La surveillance passive des ESSI est sujette à certaines limites, comme la sous-déclaration, l’incertitude quant à la validité du diagnostic d’un effet signalé, le manque de renseignements concernant d’autres causes possibles, comme un état pathologique sous-jacent ou des médicaments concomitants, ainsi que les différentes pratiques en matière de déclaration d’une région à l’autre du Canada, qui pourraient entraîner une surdéclaration ou une sous-déclaration des ESSI légers dans certaines provinces et certains territoires. Malgré ces limites, la surveillance passive est utile pour détecter d’éventuels signalements relatifs aux vaccins, qui peuvent alors faire l’objet d’enquête et être vérifiés. La saisonnalité n’a pas été analysée en tant que variable potentielle dans le présent rapport.
La surveillance active a aussi des limites. Le programme IMPACT cible des ESSI préétablis (comme les convulsions), ce qui peut limiter la capacité de ce programme de repérer de nouvelles réactions indésirables aux vaccins. En outre, le programme IMPACT est axé sur les cas d’enfants hospitalisés, ce qui signifie que seuls les cas les plus graves sont détectés. Enfin, le programme IMPACT n’est pas exhaustif, car il ne couvre que 90 % des lits et des hospitalisations pédiatriques en soins tertiaires au Canada Note de bas de page 23Note de bas de page 34. Malgré ces limites, ce programme peut jouer un rôle important dans la surveillance de l’innocuité des vaccins, en repérant de façon active des ESSI graves ciblés dans la population pédiatrique.
De plus, il est impossible de déterminer le nombre de doses administrées dans la population; par conséquent, on se sert soit des doses distribuées, soit des statistiques de la population comme dénominateur. L’utilisation des doses distribuées peut entraîner une sous-estimation des taux, car on ne tient pas compte des pertes. En outre, les doses distribuées au cours d’une année peuvent ne pas être administrées cette même année, ce qui réduit d’autant plus l’exactitude du dénominateur des doses distribuées. Malgré ces limites, un dénominateur fondé sur les doses distribuées a servi au calcul des taux dans le présent rapport, car un dénominateur fondé sur la population suppose une distribution similaire des doses de vaccin dans les sous-groupes de la population, même si ce n’est peut-être pas systématiquement le cas.
Conclusion
Le Canada dispose d’un système de surveillance des vaccins exhaustif qui a permis de relever un taux moyen de déclaration d’ESSI de 8,9 pour 100 000 habitants. On n’a observé aucun problème inattendu d’innocuité des vaccins ni aucune augmentation de la fréquence ou de la gravité des effets secondaires attendus. La majorité des ESSI déclarés était attendue et de nature bénigne; on n’a observé aucun effet secondaire grave ni aucune hausse du taux d’effets secondaires graves inattendus. Les vaccins commercialisés au Canada continuent d’avoir un excellent profil d’innocuité.
Déclaration des auteurs
N. A. – Conceptualisation, méthodologie, validation, rédaction – ébauche initiale
K. W. – Rédaction – examen et révision, supervision
M. F. – Conceptualisation, méthodologie, validation, logiciel, analyse officielle, rédaction – ébauche initiale, rédaction – examen et révision
C. C. – Logiciel, analyse officielle, validation, rédaction – ébauche initiale, rédaction – examen et révision
H. A. – Validation, rédaction – examen et révision, supervision
K. J. – Rédaction – examen et révision
Conflit d’intérêts
Aucun.
Remerciements
La production du présent rapport ne serait pas possible sans la contribution du public, des professionnels de la santé publique et des autorités sanitaires locales, régionales, provinciales et territoriales, qui ont transmis des déclarations au SCSESSI ni sans la collaboration continue des membres du Groupe de travail sur la vaccinovigilance. Nous tenons également à remercier les membres de ce groupe pour leurs commentaires et leur soutien tout au long de l’élaboration de ce rapport. Nous remercions chaque personne qui prend le temps de soumettre une déclaration d’ESSI pour sa contribution à l’innocuité des vaccins au Canada.
Financement
Ce travail a été entièrement financé par l’Agence de la santé publique du Canada.
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