Autogestion des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété par l'activité physique et l'exercice - PSPMC: Volume 37-5, mai 2017
Volume 37 · numéro 5 · mai 2017
Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada
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Autogestion des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété par l'activité physique et l'exercice
Louise Pelletier, M.D.Note d'auteur 1; Shamila Shanmugasegaram, Ph. D.Note de bas de page 1; Scott B. Patten, M.D., Ph. D.Note de bas de page 2; Alain Demers, Ph. D.Note de bas de page 1
https://doi.org/10.24095/hpcdp.37.5.03f
Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.
Rattachement des auteurs :
Correspondance : Louise Pelletier, Agence de la santé publique du Canada, 785, avenue Carling, IA : 6806A, Ottawa (Ontario) K1A 0K9; tél. : 613-960-5339; téléc. : 613-941-2057; courriel : louise.pelletier@phac-aspc.gc.ca
Résumé
Introduction : L'activité physique et l'exercice constituent une stratégie d'autogestion importante pour les personnes vivant avec une maladie mentale. Cette étude visait à caractériser à la fois les personnes atteintes d'un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété qui faisaient de l'exercice ou de l'activité physique pour aider à gérer leur trouble et celles qui n'en faisaient pas, ainsi qu'à identifier les facteurs facilitant l'activité physique et l'exercice et ceux constituant un obstacle.
Méthodologie : L'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété de 2014 a été utilisée pour cette étude. Les répondants (n = 2 678) ont été classés en fonction de la fréquence à laquelle ils faisaient de l'exercice : (1) aucun exercice, (2) exercice une à trois fois par semaine et (3) exercice quatre fois ou plus par semaine. Nous avons procédé à des analyses descriptives et de régression logistique multinomiale. Nous avons pondéré toutes les estimations afin que les données soient représentatives de la population canadienne adulte vivant en logement privé dans l'une des 10 provinces et ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de troubles de l'humeur et/ou d'anxiété.
Résultats : Sur l'ensemble des Canadiens affectés, 51,0 % ne faisaient aucun exercice pour aider à gérer leur trouble de l'humeur et/ou d'anxiété, 23,8 % en faisaient d'une à trois fois par semaine et 25,3 % en faisaient quatre fois ou plus par semaine. On a établi un lien entre, d'une part, un âge plus avancé, des niveaux de scolarité plus bas et une suffisance de revenu du ménage plus faible et, d'autre part, une fréquence plus importante de l'inactivité. Les individus vivant avec un trouble de l'humeur (avec ou sans anxiété) et ceux avec des comorbidités physiques étaient moins susceptibles de faire régulièrement de l'exercice. Les recommandations d'un médecin ou d'un autre professionnel de la santé constituaient le facteur le plus important associé à la décision de faire de l'exercice. Les obstacles mentionnés le plus souvent à de l'exercice au moins une fois par semaine étaient un problème physique (27,3 %), un manque de temps ou un horaire trop chargé (24,1 %) et un manque de volonté ou d'autodiscipline (15,8 %).
Conclusion : Malgré les bénéfices de l'activité physique et de l'exercice pour contrer les symptômes de dépression et d'anxiété, un pourcentage important de personnes atteintes d'un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété ne fait aucun exercice sur une base régulière, particulièrement celles atteintes de trouble de l'humeur et celles présentant des comorbidités physiques. Il est essentiel que les professionnels de la santé recommandent à leurs patients de faire une activité physique ou de l'exercice, discutent avec eux des obstacles rencontrés et les encouragent à persévérer.
Mots-clés : troubles de l'humeur, dépression, troubles anxieux, activité physique, exercice, autogestion
Points saillants
- Alors que l'activité physique et l'exercice améliorent les symptômes des troubles de l'humeur et d'anxiété, 51 % des personnes souffrant de ces troubles ne font aucun exercice sur une base régulière (au moins une fois par semaine).
- Les Canadiens avec un trouble de l'humeur et ceux avec des comorbidités physiques étaient moins susceptibles de faire de l'exercice sur une base régulière (au moins une fois par semaine).
- Les recommandations d'un médecin ou d'un autre professionnel de la santé constituent le facteur le plus important associé à la décision de faire de l'activité physique.
- Les professionnels de la santé jouent un rôle crucial en recommandant et encourageant l'activité physique et l'exercice, particulièrement auprès des personnes vivant avec un trouble de l'humeur et celles avec des comorbidités physiques.
Introduction
Alors que l'autogestion a été intégrée depuis plusieurs décennies à la stratégie globale de gestion de certains problèmes physiques chroniques comme le diabète, l'asthme ou l'arthriteNote de base de page 1Note de base de page 2, son utilisation pour les maladies mentales est plus récenteNote de base de page 3. On entend par autogestion la formation, l'acquisition de compétences et les interventions que les personnes vivant avec une maladie mettent en place afin de se prendre en main pour gérer leur maladieNote de base de page 3Note de base de page 4. Les objectifs en sont l'atténuation des symptômes, l'amélioration de la qualité de vie et la prévention des rechutes ou des récidivesNote de base de page 3Note de base de page 5.
Dans le cas des maladies mentales, l'autogestion peut compléter les thérapies cliniques classiques comme la médication et la psychothérapie ou peut servir d'intervention de première ligne de faible intensité, en particulier chez les personnes dont les symptômes vont de bénins à modérésNote de base de page 6. Parmi les nombreuses interventions d'autogestion proposées dans le cas de troubles de l'humeur et/ou d'anxiété, les plus souvent étudiées sont la bibliothérapie ou la thérapie cognitivo-comportementale assistée par ordinateur (TAO)Note de base de page 7Note de base de page 8Note de base de page 9, les phytothérapiesNote de base de page 10Note de base de page 11Note de base de page 12, les techniques de méditation ou de relaxationNote de base de page 13Note de base de page 14Note de base de page 15Note de base de page 16 et l'activité physique et l'exerciceNote de base de page 17Note de base de page 18Note de base de page 19Note de base de page 20Note de base de page 21Note de base de page 22.
On pense que l'activité physique et l'exercice améliorent les symptômes de dépression et d'anxiété grâce à de nombreux mécanismes physiologiques et grâce également à leurs effets sur le sommeil, le sentiment de contrôle et les échanges sociauxNote de base de page 20Note de base de page 23Note de base de page 24. De manière générale, un programme d'exercice de 10 semaines ou plus comportant une activité physique relativement intense pendant au moins 20 à 30 minutes à une fréquence de trois à quatre fois par semaine est efficace contre la dépression et certains troubles d'anxiétéNote de base de page 19Note de base de page 24Note de base de page 25.
L'activité physique et l'exercice comme traitement donnent de meilleurs résultats, dans le cas de dépression bénigne ou légère, que les interventions de contrôle, et des résultats parfois comparables à ceux des thérapies classiques (médicaments ou TAO)Note de base de page 17Note de base de page 18Note de base de page 19Note de base de page 20Note de base de page 21. Quelques études sur les effets de l'exercice comme stratégie de traitement des troubles d'anxiété en ont démontré les bienfaitsNote de base de page 19Note de base de page 22, mais son impact (l'ampleur de son effet) est habituellement plus modeste que celui observé dans le cas de symptômes de dépressionNote de base de page 26.
On manque de données décrivant les personnes qui font de l'activité physique et de l'exercice dans le but de mieux gérer leurs troubles de l'humeur et/ou d'anxiété ou au contraire celles qui n'en font pas. Notre étude est la première au Canada à traiter de l'adoption de cette stratégie à partir d'un échantillon représentatif à l'échelon national de personnes aux prises avec des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété et vivant dans la communauté. Cette connaissance est susceptible d'aider à élaborer ou adapter des interventions favorisant l'activité physique et l'exercice au sein de cette population. Dans ce cadre, notre étude visait à :
- décrire, en fonction de leurs caractéristiques sociodémographiques et cliniques, les personnes atteintes d'un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété faisant de l'exercice (1 à 3 fois par semaine ou 4 fois et plus par semaine) par rapport à celles n'en faisant pas;
- déterminer s'il existe des associations entre la fréquence de l'exercice et la satisfaction à l'égard de la santé générale, de la santé mentale et de la vie;
- décrire pour cette population les facteurs favorisant l'exercice comme moyen de gestion des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété et ceux lui faisant obstacle.
Méthodologie
Source des données
Cette étude repose sur des données tirées de l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles anxieux et troubles de l'humeur (EPMCC-THA) de 2014, enquête transversale faisant suite à l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) - Composante annuelle de 2013. L'EPMCC-THA de 2014 a été conçue par l'Agence de la santé publique du Canada en collaboration avec Statistique Canada et des experts de l'extérieur dans le but d'obtenir de l'information au sujet de l'effet et de la gestion des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété chez les adultes canadiens. Les répondants âgés d'au moins 18 ans qui ont déclaré avoir un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété dans le cadre de l'ESCC de 2013 pouvaient participer à l'EPMCC-THA de 2014. Cette dernière a sondé des personnes vivant dans un logement privé dans l'une des 10 provinces canadiennes. Ont été exclus du cadre d'échantillonnage les membres à temps plein des Forces canadiennes, les personnes vivant dans une réserve et d'autres établissements autochtones, celles en établissement et les résidents de certaines régions éloignées et des trois territoires du Canada (Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et Yukon), soit au total moins de 3 % de la population cible. L'EPMCC-THA a été administrée par des personnes formées qui ont procédé à des entrevues téléphoniques structurées (en anglais ou en français) en deux périodes de collecte de données, de novembre à décembre 2013 et de février à mars 2014. La méthodologie de l'EPMCC-THA 2014 a été décrire dans une publication antérieureNote de base de page 27.
Échantillon
Parmi les répondants de l'ESCC de 2013, 5 875 avaient indiqué avoir reçu un diagnostic de trouble de l'humeur et/ou d'anxiété par un professionnel de la santé et satisfaisaient aux critères d'admissibilité pour l'EPMCC-THA de 2014. Sur ce total, 3 361 ont participé à l'EPMCC-THA de 2014 et ont consenti à ce que l'on communique leurs données à l'Agence de la santé publique du Canada (taux de réponse : 68,9 %). Ont été exclus de cette étude les 445 répondants qui ont répondu « non » lorsqu'on leur a demandé s'ils avaient un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété diagnostiqué par un professionnel de la santé mais « oui » à la question leur demandant s'ils avaient déjà reçu un diagnostic de ce type. En outre, les 238 répondants ayant indiqué faire déjà de l'activité physique pour d'autres raisons que la gestion de leur trouble de l'humeur et/ou d'anxiété ont été eux aussi exclus, car on ne disposait pas de données sur la fréquence de leur activité physique et de leur exercice. Au total, 2 678 Canadiens aux prises avec un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété ont donc été inclus dans notre étude (1 134 avec un trouble de l'humeur seulement, 576 avec un trouble d'anxiété seulement et 968 avec des troubles concomitants de l'humeur et d'anxiété). L'expression « troubles de l'humeur et/ou d'anxiété » renvoie aux personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l'humeur uniquement, de trouble d'anxiété uniquement ou de troubles de l'humeur et d'anxiété concomitants. La figure 1 illustre le processus de sélection des répondants de l'échantillon final de l'étude.
Figure 1
Processus de sélection des répondants pour l'échantillon final de l'étude (n = 2 678), EPMCC-THA 2014
Abréviations : ESCC - Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes; n, fréquence non pondérée; EPMCC-THA, Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles de l'humeur et d'anxiété.
Figure 1 : Équivalent textuel
Parmi les répondants de l'ESCC de 2013, 5 875 avaient indiqué avoir reçu un dia-gnostic de trouble de l'humeur et/ou d'anxiété par un professionnel de la santé et satisfaisaient aux critères d'admissibilité pour l'EPMCC-THA de 2014. Sur ce total, 994 ont été exclus pour être hors du champ d'application, et un autre 1 520 pour raison de non-réponse. 3 361 ont participé à l'EPMCC-THA de 2014 et ont consenti à ce que l'on communique leurs données à l'Agence de la santé publique du Canada (taux de réponse : 68,9 %). Ont été exclus de cette étude les 445 répondants qui ont répondu « non » lorsqu'on leur a demandé s'ils avaient un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété dia-gnostiqué par un professionnel de la santé mais « oui » à la question leur demandant s'ils avaient déjà reçu un diagnostic de ce type. En outre, les 238 répondants ayant indiqué faire déjà de l'activité physique pour d'autres raisons que la gestion de leur trouble de l'humeur et/ou d'anxiété ont été eux aussi exclus, car on ne disposait pas de données sur la fréquence de leur activité physique et de leur exercice. Au total, 2 678 Canadiens aux prises avec un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété ont donc été inclus dans notre étude (1 134 avec un trouble de l'humeur seulement, 576 avec un trouble d'anxiété seulement et 968 avec des troubles concomitants de l'humeur et d'anxiété).
Mesures
Dans l'EPMCC-THA de 2014, les questions aux répondants visant à confirmer le diagnostic de troubles de l'humeur et/ou d'anxiété étaient : (1) « Avez-vous un trouble de l'humeur, comme la dépression, la bipolarité, une manie ou une dysthymie, qui a été diagnostiqué par un professionnel de la santé? » et (2) « Avez-vous un trouble anxieux, comme une phobie, un trouble obsessivocompulsif, un trouble panique, qui a été diagnostiqué par un professionnel de la santé? ». Ceux qui ont répondu « oui » à au moins l'une de ces questions ont été inclus dans l'étude.
Sous-groupes d'exercice
Aux personnes qui ont répondu « oui » à la question « Depuis qu'on a diagnostiqué chez vous un [trouble de l'humeur/trouble d'anxiété/trouble d'anxiété ou de l'humeur], avez-vous déjà fait de l'exercice ou de l'activité physique pour aider à gérer votre [trouble de l'humeur/trouble d'anxiété/trouble d'anxiété ou de l'humeur]? », on a demandé : « En faites-vous toujours? ». S'ils ont répondu oui, on leur a demandé de préciser la fréquence de l'activité avec la question suivante : « À quelle fréquence le faites-vous? ». Les réponses possibles étaient : « quatre à six fois par semaine », « deux à trois fois par semaine », « une fois par semaine », « moins d'une fois par semaine » et « moins d'une fois par mois ». On a regroupé ces fréquences en trois sous-catégories :
- « aucun exercice » (catégorie regroupant les personnes qui ont répondu « non » à la question « Avez-vous déjà fait de l'exercice ou de l'activité physique pour aider à gérer votre [trouble de l'humeur/trouble d'anxiété/trouble d'anxiété ou de l'humeur]? » et celles qui ont déclaré faire de l'exercice moins d'une fois par semaine ou moins d'une fois par mois);
- « une à trois fois par semaine » (catégorie regroupant les personnes qui ont déclaré faire de l'activité physique ou de l'exercice une fois par semaine ou deux à trois fois par semaine);
- « quatre fois par semaine ou plus » (catégorie regroupant les personnes ayant déclaré faire de l'exercice quatre à six fois par semaine ou tous les jours).
L'expression « activité physique » désigne toute activité qui contracte des muscles et entraîne une dépense d'énergie, incluant le travail ou des activités ménagères ou récréatives, alors que « l'exercice » s'entend de mouvements du corps planifiés, structurés et répétitifs effectués pour améliorer et maintenir la condition physiqueNote de base de page 28. En dépit de ces différences, ces expressions ont été utilisées de façon interchangeable dans les questions de l'enquête, ce pour quoi nous ferons de même dans cet article. En outre, étant donné que nous n'avions pas d'information sur la durée et l'intensité des séances d'activité physique et d'exercice, nous n'avons pu établir de lien direct entre la fréquence observée et les Directives canadiennes en matière d'activité physique en vigueur, qui recommandent au moins 150 minutes d'activité modérée à vigoureuse par semaine chez les adultes de 18 à 64 ansNote de base de page 29. Si davantage d'activité physique offre davantage de bienfaits pour la santé, des volumes inférieurs au niveau recommandé peuvent tout de même offrir des bienfaits pour la santéNote de base de page 30. Nous avons donc considéré pour notre étude que les personnes qui avaient intégré dans leur horaire une activité physique ou de l'exercice au moins une fois par semaine faisaient « régulièrement » de l'activité physique ou de l'exercice.
Caractéristiques sociodémographiques et cliniques
Les variables sociodémographiques étaient l'âge (groupes d'âge : 18 à 34 ans, 35 à 49 ans, 50 à 64 ans et 65 ans et plus), le sexe (femme, homme), le niveau de scolarité du répondant (études secondaires partielles, diplôme d'études secondaires / aucunes études postsecondaires, études postsecondaires partielles et certificat/diplôme d'études postsecondaires ou grade universitaire), les quintiles de suffisance du revenu du ménage (déciles calculés par Statistique CanadaNote de base de page *, convertis en quintiles), l'état matrimonial (célibataire ou jamais marié(e); veuf(ve), divorcé(e) ou séparé(e); marié(e) ou conjoint(e) de fait), les zones géographiques (Colombie-Britannique, région des Prairies, Ontario, Québec, région de l'Atlantique), le milieu de résidence (urbain ou rural), le statut d'immigration (immigrant ou non-immigrant) et l'identité autochtone (autochtone, non-autochtone).
Les caractéristiques cliniques étaient le type de trouble (trouble de l'humeur seulement, trouble d'anxiété seulement et troubles de l'humeur et d'anxiété concomitants), le nombre d'années écoulées depuis le diagnostic (0 à 4 ans, 5 à 19 ans, 20 ans ou plus), le nombre de comorbidités, la recommandation de faire de l'exercice et le recours à un traitement clinique.
On a déterminé le nombre de comorbidités physiques en demandant aux répondants s'ils avaient reçu un diagnostic posé par un professionnel de la santé pour l'un des problèmes suivants ayant persisté (ou dont on s'attendait à ce qu'il persiste) au moins six mois : asthme, maladie pulmonaire obstructive chronique, arthrite, problèmes de dos, troubles intestinaux/maladie de Crohn/colite, diabète, cardiopathie, cancer, accident vasculaire cérébral et maladie d'Alzheimer ou autre démence. Chaque maladie déclarée a été comptabilisée comme une comorbidité distincte et trois catégories ont été créées pour la somme (aucune, 1 ou 2 et 3 ou plus). On a demandé aux répondants s'ils avaient reçu des recommandations cliniques pour faire de l'exercice en leur demandant « Un médecin ou un autre professionnel de la santé vous a-t-il déjà suggéré de faire de l'activité physique ou de l'exercice pour vous aider à gérer votre [trouble de l'humeur/trouble d'anxiété/trouble d'anxiété ou de l'humeur]? », question à laquelle ils devaient répondre par « oui » ou « non ». Le recours à un traitement clinique, à savoir la prise de médicaments d'ordonnance ou le recours à des consultations psychologiques, a été établi en posant les questions suivantes : « Prenez-vous actuellement des médicaments d'ordonnance pour votre trouble [d'anxiété ou de l'humeur]? » (« oui », « non ») et « Au cours des 12 derniers mois, un psychologue vous a-t-il donné des conseils pour vous aider à gérer votre trouble [d'anxiété ou de l'humeur]? » (« oui », « non »). On a considéré que les personnes qui ont répondu « oui » à au moins l'une des questions recevaient un traitement clinique.
Obstacles à l'exercice
On a demandé aux répondants ayant indiqué qu'ils ne faisaient pas ou plus d'exercice ou d'activité physique depuis leur diagnostic de préciser pourquoi, à partir de la liste suivante d'obstacles : « manque de volonté ou d'autodiscipline », « manque de temps ou horaire trop chargé », « problème physique », « ne savait pas que c'était important ou recommandé », « trop cher ou contraintes financières », « autre » et « aucune raison ».
État de santé
On a évalué l'état perçu de santé générale et de santé mentale à partir d'autodéclarations sur la santé générale et sur la santé mentale. À partir des cinq réponses possibles à l'enquête, nous avons défini trois catégories : « mauvais état de santé », incluant les répondants qui jugeaient leur état de santé « moyen » ou « médiocre », « bonne santé », qui a constitué une catégorie en soi, et « très bonne santé », incluant les personnes ayant déclaré être en « très bonne » ou « excellente » santé. On a évalué la satisfaction à l'égard de la vie en demandant aux répondants ce qu'ils pensaient de leur vie en général, sur une échelle de 0 à 10, où 0 représentait « très insatisfait(e) » et 10 « très satisfait(e) ». Pour notre étude, nous avons défini les 3 catégories suivantes pour mesurer la satisfaction à l'égard de la vie : « insatisfait(e) » (réponse de 0 à 4), « neutre » (5) ou « satisfait(e) » (6 à 10).
Analyses statistiques
Pour tenir compte de la répartition de l'échantillon et de la conception de l'enquête, nous avons pondéré toutes les estimations avec les poids d'enquête générés par Statistique Canada, afin que les données soient représentatives de la population générale canadienne âgée d'au moins 18 ans et vivant dans un logement privé dans l'une des 10 provinces et ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l'humeur et/ou d'anxiété. Nous avons rajusté les facteurs de pondération pour tenir compte des exclusions, du choix d'échantillon, des taux d'unité dans le champ de l'enquête, des non-réponses et de l'autorisation de partage et de jumelage des donnéesNote de base de page 32. Nous avons également produit des estimations de la variance (intervalles de confiance à 95 % et coefficients de variation) en utilisant les facteurs de pondération bootstrap fournis avec les donnéesNote de base de page 33. Seuls les résultats avec un coefficient de variation inférieur à 33,3 % sont présentés, conformément aux lignes directrices de Statistique CanadaNote de base de page 32.
Nous avons effectué des tests du chi-carré pour explorer les associations entre d'une part les trois sous-groupes d'activité physique et d'exercice et d'autre part les caractéristiques sociodémographiques des répondants, le nombre de comorbidités, les types de trouble, le nombre d'années écoulées depuis le diagnostic et le recours à un traitement clinique conventionnel et enfin l'existence ou non de recommandations cliniques de faire de l'activité physique ou de l'exercice.
Nous avons procédé à une analyse de régression logistique multidimensionnelle multinomiale pour examiner les associations potentielles entre la fréquence de l'exercice (en fonction des catégories aucun exercice, exercice 1 à 3 fois par semaine, exercice 4 fois ou plus par semaine) et l'état de santé générale et mentale perçue ainsi que la satisfaction à l'égard de la vie, après ajustement de toutes les caractéristiques sociodémographiques et cliniques jugées statistiquement significatives dans les analyses bidimensionnelles. Il convient de signaler que les données ne remplissaient pas les conditions liées aux cotes proportionnelles nécessaires à une régression ordinale. La signification statistique a été fixée à p < 0,05. Nous avons utilisé la version 5.1 du SAS Enterprise Guide (SAS Institute Inc., Cary, Caroline du Nord, États-Unis) pour analyser les données.
Résultats
Parmi les Canadiens, 51,0 % ne faisaient aucun exercice pour aider à gérer leurs troubles de l'humeur et/ou d'anxiété, mais presque la moitié faisaient de l'exercice au moins une fois par semaine : 23,8 % en faisaient d'une à trois fois par semaine et 25,3 % en faisaient quatre fois ou plus par semaine. De plus, nous avons constaté d'importantes différences entre les personnes qui faisaient de l'exercice régulièrement (c.-à-d. au moins une fois par semaine) et celles qui n'en faisaient pas du tout (tableau 1). Nous avons établi un lien entre d'une part un âge plus avancé, des niveaux de scolarité plus bas et une suffisance de revenu du ménage plus faible et d'autre part une fréquence plus importante de l'inactivité. On a observé aussi des différences entre les provinces ou zones de résidence : les plus actifs étaient ceux de la Colombie-Britannique (à 67,6 %), avec à l'opposé 50 % des individus de l'Ontario et des régions de l'Atlantique et des Prairies qui ne faisaient aucun exercice régulièrement.
Variable | Catégorie | Aucun exercice | Exercice 1 à 3 fois par semaine | Exercice 4 fois ou plus par semaine | Test chi carré | |||
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% | IC à 95 % | % | IC à 95 % | % | IC à 95 % | valeur p | ||
Sexe | Homme | 46,4 | (40,2 à 52,6) | 25,8 | (19,6 à 32,0) | 27,8 | (22,2 à 33,4) | 0,44 |
Femme | 48,6 | (44,7 à 52,5) | 27,7 | (23,9 à 31,5) | 23,6 | (20,6 à 26,7) | ||
Âge (ans) | 18 à 34 | 45,0 | (38,3 à 51,6) | 28,4 | (21,5 à 35,3) | 26,6 | (20,1 à 33,2) | 0,055 |
35 à 49 | 47,2 | (40,1 à 54,3) | 32,8 | (25,4 à 40,1) | 20,0 | (14,8 à 25,2) | ||
50 à 64 | 49,2 | (43,8 à 54,6) | 22,5 | (17,9 à 27,2) | 28,3 | (23,8 à 32,8) | ||
65 et plus | 52,5 | (46,7 à 58,3) | 21,7 | (16,8 à 26,7) | 25,8 | (20,1 à 31,5) | ||
État matrimonial | Célibataire ou jamais marié(e) | 50,3 | (43,9 à 56,7) | 24,0 | (18,6 à 29,5) | 25,7 | (19,8 à 31,5) | 0,074 |
Veuf(ve), divorcé(e) ou séparé(e) | 51,5 | (44,5 à 58,5) | 20,2 | (15,2 à 25,2) | 28,3 | (22,0 à 34,7) | ||
Marié(e) ou conjoint(e) de fait | 45,7 | (40,8 à 50,5) | 30,6 | (25,6 à 35,6) | 23,7 | (19,9 à 27,6) | ||
Niveau de scolarité du répondant | Études secondaires partielles | 63,4 | (55,6 à 71,1) | 16,9tableau 1 note de base de page a | (11,4 à 22,4) | 19,7tableau 1 note de base de page a | (13,4 à 26,1) | 0,001tableau 1 note de base de page * |
Diplôme d'études secondaires | 52,2 | (45,7 à 58,6) | 23,5 | (17,7 à 29,3) | 24,3 | (18,5 à 30,1) | ||
Études postsecondaires partielles | 46,8tableau 1 note de base de page a | (33,2 à 60,5) | 32,3tableau 1 note de base de page a | (18,2 à 46,4) | 20,9tableau 1 note de base de page a | (10,7 à 31,0) | ||
Certificat/diplôme d'études postsecondaires | 42,8 | (38,3 à 47,4) | 30,2 | (25,4 à 34,9) | 27,0 | (23,1 à 30,9) | ||
Quintiles de suffisance du revenu du ménage | Q1 à Q2 (plus faible) | 56,5 | (51,6 à 61,4) | 19,1 | (15,2 à 23,1) | 24,4 | (20,1 à 28,6) | < 0,001tableau 1 note de base de page * |
Q3 (intermédiaire) | 49,5 | (41,7 à 57,3) | 23,6tableau 1 note de base de page a | (16,7 à 30,4) | 26,9 | (19,9 à 33,9) | ||
Q4 à Q5 (plus élevé) | 36,9 | (31,6 à 42,1) | 38,3 | (32,1 à 44,6) | 24,8 | (20,5 à 29,2) | ||
Immigrant | Oui | 47,8 | (36,1 à 59,6) | 24,5tableau 1 note de base de page a | (14,6 à 34,4) | 27,7tableau 1 note de base de page a | (17,0 à 38,4) | 0,80 |
Non | 47,9 | (44,2 à 51,5) | 27,4 | (23,8 à 31,1) | 24,7 | (21,9 à 27,5) | ||
Autochtone | Oui | 54,8 | (43,6 à 65,9) | 19,9 | (10,7 à 29,2) | 25,3tableau 1 note de base de page a | (16,1 à 34,6) | 0,32 |
Non | 47,6 | (43,9 à 51,2) | 27,6 | (23,9 à 31,2) | 24,9 | (21,9 à 27,9) | ||
Milieu de résidence | Rural | 49,7 | (44,1 à 55,2) | 24,0 | (18,5 à 29,5) | 26,4 | (21,3 à 31,4) | 0,52 |
Urbain | 47,5 | (43,6 à 51,4) | 27,7 | (23,8 à 31,6) | 24,8 | (21,6 à 28,1) | ||
Zone géographique | Colombie-Britannique | 32,4 | (24,2 à 40,7) | 26,3 | (18,0 à 34,6) | 41,2 | (30,4 à 52,1) | < 0,001tableau 1 note de base de page * |
Région des Prairies | 51,5 | (43,6 à 59,4) | 26,4tableau 1 note de base de page a | (18,9 à 34,0) | 22,0 | (16,4 à 27,6) | ||
Ontario | 50,6 | (44,4 à 56,7) | 25,0 | (19,3 à 30,6) | 24,5 | (19,9 à 29,0) | ||
Québec | 48,2 | (40,3 à 56,0) | 35,3 | (27,1 à 43,5) | 16,5 | (11,7 à 21,4) | ||
Région de l'Atlantique | 50,8 | (43,4 à 58,2) | 22,5tableau 1 note de base de page a | (15,8 à 29,2) | 26,7 | (19,7 à 33,8) | ||
Comorbidités physiques (nombre) | 0 | 43,3 | (37,5 à 49,1) | 33,0 | (26,6 à 39,3) | 23,7 | (19,2 à 28,3) | 0,004tableau 1 note de base de page * |
1 à 2 | 49,8 | (45,1 à 54,6) | 22,3 | (18,5 à 26,0) | 27,9 | (23,6 à 32,3) | ||
3 ou plus | 54,8 | (47,4 à 62,3) | 25,1tableau 1 note de base de page a | (18,1 à 32,2) | 20,0tableau 1 note de base de page a | (14,4 à 25,6) | ||
Types de trouble | Trouble de l'humeur seulement | 51,8 | (47,0 à 56,6) | 22,2 | (17,9 à 26,6) | 25,9 | (21,6 à 30,3) | 0,005tableau 1 note de base de page * |
Trouble d'anxiété seulement | 37,6 | (31,0 à 44,3) | 35,5 | (27,3 à 43,6) | 26,9 | (21,0 à 32,8) | ||
Troubles concomitants | 49,9 | (44,1 à 55,6) | 27,2 | (21,7 à 32,7) | 22,9 | (18,4 à 27,5) | ||
Temps écoulé depuis le diagnostic (ans) | 0 à 4 | 51,7 | (44,8 à 58,6) | 27,1 | (20,8 à 33,4) | 21,2 | (16,3 à 26,1) | 0,008tableau 1 note de base de page * |
5 à 19 | 42,2 | (37,2 à 47,1) | 30,6 | (25,1 à 36,1) | 27,3 | (22,8 à 31,8) | ||
20 et plus | 54,4 | (48,4 à 60,5) | 19,9 | (15,5 à 24,3) | 25,6 | (20,4 à 30,8) | ||
Traitement clinique | Oui | 47,5 | (43,6 à 51,3) | 29,3 | (25,5 à 33,1) | 23,2 | (20,3 à 26,1) | 0,001tableau 1 note de base de page * |
Non | 49,7 | (41,7 à 57,6) | 16,6tableau 1 note de base de page a | (11,2 à 21,9) | 33,8 | (25,6 à 42,0) | ||
Recommandations d'AP ou d'exercice par PS | Oui | 37,5 | (33,6 à 41,5) | 33,4 | (29,0 à 37,8) | 29,1 | (25,5 à 32,7) | < 0,001tableau 1 note de base de page * |
Non | 70,2 | (64,9 à 75,4) | 13,4tableau 1 note de base de page a | (8,8 à 18,0) | 16,4 | (12,4 à 20,4) | ||
Abréviations : AP, activité physique; EPMCC-THA, Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles de l'humeur et d'anxiété; IC, intervalle de confiance; PS, professionnel de la santé; RC, rapport de cotes; Q, quintile. Remarque : Pourcentages et IC à 95 % basés sur des données pondérées. Forte variabilité de l'échantillonnage (coefficient de variation compris entre 16,6 et 33,3 %). Statistiquement significatif au niveau p < 0,05. |
En ce qui concerne les caractéristiques cliniques, les Canadiens vivant avec des troubles de l'humeur (avec ou sans trouble d'anxiété) et ceux avec des comorbidités physiques étaient moins susceptibles de faire de l'exercice régulièrement. En outre, les individus dont le diagnostic était plus récent (moins de 5 ans) ou aux prises avec une maladie chronique depuis longtemps (20 ans et plus) étaient moins susceptibles de faire de l'exercice. Ceux qui suivaient une thérapie clinique classique (médication ou psychothérapie) étaient légèrement plus susceptibles de faire de l'exercice une à trois fois par semaine, alors que ceux ne suivant aucun traitement clinique étaient plus susceptibles de faire de l'exercice quatre fois ou plus par semaine. Enfin, un autre facteur associé à l'activité physique et à l'exercice s'est révélé être l'existence de recommandations à cet effet par un médecin ou un autre professionnel de la santé.
Après ajustement de toutes les caractéristiques sociodémographiques et cliniques, nous avons comparé les personnes qui faisaient de l'exercice une à trois fois par semaine à celles qui n'en faisaient pas (tableau 2). Les personnes n'ayant pas terminé leurs études secondaires (par rapport à celles qui avaient un diplôme d'études postsecondaires), celles qui se trouvaient dans les quintiles de suffisance du revenu les plus faibles (Q1 à Q3 par rapport à Q4 à Q5), celles qui avaient des troubles de l'humeur avec ou sans troubles d'anxiété (par rapport à celles qui avaient un trouble d'anxiété seulement), celles à qui aucun professionnel de la santé n'avait recommandé de faire de l'exercice (par rapport à celles qui avaient reçu des recommandations en ce sens) et celles qui n'avaient pas suivi de thérapie clinique classique (par rapport à celles qui en avaient suivi une) étaient moins susceptibles de faire de l'exercice une à trois fois par semaine. Lorsque nous avons comparé les personnes qui faisaient de l'exercice quatre fois par semaine ou plus à celles qui n'en faisaient pas, la province ou la région de résidence des individus (p. ex., celles de toutes les autres régions par rapport à celles de Colombie-Britannique), le type de trouble et l'existence de recommandations d'un professionnel de la santé sont demeurés significatifs. Le facteur le plus important associé à l'activité physique et l'exercice (à n'importe quel niveau) s'est révélé être là aussi l'existence de recommandations à cet effet par un professionnel de la santé. Les personnes n'ayant pas reçu de recommandations les incitant à faire de l'exercice étaient de trois à cinq fois moins (selon la fréquence de l'exercice) susceptibles de faire de l'exercice pour s'autogérer que celles à qui on avait conseillé de le faire. De ce fait, l'association est plus solide entre le fait d'avoir reçu ou non des recommandations et l'activité physique ou l'exercice, compte tenu de l'estimation ponctuelle du RC, qu'elle ne l'est avec le niveau de scolarité, l'âge, la région de résidence et le type de trouble.
Variable (référence) | Catégorie | Exercice 1 à 3 fois par semaine par rapport à aucun exercice | Exercice 4 fois et plus par semaine par rapport à aucun exercice | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
RC | IC à 95 % | valeur p | RC | IC à 95 % | valeur p | ||
Sexe (femme) | Homme | 0,83 | (0,54 à 1,25) | 0,37 | 1,13 | (0,77 à 1,67) | 0,53 |
Âge (18 à 34 ans) | 35 à 49 ans | 0,89 | (0,51 à 1,55) | 0,68 | 0,68 | (0,40 à 1,14) | 0,14 |
50 à 64 ans | 0,69 | (0,39 à 1,22) | 0,20 | 1,05 | (0,61 à 1,80) | 0,86 | |
65 ans et plus | 1,10 | (0,57 à 2,12) | 0,79 | 1,23 | (0,67 à 2,28) | 0,51 | |
État matrimonial (marié(e) ou conjoint(e) de fait) | Célibataire ou jamais marié(e) | 0,91 | (0,55 à 1,50) | 0,71 | 1,16 | (0,75 à 1,80) | 0,50 |
Veuf(ve), divorcé(e) ou séparé(e) | 0,95 | (0,58 à 1,55) | 0,84 | 1,43 | (0,87 à 2,35) | 0,16 | |
Niveau de scolarité du répondant (certificat/diplôme d'études postsecondaires) |
Études secondaires partielles | 0,55 | (0,32 à 0,94) | 0,028tableau 2 note de base de page * | 0,66 | (0,40 à 1,11) | 0,12 |
Diplôme d'études secondaires | 0,84 | (0,53 à 1,34) | 0,46 | 0,74 | (0,49 à 1,12) | 0,16 | |
Études postsecondaires partielles | 1,00 | (0,45 à 2,23) | 0,99 | 0,54 | (0,24 à 1,23) | 0,14 | |
Quintiles de suffisance du revenu (Q4 à Q5; plus élevé) | Q1 à Q2 (plus faible) | 0,39 | (0,25 à 0,60) | < 0,001tableau 2 note de base de page * | 0,63 | (0,42 à 0,96) | 0,033tableau 2 note de base de page * |
Q3 (intermédiaire) | 0,47 | (0,28 à 0,78) | 0,003tableau 2 note de base de page * | 0,78 | (0,48 à 1,26) | 0,31 | |
Immigrant (non) | Oui | 0,51 | (0,13 à 2,03) | 0,34 | 1,56 | (0,44 à 5,49) | 0,49 |
Autochtone (non) | Oui | 0,69 | (0,30 à 1,60) | 0,39 | 0,94 | (0,50 à 1,77) | 0,84 |
Milieu de résidence (urbain) | Rural | 0,95 | (0,61 à 1,49) | 0,83 | 1,08 | (0,73 à 1,58) | 0,71 |
Zone géographique (Colombie-Britannique) | Région des Prairies | 0,63 | (0,31 à 1,30) | 0,21 | 0,36 | (0,20 à 0,68) | 0,001tableau 2 note de base de page * |
Ontario | 0,69 | (0,37 à 1,28) | 0,24 | 0,44 | (0,25 à 0,80) | 0,007tableau 2 note de base de page * | |
Québec | 0,84 | (0,43 à 1,65) | 0,61 | 0,32 | (0,17 à 0,62) | < 0,001tableau 2 note de base de page * | |
Région de l'Atlantique | 0,53 | (0,27 à 1,04) | 0,065 | 0,49 | (0,25 à 0,95) | 0,035tableau 2 note de base de page * | |
Comorbidités physiques (0) | 1 à 2 | 0,77 | (0,50 à 1,18) | 0,22 | 0,87 | (0,60 à 1,26) | 0,47 |
3 ou plus | 0,92 | (0,53 à 1,62) | 0,78 | 0,70 | (0,40 à 1,21) | 0,20 | |
Type de trouble (trouble d'anxiété) | Troubles concomitants | 0,51 | (0,31 à 0,83) | 0,007tableau 2 note de base de page * | 0,43 | (0,27 à 0,70) | < 0,001tableau 2 note de base de page * |
Trouble de l'humeur seulement | 0,53 | (0,33 à 0,87) | 0,011tableau 2 note de base de page * | 0,69 | (0,45 à 1,05) | 0,080 | |
Temps écoulé depuis le diagnostic (5 à 19 ans) | 0 à 4 ans | 0,77 | (0,47 à 1,25) | 0,29 | 0,74 | (0,47 à 1,14) | 0,17 |
20 ans ou plus | 0,68 | (0,44 à 1,07) | 0,10 | 0,80 | (0,52 à 1,22) | 0,30 | |
Traitement clinique (oui) | Non | 0,68 | (0,40 à 1,16) | 0,16 | 1,63 | (1,02 à 2,61) | 0,043tableau 2 note de base de page * |
Recommandation d'AP ou d'exercice par un PS (oui) | Non | 0,21 | (0,15 à 0,31) | < 0,001tableau 2 note de base de page * | 0,31 | (0,22 à 0,45) | < 0,001tableau 2 note de base de page * |
Abréviations : AP, activité physique; EPMCC-THA, Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles de l'humeur et d'anxiété; IC, intervalle de confiance; PS, professionnel de la santé; RC, rapport de cotes; Q, quintile. Remarque : Les RC et IC à 95 % sont basés sur des données pondérées. RC ajustés en fonction de toutes les caractéristiques sociodémographiques et cliniques. Statistiquement significatif à p < 0,05. |
Le tableau 3 présente les associations entre le bien-être perçu et la fréquence de l'activité physique ou de l'exercice. En général, les personnes ne faisant aucun exercice étaient plus susceptibles de juger « moyen ou médiocre » leur état de santé générale et de santé mentale et d'être insatisfaites de la vie. Le lien entre la santé mentale autodéclarée et la fréquence de l'activité physique et de l'exercice n'était toutefois pas statistiquement significatif. Même après ajustement des caractéristiques sociodémographiques et cliniques qui auraient pu avoir un impact sur le bien-être général, l'association inverse entre l'exercice pratiqué entre une et trois fois par semaine (par rapport à aucun exercice) et l'état de santé général « moyen ou médiocre » ou « bon » par rapport à « très bon ou excellent » et l'insatisfaction (par rapport à la satisfaction) face à la vie est demeuré (tableau 4). De même, après rajustement, les personnes faisant de l'exercice quatre fois ou plus par semaine étaient moins susceptibles que les personnes qui ne faisaient aucun exercice de déclarer que leur état de santé générale était « moyen ou médiocre » ou « bon » (par rapport à « excellent »), que l'état de leur santé mentale était « moyen ou médiocre » (par rapport à « excellent ») et de se dire insatisfaites de la vie (par rapport à satisfaites).
Variable | Catégorie | Aucun exercice | Exercice 1 à 3 fois par semaine | Exercice 4 fois et plus par semaine | Test chi carré | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
% | IC à 95 % | % | IC à 95 % | % | IC à 95 % | valeur p | ||
État de santé générale perçue | Excellent ou très bon | 35,6 | (29,8 à 41,5) | 35,6 | (28,7 à 42,5) | 28,8 | (23,6 à 34,0) | < 0,001tableau 3 note de base de page * |
Bon | 50,0 | (44,5 à 55,5) | 25,1 | (20,7 à 29,5) | 24,9 | (20,1 à 29,7) | ||
Moyen ou médiocre | 61,7 | (55,5 à 67,9) | 17,9 | (13,2 à 22,6) | 20,4 | (15,3 à 25,5) | ||
État de santé mentale perçue | Excellent ou très bon | 43,7 | (37,9 à 49,6) | 26,2 | (20,1 à 32,3) | 30,1 | (24,7 à 35,4) | 0,053 |
Bon | 45,7 | (40,4 à 51,1) | 30,5 | (24,9 à 36,1) | 23,8 | (19,4 à 28,1) | ||
Moyen ou médiocre | 54,6 | (48,2 à 60,9) | 23,2 | (17,4 à 28,9) | 22,3 | (17,0 à 27,6) | ||
Satisfaction à l'égard de la vie | Satisfait(e) | 43,3 | (39,4 à 47,2) | 30,9 | (26,8 à 35,0) | 25,8 | (22,6 à 29,0) | < 0,001tableau 3 note de base de page * |
Neutre | 55,6 | (45,9 à 65,3) | 17,2tableau 3 note de base de page a | (10,6 à 23,7) | 27,2tableau 3 note de base de page a | (18,4 à 36,1) | ||
Insatisfait(e) | 71,2 | (62,4 à 79,9) | 11,0tableau 3 note de base de page a | (6,3 à 15,7) | 17,8tableau 3 note de base de page a | (10,1 à 25,5) | ||
Abréviations : EPMCC-THA, Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles de l'humeur et d'anxiété; IC, intervalle de confiance. Remarque : Les pourcentages et les IC à 95 % sont basés sur des données pondérées. Forte variabilité de l'échantillonnage (coefficient de variation compris entre 16,6 et 33,3 %). Statistiquement significatif au niveau p < 0,05. |
Variable (référence) | Catégorie | Exercice 1 à 3 fois par semaine par rapport à aucun exercice | Exercice 4 fois et plus par semaine par rapport à aucun exercice | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
RC | IC à 95 % | valeur p | RC | IC à 95 % | valeur p | ||
État de santé générale perçue (excellent/très bon) | Moyen ou médiocre | 0,33 | (0,19 à 0,56) | < 0,001tableau 4 note de base de page * | 0,40 | (0,25 à 0,64) | < 0,001tableau 4 note de base de page * |
Bon | 0,50 | (0,32 à 0,77) | 0,002tableau 4 note de base de page * | 0,59 | (0,40 à 0,88) | 0,010tableau 4 note de base de page * | |
Santé mentale perçue (excellente ou très bonne) | Moyenne ou médiocre | 0,69 | (0,41 à 1,15) | 0,15 | 0,57 | (0,37 à 0,90) | 0,015tableau 4 note de base de page * |
Bonne | 0,96 | (0,62 à 1,49) | 0,85 | 0,71 | (0,49 à 1,04) | 0,078 | |
Satisfaction à l'égard de la vie (satisfait(e)) | Insatisfait(e) | 0,29 | (0,16 à 0,50) | < 0,001tableau 4 note de base de page * | 0,46 | (0,25 à 0,83) | 0,011tableau 4 note de base de page * |
Neutre | 0,53 | (0,31 à 0,93) | 0,027tableau 4 note de base de page * | 0,87 | (0,54 à 1,41) | 0,58 | |
Abréviations : EPMCC-THA, Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada - Composante des troubles de l'humeur et d'anxiété; IC, intervalle de confiance; RC, rapport de cotes. Remarques : Les RC et IC à 95 % sont basés sur des données pondérées. RC ajustés en fonction des éléments suivants : sexe, âge, situation familiale, scolarité, suffisance de revenu du ménage, zone géographique, comorbidité, type de diagnostic, gestion clinique et recommandations d'un professionnel de la santé. Statistiquement significatif à p < 0,05. |
Chez les personnes aux prises avec des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété, les obstacles le plus souvent cités à faire de l'exercice au moins une fois par semaine étaient les suivants : « problème physique » (27,3 %), « manque de temps ou horaire trop chargé » (24,1 %) et « manque de volonté ou d'autodiscipline » (15,8 %). D'autres raisons non précisées ont été mentionnées par 25,0 % des individus. Le coût a rarement été mentionné comme obstacle (2,1 %).
Analyse
Alors qu'une activité physique ou de l'exercice pratiqués régulièrement améliorent les symptômes de dépression et d'anxiétéNote de base de page 26, dans le cadre de notre étude, environ 50 % des personnes chez lesquelles on a diagnostiqué ces troubles ne faisaient pas d'exercice régulièrement (c.-à-d. au moins une fois par semaine), ce qui constitue une occasion d'améliorer les soins et la gestion de ces personnes. On considère habituellement, dans la plupart des lignes directricesNote de base de page 34Note de base de page 35Note de base de page 36, que l'activité physique et l'exercice constituent une thérapie d'appoint au traitement clinique classique (médication ou psychothérapie), mais ils peuvent aussi servir d'intervention de première ligne et à faible intensité pour des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété bénins à modérés, en association avec d'autres stratégies d'autogestionNote de base de page 6Note de base de page 37Note de base de page 38.
Les résultats de cette étude montrent que les Canadiens affectés moins susceptibles de faire de l'activité physique et de l'exercice (par rapport à ceux en faisant) étaient plus âgés, moins scolarisés, appartenaient aux quintiles de suffisance du revenu les plus faibles et habitaient l'Ontario et les provinces de l'Atlantique. Ces résultats sont comparables à ceux de la population canadienne inactive en généralNote de base de page 38.
Comme d'autres études l'ont montréNote de base de page 39Note de base de page 40, les personnes avec des comorbidités physiques étaient moins susceptibles de faire de l'exercice (même si cette constatation s'est estompée après ajustement en fonction de l'âge et d'autres variables socioéconomiques). De même, les problèmes physiques (ainsi que le manque de temps) constituaient l'un des obstacles le plus souvent mentionnés. La présence d'une comorbidité physique est susceptible de compliquer les obstacles perçus à l'activité physique et à l'exercice, mais quelques études récentes ont vivement recommandé de prescrire de l'activité physique et de l'exercice pour le traitement et la gestion d'un grand nombre de problèmes chroniques physiques, à condition que le type et l'intensité choisis tiennent compte de l'état de la personneNote de base de page 40Note de base de page 41.
Même si le manque de volonté ou d'autodiscipline n'a été mentionné comme obstacle que par 15 % seulement des répondants ne faisant aucune activité physique ou aucun exercice, il a été démontré que les personnes aux prises avec une dépression manquent de motivation et d'énergie dans un certain nombre d'activités, en particulier celles qui exigent effort et régularitéNote de base de page 42Note de base de page 43. Notre étude va dans le même sens, en montrant que les personnes aux prises avec un trouble de l'humeur (avec ou sans trouble d'anxiété concomitant) étaient moins susceptibles de faire de l'exercice que celles avec un trouble d'anxiété seulement. Certaines approches et nouvelles thérapies comme l'entrevue de motivationNote de base de page 44 et l'activation comportementaleNote de base de page 45 peuvent aider les personnes qui manquent de motivation et d'énergie à adopter de nouvelles habitudes de vie et à les conserver. L'activation comportementale vise notamment à accroître le renforcement positif externe en encourageant les personnes à faire davantage d'activités agréables et enrichissantesNote de base de page 45Note de base de page 46.
Les recommandations d'un médecin ou d'un autre professionnel de la santé à faire de l'activité physique et de l'exercice ont constitué le facteur le plus important associé à la pratique d'une activité au moins une fois par semaine. Même si le manque de connaissances et de temps ont été mentionnés comme principaux obstacles à la prescription d'activité physique ou d'exercice par les professionnels de la santéNote de base de page 47Note de base de page 48Note de base de page 49Note de base de page 50, des recherches ont montré que les médecins de famille réussissent efficacement à augmenter l'activité physique et l'exercice chez leurs patients en soins primairesNote de base de page 45Note de base de page 51. À la lumière de ces résultats, il est essentiel que les professionnels de la santé recommandent à leurs patients aux prises avec des troubles de l'humeur et/ou d'anxiété de faire de l'activité physique et de l'exercice et les encouragent à persévérer.
Une récente critique systématique d'études portant sur l'activité physique et l'exercice et la dépression propose les lignes directrices suivantes à l'intention des professionnels de la santé : (1) les activités aérobiques comme anaérobiques étant efficaces, le choix devrait dépendre des préférences du patient et (2) en matière de durée et de fréquence, les séances devraient durer au moins 30 minutes trois fois par semaineNote de base de page 52. La participation à des activités de groupe ainsi qu'un suivi et un contrôle réguliers semblent augmenter les chances de résultats fructueux en maintenant la motivation et la persévéranceNote de base de page 47Note de base de page 52. Des stratégies simples et faciles à mettre en œuvre comme la prescription d'activité physique ou d'exercice et l'utilisation de podomètres et de carnets d'entraînement ont aussi démontré leur utilitéNote de base de page 47Note de base de page 53Note de base de page 54. Le plus important est surtout de viser à encourager le patient à être actif (sans égard au type, à la durée et à la fréquence de l'activité) et de s'assurer que l'activité physique ou l'exercice choisis sont jugés agréablesNote de base de page 24Note de base de page 51Note de base de page 52. Enfin, les interventions visant à accroître l'autogestion par l'exercice devront tenir compte des obstacles posés par les comorbidités chroniques et créer de nouvelles stratégies sera nécessaire pour composer avec l'enjeu des contraintes de temps.
Enfin, notre étude a révélé l'existence d'une association entre l'activité physique et l'exercice et le bien-être perçu. Les personnes ne faisant pas d'exercice étaient plus susceptibles que celles qui faisaient de l'exercice au moins une fois par semaine de déclarer un état de santé globale « passable ou médiocre » et une insatisfaction à l'égard de la vie, même après ajustement des caractéristiques sociodémographiques et cliniques susceptibles d'avoir un effet sur le bien-être perçu. Comme l'EPMCC-THA de 2014 est une enquête transversale, nous n'avons pas pu déterminer la direction de cette association et nous n'avons pas pu établir si les répondants se disaient en meilleure santé et plus satisfaits de la vie parce qu'ils faisaient de l'exercice ou, au contraire, s'ils faisaient de l'exercice parce qu'ils se sentaient mieux. Il est intéressant aussi de signaler qu'il n'y avait pas de différences importantes en matière de bien-être entre les personnes qui déclaraient faire de l'exercice une à trois fois par semaine et celles ayant déclaré en faire quatre fois ou plus, ce qui peut être dû au fait que les effets psychologiques (comme l'estime de soi ou l'autoefficacité) et sociaux de l'activité physique et de l'exercice sont aussi importants que ses effets physiologiquesNote de base de page 52.
Forces et limites
L'EPMCC-THA de 2014 est la seule enquête nationale à avoir fourni de l'information détaillée sur l'expérience d'un vaste échantillon de Canadiens aux prises avec un trouble de l'humeur et/ou d'anxiété diagnostiqué, ce qui nous a permis d'étudier le lien entre l'activité physique et l'exercice comme stratégie d'autogestion et les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des individus, leur bien-être perçu et les obstacles signalés.
Cette étude comporte quelques limites que nous voudrions mentionner. Tout d'abord, l'EPMCC-THA de 2014 a produit un taux de réponse plus faible (68,9 %) que les cycles précédents (75 % à 83 %)Note de base de page 55Note de base de page 56. On a observé ce phénomène dans le cadre d'autres enquêtes sur la santé, tant au Canada qu'à l'étrangerNote de base de page 57. Ce faible taux de réponse peut introduire un biais attribuable aux non-réponses, mais il convient de signaler que Statistique Canada a effectué des rajustements pour tenir compte de ceux qui ont été exclus ou qui n'ont pas répondu à l'enquêteNote de base de page 32. Deuxièmement, l'absence de questions sur le type, la durée et l'intensité de l'activité physique et de l'exercice et sur la gravité de la maladie ont limité le sujet de notre étude. Troisièmement, le fait que nous ayons exclu les personnes qui faisaient déjà de l'exercice pour d'autres raisons que l'autogestion peut avoir eu un effet sur certains résultats, même si ces personnes représentaient moins de 10 % de l'échantillon (8,4 %). D'un autre côté, comme notre étude visait avant tout une stratégie d'autogestion et des façons d'améliorer la participation dans ce contexte, les personnes exclues n'auraient pas été représentatives de cette population spécifique. Quatrièmement, comme l'EPMCC-THA de 2014 est une enquête transversale, on ne peut tirer de relation de causalité entre le bien-être perçu et l'activité physique et l'exercice.
Conclusion
Même s'il a été démontré que l'activité physique et l'exercice améliorent les symptômes de dépression et d'anxiété et comptent de nombreux autres bienfaits pour la santé, comme l'amélioration du bien-être global et la prévention ou l'atténuation d'autres maladies chroniques, cette stratégie n'était pas utilisée par plus de 50 % des personnes de notre échantillon aux prises avec ces troubles. Les personnes les plus susceptibles de ne faire aucun exercice avaient en commun un grand nombre des caractéristiques sociodémographiques observées dans la population inactive en général. Il semble particulièrement difficile pour les personnes aux prises avec un trouble de l'humeur et celles avec des comorbidités physiques de faire de l'activité physique et l'exercice, alors même que l'exercice pourrait se révéler particulièrement bénéfique dans leur cas.
Le facteur le plus important associé à l'exercice était l'existence de recommandations à cet effet par un médecin ou un autre professionnel de la santé. Les professionnels de la santé ont donc un rôle crucial à jouer en recommandant l'activité physique et l'exercice et en encourageant la persévérance de leurs patients, en particulier ceux aux prises avec un trouble de l'humeur et des comorbidités physiques.
Remerciements
Les auteurs remercient Siobhan O'Donnell pour son examen minutieux. Scott B. Patten est chercheur principal en santé à Alberta Innovates, Health Solutions. Aucune aide financière ou matérielle de l'extérieur n'a été accordée pour cette étude.
Conflits d'intérêts
Les auteurs déclarent n'avoir aucun conflit d'intérêts.
Contributions des auteurs
Louise Pelletier (LP), Alain Demers (AD) et Shamila Shanmugasegaram (SS) ont conçu l'étude, AD a analysé les données et LP et SS ont rédigé le document. Les quatre auteurs ont contribué à l'interprétation des données et formulé des commentaires dans la version préliminaire.
Références
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