ARCHIVÉ - Lignes directrices pour la prévention et le contrôle des éclosions d’oreillons au Canada

 

5.0 Lignes directrices pour le diagnostic en laboratoire des oreillons

Le diagnostic clinique et en laboratoire des oreillons peut présenter des difficultés. Le prélèvement et le transport adéquats d’échantillons, de même que la réalisation d’épreuves de laboratoire appropriées et une interprétation rigoureuse des résultats sont des facteurs importants qui influent sur le diagnostic des oreillons. La présente section se base sur les expériences récentes de diagnostic des oreillons tant au Canada qu’aux É.-U. Le Manual of Clinical Microbiology(7) fournit une description complète du diagnostic des oreillons

Pour la détection du virus ourlien, l’amplification par la polymérase après transcription inverse (RTPCR) est, parmi les tests actuellement disponibles, celui qui est privilégié. On trouvera au tableau 5 un résumé des méthodes de diagnostic en laboratoire des oreillons. La version intégrale des lignes directrices pour le diagnostic en laboratoire des oreillons (révisées en 2007) est reproduite à l’annexe 4.

Tableau 5. Résumé des méthodes de diagnostic en laboratoire des oreillons*

Prélèvement d’échantillons

On procédera de préférence à un écouvillonnage buccal ou à un prélèvement de salive dans la cavité buccale dans les 3 à 5 jours suivant l’apparition des symptômes pour une amplification par la polymérase après transcription inverse (RT-PCR). Les échantillons buccaux devraient être prélevés à l’aide d’un écouvillon approuvé pour l’isolement du virus et être placés dans des milieux de transport viral. Les écouvillons peuvent avoir un bout en dacron, en nylon ou en rayonne et être soit floqués ou non floqués. Les écouvillons en alginate de calcium ne sont pas acceptables, car ils inhibent les réactions PCR. Les écouvillons avec charbon de bois ou milieu d’Ames qui sont utilisés pour la recherche de pathogènes bactériens tels que le streptocoque du groupe A ne sont pas acceptables. Les écouvillons à tige d’aluminium ou de bois ne sont pas non plus acceptables.

Le virus des oreillons a été détecté dans l’urine par culture jusqu’à 14 jours après l’apparition des symptômes. L’expérience acquise lors des éclosions en N.-É. et aux É.-U. montre cependant que le virus des oreillons ne peut pas être détecté dans l’urine avec la même sensibilité que dans les échantillons oraux.

Le premier échantillon de sérum (phase aiguë) devrait être prélevé le plus tôt possible dès la consultation pour des symptômes d’oreillons. Un deuxième échantillon (phase de convalescence) devrait être prélevé entre au moins 10 jours (idéalement) et au plus 3 semaines après le premier échantillon..

Sérologie

Les tests de détection des anticorps de la classe IgM contre les oreillons ont un degré de sensibilité sous-optimal pour le diagnostic des oreillons aigus dans une population partiellement immunisée (anticorps pouvant être détecté chez 30 % seulement des cas aigus). En outre, s’il n’y a pas de lien épidémiologique établi avec un cas confirmé ou s’il n’y a pas d’antécédents de voyage dans une région où l’on sait ou soupçonne que le virus des oreillons est actif, on devrait se méfier des résultats sérologiques faussement positifs.

La séroconversion (positivation d’un résultat négatif) ou une élévation par un facteur de quatre ou plus du titre entre le sérum en phase aiguë et le sérum en phase de convalescence évoque une infection ourlienne.

La présence d’IgG spécifiques contre les oreillons, détectée par dosage immuno-enzymatique (EIA), ne prédit pas nécessairement la présence d’anticorps neutralisants et, par conséquent, d’une immunité. Inversement, l’absence d’IgG spécifiques détectables à l’EIA peut refléter la moins grande sensibilité de l’EIA par rapport à un autre test, comme la réaction de neutralisation, qui peut mettre en évidence les IgG.

Détection du virus des oreillons

Le test RT-PCR est fiable pour le diagnostic de certitude de l’infection ourlienne, mais sa sensibilité peut être influencée par les facteurs suivants :

  • moment du prélèvement de l’échantillon;
  • intégrité de l’échantillon (traitement rapide de l’échantillon).

Seules les méthodes moléculaires (c.-à-d. génotypage) peuvent être utilisées pour distinguer les souches vaccinales des souches sauvages du virus.

Le génotypage du virus est utile pour distinguer les souches vaccinales et sauvages, établir des liens entre les cas et entre les éclosions, retracer les souches importées et documenter l’élimination d’une souche particulière dans une région donnée.

Interprétation des résultats de laboratoire

Les tests RT-PCR et de détection des anticorps de la classe des IgM ne sont pas suffisamment sensibles pour écarter une infection ourlienne, en particulier si l’échantillon a été prélevé 4 à 5 jours après l’apparition des symptômes.

Afin de bien interpréter les résultats de laboratoire et d’évaluer la performance des tests pour le diagnostic des oreillons, il faut tenir compte des données tant cliniques qu’épidémiologiques de même que des données de laboratoire (p. ex., vaccination antérieure, antécédents de voyage, moment du prélèvement de l’échantillon par rapport à l’apparition des symptômes). La communication et l’échange d’information entre les services de santé publique et le laboratoire sont donc essentiels.

Services du LNM

Le Laboratoire national de microbiologie offre des services de détection, d’isolement et de génotypage du virus des oreillons. On peut consulter le guide en ligne des services à l’adresse suivante :
http://www.nml-lnm.gc.ca/index-fra.htm

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