Synthèse des données probantes – Horaire de sommeil et indicateurs de santé chez les enfants et les adolescents : revue systématique

Revue PSPMC

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Caroline Dutil, M. Sc.Note de rattachement des auteurs 1Note de rattachement des auteurs 2; Irina Podinic, B. Sc.Note de rattachement des auteurs 1Note de rattachement des auteurs 3; Christin M. Sadler, M. Sc.Note de rattachement des auteurs 2; Bruno G. da Costa, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1; Ian Janssen, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 4Note de rattachement des auteurs 5; Amanda Ross‑White, maîtrise en bibliothéconomie et en science de l’information (MBSI)Note de rattachement des auteurs 6; Travis J. Saunders, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 7; Jennifer R. Tomasone, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 4; Jean‑Philippe Chaput, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1Note de rattachement des auteurs 2Note de rattachement des auteurs 3

https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.4.04f

Cet article a fait l’objet d’une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs
Correspondance

Jean‑Philippe Chaput, Groupe de recherche sur les saines habitudes de vie et l’obésité, Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario, 401, chemin Smyth, Ottawa (Ontario) K1H 8L1; tél. : 613-737-7600, poste 3683; téléc. : 613‑738‑4800; courriel : jpchaput@cheo.on.ca

Citation proposée

Dutil C, Podinic I, Sadler CM, da Costa BG, Janssen I, Ross-White A, Saunders TJ, Tomasone JR, Chaput JP. Horaire de sommeil et indicateurs de santé chez les enfants et les adolescents : revue systématique. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2022;42(4):169-192. https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.4.04f

Résumé

Introduction. Pour continuer à éclairer les lignes directrices sur la santé concernant le sommeil ainsi qu’à favoriser l’élaboration d’interventions fondées sur des données probantes en faveur d’un sommeil sain chez les enfants et les adolescents, il est important de mieux comprendre les associations entre l’horaire de sommeil (heure du coucher, heure du lever, point médian du sommeil) et divers indicateurs de santé. L’objectif de la revue systématique dont fait état cet article était d’analyser les associations entre l’horaire de sommeil et neuf indicateurs de santé chez des enfants et des adolescents de 5 à 18 ans apparemment en bonne santé.

Méthodologie. Les études publiées dans les 10 années précédant janvier 2021 ont été recensées à partir de recherches effectuées dans quatre bases de données électroniques. La revue systématique a été réalisée selon le modèle PRISMA 2020 (Preferred Reporting Items of Systematic Reviews and Meta‑Analyses) et nous avons évalué la qualité méthodologique et le risque de biais de chaque étude. La synthèse des résultats repose sur une démarche axée sur les meilleurs éléments probants en vue de rapports précis et fiables.

Résultats. Quarante‑six études observationnelles de 21 pays portant sur 208 992 participants ont été incluses. L’horaire de sommeil a été évalué objectivement au moyen de l’actigraphie dans 24 études et subjectivement dans 22 études. En raison, d’une part, de l’absence d’études quant à certains de nos critères de résultats en matière de santé et, d’autre part, de l’hétérogénéité des études quant à d’autres critères, nous avons effectué une synthèse narrative plutôt qu’une méta-analyse. D’après nos constatations, un horaire de sommeil tardif serait associé à une moins bonne régulation des émotions, à un rendement scolaire et des fonctions cognitives plus faible, à une durée de sommeil plus courte, à une qualité de sommeil plus faible, à des comportements alimentaires moins bons, à des niveaux d’activité physique plus faibles et à des comportements plus sédentaires. Peu d’études ont porté sur les associations entre l’horaire de sommeil et l’adiposité, la qualité de vie et le bien‑être, les accidents/blessures et les biomarqueurs du risque cardiométabolique. En fonction de l’approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation), la qualité des données probantes a été jugée « très faible » pour tous les critères de résultats en matière de santé.

Conclusion. D’après les données probantes disponibles, qui reposent sur des résultats transversaux, un horaire de sommeil précoce est bénéfique pour la santé des enfants et adolescents d’âge scolaire. Des études longitudinales et des essais contrôlés randomisés sont nécessaires pour améliorer nos connaissances dans ce domaine de recherche. (no d’enregistrement dans PROSPERO : CRD42020173585)

Mots-clés : heure du coucher, heure du lever, point médian du sommeil, jeunes, santé publique, lignes directrices

Points saillants

  • Un horaire de sommeil tardif est généralement associé à un moins bon état de santé chez les enfants et les adolescents.
  • Les constatations dans ce domaine de recherche sont fondées sur des études observationnelles.
  • Des études longitudinales et des essais randomisés sont nécessaires à l’étude des effets de l’horaire de sommeil sur la santé et à la détermination de la mesure selon laquelle ces effets sont indépendants de la durée du sommeil.

Introduction

Pour bien des gens, obtenir une bonne nuit de sommeil est synonyme de dormir un nombre suffisant d’heures. On ne peut nier que la durée du sommeil est une composante importante de la santé physique et mentaleNote de bas de page 1. Le manque de sommeil, souvent alimenté par un décalage entre les horloges sociales et internes, a été associé à de nombreux effets néfastes sur la santé à tous les âgesNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4.

Les experts du sommeil conviennent que de nombreuses caractéristiques du sommeil, outre la durée, sont nécessaires à une santé optimale. En 2016, les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunes ont été publiées afin de clarifier les directives en matière de santé publique à propos de l’activité physique, du temps de loisir passé devant un écran et du sommeil pour les 5 à 17 ansNote de bas de page 5. Depuis, dans le but de mieux informer la population générale, de nombreux pays et organismes du monde entier ont adopté cette approche holistique et simplifiée et ont formulé des messages globaux comparables au sujet des comportements liés au mouvement sur l’ensemble d’un cycle de 24 heuresNote de bas de page 6. Les recommandations sur le sommeil contenues dans les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunes présentent des objectifs de durée du sommeil et des heures de coucher et de lever régulières sur l’ensemble de la semaine afin de réduire au minimum la variabilité du sommeilNote de bas de page 2. Si les directives mettent l’accent sur plusieurs caractéristiques importantes du sommeil (durée, qualité et régularité), elles n’évoquent pas d’horaire particulier pour celui-ci.

L’horaire de sommeil correspond à la période de la journée pendant laquelle on dort. Il est souvent mesuré en fonction de l’heure du coucher, de l’heure du lever ou du point médian du sommeil. Tout comme les besoins en matière de sommeil, cet horaire varie d’une personne à l’autre et est influençable par des facteurs intrinsèques et extrinsèques comme la génétique, l’âge, l’état de santé, l’horaire scolaire ou de travail, le mode de vie, les déplacements entre fuseaux horaires et l’exposition lumineuse, ce qui se traduit par des heures de coucher et de lever qui ne correspondent pas nécessairement aux préférences individuellesNote de bas de page 7. Une revue systématique récente a révélé, chez des adultes par ailleurs en bonne santé, une association entre le caractère tardif du sommeil et un état de santé globalement inférieurNote de bas de page 8. La question de savoir si l’horaire de sommeil est également associé à la santé au sein de la population pédiatrique, en particulier en relation avec de nombreux indicateurs de santé, n’a fait pour l’instant l’objet d’aucune revue systématique. Dans ce contexte, l’objectif de notre revue était de mieux connaître les associations entre l’horaire de sommeil et divers indicateurs de santé chez les enfants et les adolescents apparemment en bonne santé, afin d’éclairer les lignes directrices en matière de santé publique sur le sommeil et de favoriser l’élaboration d’interventions fondées sur des données probantes en faveur d’un sommeil sain au sein de cette population.

Méthodologie

Protocole et enregistrement

Nous avons réalisé cette revue systématique conformément au modèle PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses, soit les éléments à privilégier dans les revues systématiques et les méta‑analyses) 2020 afin de réduire le risque de biais, d’améliorer la transparence et d’assurer une communication plus complète des résultatsNote de bas de page 9. Cette revue est également inscrite au registre international prospectif des revues systématiques PROSPERO (n° d’enregistrement CRD42020173585).

Critères d’admissibilité

Pour traiter la question de recherche et aiguiller la stratégie de recherche, nous avons adopté l’approche PICOS (Participants, Interventions, Comparisons, Outcomes and Study design, soit Population, Intervention, Comparaisons, Résultats et Plan d’études)Note de bas de page 10.

Population

Enfants et adolescents de 5 à 18 ans apparemment en bonne santé, incluant ceux atteints d’embonpoint ou d’obésité mais excluant ceux ayant d’autres maladies ou problèmes médicaux diagnostiqués. Les études qui incluaient des enfants de moins de 5 ans ou une population de 18 ans ou plus ont été prises en compte dans la mesure où l’âge moyen de l’échantillon se situait entre 5 et 18 ans.

Afin de recueillir des résultats davantage généralisables, nous avons exclu les études ciblant spécifiquement les populations cliniques ayant reçu un diagnostic de trouble du sommeil, d’autre maladie ou d’autre problème de santé. Ont également été exclues les études portant exclusivement sur un sous‑ensemble de la population générale des enfants et adolescents d’âge scolaire, par exemple les orphelins, les adolescentes enceintes, les personnes hospitalisées ou vivant en établissement, les athlètes ou encore les jeunes ayant une déficience cognitive ou physique. Les études auprès de populations mixtes, c’est‑à‑dire auprès de personnes qui satisfaisaient aux critères d’admissibilité et de personnes qui ne satisfaisaient pas à ces derniers, ont été incluses si les résultats relatifs à la population d’intérêt étaient présentés séparément.

Intervention ou exposition

L’intervention ou l’exposition était l’horaire de sommeil, c’est‑à‑dire la période de la journée pendant laquelle la personne dort. En ce qui concerne les études expérimentales, l’intervention devait cibler exclusivement l’horaire de sommeil et non plusieurs comportements liés à la santé simultanément. L’horaire de sommeil est généralement défini à partir du début et de la fin du sommeil, de l’heure du coucher et de l’heure du lever ou encore du point médian du sommeil. Les études utilisant des mesures objectives (comme la polysomnographie, l’actigraphie/l’accélérométrie) et subjectives (comme l’autodéclaration) du moment du sommeil étaient admissibles. Seules les études déterminant l’horaire de sommeil selon une mesure chiffrée ont été incluses. Nous avons donc exclu les études portant par exemple sur la préférence diurne (matinalité/vespéralité), le chronotype (« lève‑tôt » par opposition à « couche‑tard ») ou la régularité du sommeil (variabilité du sommeil, décalage horaire social, sommeil de rattrapage). Ces études, qui portent sur d’autres caractéristiques du sommeil, n’entrent pas dans le cadre de la revue systématique présentée ici.

Comparaison ou groupe témoin

Différents horaires de sommeil pouvaient servir de comparateurs. Toutefois, il n’était pas nécessaire d’inclure un groupe de comparaison ou un groupe témoin.

Résultats

Nous nous sommes entendus sur un total de neuf critères de résultats en matière de santé aptes à constituer une cible complète. Nous avons jugé que cinq d’entre eux étaient cruciaux (critères principaux), les quatre autres étant simplement importants (critères secondaires). Ces cinq critères cruciaux en matière de santé sont l’adiposité, la régulation des émotions (anxiété, symptômes dépressifs, stress, humeur, hyperactivité ou impulsivité ou autres), les fonctions cognitives et le rendement scolaire (apprentissage, mémoire, attention, concentration, notes, etc.), la qualité de vie et le bien‑être ainsi que les accidents et les blessures. Les quatre critères importants en matière de santé sont les biomarqueurs du risque cardiométabolique (sensibilité ou la résistance à l’insuline, tolérance au glucose, tension artérielle, triglycérides), la durée et la qualité du sommeil, les comportements alimentaires et enfin l’activité physique et le comportement sédentaire.

Plan d’étude

Toutes les études observationnelles ou expérimentales évaluées par des pairs, publiées ou devant l’être prochainement, étaient admissibles. Les études longitudinales comportant un suivi, quelle qu’en soit la durée, étaient admissibles, mais l’horaire de sommeil devait être mesuré au moins une fois chez des jeunes de 5 à 18 ans. Nous n’avons formulé aucune restriction quant à la taille de l’échantillon.

Sources d’information et stratégie de recherche

Une bibliothécaire de recherche (ARW) possédant une expertise en matière de recherche pour les revues systématiques a élaboré la stratégie de recherche de façon à assurer un équilibre entre sensibilité et spécificité et une seconde bibliothécaire de recherche (MS) a vérifié la stratégie de recherche. Nous avons cherché des sources pertinentes dans les bases de données bibliographiques électroniques suivantes : Ovid MEDLINE, Ovid EMBASE, Ovid PsycINFO et EBSCO Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature (CINAHL). Les termes de recherche ont été les mots clés suivants comme vedettes‑matières et comme modes de mesure du sommeil : 1) vedettes‑matières : « Sleep » AND « Sleep Timing OR Midpoint of Sleep OR Sleep Consistency OR Regular Sleep OR Sleep Variability OR Sleep Schedule OR Catch-up Sleep OR Sleep Routine » OR « Bedtime OR Waketime » [c’est-à-dire « sommeil » ET « moment du sommeil OU point médian du sommeil OU régularité du sommeil OU sommeil régulier OU variabilité du sommeil OU horaire de sommeil OU rattrapage de sommeil OU habitudes de sommeil » OU « heure de coucher OU heure de lever »]; 2) modes de mesure du sommeil : « Polysomnography » AND « Accelerometer OR Accelerometry » AND « Actigraphy » AND « Sleep Report OR Sleep Questionnaire OR Sleep Diary OR Sleep Eval OR Sleep Log OR Sleep Journal » [c’est-à-dire « polysomnographie » ET « accéléromètre OU accélérométrie » ET « actigraphie » ET « rapport sur le sommeil OU questionnaire sur le sommeil OU journal de sommeil [« diary » ou « journal »] OU évaluation du sommeil OU registre de sommeil »].

Les résultats ont été limités aux articles en texte intégral publiés au cours des 10 années ayant précédé la recherche initiale, menée en mars 2020. Celle-ci a donc porté sur les études sur une population humaine (enfants et adolescents) publiées entre le 1er mars 2010 et le 4 mars 2020, en anglais ou en français. Ont été exclues les études de cas et la littérature grise (comme les actes de congrès, les chapitres de livres et les mémoires). Nous avons choisi cette période limitée afin de mieux circonscrire l’envergure de la revue et de rassembler les données probantes les plus récentes et pertinentes. Même si nous n’avons inclus comme langues de publication que l’anglais et le français pour des raisons de faisabilité, une étude méta‑épidémiologique récente a révélé que l’exclusion des publications rédigées dans une autre langue que l’anglais n’influait pas sur les conclusionsNote de bas de page 11. Une recherche actualisée a été effectuée en janvier 2021 pour recenser les études ayant été publiées entre le 4 mars 2020 et le 13 janvier 2021. Enfin, nous avons consulté les listes des références des études incluses pour vérifier qu’aucun article n’avait été oublié pendant la recherche. Notre stratégie de recherche complète est consultable en ligne.

Processus de sélection

Pour éliminer les doublons, les notices bibliographiques ont été importées dans le logiciel Reference Manager (Thompson Reuters, San Francisco, Californie, États‑Unis). Chaque notice bibliographique a ensuite été importée dans Covidence (Veritas Health Innovation, Melbourne, Australie) pour la présélection des niveaux 1 et 2. Au cours de la présélection de niveau 1, deux chercheurs (CD, CMS ou BGC) travaillant de façon indépendante ont vérifié les titres et les résumés de tous les articles potentiellement pertinents. Deux chercheurs (CD, CMS ou J‑PC) travaillant de façon indépendante ont ensuite analysé le texte intégral de tous les articles retenus lors de la présélection de niveau 1. Les divergences (quand il y en a eu) ont été résolues par la discussion, jusqu’à obtention d’un consensus. L’entente entre les chercheurs lors du processus de sélection a été évaluée à l’aide de la méthode du κ de CohenNote de bas de page 12.

Nous avons utilisé Microsoft Excel et Word (2007; Microsoft Corp., Redmond, Washington, États‑Unis) pour l’extraction des données. Les données ont été extraites sans insu par une évaluatrice et vérifiées par une autre (CD, IP). Les caractéristiques importantes extraites pour chaque article inclus sont le nom des auteurs, l’année de publication, le pays d’étude, le modèle d’étude, la taille de l’échantillon, la tranche d’âge ainsi que l’âge moyen et le niveau scolaire des participants, l’exposition, le comparateur, les modes de mesure des critères, les résultats et enfin les covariables. Lorsque plusieurs modèles étaient associés à la mesure d’un critère, les résultats du modèle le plus complètement ajusté ont été extraits. Nous avons également indiqué si les études faisaient état de différences d’effet en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, du statut socioéconomique, du poids ou encore de la durée du sommeil (lorsque la durée du sommeil n’était pas le critère de résultat de l’étude). La figure 1 présente le diagramme de flux PRISMA 2020Note de bas de page 9 pour le recensement et la sélection des études.

Figure 1. Diagramme de flux PRISMA 2020Note de bas de page 9 pour le recensement, la présélection, l’éligibilité et l’inclusion des études dans cette revue systématique
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 - Équivalent textuel

Cette étude illustre le diagramme de flux PRISMA pour la sélection des études incluses dans cette revue systématique.

Les études ont été recensées au moyen de bases de données et de registres (mars 2020), par d’autres méthodes, et au moyen de bases de données et de registres (mars 2020 au 13 janvier 2021).

Dans le cadre du recensement initial de nouvelles études au moyen de bases de données et de registres (mars 2020), 7657 études ont été recensées à partir de :

  • Ovid Medline (n = 1789)
  • Ovid Embase (n = 3642)
  • Ovid PsyINFO (n = 1486)
  • Ebsco CINAHL (n = 740)

De celles-ci, les études suivantes ont été supprimées avant la présélection :

  • Doublons (n = 1810)
  • Études jugées non éligibles par automatisation (n = 25)
  • Études supprimées pour d’autres raisons (n = 0)

5822 études ont donc été présélectionnées, 5737 desquelles ont été exclues. Par conséquent, on a cherché à extraire 85 études (n = 0 études non extraites), et l’éligibilité de ces 85 études a été évaluée. De celles-ci, 54 études ont été exclues pour les raisons suivantes :

  • Exposition non conforme (n = 43)
  • Résultat non conforme (n = 5)
  • Population non conforme (n = 5)
  • Doublon (n = 1)

31 études initiales ont donc été incluses.

Le recensement de nouvelles études par d’autres méthodes a permis de recenser 9 autres documents par la recherche de citations.

Dans le cadre du recensement de nouvelles études au moyen de bases de données et de registres effectué de mars 2020 au 13 janvier 2021, 2428 études ont été recensées à partir de :

  • Ovid Medline (n = 659)
  • Ovid Embase (n = 1231)
  • Ovid PsyINFO (n = 329)
  • Ebsco CINAHL (n = 209)

De celles-ci, les études suivantes ont été supprimées avant la présélection :

  • Doublons (n = 1177)
  • Études jugées non éligibles par automatisation (n = 46)
  • Études supprimées pour d’autres raisons (n = 38)

1167 études ont donc été présélectionnées, desquelles 1143 études ont été exclues. On a cherché à extraire 24 études (n = 0 études non extraites), et l’éligibilité des ces 24 études a été évaluée. De celles-ci, 18 études ont été excludes pour les raisons suivantes :

  • Exposition non conforme (n = 13)
  • Résultat non conforme (n = 5)

Ce processus a résulté en n = 6 nouvelles études incluses.

En bout de ligne, un total de n = 46 études ont été incluses dans la revue.

Abréviation : PRISMA, Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta‑Analyses.

Évaluation du risque de biais et de la qualité des études

La qualité de la recherche primaire ayant contribué à chaque critère de résultat en matière de santé a été évaluée au moyen de l’approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation)Note de bas de page 13. Conformément au Cochrane Handbook, l’évaluation du risque de biais a été effectuée pour chaque étude et par critèreNote de bas de page 14. L’approche GRADE consiste à répartir la qualité des données probantes en quatre catégories (« élevée », « modérée », « faible » et « très faible »). La cote de départ est considérée a priori comme « élevée » pour les études randomisées et « faible » pour toutes les autres études, que ce soit les expériences non randomisées ou tous les types d’études observationnelles. La qualité des données probantes peut être revue à la hausse d’un niveau s’il n’y a pas de limites sérieuses et s’il y a une ampleur de l’effet importante ou la preuve d’une relation dose‑réponse. À l’inverse, la qualité des données probantes peut être revue à la baisse s’il existe de sérieuses limites dans l’ensemble d’une étude (comme un risque important de biais, une incohérence des effets relatifs du traitement, un caractère indirect, un manque de précision, des données probantes insuffisantes ou d’autres facteurs)Note de bas de page 13. L’évaluation de la qualité des données probantes a été effectuée par deux auteurs (CD et IP) et vérifiée par le reste de l’équipe, qui comprenait une experte en méthodologie d’analyse systématique (ARW). Les désaccords ont été résolus par discussion entre les membres de l’équipe.

Résultats

Description des études

Au total, 10 085 études ont été recensées lors de la recherche initiale et de la recherche actualisée, toutes deux réalisées dans les bases de données bibliographiques électroniques sélectionnées (voir partie Méthodologie et figure 1). Après élimination des doublons, il restait 6 989 études pour la présélection de niveau 1 fondée sur les titres et les résumés. La fiabilité interévaluateurs pour le processus de présélection de niveau 1 a été jugée comme étant un accord substantiel (κ > 0,70)Note de bas de page 12.

Après la présélection de niveau 1, on a obtenu 109 études, dont on a évalué l’éligibilité. La vérification d’éligibilité de niveau 2 fondée sur le texte intégral a mené à l’exclusion de 72 articles et au maintien de 37 articles répondant aux critères d’inclusion. Parmi les 72 articles exclus, 56 l’ont été en raison d’une exposition (intervention) non conforme à nos paramètres, 10 pour un critère de résultat non conforme, 5 pour une population non conforme et 1 parce qu’il s’agissait d’un doublon. La fiabilité interévaluateurs pour la vérification de l’éligibilité de niveau 2 des articles en texte intégral a été jugée comme étant un degré d’accord presque parfait (κ > 0,85)Note de bas de page 12. Voir le tableau supplémentaire 1 pour la liste complète des articles en texte intégral exclus. La vérification des listes de référence des études incluses a permis d’obtenir neuf autres études.

Sur les 46 études observationnelles incluses, 5 étaient longitudinales et 41 étaient transversales. Les données ont été recueillies dans 21 pays et portaient sur 208 992 participants. Vingt études ont été incluses en fonction d’un seul critère de résultat, et 26 en fonction de deux critères ou plus. L’horaire du sommeil a été évalué objectivement (à l’aide d’un appareil d’actigraphie) dans 24 études et subjectivement (à l’aide de questionnaires, de journaux de sommeil ou d’entrevues par personne interposée ou autodéclaration) dans 22 études. L’horaire de sommeil a été évalué en fonction du point médian du sommeil dans 14 études, en fonction de l’heure du coucher dans 20 études, en fonction d’une combinaison de l’heure du coucher/du lever ou du début/de la fin du sommeil dans 4 études et par de multiples mesures indépendamment dans 8 études. La variation de l’effet de l’horaire de sommeil sur les résultats en matière de santé causée par des facteurs comme l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le statut socioéconomique, le poids et la durée du sommeil (lorsque la durée du sommeil n’était pas le critère de résultat) n’a été véritablement abordée que dans 3 études, a été partiellement prise en compte (âge et sexe principalement) dans 13 études et n’a pas été mentionnée dans 30 études.

En raison du petit nombre d’études faisant état de certains critères de résultats et de l’hétérogénéité entre les études pour d’autres critères de résultats, il nous a été impossible de réaliser des méta‑analyses et nous avons donc organisé des synthèses narratives pour chaque indicateur de santé afin de communiquer les résultats. Dans la mesure du possible, nous avons distingué deux sous‑groupes de population : les enfants (5 à 12 ans) et les adolescents (13 à 18 ans).

Synthèse des données

L’ensemble des données extraites et les constatations de chaque étude, classées par critère de résultat et par modèle d’étude, sont présentées dans les tableaux supplémentaires 2 et 3, qui correspondent respectivement aux critères de résultats cruciaux et aux critères de résultats importants en matière de santé. Les synthèses des constatations de chaque étude, classées par critère de résultat et par modèle d’étude, sont présentées dans les tableaux 1 (critères de résultats cruciaux) et 2 (critères de résultats importants). L’évaluation de la qualité des données probantes, classées par critère de résultat et par modèle d’étude, figure dans le tableau 3 pour tous les critères. Enfin, une synthèse générale des constatations, classées par critère de résultat et par modèle d’étude, est présentée tableau 4 pour tous les critères. Dans le tableau 4, les études ont été classées comme ayant des conclusions mitigées dans les cas suivants : 1) l’association entre l’horaire de sommeil et le critère de résultat n’était pas constant d’une mesure à l’autre, 2) les mesures de l’horaire de sommeil n’ont pas révélé d’associations constantes avec le critère de résultat et 3) l’association entre l’horaire de sommeil et le critère de résultat a révélé des variations en fonction du sexe, de l’âge ou d’autres facteurs.

Tableau 1. Résumé des constatations concernant l’association entre l’horaire de sommeil et les critères de résultats cruciaux en matière de santé chez des enfants et des adolescents apparemment en bonne santé
Modèle d’étude (nombre d’études) / nombre de participants / tranche d’âge Modes de mesure de l’horaire de sommeil (nombre d’études) Constatations
Adiposité
Longitudinale (n = 3)
7 756 participants
4 à 18 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 1)
Subjectivement, par autodéclaration (n = 1) et par personne interposée (n = 1)
Des modèles linéaires hiérarchiques ont révélé une association longitudinale significative entre une heure de coucher tardive autodéclarée et l’augmentation du score z de l’IMC de l’adolescence à l’âge adulte (β = 0,035, < 0,05)Note de bas de page 15.
Chez les enfants, des analyses de régression linéaire ajustées ont révélé que le fait de se retrouver plusieurs fois dans le groupe des enfants qui se couchaient tard, selon les déclarations par personne interposée, aux points temporels de collecte des données était associé de façon significative à un score z de l’IMC plus élevé (< 0,001) et à un tour de taille plus élevé (= 0,03) en 9e année (âge de 8 à 9 ans)Note de bas de page 16.
Aucune association longitudinale significative n’a été observée entre le début du sommeil ou le point médian du sommeil mesurés objectivement et le score z d’IMCNote de bas de page 17.
Transversale (n = 17)
38 798 participants
5 à 18 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 10) Subjectivement, par autodéclaration (n = 5) et par personne interposée (n = 2) Dans un échantillon d’enfants et d’adolescents, une régression linéaire multivariable a révélé que les personnes faisant partie des groupes qui se couchaient tard, selon l’autodéclaration, avaient un score z de l’IMC plus élevé que celles faisant partie des groupes couche-tôt/lève-tôt (couche-tard/lève-tôt : β = 0,17; IC à 95 % : 0,00 à 0,35; = 0,05; couche‑tard/lève‑tard : β = 0,20; IC à 95 % : 0,06 à 0,34; = 0,007)Note de bas de page 18.
Dans un échantillon d’adolescents, la modélisation linéaire générale a montré que le point médian du sommeil tardif corrigé mesuré objectivement était associé de façon significative à un rapport tour de taille/taille plus élevé (β = 0,015, IC à 95 % : 0,003 à 0,028, < 0,05); toutefois, aucune association significative n’a été observée entre le point médian corrigé du sommeil et l’IMCNote de bas de page 19.
Dans un échantillon d’enfants ayant autodéclaré leur horaire de sommeil, des régressions logistiques multivariées ont révélé que la probabilité de surpoids ou d’obésité était de 1,55 pour le groupe des enfants couche‑tard/lève‑tôt et de 1,47 pour le groupe des adolescents couche‑tard/lève‑tard, et que la probabilité d’obésité était de 1,89 pour le groupe des enfants couche‑tard/lève‑tôt et de 2,16 pour le groupe des adolescents couche‑tard/lève‑tard, par rapport aux participants du groupe couche‑tôt/lève‑tôtNote de bas de page 20.
Chez les enfants de 5 ans, une analyse de la covariance a révélé que le fait de se coucher tôt, selon les déclarations par personne interposée (avant 20 h ou à 20 h), était significativement associé à un score z de l’IMC plus faible (< 0,01), mais aucune association significative n’a été observée entre l’heure du lever et le score z de l’IMCNote de bas de page 21.
Dans un échantillon d’adolescents, une régression logistique multivariée a révélé qu’un point médian tardif du sommeil la fin de semaine, selon l’autodéclaration, était significativement associé à un score z plus élevé de l’IMC chez les filles seulement (< 3 h 30 : référence; 4 h à 4 h 29 : rapport de cotes (RC) = 1,81; IC à 95 % : 0,90 à 3,63; 4 h 30 à 5 h 4 : RC = 1,82; IC à 95 % : 0,96 à 3,47; ≥ 5 h 5 : RC = 1,68; IC à 95 % : 0,85 à 3,33, = 0,04). Il n’y a pas eu d’association entre le point médian du sommeil en semaine et le score z de l’IMCNote de bas de page 22.
Chez les enfants, selon des déclarations par personne interposée, un point médian tardif du sommeil (par rapport à un point médian normal du sommeil) pendant toute la semaine était associé de façon significative à un pourcentage plus élevé de masse adipeuse et à un tour de taille plus élevé, mais il n’y a pas eu d’association avec le score z de l’IMC ou la somme des plis cutanésNote de bas de page 23.
Dans un échantillon d’enfants atteints d’obésité, des analyses de régression linéaire multivariée ont révélé qu’une heure de coucher tardive mesurée objectivement les jours de semaine était associée à un pourcentage plus élevé de surpoids (β = 6,17; IC à 95 % : 1,42 à 10,92; < 0,05), à un pourcentage plus élevé d’enfants dont l’IMC est supérieur au 95e centile (β = 4,60; IC à 95 % : 1,07 à 8,13; < 0,05), à un IMC plus élevé (β = 1,03; IC à 95 % : 0,22 à 1,85; < 0,05) et à un tour de taille plus grand (β = 2,06; IC à 95 % : 0,23 à 3,88; < 0,05). Une heure de lever tardive mesurée objectivement en semaine était également associée de façon significative à un IMC plus élevé (β = 0,85; IC à 95 % : 0,00061 à 1,70; < 0,05) et à un tour de taille plus grand (β = 2,03; IC à 95 % : 0,13 à 3,93; < 0,05). Ni l’heure du coucher ni l’heure du lever la fin de semaine, mesurées objectivement, n’étaient associées de façon significative à un résultat relatif à l’adiposité. Parmi les mesures du moment du sommeil déclarées par personne interposée, seule l’heure de coucher tardive en semaine était associée de façon significative à un pourcentage plus élevé d’enfants ayant un IMC supérieur au 95e centile (β = 4,33; IC à 95 % : 0,038 à 8,63; < 0,05) et à un IMC plus élevé (β = 1,01; IC à 95 % : 0,021 à 2,00; < 0,05)Note de bas de page 24.
Dix études n’ont révélé aucune association significative entre l’horaire de sommeil mesuré objectivementNote de bas de page 25Note de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32 et subjectivementNote de bas de page 33Note de bas de page 34 et l’adiposité.
Régulation des émotions
Longitudinale (n = 2)
6 331 participants
4 à 18 ans
Subjectivement, par autodéclaration (n = 1) et par personne interposée (n = 1) Chez les adolescents, une heure autodéclarée de coucher tardive pendant l’année scolaire au point dans le temps 1 (T1; 7e à la 12e année) et une heure autodéclarée de coucher tardive pendant l’été au point dans le temps 2 (T2; 8e à la 12e année) étaient associées à une probabilité plus élevée de détresse émotionnelle au point dans le temps 3, six à huit ans plus tard, au début de l’âge adulte (heure de coucher pendant l’année scolaire au T1 : RC = 1,35; IC à 95 % : 1,0 à 1,8; < 0,05; heure de coucher pendant l’été au T2 : RC = 1,35; IC à 95 % : 1,1 à 1,8; < 0,05)Note de bas de page 35.
Chez les enfants, des analyses de régression linéaire ajustées ont révélé que le fait de se retrouver plusieurs fois dans le groupe des enfants qui se couchaient tard, selon les déclarations par personne interposée, aux points temporels de collecte des données (3 points dans le temps, donc possibilité de jamais à trois fois) était associé de façon significative à davantage de problèmes de comportement déclarés par les parents (= 0,03) et par les enseignants (= 0,05) en 9e année (âge de 8 à 9 ans)Note de bas de page 16.
Transversale (n = 7)
106 225 participants
7 à 20 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 2) Subjectivement, par autodéclaration (n = 5) Chez les enfants, la régression logistique a révélé que le fait de se coucher après 22 h, comparativement au fait de se coucher avant 21 h ou à 21 h, selon l’autodéclaration, était associé à une probabilité accrue de symptômes dépressifs marqués, selon l’autodéclaration (≤ 21 h : référence; 22 h à 23 h : RC = 1,89, IC à 95 % : 1,0 à 3,6, < 0,05; > 23 h : RC = 4,66, IC à 95 % : 2,1 à 10,2, < 0,01)Note de bas de page 36.
Chez les adolescents et les jeunes adultes, selon l’autodéclaration, la modélisation de régression de Poisson ajustée a révélé que, comparativement aux personnes dont l’heure du coucher était à environ 22 h ou plus tôt, celles dont l’heure du coucher était à environ 22 h 30 affichaient de meilleurs scores de dépression (β = −0,1, IC à 95 % : −0,2 à −0,1, p < 0,0001), tandis que celles dont l’heure du coucher était à environ 23 h 30 ou plus tard affichaient de pires scores de dépression (β = 0,5, IC à 95 % : 0,5 à 0,6, < 0,0001). De plus, le fait de s’être couché à environ 23 h 30 ou plus tard, comparativement à environ 22 h ou plus tôt, a été associé à une probabilité accrue d’avoir ressenti de l’anxiété ou de la nervosité au cours des six derniers mois. Le fait de s’être couché à environ 22 h 30 ou plus tard, comparativement à environ 22 h ou plus tôt, a été associé à une probabilité accrue d’irritabilité et de crises de colère au cours des six derniers moisNote de bas de page 37.
Chez les jeunes de 17 ans, la modélisation de régression de Tobit a révélé qu’un point médian tardif de sommeil mesuré objectivement était significativement associé à l’augmentation de deux éléments sur dix, selon l’autodéclaration sur des échelles, soit les troubles de la pensée (β = 0,9; IC à 95 % : 0,01 à 1,8; < 0,05) et les comportements contraires aux règles (β = 1,5; IC à 95 % : 0,6 à 2,4; < 0,001). Un point médian tardif de sommeil était également associé de façon significative à l’augmentation de deux éléments sur six, selon des échelles inspirées du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, soit les problèmes affectifs (β = 1,2; IC à 95 % : 0,05 à 2,3; < 0,05) et les problèmes de conduite (β = 1,2; IC à 95 % : 0,2 à 2,1; < 0,05)Note de bas de page 38.
Dans un échantillon d’adolescents, une heure de coucher tardive autodéclarée était significativement corrélée à une anxiété accrue (r(256) = 0,16; < 0,05) et à une humeur dépressive (r(383) = 0,20; < 0,01)Note de bas de page 39.
Dans un échantillon d’adolescents atteints d’embonpoint ou d’obésité, une heure de coucher tardive, mesurée objectivement, les jours de semaine (mais non les fins de semaine) était associée à une augmentation de symptômes de problèmes comportementaux, selon l’autodéclaration (β = 0,52; = 0,01)Note de bas de page 40.
Dans un échantillon d’enfants et d’adolescents, des heures tardives autodéclarées de coucher, mais non de lever, la semaine et la fin de semaine ont été corrélées à des scores subjectifs de dépression plus élevés (r(499) = 0,130; = 0,003 et r(499) = 0,088; p = 0,049, respectivement)Note de bas de page 41.
Chez les adolescents, le fait de se lever tôt, selon les autodéclarations, était significativement corrélé à un faible stress scolaire subjectif (r(479) = 0,12; < 0,01)Note de bas de page 42.
Fonctions cognitives et rendement scolaire
Longitudinale (n = 2)
6 331 participants
4 à 18 ans
Subjectivement, par autodéclaration (n = 1) et par personne interposée (n = 1) Des associations longitudinales ont révélé qu’une heure de coucher tardive pendant l’année scolaire, selon l’autodéclaration au T1 (âge moyen de 15,4 ans) et au T2 (âge moyen de 16,4 ans) était associée à une MPC plus faible au secondaire (respectivement β = −0,27; IC à 95 % : −0,37 à 0,17; < 0,001 et β = −0,13; IC à 95 % : −0,24 à 0,023; < 0,01). L’heure du coucher pendant l’été n’a pas été associée à la MPCNote de bas de page 35.
Chez les enfants, aucune association longitudinale significative n’a été observée entre les différents moments de sommeil déclarés par personne interposée et la cognition verbale, la cognition non verbale, la compréhension du langage ou la pensée mathématiqueNote de bas de page 16.
Transversale (n = 5)
123 372 participants
7 à 20 ans
Subjectivement, par autodéclaration (n = 4) et par personne interposée (n = 1) Dans un échantillon d’adolescents, le risque d’une MPC médiocre était plus élevé chez ceux qui déclaraient se coucher habituellement en semaine avant 22 h (RC = 1,74; IC à 95 % : 1,31 à 2,33) ou après 0 h (entre 0 h et 0 h 59 : RC = 1,6; IC à 95 % : 1,37 à 1,91; entre 1 h et 1 h 59 : RC = 2,19; IC à 95 % : 1,71 à 2,81; à 2 h ou plus tard : RC = 2,76; IC à 95 % : 1,93 à 3,94), par rapport à ceux qui déclaraient se coucher entre 22 h et 22 h 59Note de bas de page 43.
Dans un échantillon d’adolescents et de jeunes adultes, le fait de se coucher à environ 22 h 30 ou plus tard par rapport à 22 h ou plus tôt, selon l’autodéclaration, était associé à une probabilité accrue de difficultés à suivre l’enseignement en classe, à faire ses devoirs, à préparer ses examens et à effectuer des tâches liées à l’écriture et la lecture, selon l’autodéclaration. De plus, le fait de se coucher à environ 23 h ou plus tard, par rapport à 22 h ou plus tôt, était associé à une probabilité accrue d’avoir de la difficulté à lireNote de bas de page 37.
Chez les adolescents, des analyses de régression multiple hiérarchique ont révélé qu’une heure de coucher (mais pas une heure de lever) tardive selon l’autodéclaration était significativement associée à des notes plus faibles aux examens d’admission aux établissements postsecondaires (β = 0,133; < 0,01). Aucune association n’a été relevée entre l’heure du coucher ou l’heure du lever et le rendement scolaire subjectifNote de bas de page 42.
Deux études n’ont révélé aucune association significative entre l’horaire de sommeil mesuré de façon subjective et les critères de rendement cognitif et de résultats scolairesNote de bas de page 41Note de bas de page 44.
Qualité de vie et bien‑être
Longitudinale (n = 1)
3 631 participants
4 à 9 ans
Subjectivement, par personne interposée (n = 1) Chez les enfants, des analyses de régression linéaire ajustées ont révélé que le fait de se retrouver plusieurs fois dans le groupe des enfants qui se couchaient tard, selon les déclarations par personne interposée, aux points temporels de collecte des données (3 points dans le temps, donc possibilité de jamais à trois fois) était associé de façon significative à un moins bon fonctionnement psychosocial (= 0,001) et physique (p = 0,002), selon la déclaration par personne interposée, en 9e année (âge de 8 ou 9 ans)Note de bas de page 16.
Transversale (n = 1)
6 266 participants
9 à 11 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 1) Dans un échantillon international d’enfants, aucune association globale n’a été relevée entre le point médian du sommeil mesuré objectivement la semaine ou la fin de semaine et le score de qualité de vie lié à la santéNote de bas de page 45.
Accidents/blessures
Transversale (n = 1)
103 859 participants
14 à 20 ans
Subjectivement, par autodéclaration (n = 1) Chez les adolescents et les jeunes adultes, des régressions logistiques ont révélé que, par rapport aux personnes ayant déclaré se coucher à environ 22 h ou plus tôt, la probabilité de déclarer des accidents nécessitant des soins médicaux pendant la récréation et durant les cours était plus faible chez celles ayant déclaré se coucher à environ 23 h. Par rapport aux personnes se couchant à environ 22 h ou avant, la diminution de la probabilité observée d’avoir des accidents en se rendant à l’école était plus importante chez les personnes qui se couchaient à environ 23 h que chez celles se couchant à environ 22 h 30. Aucune association n’a été relevée entre l’heure du coucher et les accidents nécessitant des soins médicaux pendant le cours d’éducation physiqueNote de bas de page 37.

Abréviations : IC, intervalle de confiance; IMC, indice de masse corporelle; MPC, moyenne pondérée cumulative.

Tableau 2. Résumé des constatations concernant l’association entre l’horaire de sommeil et les critères de résultats importants en matière de santé chez des enfants et des adolescents apparemment en bonne santé
Modèle d’étude (nombre d’études) / nombre de participants / tranche d’âge Modes de mesure du moment du sommeil (nombre d’études) Constatations
Biomarqueurs du risque cardiométabolique
Transversale (n = 7)
3 089 participants
8 à 19 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil actigraphique (n = 6)
Subjectivement, par autodéclaration (n = 1)
Chez les enfants et les adolescents, des analyses de régression linéaire ajustées ont révélé qu’un point médian tardif du sommeil mesuré objectivement la fin de semaine (β = 0,049; IC à 95 % : 0,004 à 0,093; = 0,03), mais pas en semaine (β = 0,041; IC à 95 % : 0,005 à 0,087; = 0,08), était associé à une résistance à l’insuline plus élevée, estimée à l’aide du modèle homéostatique d’évaluation de la résistance à l’insuline. Chez les filles, chaque heure d’augmentation du point médian du sommeil en semaine et la fin de semaine correspondait à une augmentation significative de la résistance à l’insuline (respectivement β = 0,091; IC à 95 % : 0,027 à 0,16; = 0,006 et β = 0,08; IC à 95 % : 0,017 à 0,14; = 0,01)Note de bas de page 46.
Chez les enfants, après ajustement pour tenir compte des covariables, des analyses de la covariance ont révélé que, en moyenne, les participants dont l’heure du coucher mesurée objectivement se situait avant 22 h 30 présentaient un rapport triglycérides/cholestérol à lipoprotéines de haute densité (= 0,026) sensiblement meilleur que celui des participants dont l’heure du coucher dépassait 23 h 15. Il n’y a eu aucune association significative entre la catégorie d’heure de coucher et le taux d’insuline dans le sang ou la pression artérielle moyenneNote de bas de page 27.
Chez les enfants, une régression linéaire simple a révélé qu’un point médian de sommeil tardif était associé de façon significative à une pression artérielle diastolique plus faible (β = −0,002; = 0,04); aucune association significative n’a été observée entre le point médian du sommeil et la pression artérielle systolique, l’apolipoprotéine B/A1 ou les glycoprotéines acétyléesNote de bas de page 28.
Chez les enfants et les adolescents, des analyses de régression linéaire multiple ajustées ont révélé que les heures de coucher tardives mesurées objectivement (au total, durant la semaine et la fin de semaine) étaient significativement associées à un score z de tension artérielle systolique plus élevé (total : β = 0,22; = 0,02; jour de semaine : β = 0,21; p = 0,02; fin de semaine : β = 0,23; = 0,02). Aucune association n’a été relevée entre l’heure du coucher et la résistance à l’insuline, le score z des triglycérides, le score z des lipoprotéines C de haute densité, le score z des lipoprotéines C de faible densité ou le score z de la tension artérielle diastoliqueNote de bas de page 29.
Dans un échantillon d’adolescents atteints d’embonpoint ou d’obésité, des analyses de régression linéaire simple ont montré que le fait de se coucher tôt en semaine, mesuré objectivement, était associé de façon significative à une meilleure résistance à l’insuline à jeun (= 0,04), mais il n’y a eu aucune association avec l’indice de Matsuda (= 0,23)Note de bas de page 47.
Deux études n’ont révélé aucune association significative entre l’horaire de sommeil mesuré objectivementNote de bas de page 30 et subjectivementNote de bas de page 33 et les facteurs de risque cardiométaboliques, que ce soit la tension artérielle, les taux sériques de glucose et d’insuline à jeun ou la dyslipidémie.
Durée et qualité du sommeil
Longitudinale (n = 1)
783 participants
6 à 10 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 1) Chez les enfants, aucune association longitudinale significative n’a été observée entre l’horaire de début du sommeil ou le point médian du sommeil mesurés objectivement et la durée du sommeilNote de bas de page 17.
Transversale (n = 10)
112 043 participants
5 à 20 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 3) Subjectivement, par autodéclaration (n = 6) et par personne interposée (n = 1) Dans un échantillon d’enfants et d’adolescents, l’autodéclaration d’un point médian précoce du sommeil les soirs d’école et de fin de semaine était corrélée à une meilleure qualité du sommeil autodéclarée (respectivement = 0,16; = 0,03 et = 0,26; p = 0,002). Aucune association significative n’a été observée entre le point médian du sommeil les soirs d’école et de fin de semaine et la durée du sommeil mesurée subjectivementNote de bas de page 48.
Chez les enfants, un début de sommeil tardif et une fin de sommeil précoce, mesurés objectivement, étaient significativement corrélés à une diminution de la durée totale du sommeil (respectivement r(1229) = −0,60 et r(1229) = 0,16)Note de bas de page 25.
Chez les adolescents et les jeunes adultes, la modélisation de régression de Poisson ajustée a révélé que le fait de s’être couché à environ 22 h 30 ou plus tard, comparativement à environ 22 h ou plus tôt, avait été associé à un plus grand nombre de problèmes liés à la qualité du sommeil (à ~ 22 h 30 : β = 0,04; IC à 95 % : 0,02 à 0,05; < 0,0001; à ~ 23 h : β = 0,08; IC à 95 % : 0,07 à 0,09; p < 0,0001; 23 h 30 ou plus : β = 0,2; IC à 95 % : 0,2 à 0,2; < 0,0001) et à une probabilité accrue au cours des six derniers mois d’avoir eu de la difficulté à s’endormir Note de bas de page 37.
Chez les enfants et les adolescents, une heure de coucher tardive, selon l’autodéclaration, était associée à une diminution de la durée du sommeil autodéclaréeNote de bas de page 20.
Dans un échantillon d’adolescents, une heure de coucher tardive autodéclarée était significativement corrélée, toujours selon l’autodéclaration, avec une durée de sommeil totale plus faible et un sommeil non réparateur plus fréquent, respectivement r(306) = − 0,50 avec < 0,001 et r(306) = 0,22 avec < 0,001Note de bas de page 49.
Chez les enfants, une corrélation significative a été observée entre une heure de coucher tardive mesurée objectivement et une durée totale de sommeil plus courte (= − 0,61; < 0,001)Note de bas de page 31.
Les enfants du groupe du point médian de sommeil tardif, selon la déclaration par personne interposée, avaient une durée totale de sommeil significativement moins longue, d’environ 15 minutes, les jours de semaine et sur l’ensemble de la semaine, comparativement aux enfants du groupe dont le point médian de sommeil était normal (< 0,01)Note de bas de page 23.
Dans un échantillon d’enfants, des modèles logit multinomiaux fractionnaires ont révélé des associations significatives entre une heure de coucher tardive mesurée objectivement (30 minutes au‑dessus de la moyenne comparativement à 30 minutes en dessous de la moyenne) et une durée totale de sommeil inférieure de 35,6 min/nuit (à 5 ans) ou de 39,0 min/nuit (à 7 ans) (< 0,05)Note de bas de page 50.
Deux études n’ont révélé aucune association significative entre l’horaire de sommeil mesuré de façon subjective et la durée du sommeilNote de bas de page 15Note de bas de page 51.
Comportements alimentaires
Transversale (n = 13)
42 138 participants
5 à 18 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 7) Subjectivement, par autodéclaration (n = 5) et par personne interposée (n = 1) Dans un échantillon d’enfants et d’adolescents, une heure de coucher tardive en semaine, selon l’autodéclaration, était associée à une probabilité accrue de ne pas déjeuner le matin (de 9 à 11 ans : RC = 4,5; IC à 95 % : 3,3 à 6,0; de 12 à 14 ans : RC = 4,7; IC à 95 % : 4,1 à 5,4; de 15 à 17 ans : RC = 4,1; IC à 95 % : 2,3 à 7,5) et de consommer de la malbouffe 5 fois par semaine ou plus (de 9 à 11 ans : RC = 2,7; IC à 95 % : 2,0 à 3,5; de 12 à 14 ans : RC = 2,9; IC à 95 % : 2,6 à 3,3; de 15 à 17 ans : RC = 2,1; IC à 95 % : 1,4 à 3,3)Note de bas de page 52.
Dans un échantillon d’enfants, une heure de coucher et une heure de début de sommeil tardives mesurées objectivement étaient toutes deux significativement associées à un score de restriction alimentaire plus élevé, selon l’autodéclaration (respectivement β = 0,40; < 0,05 et β = 0,41, < 0,05). Aucune association significative n’a été observée entre l’horaire de sommeil et les comportements alimentaires associés à des facteurs émotionnels ou externesNote de bas de page 53.
Dans un échantillon international d’enfants, une heure de coucher tardive mesurée objectivement était associée à moins d’habitudes alimentaires saines (β = − 0,07; IC à 95 % : − 0,11 à − 0,02; < 0,01) et à plus d’habitudes alimentaires malsaines (β = 0,08; IC à 95 % : 0,04 à 0,13; < 0,001)Note de bas de page 54.
Dans un échantillon international d’enfants, une heure de coucher tardive mesurée objectivement était associée à une plus grande fréquence de consommation de cola et de boissons gazeuses par semaine (< 0,01), tandis qu’une heure de coucher précoce était associée à une plus grande fréquence de consommation de boissons énergisantes et de boissons pour sportifs (pour les deux, < 0,01)Note de bas de page 55.
Dans un échantillon d’enfants et d’adolescents, une régression linéaire multivariable a révélé que, comparativement à ceux du groupe des enfants ayant déclaré qu’ils se couchaient tôt et se levaient tôt à la question sur l’horaire de sommeil, ceux des deux groupes d’enfants qui se couchaient tard affichaient des scores totaux significativement plus faibles au Dietary Guideline Index for Children and Adolescents (pour couche‑tard/lève‑tôt : β = −3,09; IC à 95 % : −5,32 à −0,86; = 0,007; pour couche‑tard/lève‑tard : β = −3,99; IC à 95 % : −5,66 à −2,32;< 0,001). Aucune association significative n’a été observée entre le groupe de moment du sommeil et l’apport énergétiqueNote de bas de page 18.
Dans un échantillon d’enfants, ceux des groupes de couche‑tard affichaient des scores de régime alimentaire beaucoup plus faibles en matière de consommation de fruits et de légumes (pour couche‑tard/lève‑tôt : moyenne = −0,1; pour couche‑tard/lève‑tard : moyenne = −0,06; < 0,05) que ceux du groupe couche‑tôt/lève‑tôt (moyenne = 0,19). Les enfants du groupe couche‑tard/lève‑tard, comparativement à ceux du groupe couche‑tôt/lève‑tôt, ont également déclaré une fréquence hebdomadaire de consommation de fruits et de légumes significativement plus faible (moyenne = 16 contre moyenne = 19, différence moyenne [IC à 95 %] : −2,9 [−4,9 à −0,9]; < 0,05) et une fréquence hebdomadaire plus élevée de consommation de boissons sucrées (moyenne = 7 contre moyenne = 5, différence moyenne [IC à 95 %] : 1,8 [0,2 à 3,3]; < 0,05), après ajustement pour les covariables. Aucune association significative n’a été observée entre le groupe de moment du sommeil et les habitudes de grignotage ou la consommation d’aliments superflusNote de bas de page 26.
Chez les enfants, des modèles de régression linéaire ajustés ont révélé qu’une heure de coucher tardive, mesurée objectivement, était associée à un apport lipidique quotidien plus élevé (β = 0,02; < 0,02) et à un apport quotidien en glucides plus faible (β = − 0,02; < 0,05). Aucune association n’a été relevée entre l’heure du coucher et l’apport calorique quotidien ou l’apport quotidien en protéines. Une heure de coucher tardive était associée à un apport calorique plus important après le souper (β = 0,81; < 0,01) sous forme de protéines (β = 0,08; < 0,04) et de lipides (β = 0,37; < 0,02), mais non de glucides. Une heure de coucher tardive était également associée à un moment plus tardif du dernier repas (β = 0,57; < 0,001) et du premier repas (β = 0,76; p < 0,001) de la journéeNote de bas de page 31.
Chez les enfants et les adolescents qui ont déclaré leur point médian de sommeil, ceux du groupe du point médian de sommeil tardif (par rapport à précoce) avaient une probabilité significativement plus élevée de consommer des boissons sucrées et caféinées et des aliments sucrés, salés et gras, dès l’après‑midi et pendant le reste de la journée. Aucune association n’a été relevée entre un groupe d’horaire de sommeil et la probabilité de consommation de légumes, de protéines, de fruits et de glucides. Les personnes dans le groupe du point médian de sommeil précoce (par rapport à tardif) étaient plus susceptibles de déclarer ne pas sauter le déjeuner (respectivement 96 % et 30 %, X2 [2, N = 55] = 26,7; < 0,01). Aucune association n’a été relevée entre un groupe d’horaire de sommeil et les deux autres repasNote de bas de page 51.
Chez les enfants, des analyses de la variance ont révélé que le fait d’être dans le groupe du point médian de sommeil tardif, selon la déclaration par personne interposée, les jours de semaine (< 0,05) et les jours de fin de semaine (< 0,01) était associé à un nombre cumulatif accru de facteurs de risque liés à l’alimentation, selon l’autodéclarationNote de bas de page 23.
Quatre études n’ont révélé aucune association significative entre les mesures objectivesNote de bas de page 24Note de bas de page 29 et subjectivesNote de bas de page 15Note de bas de page 56 de l’horaire de sommeil et les comportements alimentaires.
Activité physique et comportements sédentaires
Longitudinale (n = 1)
1 059 participants
7 à 12 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 1) Chez les enfants, des modèles à effets fixes ont révélé qu’une augmentation progressive de 30 minutes du début du sommeil mesuré objectivement était associée de façon significative à une diminution du temps consacré à une APL (de 12 min), une APM (de 3,5 min), une APMV (6,2 min) et une APV (0,4 min) ainsi qu’à une augmentation du temps de sédentarité (de 31 minutes) [tous < 0,001]Note de bas de page 57.
Transversale (n = 15)
14 642 participants
5 à 18 ans
Objectivement, à l’aide d’un appareil d’actigraphie (n = 10) Subjectivement, par autodéclaration (n = 4) et par personne interposée (n = 1) Dans un échantillon d’enfants et d’adolescents atteints d’obésité, après ajustement pour les covariables, une régression linéaire a révélé une association significative entre un point médian de sommeil tardif et le temps passé devant un écran chaque jour (β = 105,7; IC à 95 % : 36,4 à 175,1; < 0,01). Toutefois, aucune association significative n’a été observée entre l’horaire de sommeil et le temps consacré à une APMV ou le temps de sédentaritéNote de bas de page 56.
Chez les enfants et les adolescents, l’autodéclaration d’un point médian de sommeil tardif les jours d’école était significativement associée à une augmentation du temps passé à regarder la télévision (total), à utiliser une tablette, à utiliser un téléphone intelligent et à regarder la télévision le soir (tous < 0,04) ainsi qu’à une diminution du temps passé à utiliser un téléphone intelligent pendant la journée (= 0,001). Aucune association n’a été relevée entre le point médian de sommeil les jours d’école et quatre des résultats relatifs au temps passé à utiliser un écran. De plus, un point médian de sommeil tardif la fin de semaine était associé de façon significative à une augmentation du temps passé à regarder la télévision (total), à utiliser un téléphone intelligent, à regarder la télévision le soir, à utiliser un téléphone cellulaire le soir (tous < 0,02), ainsi qu’à une diminution du temps passé à utiliser une tablette et un téléphone intelligent pendant la journée (tous deux < 0,05). Il n’y a pas eu d’association entre le point médian de sommeil la fin de semaine et trois des résultats relatifs au temps passé à utiliser un écranNote de bas de page 48.
Dans un échantillon international d’enfants, des analyses ajustées ont révélé qu’une heure de coucher tardive mesurée objectivement était associée au fait de consacrer moins de temps à une APMV (β = −1,08; IC à 95 % : −1,13 à −1,03; < 0,0001) et plus de temps à un comportement sédentaire (β = 0,36; IC à 95 % : 0,31 à 0,41; < 0,0001), ainsi qu’à un score plus élevé quant au temps passé devant un écran (β = 1,19; IC à 95 % : 1,14 à 1,25; < 0,0001)Note de bas de page 54.
Dans un échantillon d’enfants, ceux des deux groupes de lève‑tard selon le sommeil mesuré objectivement étaient significativement moins actifs (couche‑tôt/lève‑tard : moyenne = 72 min/jour; couche‑tard/lève‑tard : moyenne = 70 min/jour) que ceux du groupe couche‑tôt/lève‑tôt (moyenne = 81 min/jour). En outre, les enfants du groupe couche‑tard/lève‑tard étaient significativement moins actifs que ceux du groupe couche‑tard/lève‑tôt (couche‑tard/lève‑tard : moyenne = 70 min/jour; couche‑tard/lève‑tôt : moyenne = 79 min/jour). Aucune association significative n’a été relevée entre l’horaire de sommeil mesuré objectivement et le respect des lignes directrices sur le temps passé devant un écranNote de bas de page 26.
Chez les enfants, une analyse interindividuelle fixe a révélé qu’un début tardif du sommeil mesuré objectivement était associé à une durée moindre, mesurée objectivement, du temps consacré à une APMV par heure (β = −0,012; = 0,001), indépendamment de la durée totale du sommeilNote de bas de page 58.
Chez les enfants, selon des modèles de régression linéaire ajustés, un point médian de sommeil tardif (β = −0,11; < 0,05), une heure de coucher précoce (β = 0,10, < 0,05) et une heure de lever tardive (β = −0,13; < 0,05) mesurés objectivement étaient significativement associés à un temps inférieur d’APL. De plus, un point médian de sommeil tardif (β = 0,08; < 0,05) et une heure de lever, mais non une heure de coucher, tardive (β = 0,10; < 0,05) étaient associés de façon significative à une plus grande sédentarité. Aucune association significative n’a été relevée entre les variables relatives au moment du sommeil et l’APV, l’APMV et l’AP modéréeNote de bas de page 32.
Chez les enfants au point dans le temps 1 (âge moyen de 12,3 ans), le point médian de sommeil tardif mesuré objectivement était associé de façon significative à un niveau plus faible d’AP (r(165) = −0,10; = 0,03), d’APL (r(165) = −0,10; = 0,04) et d’APMV (r(165) = −0,10; = 0,04), ainsi qu’à un comportement sédentaire plus marqué (r(165) = 0,12; = 0,02). Au point dans le temps 2 (âge moyen de 16,9 ans), aucune association significative n’a été relevée entre l’horaire de sommeil et l’AP ou le comportement sédentaireNote de bas de page 59.
Chez les enfants et les adolescents ayant déclaré eux‑mêmes leur moment de sommeil, les groupes de couche‑tard (par rapport au groupe couche‑tôt/lève‑tôt) affichaient les plus fortes probabilités d’avoir un faible niveau d’AP et un comportement sédentaire marqué. Aucune différence significative dans les probabilités de résultats n’a été observée entre les deux groupes de lève‑tôt pour chacun des résultats étudiés. Comparativement aux participants du groupe couche‑tôt/lève‑tôt, la probabilité d’un faible niveau d’APMV était de 1,77 pour le groupe couche‑tard/lève‑tard et de 1,58 pour le groupe couche‑tard/lève‑tôt; la probabilité de passer beaucoup de temps devant un écran était de 2,92 pour le groupe couche‑tard/lève‑tard et de 1,94 pour le groupe couche‑tard/lève‑tôt; la probabilité de passer beaucoup de temps devant un écran et de faire peu d’APMV était de 2,87 pour le groupe couche‑tard/lève‑tard et de 2,10 pour le groupe couche‑tard/lève‑tôt. De plus, en moyenne, les groupes de lève‑tôt ont consacré un nombre significativement plus grand de minutes à une APMV, à une APV, au jeu et au transport actif par jour et affichaient un nombre quotidien de pas plus élevé que les groupes de lève‑tard. Les groupes de couche‑tard ont consacré un nombre significativement plus grand de minutes au total à la sédentarité, devant un écran, à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéo et à utiliser un ordinateurNote de bas de page 20.
Chez les enfants, selon des modèles logit multinomiaux fractionnaires, à l’âge de 5 ans, une heure de coucher tardive (30 minutes au‑dessus de la moyenne contre 30 minutes en dessous de la moyenne) était associée à un temps de sédentarité et à un temps d’APL plus importants (respectivement 10,1 et 21,6 min/jour), mais n’était associée à aucune augmentation de l’APMV. Pour ceux de 7 ans, il existait des associations significatives entre une heure de coucher tardive (30 minutes au‑dessus de la moyenne contre 30 minutes en dessous de la moyenne) et un temps de sédentarité, d’APL et d’APMV plus important (respectivement 14,7, 23,2 et 5,3 min/jour)Note de bas de page 50.
Chez les enfants, une heure de coucher tardive en semaine, mesurée objectivement, était associée à un temps d’écran autodéclaré plus long de 3,19 (1,42) h/semaine (< 0,05) en moyenne. Aucune association significative n’a été relevée entre l’heure de coucher ou l’heure de lever mesurées objectivement ou subjectivement et le temps consacré à une APMVNote de bas de page 24.
Cinq études n’ont révélé aucune association significative entre l’horaire de sommeil mesuré objectivementNote de bas de page 25Note de bas de page 31Note de bas de page 60 ou subjectivementNote de bas de page 15Note de bas de page 23 et l’activité physique ou les comportements sédentaires.

Abréviations : AP, activité physique; APL, activité physique légère; APMV, activité physique modérée à vigoureuse; APV, activité physique vigoureuse.

Tableau 3. Évaluation de la qualité et cotes de qualité des données probantes relatives à l’association entre l’horaire de sommeil et les critères de résultats en matière de santé chez des enfants et des adolescents apparemment en bonne santé, par critère de résultat et par modèle d’étude
Critère de résultat en matière de santé Modèle d’étude Nombre d’études Nombre de participants Indicateur d’évaluation de la qualité Qualité
(GRADE)Note de bas de page b
Risque de biais Incohérence Caractère indirect Manque de précision AutreNote de bas de page a
Critères de résultats cruciaux en matière de santé
Adiposité Longitudinale 3 7 756 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Transversale 17 38 798 Absence de risque important Risque importantNote de bas de page d Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Régulation des émotions Longitudinale 2 6 331 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Transversale 7 106 225 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Fonctions cognitives et rendement scolaire Longitudinale 2 6 331 Risque importantNote de bas de page c Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Transversale 5 123 372 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Qualité de vie et bien‑être Longitudinale 1 3 631 Absence de risque important Une étude seulement Absence de risque important Risque importantNote de bas de page e Aucun Très faible
Transversale 1 6 266 Absence de risque important Une étude seulement Absence de risque important Risque importantNote de bas de page e Aucun Très faible
Accidents/blessures Transversale 1 103 859 Risque importantNote de bas de page c Une étude seulement Absence de risque important Risque importantNote de bas de page e Aucun Très faible
Critères de résultats importants en matière de santé
Biomarqueurs du risque cardiométabolique Transversale 7 3 089 Absence de risque important Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Durée et qualité du sommeil Longitudinale 1 783 Absence de risque important Une étude seulement Absence de risque important Risque importantNote de bas de page e Aucun Très faible
Transversale 10 112 043 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Comportements alimentaires Transversale 13 42 138 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible
Activité physique et comportement sédentaire Longitudinale 1 1 059 Absence de risque important Une étude seulement Absence de risque important Risque importantNote de bas de page e Aucun Très faible
Transversale 15 14 642 Risque importantNote de bas de page c Absence de risque important Absence de risque important Absence de risque important Aucun Très faible

Abréviation : GRADE, Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation.

Note de bas de page a

Ampleur importante de l’effet, dose‑réponse et prise en compte de tous les facteurs confusionnels probables.

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Note de bas de page b

La qualité a été évaluée à l’aide de l’approche GRADE conformément au groupe de travail GRADE, qui classe la qualité des données probantes comme suitNote de bas de page 13 : « élevée » signifie qu’il est très peu probable que d’autres recherches modifient notre confiance dans l’estimation de l’effet; « modérée » signifie que d’autres recherches auront probablement une incidence importante sur notre confiance dans l’estimation de l’effet et pourraient la modifier; « faible » signifie que d’autres recherches auront très probablement une incidence importante sur notre confiance dans l’estimation de l’effet et pourraient la modifier; « très faible » signifie que nous n’avons aucune certitude en matière d’estimation.

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Note de bas de page c

Une ou plusieurs études ont été publiées mais l’exposition ainsi que les résultats ont été mesurés au moyen d’un questionnaire aux propriétés psychométriques inconnues.

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Note de bas de page d

Des constatations mitigées ont été faites relativement à un critère de résultat, ce qui a entraîné une revue à la baisse de la qualité des données le concernant.

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Note de bas de page e

Manque important de précision attribuable à l’absence de données probantes concernant le critère de résultat, ce qui a entraîné une revue à la baisse de la qualité des données le concernant.

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Tableau 4. Résumé général des constatations et de l’effet en ce qui concerne l’association entre l’horaire de sommeil et les critères de résultats en matière de santé chez des enfants et des adolescents apparemment en bonne santé, par critère de résultat et par modèle d’étude
Critère de résultat en matière de santé Nombre et types d’études / nombre de participants / tranche d’âge Résumé des constatations
Critères de résultats cruciaux en matière de santé
Adiposité 3 longitudinales
7 756
4 à 18 ans
Une étude a révélé une association longitudinale entre une heure de coucher tardive au cours de l’adolescence et un score z plus élevé de l’IMC plus tard au cours de l’adolescence et à l’âge adulte.
Une étude a révélé une association longitudinale entre une heure de coucher tardive récurrente à plusieurs points dans le temps et un score z plus élevé de l’IMC et un tour de taille plus élevé chez les enfants.
Une étude longitudinale a présenté une absence d’associations, quelles qu’elles soient (constatations « nulles »).
17 transversales
38 798
5 à 18 ans
Une étude a révélé que les enfants et les adolescents des groupes de couche‑tard avaient un score z plus élevé d’IMC que ceux du groupe couche‑tôt/lève‑tôt.
Une étude a révélé que les enfants et les adolescents des groupes de couche‑tard présentaient une plus grande probabilité de surpoids et d’obésité que ceux du groupe couche‑tôt/lève‑tôt.
Une étude présentant des constatations mitigées fait état d’une association entre un point médian du sommeil tardif et un rapport tour de taille-taille plus élevé, sans association relative à l’IMC, chez les adolescents.
Une étude présentant des constatations mitigées fait état d’une association entre une heure de coucher, mais non une heure de lever, tardive et un score z plus élevé d’IMC chez les enfants de 5 ans.
Une étude présentant des constatations mitigées fait état d’une association entre un point médian du sommeil tardif la fin de semaine, mais non la semaine, et la probabilité accrue d’un score z plus élevé d’IMC chez les enfants et les adolescents de sexe féminin (mais non masculin).
Une étude présentant des constatations mitigées a révélé que les enfants du groupe de couche‑tard affichaient un pourcentage de masse adipeuse et un tour de taille plus élevés, mais non un score z d’IMC ni une somme de plis cutanés plus élevés.
Une étude présentant des constatations mitigées a révélé une association entre une heure de coucher tardive en semaine, mais non la fin de semaine, et une plus grande adiposité chez les enfants atteints d’obésité.
Dix études ont fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
Régulation des émotions 2 longitudinales
6 331
4 à 18 ans
Une étude a fait état d’une association longitudinale entre les heures de coucher tardives récurrentes à plusieurs points dans le temps et une fréquence accrue de problèmes de comportement chez les enfants.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’une association longitudinale entre une heure de coucher tardive pendant l’année scolaire et l’été, mais pas à tous les points dans le temps, et une probabilité plus élevée de détresse émotionnelle six à huit ans plus tard, à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
7 transversales
106 225
7 à 20 ans
Une étude chez les enfants a fait état d’une association entre un coucher après 22 h et une probabilité accrue de symptômes dépressifs marqués.
Une étude chez les adolescents a indiqué que, comparativement au fait de se coucher à environ 22 h ou plus tôt, le fait de se coucher entre environ 22 h 30 et avant 23 h est associé à un meilleur score de dépression, tandis que le fait de se coucher à environ 23 h ou plus tard est associé à de pires scores de dépression, à une plus grande probabilité de souffrir d’anxiété ou de nervosité et à une plus grande probabilité d’être irrité et de faire des crises de colère.
Une étude chez les adolescents a fait état d’une association entre une heure de coucher tardive et des scores plus élevés d’humeur dépressive et d’anxiété.
Une étude chez les adolescents atteints d’obésité a fait état d’une association entre une heure de coucher tardive et un score plus élevé de problèmes de comportement.
Une étude chez les adolescents a fait état d’une association entre une heure de lever tardive et un stress scolaire accru.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’une association entre une heure de coucher, mais pas une heure de lever, tardive et un score z plus élevé de dépression chez les enfants et les adolescents.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’une association entre un point médian de sommeil tardif et des problèmes psychiatriques, dont davantage de troubles de la pensée, de comportements contraires aux règles, de problèmes affectifs et de problèmes de conduite, mais n’a relevé aucune association significative avec la majorité des problèmes mesurés sur échelle, chez les adolescents.
Fonctions cognitives et rendement scolaire 2 longitudinales
6 331
4 à 18 ans
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’une association longitudinale entre une heure de coucher tardive pendant l’année scolaire, mais non durant l’été, et des notes plus faibles chez les adolescents.
Une étude longitudinale a fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
5 transversales
123 372
7 à 20 ans
Une étude chez les adolescents a fait état d’une association entre le fait de se coucher avant 22 h ou après 0 h et une probabilité accrue de notes plus faibles par rapport au fait de se coucher entre 22 h et 22 h 59.
Une étude chez les adolescents a fait état d’une association entre le fait de se coucher à environ 22 h 30 ou plus tard et une probabilité accrue de difficultés à suivre l’enseignement en classe, à faire les devoirs, à préparer les examens et à effectuer les tâches liées à l’écriture, tandis que le fait de se coucher à environ 23 h ou plus tard est aussi associé à une probabilité accrue d’avoir de la difficulté à lire.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’une association significative entre une heure de coucher, mais non une heure de lever, tardive et des résultats plus faibles aux examens d’admission aux établissements postsecondaires, chez les adolescents.
Deux études ont fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
Qualité de vie et bien‑être 1 longitudinale
3 631
4 à 9 ans
Une étude a fait état d’une association longitudinale entre les heures de coucher tardives récurrentes à plusieurs points dans le temps et un mauvais fonctionnement psychosocial et physique chez les enfants.
1 transversale
6 266
9 à 11 ans
Une étude a fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
Accidents et blessures 1 transversale
103 859
14 à 20 ans
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’associations entre le fait de se coucher à environ 23 h (comparativement au fait de se coucher à environ 22 h ou plus tôt) et une probabilité la plus faible d’avoir un accident à la récréation, en classe et en route vers l’école chez les adolescents. Aucune association n’a été relevée entre l’heure du coucher et les accidents survenant pendant les cours d’éducation physique.  
Critères de résultats importants en matière de santé
Biomarqueurs du risque cardiométabolique 7 transversales
3 089
8 à 19 ans
Une étude présentant des constatations mitigées a révélé que, chez les enfants et les adolescents (garçons et filles), un point médian du sommeil tardif la fin de semaine, mais pas les jours de semaine, est associé à une plus grande résistance à l’insuline. Chez les filles, chaque augmentation d’une heure du point médian du sommeil en semaine et la fin de semaine représentait une augmentation significative de la résistance à l’insuline.
Une étude présentant des constatations mitigées a révélé que, chez les enfants, le fait de se coucher avant 22 h 30 est associé à un meilleur ratio de triglycérides/cholestérol à lipoprotéines de haute densité comparativement au fait de se coucher après 23 h 15. Aucune association significative n’a été relevée entre la catégorie d’heure de coucher et le taux d’insuline dans le sang ni la pression artérielle moyenne.
Une étude présentant des constatations mitigées a révélé que, chez les enfants, un point médian de sommeil tardif est associé à une tension artérielle diastolique inférieure, mais n’a révélé aucune association significative entre le point médian du sommeil et la tension artérielle systolique, l’apolipoprotéine B/A1 ou les glycoprotéines acétylées.
Une étude présentant des constatations mitigées a révélé que, chez les enfants et les adolescents, une heure de coucher tardive est associée à un score z de tension artérielle systolique plus élevé, mais qu’il n’y a aucune association entre l’heure du coucher et la résistance à l’insuline, le score z des triglycérides, le score z des lipoprotéines C de haute densité, le score z des lipoprotéines C de faible densité ou le score z de la tension artérielle diastolique.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les adolescents en surpoids ou obèses, d’une association significative entre une heure de coucher précoce et une meilleure résistance à l’insuline à jeun, mais il n’y a pas eu d’association avec l’indice de Matsuda.
Deux études ont fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
Durée et qualité du sommeil 1 longitudinale
783
6 à 10 ans
Une étude longitudinale a fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
10 transversales
112 043
5 à 20 ans
Dans une étude chez les enfants, un début précoce du sommeil a été associé à une fin plus tardive du sommeil et à une durée totale de sommeil plus longue.
Une étude chez les adolescents a fait état d’une association entre le fait de se coucher à environ 22 h 30 ou plus tard et une qualité du sommeil inférieure par rapport au fait de se coucher à environ 22 h ou plus tôt.
Une étude chez les enfants et les adolescents a fait état d’une association entre une heure de coucher tardive et une durée de sommeil plus courte.
Deux études chez les enfants ont fait état d’une association significative entre une heure de coucher tardive et une durée totale de sommeil plus courte.
Une étude chez les adolescents a fait état d’associations significatives entre une heure de coucher tardive et une durée totale de sommeil plus courte, ainsi qu’un plus grand nombre de signalements de sommeil non réparateur.
Une étude chez les enfants a fait état d’une association entre un point médian de sommeil tardif et une durée totale de sommeil plus courte.
Dans une étude présentant des constatations mitigéees, un point médian de sommeil précoce les soirs d’école et de fin de semaine a été associé à une meilleure qualité de sommeil, mais non à une plus longue durée du sommeil, chez les enfants et les adolescents.
Deux études ont fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).
Comportements alimentaires 13 transversales
42 138
5 à 18 ans
Une étude chez les enfants et les adolescents a fait état d’une association entre une heure de coucher tardive en semaine et la probabilité accrue de ne pas déjeuner et de consommer fréquemment de la malbouffe.
Une étude chez les enfants a fait état d’associations entre une heure de coucher tardive et moins d’habitudes alimentaires saines, ainsi que plus d’habitudes alimentaires malsaines.
Une étude chez les enfants a fait état d’associations entre un point médian du sommeil tardif en semaine et la fin de semaine et un nombre cumulatif accru de facteurs de risque liés à l’alimentation, selon l’autodéclaration.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les enfants, d’associations entre une heure de coucher et un début de sommeil tardifs et un score de restriction alimentaire plus élevé, mais n’a pas fait état d’associations significatives entre l’horaire de sommeil et les autres comportements alimentaires.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les enfants, d’associations entre une heure de coucher tardive et une plus grande fréquence de consommation de cola et de boissons gazeuses, ainsi qu’entre une heure de coucher précoce et une plus grande fréquence de consommation de boissons énergisantes et de boissons pour sportifs.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’associations entre les enfants du groupe couche‑tard/lève‑tard, par rapport aux enfants du groupe couche‑tôt/lève‑tôt, et un score alimentaire inférieur en matière de consommation de fruits et de légumes, une fréquence hebdomadaire inférieure de consommation de fruits et légumes et une fréquence hebdomadaire supérieure de consommation de boissons sucrées, mais n’a pas fait état d’associations entre les groupes de moment du sommeil et des habitudes de grignotage ou la consommation d’aliments superflus.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’associations entre les deux groupes de couche‑tard, par rapport au groupe de couche‑tôt/lève‑tôt, et un score alimentaire total, mais non un apport énergétique, plus faible chez les enfants et les adolescents
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les enfants, d’associations entre une heure de coucher tardive et un apport lipidique quotidien plus élevé, un apport quotidien en glucides plus faible, un apport calorique plus élevé après le souper et une heure de déjeuner et de souper plus tardive, mais n’a fait état d’aucune association avec l’apport calorique total quotidien ni l’apport en protéines.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les enfants et les adolescents, d’associations entre un point médian du sommeil tardif et une probabilité plus soutenue de consommer des boissons sucrées et caféinées et des aliments sucrés, salés et gras à partir de l’après‑midi, mais n’a fait état d’aucune association avec la probabilité de consommer des légumes, des protéines, des fruits ou des glucides.
Quatre études ont fait état d’absence d’associations (constatations « nulles »).
AP et comportement sédentaire 1 longitudinale
1 059
7 à 12 ans
Une étude chez les enfants a fait état d’une association longitudinale entre des reports de 30 minutes du début du sommeil et, le jour suivant, une diminution du temps consacré à l’AP, quelle que soit son intensité, ainsi qu’une augmentation du temps consacré à un comportement sédentaire.
15 transversales
14 642
5 à 18 ans
Une étude chez les enfants a révélé qu’une heure de coucher tardive est associée à une diminution du temps consacré à l’APMV, à une sédentarité accrue et à une augmentation du temps passé devant un écran.
Une étude chez les enfants a révélé que, à 5 ans, une heure de coucher tardive est associée à une sédentarité accrue et à davantage d’APL, mais qu’à 7 ans, elle est également associée à une APMV plus importante.
Une étude chez les enfants et les adolescents a fait état de nombreuses associations entre un point médian de sommeil tardif et une augmentation du temps passé devant un écran sur la plupart des appareils pendant la semaine et la fin de semaine.
Une étude chez les enfants a fait état d’une association entre un début du sommeil tardif et une APMV moindre.
Une étude chez les enfants et les adolescents a fait état d’associations entre les groupes de couche‑tard, comparativement au groupe de couche‑tôt/lève‑tôt, et une probabilité plus faible d’AP ainsi qu’une probabilité plus élevée de comportements sédentaires.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les enfants et les adolescents atteints d’obésité, d’une association entre un point médian de sommeil tardif et davantage de temps passé devant un écran, mais n’a pas fait état d’associations avec le temps consacré à l’APMV ni avec le temps de sédentarité.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’associations entre les enfants des groupes de lève‑tard, comparativement aux enfants du groupe couche‑tôt/lève‑tôt, et le fait de passer moins de temps à être actif, mais n’a pas fait état d’associations avec le respect des lignes directrices sur le temps passé devant un écran.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état d’associations entre un point médian de sommeil tardif à 12 ans et des niveaux inférieurs d’AP dans l’ensemble, d’APL et d’APMV, ainsi qu’un comportement plus sédentaire, mais aucune association n’a été observée à 17 ans.
Dans une étude présentant des constatations mitigées, un point médian de sommeil tardif, une heure de coucher précoce et une heure de lever tardive chez les enfants ont été associés au fait de consacrer moins de temps à l’APL, mais il n’y a pas eu d’associations avec les autres degrés d’intensité de l’AP. Un point médian de sommeil et une heure de lever, mais non une heure de coucher, tardifs sont aussi associés à une plus grande sédentarité.
Une étude présentant des constatations mitigées a fait état, chez les enfants, d’une association entre une heure de coucher, mais non une heure de lever, tardive en semaine et davantage de temps passé devant un écran, mais n’a pas fait état d’associations avec l’APMV.
Cinq études ont fait état d’une absence d’associations (constatations « nulles »).

Abréviations : AP, activité physique; APL, activité physique légère; APMV, activité physique modérée à vigoureuse; IMC, indice de masse corporelle.

Adiposité

Au total, 20 études observationnelles (3 longitudinales et 17 transversales) ont porté sur l’association entre l’horaire de sommeil et l’adiposité chez des jeunes de 4 à 18 ans. Deux des 3 études longitudinales ont révélé qu’un horaire de sommeil tardif était associé à une adiposité plus élevéeNote de bas de page 15Note de bas de page 16, tandis que la troisième a conclu à une absence d’associations (constatations « nulles »)Note de bas de page 17. Parmi les 17 études transversales portant sur l’association entre l’horaire de sommeil et l’adiposité, 10 ont présenté des constatations nulles; parmi celles‑ci, 2 n’ont analysé que l’IMCNote de bas de page 28Note de bas de page 31, 1 n’a examiné que le tour de tailleNote de bas de page 27 et 7 ont utilisé l’IMC et au moins une mesure supplémentaire de l’adipositéNote de bas de page 25Note de bas de page 26Note de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 32Note de bas de page 33Note de bas de page 34. Cinq études ont présenté des constatations mitigées quant aux associations entre l’horaire de sommeil et l’adipositéNote de bas de page 19Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24. Deux études qui répartissaient les participants en quatre groupes d’horaire de sommeil selon une dichotomie dans les heures de coucher et dans les heures de lever ont fait état d’une association significative entre les groupes fondés sur les horaires de sommeil et un critère de résultat relatif à l’adiposité. Ainsi, par rapport au groupe couche‑tôt/lève‑tôt, les personnes des groupes couche‑tard avaient un score z d’IMC plus élevéNote de bas de page 18 et une probabilité plus élevée de surpoids et d’obésitéNote de bas de page 20.

La qualité des données probantes pour les trois études longitudinales portant sur l’association entre l’horaire de sommeil et l’adiposité a été déclassée de faible à très faible en raison d’un risque important de biais. La qualité des données probantes des 17 études transversales portant sur cette association a été déclassée de faible à très faible en raison d’incohérences dans les résultats.

Régulation des émotions

Au total, 9 études observationnelles (2 longitudinales et 7 transversales) ont fait état d’association entre l’horaire de sommeil et la régulation des émotions chez les enfants et adolescents de 4 à 20 ans. Chez les enfants, le fait de faire partie du groupe ayant une heure de coucher tardive à plusieurs points dans le temps était associé de façon significative à un plus grand nombre de problèmes de comportementNote de bas de page 16. L’autre étude longitudinale a présenté des constatations mitigées au sujet de l’association entre l’horaire de sommeil à différents points dans le temps et la détresse émotionnelleNote de bas de page 35. Dans un premier temps, 8 études transversales ont été extraites, mais pour éviter de gonfler les résultats concernant le critère de régulation des émotions, une des études de Short et de ses collèguesNote de bas de page 49 a été supprimée, car les auteurs ont produit deux publications au sujet de la mesure d’un même critère de résultat, à partir du même échantillon et de la même analyse statistique. Nous avons donc retenu l’étude de Short et de ses collaborateursNote de bas de page 39 qui comportait le plus grand nombre de paramètres de mesure du critère de résultat en matière de santé lié à la régulation des émotions (voir le tableau supplémentaire 2). Parmi les 7 autres études transversales, 2 offraient des constatations mitigées38,41. Trois études ont révélé qu’une heure de coucher tardive était associée à davantage de problèmes de comportementNote de bas de page 40, de symptômes dépressifsNote de bas de page 36Note de bas de page 39 et d’anxiétéNote de bas de page 39. Comparativement au fait de se coucher à environ 22 h ou plus tôt, le fait de se coucher entre 22 h 30 et 23 h était associé à des symptômes de dépression plus faibles chez les adolescents, tandis que le fait de se coucher à 23 h ou plus tard était associé à des symptômes de dépression plus élevés, à une anxiété ou à une nervosité plus grandes et au fait de se sentir irrité ou de faire des crises de colèreNote de bas de page 37. Wang et ses collaborateursNote de bas de page 42 ont constaté que chez les adolescents de 12e année, une heure de lever précoce était associée à une diminution du stress scolaire.

La qualité des données probantes pour les 2 études longitudinales et les 7 études transversales portant sur l’association entre l’horaire de sommeil et la régulation des émotions a été déclassée de faible à très faible en raison d’un risque important de biais.

Fonctions cognitives et rendement scolaire

Parmi les 7 études portant sur les fonctions cognitives et le rendement scolaire chez les enfants et les adolescents de 4 à 20 ans, 2 étaient longitudinales et 5 étaient transversales. L’une des études longitudinales n’a fait état d’aucune association (constatations nulles) entre l’horaire de sommeil et le rendement cognitifNote de bas de page 16, tandis que l’autre a fait état de constatations mitigées, l’heure du coucher à tous les points dans le temps pendant l’année scolaire étant le seul paramètre à avoir été associé au rendement scolaireNote de bas de page 35. Parmi les 5 études transversales, 2 ont présenté des constatations nullesNote de bas de page 41Note de bas de page 44, 1 étude des constatations mitigéesNote de bas de page 42 et 2 études ont fait état d’associations significativesNote de bas de page 37Note de bas de page 43. Dans un large échantillon d’adolescents de 14 à 20 ans, comparativement au fait de se coucher entre 22 h et 22 h 59, le fait de se coucher avant 22 h ou après minuit était associé à une probabilité accrue de mauvais rendement scolaireNote de bas de page 37. Chez des adolescents de 16 à 19 ans, comparativement au fait de se coucher à 22 h ou plus tôt, le fait de se coucher plus tard était associé à des difficultés à suivre l’enseignement en classe, à faire les devoirs, à préparer les examens ainsi qu’à faire les tâches en lien avec l’écriture et la lectureNote de bas de page 43.

La qualité des données probantes a été déclassée de faible à très faible en raison d’un risque important de biais et d’incohérence dans les constatations pour les 2 études longitudinales et d’un risque important de biais pour les 5 études transversales.

Qualité de vie et bien‑être

Deux études, l’une longitudinale et l’autre transversale, ont fait état d’une association entre l’horaire de sommeil et la qualité de vie ainsi que le bien‑être. Les résultats longitudinaux ont révélé que le fait de se coucher tard de façon répétée à plusieurs points dans le temps était associé à un fonctionnement psychosocial et physique inférieur chez les enfants de 4 à 9 ansNote de bas de page 16. L’étude transversale, réalisée auprès d’enfants de 9 à 11 ans, a conduit à des constatations nulles pour l’association globale entre le point médian du sommeil et la qualité de vie liée à la santéNote de bas de page 45.

La qualité des données probantes pour les deux études a été déclassée de faible à très faible en raison du risque important de manque de précision pour l’étude longitudinale et l’étude transversale.

Accidents/blessures

Une seule étude transversale a relevé une association entre l’horaire de sommeil et les accidents/blessures. Le fait de se coucher à environ 23 h chez les adolescents était associé à la probabilité la plus faible d’avoir un accident à la récréation, en classe et en route vers l’école, par rapport au fait de se coucher à 22 h ou plus tôt. Aucune association n’a été constatée entre l’horaire de sommeil et les accidents survenant pendant le cours d’éducation physiqueNote de bas de page 37.

La qualité des données probantes a été déclassée de faible à très faible en raison du risque important de biais et de manque de précision.

Biomarqueurs du risque cardiométabolique

Sept études transversales ont porté sur l’association entre l’horaire de sommeil et les biomarqueurs du risque cardiométabolique (insuline, profil lipidique, tension artérielle) chez des jeunes de 8 à 19 ans. Sur ces 7 études, 2 ont présenté des constatations nullesNote de bas de page 30Note de bas de page 33 et 5 des constatations mitigéesNote de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29Note de bas de page 46Note de bas de page 47.

La qualité des données probantes des 7 études transversales a été déclassée de faible à très faible en raison d’incohérence dans les constatations.

Durée et qualité du sommeil

Au départ, 12 études ont été extraites pour le critère de résultat en matière de santé relatif à la durée et à la qualité du sommeil. Toutefois, pour éviter de gonfler les résultats à ce sujet, une des études de Short et de ses collèguesNote de bas de page 39 a été supprimée parce que les auteurs ont produit deux publications sur la mesure du même critère de résultat, d’après le même échantillon et la même analyse statistique. Nous avons donc retenu l’étude de Short et de ses collaborateursNote de bas de page 49 comportant le plus grand nombre de paramètres de mesure quant au critère de résultat en matière de santé relatif à la durée et à la qualité du sommeil (voir le tableau supplémentaire 3).

Au total, 11 études observationnelles (1 étude longitudinale et 10 études transversales) portaient sur l’association entre l’horaire de sommeil et la durée ainsi que la qualité du sommeil. L’étude longitudinale n’a présenté aucune association (constatations nulles) entre l’horaire de sommeil et la durée du sommeil chez les enfantsNote de bas de page 17. Parmi les 10 études transversales réalisées chez des enfants et adolescents de 5 à 20 ans, 5 études ont révélé qu’une heure de coucher, une heure de lever et un point médian du sommeil tardifs étaient associés à une durée de sommeil totale significativement plus courteNote de bas de page 20Note de bas de page 23Note de bas de page 25Note de bas de page 31Note de bas de page 50; 1 étude a révélé qu’une heure de coucher tardive était associée à une durée de sommeil totale plus courte et à une qualité de sommeil moindreNote de bas de page 49; 1 étude a révélé qu’une heure de coucher tardive était associée à un plus grand nombre de problèmes de qualité du sommeilNote de bas de page 37; 1 étude a fait état de constatations mitigées et comportait une association significative entre un point médian de sommeil tardif et une qualité de sommeil moindre, mais aucune association entre le point médian et la durée du sommeilNote de bas de page 48 et enfin 2 études n’ont présenté aucune association (constatations nulles) entre l’horaire de sommeil et la durée du sommeilNote de bas de page 15Note de bas de page 51.

La qualité des données probantes de l’étude longitudinale a été déclassée de faible à très faible en raison du manque de précision des résultats. La qualité des données probantes des études transversales a été déclassée de faible à très faible en raison d’un risque important de biais.

Comportements alimentaires

Au total, 13 études transversales ont porté sur l’association entre l’horaire de sommeil et les comportements alimentaires chez des enfants et des adolescents de 5 à 18 ans. Sur ces 13 études, 4 ont présenté des constatations nullesNote de bas de page 15Note de bas de page 24Note de bas de page 29Note de bas de page 56, 6 ont présenté des constatations mitigéesNote de bas de page 18Note de bas de page 26Note de bas de page 31Note de bas de page 51Note de bas de page 53Note de bas de page 55 et 3 ont fait état d’associations significativesNote de bas de page 23Note de bas de page 52Note de bas de page 54. Chez les jeunes de 9 à 17 ans, une heure de coucher tardive était associée à une plus grande consommation de malbouffe et au fait de sauter plus souvent le déjeunerNote de bas de page 52. Une heure de coucher tardive était également associée à une plus grande consommation d’aliments malsains et à une plus faible consommation d’aliments sains chez les enfants de 9 à 11 ansNote de bas de page 54. Chez les enfants de 6 à 10 ans, un point médian de sommeil tardif était associé à un score plus élevé quant au facteur de risque alimentaireNote de bas de page 23.

La qualité des données probantes des études portant sur le critère de résultat en matière de santé lié au comportement alimentaire a été déclassée de faible à très faible en raison d’un risque important de biais.

Activité physique et comportement sédentaire

Au total, 16 études observationnelles (1 longitudinale et 15 transversales) ont porté sur l’association entre l’horaire de sommeil d’une part et l’activité physique et le comportement sédentaire d’autre part. Selon les constatations longitudinales d’Antczak et de ses collaborateursNote de bas de page 57, une heure de coucher tardive chez les enfants est associée à une sédentarité significativement plus élevée et à une activité physique significativement moins grande, quelle que soit l’intensité de cette dernière. Parmi les 15 études transversales, 5 ont présenté des constatations nullesNote de bas de page 15Note de bas de page 23Note de bas de page 25Note de bas de page 31Note de bas de page 60, 5 des constatations mitigéesNote de bas de page 24Note de bas de page 26Note de bas de page 32Note de bas de page 56Note de bas de page 59 et 5 ont fait état d’associations significatives entre l’horaire de sommeil et l’activité physique ainsi que le comportement sédentaireNote de bas de page 20Note de bas de page 48Note de bas de page 50Note de bas de page 54Note de bas de page 58. Deux études réalisées chez des enfants et des adolescents ont révélé qu’une heure de coucher tardive était associée de façon significative à une activité physique modérée à vigoureuse moindre et à des comportements sédentaires plus nombreux, dont le temps passé devant un écranNote de bas de page 20Note de bas de page 54. Une étude qui mesurait l’heure du coucher, l’activité physique et le comportement sédentaire à deux points dans le temps a conclu qu’une heure de coucher tardive était associée à plus de temps sédentaire et à plus d’activité physique légère à 5 ans et, à 7 ans, une heure de coucher tardive a été également associée à plus de temps de sédentarité et à plus d’activité physique légère, mais aussi à plus d’activité physique modérée à vigoureuseNote de bas de page 50. Une étude a montré qu’un point médian du sommeil tardif la semaine et la fin de semaine était associé à plus de temps passé devant un écran, sur plusieurs appareils, chez les enfants et les adolescentsNote de bas de page 48. Chez les enfants, 2 études ont révélé que le fait de se coucher et de s’endormir tard, indépendamment de la durée du sommeil et de l’heure du lever, était associé à une activité physique moindreNote de bas de page 58.

La qualité des données probantes a été déclassée de faible à très faible en raison du manque de précision de l’étude longitudinale et en raison d’un risque important de biais pour ce qui est des études transversales.

Analyse

De nombreuses caractéristiques du sommeil sont importantes pour une bonne santé. Nous avons effectué la revue systématique dont fait état cet article afin d’améliorer la compréhension de l’association entre l’horaire de sommeil et la santé au sein d’une population d’enfants et d’adolescents. Nos objectifs étaient d’actualiser les connaissances utiles aux recommandations sur le sommeil formulées dans les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunesNote de bas de page 5 et de fournir des données probantes aptes à mieux éclairer l’élaboration d’interventions pour un sommeil sain fondées sur des données probantes.

La revue systématique a permis de synthétiser les données scientifiques évaluées par les pairs provenant de 46 études observationnelles (5 études longitudinales et 41 études transversales) recueillies dans 21 pays. Dans l’ensemble, d’après nos constatations, un horaire de sommeil tardif serait associé à une mauvaise régulation des émotions, à des fonctions cognitives et un rendement scolaire plus faibles, à de moins bons comportements alimentaires, à une diminution de la durée et de la qualité du sommeil, à une diminution de l’activité physique et à davantage de comportements sédentaires. Les résultats étaient rares ou moins cohérents pour ce qui est des associations entre l’horaire de sommeil et l’adiposité, la qualité de vie et le bien‑être, les accidents et les blessures, ainsi que le risque cardiométabolique. La qualité des données probantes a été jugée très faible (selon l’approche GRADE) pour tous les critères de résultats.

La majorité des études portant sur des critères de résultats cruciaux étaient liées à l’adiposité (n = 20), tandis que les études sur les accidents ou les blessures (n = 1) et la qualité de vie ou le bien‑être (n = 2) étaient sous‑représentées. Les études portant sur des critères de résultats importants en matière de santé étaient réparties plus uniformément, 16 études ayant fait état du critère de résultat lié à l’activité physique et au comportement sédentaire, 13, du comportement alimentaire, 11, de la durée et de la qualité du sommeil et 7, du risque cardiométabolique (tableau 3).

Les données probantes présentées au sujet de l’association entre l’horaire de sommeil et l’adiposité sont incohérentes, plus de la moitié des études ayant présenté des constatations nulles (n = 11), ce qui correspond aux conclusions d’une revue systématique récemment publiée par Chaput et ses collaborateurs concernant les adultesNote de bas de page 61. Une autre constatation commune à notre revue et à celle de Chaput et ses collaborateursNote de bas de page 61 est qu’un horaire de sommeil tardif est associé à une activité physique plus faible et à un comportement sédentaire plus marqué. De plus, les deux revues systématiques révèlent, pour leur population respective, une carence en études sur l’association entre l’horaire de sommeil et les accidents/blessures ou la qualité de vie et le bien‑être.

Les conclusions des deux revues systématiques diffèrent selon certains critères de résultats. Nous avons constaté qu’un moment de sommeil tardif était généralement associé à une moins bonne régulation des émotions et à des fonctions cognitives et un rendement scolaire plus faibles chez les enfants et les adolescents, tandis que, chez les adultes, les associations relatives à la santé mentale et aux fonctions cognitives étaient incohérentesNote de bas de page 61. Chez les enfants et les adolescents, d’autres études (en particulier des études longitudinales et des essais randomisés) sont nécessaires pour confirmer ces associations ainsi que les mécanismes qui les sous‑tendent.

Certains des critères de résultats en matière de santé que nous avons pris en compte dans le cadre de notre revue systématique diffèrent de ceux choisis pour la population adulteNote de bas de page 61. Par exemple, nous avons fait état dans notre article de l’association entre l’horaire de sommeil et le comportement alimentaire. Chez les enfants et les adolescents, un horaire de sommeil tardif a été associé à de moins bons comportements alimentaires, ce qui est préoccupant étant donné que les comportements alimentaires sont également associés de façon indépendante à l’état de santéNote de bas de page 62. De plus, comme les enfants et les adolescents n’ont pas toujours la pleine maîtrise de leurs comportements alimentaires, il est essentiel d’étudier l’effet modérateur du statut socioéconomique, de l’influence des figures parentales et de la structure familiale dans l’association entre l’horaire de sommeil et les comportements alimentaires des enfants et des adolescents.

Dans les articles inclus dans notre revue, l’horaire de sommeil a été principalement évalué en fonction de l’heure du coucher, de l’heure du lever, du point médian du sommeil ou d’une combinaison d’heures du coucher et d’heures du lever réparties en quatre groupes d’horaire de sommeil selon une dichotomie tôt/tard. Aucune de ces mesures de l’horaire de sommeil ne tient compte de la durée du sommeil : en fait, très peu d’études tenaient compte adéquatement de la durée du sommeil dans leurs analyses. Il est pourtant important de tenir compte de la durée du sommeil, étant donné les associations bien établies entre un sommeil de courte durée et une adiposité plus élevée, une régulation des émotions plus faible, un rendement scolaire plus faible, une qualité de vie/un bien‑être moindresNote de bas de page 2, un rendement cognitif plus faibleNote de bas de page 63 et des fonctions et structures cérébrales altéréesNote de bas de page 64.

Il n’est donc pas étonnant que l’un des résultats les plus cohérents de notre revue systématique soit la présence de corrélation entre un horaire de sommeil tardif et une durée de sommeil plus courte (étant donné le caractère fixe de l’horaire scolaire). Outre la nécessité de tenir compte de la durée du sommeil dans les études observationnelles, nous avons besoin, dans ce domaine de recherche, d’études d’intervention qui modifient l’horaire de sommeil. Notre revue systématique n’a pas permis de cerner d’étude d’intervention axée sur l’horaire de sommeil. Les études d’intervention futures devraient tenter de modifier l’horaire de sommeil tout en maintenant une durée de sommeil constante (par exemple une durée de sommeil de 8 heures chez les adolescents, avec un groupe dormant de 22 h à 6 h et l’autre de minuit à 8 h) pour comprendre les effets sur l’état de santé de l’horaire de sommeil de manière indépendante de la durée du sommeil.

Points forts et limites

Nos résultats doivent être interprétés à la lumière des limites qui suivent. Le faible nombre d’études et leur hétérogénéité ont rendu les comparaisons difficiles et les méta‑analyses peu appropriées pour l’ensemble des critères de résultats en matière de santé. Le choix de la synthèse narrative empêche la pondération adéquate des études incluses. En outre, nous n’avons pas pu évaluer le biais de publication, qui est un problème généralisé dans la communication des résultats scientifiques. Toutefois, le choix de n’inclure que les études publiées au cours des dix dernières années pourrait avoir atténué quelque peu ce risque, car les revues publiant fréquemment des constatations nulles se font plus nombreuses depuis quelques années.

L’un des points forts de notre revue systématique est notre stratégie de recherche exhaustive. Toutefois, les études sélectionnées n’étaient pas exemptes de limites et, sachant que l’approche GRADE attribue par défaut à tous les modèles d’étude autres que les essais randomisés une « qualité faible », il importe de noter que la qualité des données probantes que nous avons incluses a été jugée très faible d’après cette approche. Parmi les facteurs qui ont contribué à cette cote de qualité, notons le modèle d’étude (principalement des études transversales) ainsi que le risque important de biais, le manque de précision et l’incohérence des résultats. De plus, seules quelques-unes des études incluses tenaient compte adéquatement de la durée du sommeil, ce qui complique l’interprétation des résultats. Une grande proportion des études incluses reposaient sur un échantillon de petite taille ou utilisaient des analyses statistiques (en particulier des corrélations) ne permettant pas d’ajuster pour des covariables importantes. Près de la moitié des études (22) reposaient sur une évaluation subjective de l’horaire de sommeil, beaucoup ayant utilisé une seule question ou un questionnaire aux propriétés psychométriques inconnues. Même si cela signifie que plus de la moitié des études (24) reposaient sur une mesure objective du moment du sommeil, le nombre de nuits consignées différait grandement d’une étude à l’autre.

Conclusion

D’après les données probantes, un horaire de sommeil tardif pourrait être associé à un moins bon état de santé chez les enfants et les adolescents, notamment en ce qui concerne la régulation des émotions, les fonctions cognitives et le rendement scolaire, la durée et la qualité du sommeil, les comportements alimentaires, l’activité physique et les comportements sédentaires. Toutefois, les résultats ont été générés principalement à partir de données probantes transversales, et des études fondées sur des modèles plus solides sont nécessaires pour explorer l’association entre l’horaire de sommeil et l’état de santé, indépendamment de la durée du sommeil, au sein de la population pédiatrique.

Aucune recommandation relative à l’heure du coucher ne peut être proposée à partir des données probantes disponibles, car celles-ci sont modestes, et les résultats font principalement état d’associations linéaires. Néanmoins, le fait pour les enfants et les adolescents d’avoir une heure de coucher suffisamment précoce pour respecter les recommandations relatives à la durée du sommeil constituerait une recommandation judicieuse en matière de santé publique, compte tenu des conclusions dont nous disposons et de l’ensemble de données probantes, qui établit un lien entre un sommeil de courte durée et des effets néfastes sur la santé.

Enregistrement du protocole

Numéro d’enregistrement dans PROSPERO : CRD42020173585. Le protocole est disponible en ligne. Aucune modification n’a été apportée au protocole ni aux renseignements fournis au moment de l’enregistrement.

Remerciements

Ces travaux ont été financés en partie grâce à une bourse de nouveaux chercheurs du ministère de la Recherche et de l’Innovation (Ontario). Nous tenons à remercier Margaret Sampson, ancienne bibliothécaire de recherche, d’avoir pris le temps de revoir notre stratégie de recherche, et nous lui souhaitons une heureuse retraite.

Conflits d’intérêts

Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts.

Contribution des auteurs et avis

CD, CMS, BGC et JPC ont passé en revue les articles.

CD et IP ont extrait les données et procédé à l’évaluation de la qualité.

CD a rédigé la version définitive du manuscrit sous la direction de JPC.

Tous les auteurs ont participé à la conception de l’étude et ont relu et approuvé la version définitive de l’article avant publication.

Le contenu de l’article et les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que les auteurs; les points de vue ne correspondent pas nécessairement à ceux du gouvernement du Canada.

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