Recherche quantitative originale – Évaluation de l’exactitude du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes dans la représentation des taux de traumatismes crâniens légers au Québec

Glenn Keays, M.H.P.Rattachement d'auteur 1Rattachement d'auteur 2; Debbie Friedman, B. Sc. Pht, MMgmtRattachement d'auteur 1Rattachement d'auteur 2Rattachement d'auteur 3; Isabelle Gagnon, pht, Ph. D.Rattachement d'auteur 3Rattachement d'auteur 4; Marianne Beaudin, M.D., M. Sc., M.H.P., FRCSCRattachement d'auteur 5

https://doi.org/10.24095/hpcdp.39.11.01f

Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs :

Rattachement d'auteur 1

Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT), Hôpital de Montréal pour enfants, Centre universitaire de santé McGill, Montréal (Québec), Canada

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Rattachement d'auteur 2

Centre de traumatologie de l'Hôpital de Montréal pour enfants, Centre universitaire de santé McGill, Montréal (Québec), Canada

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Rattachement d'auteur 3

Département de pédiatrie et de chirurgie pédiatrique, Faculté de médecine, Université McGill, Montréal (Québec), Canada

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Rattachement d'auteur 4

École de physiothérapie et d'ergothérapie, Faculté de médecine, Université McGill, Montréal (Québec), Canada

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Rattachement d'auteur 5

Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine, Montréal (Québec), Canada

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Correspondance : Glenn Keays, Département de traumatologie, Hôpital de Montréal pour enfants, Centre de santé McGill, 1001, boulevard Décarie, bureau B.S1.2766.2, Montréal (Québec)  H4A 3J1; tél. : 514-412-4400, poste 23167; courriel : Glenn.Keays@muhc.mcgill.ca

Résumé

Introduction. L'augmentation récente du nombre de cas de traumatismes crâniens légers (TCL) dans la population pédiatrique est étayée par de nombreuses études au Canada et aux États-Unis. L'objectif de notre étude était de comparer les taux de TCL du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) à Montréal aux taux fondés sur la population (taux de TCL au Québec).

Méthodologie. Nous avons calculé les taux de TCL du SCHIRPT selon deux méthodes, en utilisant comme dénominateur : 1) toutes les blessures du SCHIRPT et 2) le nombre d'enfants et de jeunes de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux centres participant au SCHIRPT à Montréal. Nous avons comparé les taux de TCL du SCHIRPT aux taux provinciaux en fonction du sexe et de l'âge.

Résultats. Que le dénominateur soit l'ensemble des blessures du SCHIRPT ou le nombre d'enfants et de jeunes de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux centres participant au SCHIRPT à Montréal, les fluctuations observées dans le SCHIRPT se sont révélées parallèles à celles des taux du Québec entre 2003 et 2016. Avec la stratification des données selon le sexe et l'âge, le SCHIRPT a généré de meilleures estimations des taux fondés sur la population pour les groupes d'âge les plus jeunes (de 0 à 4 ans) et les plus âgés (de 13 à 17 ans).

Conclusion. Le SCHIRPT de Montréal est un outil valable pour estimer les variations des taux de TCL au sein de la population. Il pourrait donc aussi être utilisé pour estimer les taux fondés sur la population pour d'autres types de blessures.

Mots-clés : traumatisme crânien léger, épidémiologie, enfants, adolescents, soins primaires d'urgence, surveillance, évaluation, Québec

Points saillants

  • Chacune des quatre fluctuations des taux de traumatismes crâniens légers (TCL) au Québec (soit une hausse soudaine en 2009, puis une baisse, suivie d'une hausse continue de 2010 à 2014 et d'une autre baisse en 2015) a été enregistrée par le SCHIRPT de Montréal.
  • Le SCHIRPT de Montréal a fait état de résultats similaires, en matière de taux de TCL, à ceux d'autres études, pour les années et les groupes d'âge utilisés dans ces études.
  • Le SCHIRPT a généré des estimations particulièrement exactes des fluctuations des taux de TCL au Québec chez les garçons de 0 à 4 ans.
  • Les taux moyens de TCL pour le SCHIRPT et le Québec étaient assez semblables, soit 106,3 cas par tranche de 10 000 pour le SCHIRPT et 98,2 cas par tranche de 10 000 pour le Québec, après correction des taux provinciaux pour tenir compte des visites répétées pour un même TCL.

Introduction

La collecte de données sur les traumatismes destinés à une base de données informatisée remonte à 1969, au Cook County Hospital de Chicago, en IllinoisNote de bas de page 1. Au Canada, avant les années 1990, les bases de données sur les traumatismes ne tenaient compte que des traumatismes les plus graves, c'est-à-dire ceux ayant causé la mort ou ayant nécessité une hospitalisation. Le Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) a été lancé en août 1990, avec comme objectif de mieux comprendre les blessures, en particulier celles qui touchent les enfants et les jeunes (moins de 18 ans), grâce à la collecte de données sur les visites aux services des urgences de dix hôpitaux pédiatriques. En 2018, le SCHIRPT avait permis de recueillir des données sur plus de 3,5 millions de blessures. Son utilisation était étendue à 19 hôpitaux, soit 11 hôpitaux pédiatriques et 8 hôpitaux générauxNote de bas de page 2.

L'une des limites du SCHIRPT est qu'il ne s'agit pas d'un système fondé sur la population et qu'il n'offre qu'un échantillon des blessures au CanadaNote de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6. Pourtant, certains avancent que les données du SCHIRPT sont utiles pour décrire les blessures subies à l'échelle de la population. Kang et ses collaborateursNote de bas de page 7 et Pickett et ses collaborateursNote de bas de page 3 évoquent la représentativité du SCHIRPT pour certaines blessures, comme celles liées aux sports et aux loisirs. L'étude de Macpherson et ses collaborateursNote de bas de page 8, qui compare les blessures déclarées par un centre participant au SCHIRPT à Ottawa à celles observées dans quatre autres services des urgences à Ottawa, constate que le SCHIRPT est plus efficace pour rendre compte des blessures chez les enfants plus jeunes (moins de 15 ans) et les blessures nécessitant une hospitalisation. L'étude de Keays et ses collaborateursNote de bas de page 9 conclut que les taux de blessures associées au football chez les jeunes au Canada calculés à l'aide des données du SCHIRPT correspondent aux taux déclarés aux États-Unis à partir des données du National Electronic Injury Surveillance System (NEISS) sur une période de 20 ans.

La représentativité du SCHIRPT concernant les traumatismes crâniens légers (TCL) n'ayant jamais été étudiée, nous avons donc voulu déterminer si le SCHIRPT avait enregistré l'augmentation récente du nombre de cas de TCL décrite par plusieurs étudesNote de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15. Nous avons également voulu tirer parti d'un article récentNote de bas de page 16 qui porte sur l'estimation des taux de TCL fondés sur la population chez les enfants du Québec afin de comparer les variations des taux de TCL du SCHIRPT à celles observées dans la population.

Notre article est consacré plus précisément à l'évaluation de la représentativité des données du SCHIRPT sur les TCL provenant de deux centres provinciaux de traumatologie pédiatrique à Montréal (l'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill et le Centre hospitalier universitaire mère‑enfant Sainte-Justine) en comparant ces données aux taux de TCL fondés sur la population. Notre hypothèse était que les fluctuations relevées par Keays et ses collaborateursNote de bas de page 16 dans les taux provinciaux annuels de TCL chez les enfants seraient également enregistrées par le SCHIRPT.

Méthodologie

Dans cette étude, nous avons comparé les données rétrospectives de cohorte (SCHIRPT) aux données fondées sur la population issues de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ)Note de bas de page 16. Conformément au protocole du SCHIRPT, les patients ou les parents de patients qui se sont présentés aux services des urgences de l'un des centres participant au SCHIRPT à Montréal pour une blessure ont été invités à remplir un questionnaire d'une page et à fournir des renseignements détaillés sur la blessure. De plus, des données cliniques telles que la nature de la blessure, la partie du corps touchée et le type de traitement ont été extraites des dossiers des services des urgences par les coordonnateurs du SCHIRPT dans chaque centre. Lorsqu'aucun formulaire du SCHIRPT n'avait été rempli, les renseignements ont été extraits des dossiers médicaux des patients par le coordonnateur. Pour assurer une confidentialité totale, les numéros de dossier médical d'hôpital des patients ont été brouillés, et le jour de leur naissance a été arrondi à 15 ou à 31 (selon le jour du mois de leur anniversaire) avant la présentation des données au centre de données central du SCHIRPT. À Montréal, les deux centres de traumatologie pédiatrique participant au SCHIRPT saisissent plus de 97 % de toutes les visites à leurs services des urgences pour une blessure.

Comme les données du SCHIRPT reposent sur les services des urgences, nous ne savions pas avec certitude comment déterminer le dénominateur pour la population qui se présente à chaque centre, car les enfants souffrant d'un TCL peuvent consulter plusieurs autres hôpitaux, sans parler des cliniques privées, et donc ne pas être enregistrés dans le SCHIRPT. Nous avons donc décidé d'estimer le dénominateur du SCHIRPT en utilisant deux méthodes différentes. Premièrement, nous avons retenu le nombre total de blessures déclarées dans le SCHIRPT par les deux hôpitaux, ce qui constitue selon nous la méthode la plus simple, puisque les données du SCHIRPT sont à jour et faciles d'accès. Nous avons établi notre seconde estimation en fonction de la population totale d'enfants et de jeunes de moins de 18 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un ou l'autre de ces hôpitaux. En limitant ce rayon à 5 km, nous évitons d'inclure dans les données les patients vivant un peu plus au nord ou au sud et qui doivent donc traverser un pont (Montréal est une île) pour se rendre à l'un des deux hôpitaux, les patients de la rive sud et de la rive nord (banlieues situées à l'extérieur de l'île) étant beaucoup plus susceptibles de se présenter à l'hôpital le plus proche de chez eux. Bien qu'il n'existe pas de façon parfaite d'estimer la meilleure distance à utiliser, qui garantirait que tous les enfants vivant dans ce rayon se rendent à l'un des hôpitaux en cas de blessure, nous sommes convaincus qu'un rayon de 5 km englobe ceux qui sont le plus susceptibles de le faire.

Nous avons structuré cette étude en fonction des groupes d'âge et de la période utilisés pour les taux de TCL fondés sur la population pour la province de QuébecNote de bas de page 16, pour lesquels le nombre total de services médicaux (données de facturation) fournis pour une « commotion cérébrale » (code 850.00 de la CIM-9) et un « traumatisme intracrânien de nature autre et non précisée, sans mention de plaie intracrânienne ouverte, état de conscience non précisé » (code 854.00 de la CIM-9) a été déclaré par année (de 2003 à 2016), puis ventilé par groupe d'âge (de 0 à 4 ans, de 5 à 8 ans, de 9 à 12 ans et de 13 à 17 ans) et par sexe. Dans le SCHIRPT, deux codes sont utilisés pour les TCL, soit 41, qui correspond au code 854.00 de la CIM-9, et 42, qui correspond au code 850.00 de la CIM-9.

Pour le premier dénominateur estimé (toutes les blessures du SCHIRPT), nous avons calculé les taux de TCL en fonction du sexe et de l'âge du patient. Par exemple, nous avons calculé les taux de TCL subis en 2003 chez les filles de 13 à 17 ans en divisant le nombre de TCL subis en 2003 par le nombre total de blessures saisies dans le SCHIRPT en 2003 pour les filles de 13 à 17 ans.

Pour le second dénominateur, nous avons entrepris d'estimer la population (en tenant compte du sexe et de l'âge) d'enfants et de jeunes vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux participant au SCHIRPT. Nous avons utilisé Google Maps pour établir les codes postaux (trois premiers caractères) dans ces rayons. Une fois ces codes postaux récupérés, nous avons sélectionné la population vivant dans chaque zone à partir des données des recensements de Statistique CanadaNote de bas de page 17 pour les années 2001, 2006, 2011 et 2016, qui répartissent la population selon l'âge et le sexe pour chaque code postal (trois premiers caractères). Pour les années sans données, l'augmentation (ou la diminution) moyenne a été répartie à parts égales entre les années de recensement. Nous avons calculé les taux de TCL pour chaque année comme suit : nombre de cas de TCL saisis dans le SCHIRPT chez les patients vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux divisé par la population vivant dans le même rayon de 5 km. Par exemple, nous avons calculé les taux de TCL subis en 2003 chez les filles de 13 à 17 ans à l'aide du nombre total de TCL saisis dans le SCHIRPT en 2003 pour les filles de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux divisé par le nombre de filles de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux en 2003.

Tous les résultats sont présentés sous forme de graphiques dans lesquels les taux de TCL du SCHIRPT sont comparés aux taux provinciaux fondés sur la populationNote de bas de page 16. Puisque les taux provinciaux sont non linéaires, nous n'avons pas calculé de régressions : nous avons plutôt examiné la correspondance entre les taux de TCL du SCHIRPT et les taux fondés sur la population, notamment en comparant les pentes (avec intervalles de confiance) en cas d'augmentation et de diminution.

Les comités d'éthique de la recherche du Centre universitaire de santé McGill et du CHU Sainte‑Justine ont approuvé ce projet de recherche.

Résultats

Entre 2003 et 2016, 340 241 blessures chez des enfants et les jeunes de moins de 18 ans ont été enregistrées dans les bases de données du SCHIRPT des deux centres de traumatologie pédiatrique de Montréal, soit une moyenne de 24 300 blessures par année. Sur ces 340 241 blessures, 60 635 étaient des TCL.

Lorsque nous avons utilisé toutes les blessures comme dénominateur pour les taux du SCHIRPT, les fluctuations des taux de TCL du SCHIRPT se sont révélées similaires à celles observées dans les taux provinciaux, soit une hausse soudaine en 2009, puis une baisse, suivie d'une hausse continue entre 2010 et 2014 et d'une autre baisse en 2015 et en 2016. Pour les taux du SCHIRPT comme pour les taux provinciaux, le niveau le plus faible a été observé en 2008 et le niveau le plus élevé en 2014. Lorsque nous avons utilisé comme dénominateur la population d'enfants et de jeunes vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux entre 2007 et 2016, les taux du SCHIRPT ont correspondu aux taux provinciaux, sans différence statistiquement significative entre les taux d'augmentation (c.-à-d. pentes de 2007 à 2016) du SCHIRPT (3,55; IC à 95 % : 1,27 à 5,83) et de la province (4,60; IC à 95 % : 2,56 à 6,64) (figure 1).

Figure 1. Comparaison entre les taux de traumatismes crâniens légers du Québec et ceux du SCHIRPT dans deux hôpitaux montréalais, enfants et jeunes de 0 à 17 ans, 2003-2016

figure 1

Abréviations : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; TCL, traumatisme crânien léger.

a Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 enfants de 0 à 17 ans.

b Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les enfants de 0 à 17 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

c Nombre de TCL chez les enfants et les jeunes de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux, par tranche de 10 000 enfants et jeunes de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux.

Équivalent textuel
Année QuébecFigure 1 Note de bas de page a SCHIRPT, ensemble des blessuresFigure 1 Note de bas de page b SCHIRPT, population dans un rayon de 5 kmFigure 1 Note de bas de page c
2003 152 137 s.o.
2004 157 156 s.o.
2005 155 164 s.o.
2006 152 154 s.o.
2007 154 145 90,96
2008 144 136 81,12
2009 162 192 108,34
2010 157 173 104,96
2011 163 184 95,21
2012 172 197 112,12
2013 184 202 115,83
2014 194 216 126,72
2015 185 208 110,14
2016 179 203 117,73
Figure 1 Note de bas de page a

Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 enfants de 0 à 17 ans.

Figure 1 Retour à la référence de la note de bas de page a

Figure 1 Note de bas de page b

Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les enfants de 0 à 17 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

Figure 1 Retour à la référence de la note de bas de page b

Figure 1 Note de bas de page c

Nombre de TCL chez les enfants et les jeunes de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux, par tranche de 10 000 enfants et jeunes de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux.

Figure 1 Retour à la référence de la note de bas de page c

Le sexe a joué un rôle important dans les taux du SCHIRPT tout comme dans les taux provinciaux. Les taux se sont révélés toujours plus élevés chez les garçons que chez les filles (en moyenne 1,5 fois plus élevés). Pour les garçons, lorsque nous avons utilisé toutes les blessures du SCHIRPT comme dénominateur, les taux de TCL étaient similaires aux taux provinciaux publiés sur quatre périodes : une baisse entre 2006 et 2008, une hausse soudaine en 2009 suivie d'une baisse, puis une augmentation de 2010 à 2014 suivie d'une diminution de 2015 à 2016. Fait intéressant, pour les garçons, les taux étaient les mêmes que ceux de la province en 2009 et en 2014. Pour notre second dénominateur, soit le nombre de garçons de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux, il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre les taux d'augmentation (c.‑à‑d. pentes de 2007 à 2016) du SCHIRPT (3,87; IC à 95 % : 1,58 à 6,16) et de la province (3,80; IC à 95 % : 1,21 à 6,39) (figure 2).

Figure 2. Comparaison entre les taux de traumatismes crâniens légers du Québec et ceux du SCHIRPT dans deux hôpitaux montréalais, garçons de 0 à 17 ans, 2003-2016

figure 2

Abréviations : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; TCL, traumatisme crânien léger.

a Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 garçons de 0 à 17 ans.

b Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les garçons de 0 à 17 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

c Nombre de TCL chez les garçons de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un ou l'autre des hôpitaux par tranche de 10 000 garçons de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un ou l'autre des hôpitaux.

Équivalent textuel
Année QuébecFigure 2 Note de bas de page a SCHIRPT, ensemble des blessuresFigure 2 Note de bas de page b SCHIRPT, population dans un rayon de 5 kmFigure 2 Note de bas de page c
2003 188 141 s.o.
2004 197 161 s.o.
2005 191 167 s.o.
2006 183 155 s.o.
2007 190 148 110,54
2008 172 137 97,50
2009 191 191 118,23
2010 184 169 119,43
2011 197 186 111,68
2012 206 201 130,97
2013 215 202 124,58
2014 222 224 147,82
2015 207 213 127,77
2016 204 210 137,59
Figure 2 Note de bas de page a

Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 garçons de 0 à 17 ans.

Figure 2 Retour à la référence de la note de bas de page a

Figure 2 Note de bas de page b

Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les garçons de 0 à 17 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

Figure 2 Retour à la référence de la note de bas de page b

Figure 2 Note de bas de page c

Nombre de TCL chez les garçons de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un ou l'autre des hôpitaux par tranche de 10 000 garçons de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un ou l'autre des hôpitaux.

Figure 2 Retour à la référence de la note de bas de page c

Il en était différemment pour les filles. Les taux du SCHIRPT (fondés sur toutes les blessures du SCHIRPT comme dénominateur) ne correspondaient pas aux taux provinciaux publiés entre 2003 et 2008 mais, tout comme pour les garçons, ils ont commencé à le faire à partir de 2008. Lorsque nous avons utilisé comme dénominateur pour le SCHIRPT le nombre de filles vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux, le taux d'augmentation (de 2007 à 2016) était plus faible pour le SCHIRPT (3,19; IC à 95 % : 0,42 à 5,96) que pour le taux provincial publié (5,43; IC à 95 % : 3,51 à 7,35) (figure 3).

Figure 3. Comparaison entre les taux de traumatismes crâniens légers du Québec et ceux du SCHIRPT dans deux hôpitaux montréalais, filles de 0 à 17 ans, 2003-2016

figure 3

Abréviations : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; TCL, traumatisme crânien léger.

a Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 filles de 0 à 17 ans.

b Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les filles de 0 à 17 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

c Nombre de TCL chez les filles de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux par tranche de 10 000 filles de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux.

Équivalent textuel
Année QuébecFigure 3 Note de bas de page a SCHIRPT, ensemble des blessuresFigure 3 Note de bas de page b SCHIRPT, population dans un rayon de 5 kmFigure 3 Note de bas de page c
2003 115 131 s.o.
2004 116 148 s.o.
2005 117 161 s.o.
2006 119 152 s.o.
2007 117 141 70,72
2008 114 135 64,22
2009 132 193 98,13
2010 129 179 90,04
2011 128 181 78,23
2012 135 193 92,62
2013 151 202 106,75
2014 164 205 104,75
2015 163 202 91,77
2016 153 193 96,99
Figure 3 Note de bas de page a

Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 filles de 0 à 17 ans.

Figure 3 Retour à la référence de la note de bas de page a

Figure 3 Note de bas de page b

Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les filles de 0 à 17 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

Figure 3 Retour à la référence de la note de bas de page b

Figure 3 Note de bas de page c

Nombre de TCL chez les filles de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux par tranche de 10 000 filles de 0 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux.

Figure 3 Retour à la référence de la note de bas de page c

En examinant toutes les combinaisons d'âge et de sexe, on a constaté que la meilleure correspondance entre les taux du SCHIRPT et les taux provinciaux concerne les garçons de 0 à 4 ans, lorsque toutes les blessures du SCHIRPT sont utilisées comme dénominateur (figure 4) : en effet, les taux sont alors similaires de 2003 à 2016. Inversement, les variations les plus importantes entre les taux du SCHIRPT et les taux provinciaux sont observables dans les groupes plus âgés, lorsque le nombre d'enfants et de jeunes de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux est utilisé comme dénominateur pour le SCHIRPT (figure 5).

Figure 4. Comparaison entre les taux de traumatismes crâniens légers du Québec et ceux du SCHIRPT dans deux hôpitaux montréalais, garçons de 0 à 4 ans, 2003-2016

figure 4

Abréviations : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; TCL, traumatisme crânien léger.

a Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 garçons de 0 à 4 ans.

b Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les garçons de 0 à 4 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

Équivalent textuel
Année QuébecFigure 4 Note de bas de page a SCHIRPT, ensemble des blessuresFigure 4 Note de bas de page b
2003 268 207
2004 289 248
2005 289 260
2006 284 250
2007 276 241
2008 263 221
2009 299 274
2010 276 246
2011 268 241
2012 261 265
2013 272 264
2014 277 279
2015 275 273
2016 251 255
Figure 4 Note de bas de page a

Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 garçons de 0 à 4 ans.

Figure 4 Retour à la référence de la note de bas de page a

Figure 4 Note de bas de page b

Nombre de TCL par tranche de 1 000 blessures du SCHIRPT chez les garçons de 0 à 4 ans à l'Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine.

Figure 4 Retour à la référence de la note de bas de page b

Figure 5. Comparaison entre les taux de traumatismes crâniens légers du Québec et ceux du SCHIRPT dans deux hôpitaux montréalais, jeunes de 13 à 17 ans, 2007-2016

figure 5

Abréviations : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; TCL, traumatisme crânien léger.

a Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 enfants de 0 à 4 ans.

b Nombre de TCL chez les jeunes de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'Hôpital de Montréal pour enfants ou du Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine par tranche de 10 000 jeunes de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux.

Équivalent textuel
Année QuébecFigure 5 Note de bas de page a SCHIRPT, population dans un rayon de 5 kmFigure 5 Note de bas de page b
2007 86,7 22,2
2008 75,4 24,1
2009 104,5 45,2
2010 105,3 41,2
2011 110,7 45,1
2012 141,2 74,4
2013 159,2 78,1
2014 203,7 80,1
2015 217,8 57,6
2016 230,4 68,7
Figure 5 Note de bas de page a

Taux de TCL au Québec par tranche de 10 000 enfants de 0 à 4 ans.

Figure 5 Retour à la référence de la note de bas de page a

Figure 5 Note de bas de page b

Nombre de TCL chez les jeunes de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'Hôpital de Montréal pour enfants ou du Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine par tranche de 10 000 jeunes de 13 à 17 ans vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux hôpitaux.

Figure 5 Retour à la référence de la note de bas de page b

Analyse

Les taux de TCL fondés sur la population chez les enfants et les jeunes au QuébecNote de bas de page 16 et les taux de TCL du SCHIRPT de Montréal se sont avérés similaires à bien des égards. Quel que soit le dénominateur utilisé dans nos calculs (toutes les blessures du SCHIRPT ou population d'enfants vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux centres de traumatologie pédiatrique de Montréal), nous avons observé les quatre mêmes fluctuations dans les taux de TCL du SCHIRPT de Montréal et dans les taux fondés sur la population : un sommet soudain en 2009, puis une baisse soudaine en 2010, suivie d'une hausse jusqu'en 2014, puis d'une nouvelle baisse en 2015.

Plusieurs études menées à l'extérieur du Québec font état d'une augmentation récente des taux de TCL, variable selon l'âge et le sexeNote de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 18. Au Québec, les taux de TCL ont augmenté de 1,35 fois entre 2008 (taux le plus faible) et 2014 (taux le plus élevé). De même, 2008 et 2014 sont les années où les taux du SCHIRPT ont été les plus faibles et les plus élevés, ce qui représente une hausse de 1,59 si on utilise toutes les blessures du SCHIRPT comme dénominateur et une hausse de 1,56 si on utilise la population vivant dans un rayon de 5 km comme dénominateur. La baisse des taux de TCL observée au Québec de 2014 à 2016 (diminution de 1,08) a également été constatée dans le SCHIRPT, avec une diminution de 1,08 si on utilise toutes les blessures du SCHIRPT comme dénominateur et une diminution de 1,06 si on utilise la population vivant dans un rayon de 5 km comme dénominateur.

Selon plusieurs études, l'augmentation des taux de TCL est plus importante chez les filles que chez les garçonsNote de bas de page 14Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23, et les commotions cérébrales sont beaucoup plus susceptibles d'être déclarées chez les filles que chez les garçonsNote de bas de page 24. Ce phénomène est visible également dans les données du SCHIRPT. Dans la province de Québec, l'augmentation chez les filles entre 2008 et 2014 a été de 1,43, alors que, dans le SCHIRPT, elle a été de 1,52 (toutes les blessures du SCHIRPT) et de 1,63 (population vivant dans un rayon de 5 km). Chez les garçons, l'augmentation s'est avérée plus faible que chez les filles, soit 1,29 pour la province de Québec, 1,33 avec toutes les blessures du SCHIRPT comme dénominateur et 1,52 avec la population vivant dans un rayon de 5 km comme dénominateur. En ce qui concerne la diminution des taux de TCL entre 2014 et 2016, elle a été la même chez les garçons et les filles, et ce, tant pour la province que dans le SCHIRPT.

Les taux selon le groupe d'âge et le sexe ont affiché d'importantes variations entre le SCHIRPT et la province. Lorsque nous avons utilisé les données du SCHIRPT comme dénominateur, la meilleure correspondance a été constatée chez les garçons de 0 à 4 ans, et la pire, chez les filles de 5 à 8 ans. Pour ce qui a trait à la population vivant dans un rayon de 5 km, la meilleure correspondance entre les taux du SCHIRPT et les taux provinciaux a été observée chez les garçons de 5 à 8 ans, et la pire, chez les jeunes (garçons et filles) de 13 à 17 ans.

Étant donné la hausse récente des taux de TCL signalée dans d'autres études, nous avons comparé les taux de TCL du SCHIRPT aux résultats de ces études (tableau 1). Comme pour chacune des autres études, le SCHIRPT a fait état d'augmentations positives pour les différentes périodes et a présenté également les mêmes variations dans les augmentations en fonction de l'âge. Les deux études dont la conception est comparable à la nôtre ont donné des résultats remarquablement similaires. L'étude de Chen et ses collaborateursNote de bas de page 25, qui porte uniquement sur les visites aux services des urgences aux États-Unis, révèle une augmentation des taux de TCL de 1,3 entre 2006 et 2013 chez les enfants et les jeunes de 0 à 17 ans. Ce chiffre est le même pour le SCHIRPT (lorsque toutes les blessures sont utilisées comme dénominateur). L'étude de Fridman et ses collaborateursNote de bas de page 13, qui ne tient compte que des commotions cérébrales de référence (à l'instar du SCHIRPT, dans lequel seule la première visite pour une blessure est consignée) montre une augmentation de 3,7 pour les commotions cérébrales entre 2004 et 2013 dans le groupe d'âge des 5 à 18 ans. Dans le cas du SCHIRPT, l'augmentation pour les commotions cérébrales seulement était également de 3,7 (lorsque toutes les blessures du SCHIRPT ont été utilisées comme dénominateur).

Tableau 1. Synthèse des résultats concernant l'augmentation des taux de traumatismes crâniens légers dans la population pédiatrique, comparaison entre les taux du SCHIRPT et les taux de diverses autres sources, 2003-2017
Emplacement Âge (ans) Période Augmentation des taux Taux du SCHIRPT au cours de la même période
SCHIRPT, toutes les blessuresTableau 1 Note de bas de page a SCHIRPT, population dans un rayon de 5 kmTableau 1 Note de bas de page b
Augmentation des taux Augmentation des taux
Visites ambulatoires, États-UnisNote de bas de page 23 6-21 2007-2013 4,0 1,7 1,3
Assureur privé, États-UnisNote de bas de page 15 0-17 2004-2013 1,7 1,4
Visites aux services des urgences, États-UnisNote de bas de page 25 0-17 2006-2013 1,3 1,3
Visites aux services des urgences, États-UnisNote de bas de page 12 12-18 2005-2015 1,4 2,0
NEISSNote de bas de page 20 0-10 2007-2011 1,6 1,2 1,1
Assureur privé, États-UnisNote de bas de page 18 0-4 2007-2014 aucune variation aucune variation aucune variation
5-9 2,3 1,5 1,5
10-14 2,9 2,1 2,2
15-19 2,2 2,4 3,0
Visites aux services des urgences, États-UnisNote de bas de page 11 0-4 2006-2012 1,2 aucune variation
5-9 1,4 1,1
10-14 1,7 2,1
15-19 2,0 2,4
Assureur privé, États-UnisNote de bas de page 26 0-9 2010-2015 1,2 1,1 1,0
10-19 1,7 1,6 1,4
Toutes les visites, OntarioNote de bas de page 14 5-18 2003-2013 1,8 1,5
Ontario, uniquement les commotions cérébrales de référence (toutes les visites)Note de bas de page 13 5-18 2004-2013 3,7 3,7
5-18 2007-2013 3,7 3,5 5,6

Abréviations : NEISS, National Electronic Injury Surveillance System; SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes.

Remarque : — Non disponible pour la période donnée.

Tableau 1 Note de bas de page a

Calculé en utilisant toutes les blessures du SCHIRPT comme dénominateur.

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Tableau 1 Note de bas de page b

Calculé en utilisant comme dénominateur la population vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux centres provinciaux de traumatologie pédiatrique choisis à Montréal (Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill et Centre hospitalier universitaire mère-enfant Sainte-Justine).

Tableau 1 Retour à la référence de la note de bas de page b

L'un des avantages du SCHIRPT est qu'il ne tient compte que de la première visite liée une blessure, éliminant les consultations de suivi, ce qui permet de rendre compte des taux réels de blessures plutôt que de celle de l'utilisation des services médicaux. Les conclusions tirées des données administratives qui englobent toutes les visites d'un même patient pour une même blessure introduisent un biais important pour quiconque souhaite formuler des observations sur l'augmentation des taux de TCL. Alors que les données de l'étude québécoiseNote de bas de page 16 confirment que le nombre de visites par patient pour un TCL est demeuré le même entre 2003 et 2016, une autre étude menée en OntarioNote de bas de page 13 conclut que les visites de suivi ayant lieu dans les trois mois suivant la première visite pour une commotion cérébrale ont triplé entre 2003 et 2013 chez les patients de 5 à 18 ans. Fait intéressant, si nous diminuons les taux de l'étude québécoise Note de bas de page 16 de 1,75, soit le nombre moyen de visites pour un TCL par patient par année (pour rendre compte du nombre de TCL plutôt que du nombre de consultations pour un TCL, car les patients consultent plus d'une fois pour le même TCL) et que nous les comparons aux taux de TCL du SCHIRPT chez les enfants et les jeunes vivant dans un rayon de 5 km de l'un des deux centres de traumatologie, nous constatons que les taux moyens de TCL entre 2007 et 2016 sont assez similaires, soit 106,3 cas pour 10 000 (IC à 95 % : 96,5 à 116,1) dans le SCHIRPT et 98,2 cas pour 10 000 (IC à 95 % : 91,5 à 104,8) pour le Québec.

En ce qui concerne les données du SCHIRPT, la principale limite de leur utilisation comme outil d'étude des fluctuations annuelles concerne les patients qui vont aux services des urgences mais repartent sans avoir été examinés. Ce pourcentage de patients varie d'une année à l'autre, allant de 4,5 % à 9,4 %, ce qui signifie que, certaines années, un nombre supérieur de patients ne sont pas enregistrés dans le SCHIRPT. À notre avis, cela n'a d'incidence sur les taux de TCL du SCHIRPT que lorsque l'on utilise comme dénominateur la population vivant dans un rayon de 5 km de chacun des deux hôpitaux. Selon nous, les taux calculés à l'aide du nombre total de blessures du SCHIRPT ne sont pas touchés, car le pourcentage de TCL chez les personnes qui quittent les services des urgences sans avoir été examinées demeure le même d'une année à l'autre.

Conclusion

D'après les résultats de notre étude, la représentativité d'une population dans le SCHIRPT pourrait être supérieure à celle qui est avancée dans des études antérieuresNote de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9, ce qui corrobore l'utilité du SCHIRPT comme outil de surveillance ainsi que sa capacité à cerner les fluctuations du nombre de blessures au sein de la population.

Les données ayant été limitées aux deux centres participant au SCHIRPT à Montréal, nous ne pouvons pas dire si les données d'autres centres participant au SCHIRPT ailleurs au Canada produiraient les mêmes résultats. D'autres recherches pourraient répondre à ces questions de façon plus précise, mais, en attendant, il existe des preuves encourageantes que les taux du SCHIRPT sont représentatifs de la population.

Remerciements

Ce projet de recherche a été rendu possible grâce à une subvention de l'Agence de la santé publique du Canada. Les auteurs tiennent à remercier les responsables du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes de leur soutien.

Conflits d'intérêts

Les auteurs déclarent n'avoir aucun conflit d'intérêts.

Contributions des auteurs et avis

Quatre auteurs ont contribué au présent manuscrit : Glenn Keays, Debbie Friedman, Isabelle Gagnon et Marianne Beaudin. Glenn Keays a rédigé le manuscrit, et tous les auteurs ont participé à sa révision. Glenn Keays a analysé les données, et Debbie Friedman, Isabelle Gagnon et Marianne Beaudin ont pris part aux travaux d'élaboration et de révision. Glenn Keays assume la responsabilité de l'article dans son ensemble.

Le contenu de l'article et les points de vue qui y sont exprimés n'engagent que les auteurs et ne correspondent pas nécessairement à ceux du gouvernement du Canada.

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