Revue Rapide : Analyse intersectionnelle des effets disproportionnés des feux de forêt sur la santé de diverses populations et communautés

Contenu

• Analyse comparative entre les sexes et les genres Plus (ACSG Plus)
• Envisager les feux de forêt au Canada d'un point de vue intersectionnel
  • Effets sur la santé
• Variation des effets des feux de forêt en fonction des déterminants sociaux et structurels de la santé
  • Situation géographique et isolement
  • Identité autochtone
  • Race et origine ethnique
  • Sexe et genre
  • Âge
  • Statut socioéconomique
  • Logement
  • Profession
  • Famille et grossesse
  • Groupes confessionnels
• Fumée de feux de forêt
• Considérations liées à l'équité pendant les feux de forêt
• Limites
• Les Références

La saison des feux de forêt a été sans précédent au Canada en 2023. De vastes régions du pays ont été très durement touchées^{Note de bas de page 1}. L'année  2023 s'inscrit dans la tendance à des saisons de feux de forêt prolongées, marquées par des feux d'une intensité et d'une fréquence accrues^{Note de bas de page 2Note de bas de page 3}. On s'attend à ce qu'il y ait d'autres feux de forêt au cours des prochaines années et la modélisation suggère que leur nombre global pourrait augmenter de 75 % d'ici 2100 ^{Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7}. Au Canada, la saison des feux de forêt s'étend généralement du début avril à la fin octobre, mais pour 2024, l'Alberta a annoncé que sa saison des feux de forêt commencerait 10 jours plus tôt^{Note de bas de page 8}.

Les feux de forêt représentent un important problème de santé publique : ils sont très répandus, ont de graves effets sur la santé et sont répartis de façon inéquitable.^{Note de bas de page 9} Les effets des feux de forêt, outre ceux sur la santé physique et mentale, sont ressentis différemment par les groupes de population selon les recoupements entre les déterminants sociaux de la santé (DSS) tels que l'âge, la région géographique, le sexe et le revenu.^{Note de bas de page 10} La pandémie de COVID-19 a permis de constater l'incidence inéquitable des situations d'urgence sur les populations qui sont déjà vulnérables^{Note de bas de page 9Note de bas de page 11} et la création de nouvelles inégalités par ces situations.

Les inégalités systémiques déterminent l'exposition, la sensibilité et la capacité d'adaptation aux aléas climatiques, car les différents facteurs individuels et les DSS influencent la vulnérabilité des personnes au climat. Par conséquent, le fait de comprendre la manière dont différents groupes de population, en particulier ceux qui étaient déjà en situation de vulnérabilité, sont touchés par les feux de forêt, permet de s'assurer que les facteurs liés à l'équité en santé sont priorisés et intégrés dans les mesures de préparation et d'intervention d'urgence, ainsi que dans les mesures de santé publique visant à lutter contre les changements climatiques.^{Note de bas de page 9Note de bas de page 11} En s'attaquant aux inégalités et aux vulnérabilités sociétales, il est possible d'obtenir de meilleurs résultats en matière de santé publique pour tous.

Analyse comparative entre les sexes et les genres Plus (ACSG Plus)

L'analyse comparative entre les sexes et les genres Plus (ACSG Plus) est une priorité du gouvernement du Canada. Elle favorise la prise en compte des facteurs liés à l'équité en santé dans l'ensemble des politiques, des programmes et des pratiques du portefeuille de la Santé.^{Note de bas de page a} L'ACSG Plus examine la façon dont les multiples déterminants sociaux de la santé, comme la race, l'âge, le revenu, l'orientation sexuelle, l'emplacement géographique et le statut socioéconomique, convergent pour influencer les résultats en matière de santé. La convergence de ces facteurs d'identité se produit dans un contexte de systèmes et de structures de pouvoir interreliés (p. ex. les lois, les politiques, les gouvernements) qui façonnent les expériences. L'ACSG Plus est une approche analytique intersectionnelle utilisée pour déterminer l'influence du recoupement de divers déterminants structurels et sociaux de la santé sur l'égalité des résultats en matière de santé.^{Note de bas de page 12}

Figure 1 : Texte descriptif

Cette figure illustre des déterminants social de la santé qui se croisent pour former nos expériences et nos réalités. Une graphique qui demontre des identités sociaux est au centre d'un cercle concentrique à quatre couches. À partir du centre du cercle, et en allant vers l'extérieur, la figure décrit les considérations intersectionnelles liées aux facteurs individuels, à l'appartenance à un groupe, au contexte social et aux systèmes d'oppression, c'est-à-dire des identités individuels à des niveaux d'influence de plus en plus importants.

Le graphique au centre est formé de sept formes oblongues de couleurs différentes qui se chevauchent et s'étendent. À chaque bout des formes oblongues, un identité social individuel est nommé. Ces dernières sont : sexe, race, langue, origine ethnique, revenu, âge, handicap, genre, lieu de résidence, identité Autochtone, culture, religion, orientation sexuelle et scolarité.

La deuxième couche du cercle directement au dessus des identités sociaux individuels est « l'appartenance à un groupe ». Les exemples suivants sont donnés : famille, groupes de pairs, réseaux sociaux.

La troisième couche du cercle représente le « contexte social », accompagné des exemples suivants : institutions, privilèges, attitudes, normes et croyances.

La quatrième et dernière couche à l'extérieur du cercle est celui des « systèmes d'oppression », qui comprend les exemples suivants : inégalités systémiques/structurelles, racisme, sexisme, capacitisme, âgisme, classisme, oppression religieuse, répartition des ressources et du pouvoir.

Les conséquences des feux de forêt pour la santé publique sont multiformes et nécessitent l'adoption d'une approche intersectionnelle pour comprendre les effets variables sur différents groupes de population.

La présente revue explore les données probantes relatives aux répercussions disproportionnées des feux de forêt sur la santé de certaines communautés et populations en fonction des déterminants structurels et sociaux de la santé qui se recoupent. Étant donné que les feux de forêt sont un nouveau problème de santé publique, nous avons voulu réaliser une revue rapide pour aider les personnes qui travaillent sur diverses interventions en matière de santé publique et de politiques publiques dans ce domaine. Les suggestions concernant les principaux aspects de l'équité en santé liés aux feux de forêt et à la fumée des feux de forêt à prendre en considération reposent sur cette revue et sont destinées aux responsables de la planification et de l'intervention en cas d'événements liés aux feux de forêt.

Envisager les feux de forêt au Canada d'un point de vue intersectionnel

Effets sur la santé

L'augmentation de l'activité et de l'intensité des feux de forêt accroît le risque d'effets néfastes sur la santé physique et mentale des personnes vivant au Canada. Les feux de forêt ont également pour conséquences le déplacement de communautés, la destruction d'écosystèmes et la détérioration de la qualité de l'air, conséquences qui ont toutes des effets à long terme sur la santé.^{Note de bas de page 14} Les feux de forêt et la fumée qui s'en dégage peuvent entraîner divers effets négatifs sur la santé physique et mentale.^{Note de bas de page 14Note de bas de page 15} Les données probantes à l'appui des effets variables des feux de forêt et de la fumée des feux de forêt sur la santé de divers groupes de population sont résumées ci-dessous.

Santé physique

Les feux de forêt ont une incidence sur la santé physique, principalement en raison du feu, de la fumée et de la chaleur.^{Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17} Les principaux effets sont la morbidité respiratoire et cardiovasculaire et les problèmes ophtalmiques.^{Note de bas de page 15} De plus, les brûlures graves résultant d'un contact direct avec le feu nécessitent des soins spécialisés et comportent un risque de complications touchant plusieurs organes.^{Note de bas de page 15} C'est sans oublier les répercussions plus vastes sur la santé qui découlent de la pollution de l'air, de l'eau et du sol après un feu de forêt.^{Note de bas de page 15Note de bas de page 17} Les substances chimiques toxiques libérées par les feux de forêt peuvent se déposer sur la végétation et être emportées dans les plans d'eau, les contaminant, ce qui a une incidence sur la potabilité de l'eau et la santé des espèces aquatiques.^{Note de bas de page 18}

L'exposition à la fumée des feux de forêt est étroitement liée à un risque accru de mortalité toutes causes confondues. Elle est également associée à un risque de mortalité par maladie respiratoire et cardiovasculaire, à des effets nocifs sur la fonction respiratoire, comme l'exacerbation de l'asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), ainsi qu'à un risque accru d'effets sur la reproduction et le développement (p. ex. un poids insuffisant à la naissance).^{Note de bas de page 19}

Santé mentale

Les données disponibles révèlent une augmentation de la prévalence des effets sur la santé mentale (anxiété, dépression, trouble de stress post-traumatique) dans les communautés touchées par les feux de forêt. Cette augmentation a été liée à la fois aux feux de forêt et à la fumée qui s'en dégage.^{Note de bas de page 14Note de bas de page 20Note de bas de page 21} Les études montrent également une forte corrélation entre les effets négatifs sur la santé mentale (p. ex. le trouble dépressif caractérisé [TDC], le trouble de stress post-traumatique [TSPT] et le trouble anxieux généralisé [TAG]) et les feux de forêt chez les adultes et les jeunes.^{Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25} Cette corrélation était plus marquée chez les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale préexistants^{Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 25} et chez celles qui ont vécu la catastrophe de plus près, c'est-à-dire celles qui ont vu des habitations brûler, dont la maison a été détruite ou qui ont dû être relogées.^{Note de bas de page 22}

Dix-huit mois après les feux de forêt à Fort McMurray, les scores pour les symptômes de dépression, les pensées suicidaires et l'usage du tabac étaient plus élevés chez les élèves de la 7e à la 12e année touchés par l'incendie que dans les groupes témoins.^{Note de bas de page 26} Ces symptômes n'ont malheureusement pas diminué avec le temps, et trois ans et demi après les feux, la santé mentale des élèves s'était encore dégradée.^{Note de bas de page 27}

Variation des effets des feux de forêt en fonction des déterminants sociaux et structurels de la santé

Situation géographique et isolement

Certaines régions du Canada sont touchées de manière disproportionnée par les feux de forêt, un phénomène de plus en plus répandu depuis quelques années. La saison des feux de forêt de 2023^{Note de bas de page 28} a été la pire à ce jour avec un nombre de feux estimé à 2 619 au 19 juin 2023.^{Note de bas de page 16} La Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario, le Québec et la Nouvelle-Écosse ont été touchés.

La situation géographique, en particulier la différence entre les centres ruraux et urbains, a une incidence sur les résultats en matière de santé et contribue à des taux disproportionnés de problèmes de santé publique. Les feux de forêt ont des répercussions particulières sur les communautés rurales, qui n'ont pas toujours l'infrastructure nécessaire pour gérer facilement les besoins d'évacuation et qui peuvent être confrontées à des problèmes de communication et éprouver des difficultés à obtenir de l'aide de parties extérieures.^{Note de bas de page 29} Selon une étude qualitative portant sur les perceptions des professionnels de la santé publique à l'égard des réactions aux épisodes de fumée de feux de forêt au Canada, les professionnels estimaient que les communautés éloignées n'avaient souvent pas les ressources ni l'infrastructure nécessaires pour mettre en place des abris antifumée communautaires ou d'autres espaces intérieurs qui conviendraient à un séjour prolongé pendant les épisodes de fumée.^{Note de bas de page 30}

Une étude menée dans quatre régions rurales de l'Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique pour comprendre les répercussions des feux de forêt sur les communautés rurales a révélé que les milieux ruraux, contrairement aux milieux urbains, n'avaient généralement pas l'infrastructure nécessaire pour que le personnel disponible puisse intervenir en cas de catastrophe.^{Note de bas de page 31} Les feux de forêt causent également des problèmes particuliers aux ranchs et aux fermes, comme on a pu le constater lors de l'incendie qui a eu lieu dans la région de McLure, où il a été difficile de relocaliser les animaux avec de la nourriture et de l'eau en quantité suffisante. Certains propriétaires de bétail ont préféré rester avec leurs animaux, ce qui les a exposés à un risque accru de blessures et de décès.^{Note de bas de page 31} De plus, les problèmes de communication entre les autorités et le public ont fait en sorte qu'il était difficile pour les membres de la communauté de comprendre les événements, ce qui a augmenté le niveau de stress et entravé le rétablissement.^{Note de bas de page 31} Les membres des communautés rurales sont souvent proches et connaissent bien leurs voisins. Par conséquent, l'arrivée de grands groupes d'intervenants de l'extérieur de la communauté pour combattre les feux peut être intimidante, surtout en période de rétablissement.^{Note de bas de page 31}

Identité autochtone

On estime que les communautés des Premières Nations représentent 42 % des évacuations dues aux feux de forêt, alors qu'elles ne constituent que 5 % de la population du Canada.^{Note de bas de page 1} En juillet 2023, 106 feux de forêt avaient touché 93 Premières Nations, entraînant 64 évacuations et affectant la vie de près de 25 000 personnes.^{Note de bas de page 32} Les communautés autochtones sont exposées de façon démesurée à des problèmes de santé mentale et de santé physique en raison des feux de forêt. Les récents feux de forêt ont entraîné la relocalisation de nombreuses communautés autochtones éloignées et du Nord, empêchant nombre d'entre elles de maintenir leurs modes de vie traditionnels et leurs pratiques culturelles. Les répercussions des feux de forêt sur les peuples autochtones sont influencées par le colonialisme^{Note de bas de page 33} et ont forcé de nombreux Autochtones à vivre dans l'isolement ou dans des communautés isolées du reste de la société. Leur isolement géographique rend difficile l'accès aux biens, aux services et aux autres ressources de base nécessaires pour accroître la résilience et atténuer les effets des feux de forêt. De plus, les communautés autochtones dépendent souvent de la terre pour leur alimentation, leur eau, leurs loisirs et leurs pratiques culturelles. Par conséquent, les feux de forêt perturbent les modes de vie des Autochtones et menacent d'importantes activités culturelles, comme la chasse, la pêche, la récolte et la cueillette.^{Note de bas de page 32} L'évacuation peut également perturber les activités traditionnelles et de subsistance, ainsi que la cueillette et l'utilisation de remèdes et d'aliments traditionnels, ce qui peut avoir une incidence négative sur le bien-être mental et spirituel. Les habitants qui rentrent chez eux à la suite d'un feu de forêt peuvent être confrontés au stress financier, sanitaire et social lié à la perte de biens personnels et à la reconstruction des habitations et de la communauté. Ils peuvent retrouver un paysage dévasté qui leur rappelle quotidiennement leur perte. Une telle situation peut causer de la solastalgie, une forme de détresse mentale ou existentielle devant les modifications touchant son environnement.^{Note de bas de page 34}

De plus, les communautés autochtones sont souvent exclues des préparatifs d'urgence et des mesures de secours^{Note de bas de page 35}, ce qui mine les droits des Autochtones à la libre disposition de soi et à l'autonomie. Par exemple, les Autochtones sont souvent exclus des processus décisionnels concernant la gestion des forêts avant et après un incendie, malgré leur rôle de gardiens traditionnels et d'intendants de la terre.^{Note de bas de page 32} Par ailleurs, ce n'est que récemment que le rôle des pratiques traditionnelles autochtones de gestion des incendies a été reconnu et soutenu.^{Note de bas de page 36Note de bas de page 37} La reconnaissance de la souveraineté autochtone est essentielle à la préservation de la culture et à la protection des terres ancestrales.

En 2014, une étude de cohorte rétrospective portant sur les effets cardiorespiratoires de la fumée des feux de forêt dans les Territoires du Nord-Ouest a révélé que parmi les résidents de Yellowknife et des environs, les Dénés s'étaient présenté plus souvent à l'urgence pour des problèmes d'asthme, et que les taux de pneumonie étaient plus élevés chez les Inuits que chez les résidents non autochtones.^{Note de bas de page 38}

Le manque de services culturellement adaptés et le manque d'accès au financement sont les conditions socioculturelles et économiques qui ont touché le plus les Autochtones qui ont été évacués en raison de feux de forêt. Selon une étude qualitative réalisée à la suite du feu de forêt qui a ravagé Horse River, dans le nord de l'Alberta, en 2016, les fournisseurs de services estimaient que la prestation de services de santé mentale et de bien-être dans les communautés autochtones rurales et éloignées était irrégulière avant l'incendie et que le problème s'était aggravé après celui-ci.^{Note de bas de page 39} Ils ont également constaté que les services n'étaient pas culturellement adaptés, que les ressources étaient insuffisantes et que le rétablissement à long terme était négligé. Parmi ceux qui ont connu la saison des feux de forêt de 2014 dans les Territoires du Nord-Ouest, les membres des Premières Nations interrogés ont eu de la difficulté à assurer leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance en raison de la capacité limitée de participer à des activités traditionnelles se rattachant à la terre et de la réduction des sources d'aliments traditionnels, limitant les sources d'emploi et de revenu (p. ex. la chasse, la recherche de nourriture, la pêche).^{Note de bas de page 40}

Ces constatations ont été confirmées par un rapport du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes portant sur les répercussions des feux de forêt de 2017 sur les communautés des Premières Nations au Canada.^{Note de bas de page 41} Le rapport a révélé que de nombreux Autochtones ont également été confrontés à des difficultés économiques supplémentaires lors des évacuations et des phases de rétablissement. Bien qu'ayant droit au remboursement des fonds utilisés en situation d'urgence par l'entremise des programmes de services aux Autochtones, beaucoup d'Autochtones ont eu du mal à demander le remboursement de ces dépenses en raison de la difficulté à présenter une demande et du fait qu'ils ne recevaient pas toujours le montant total de la réclamation.^{Note de bas de page 41Note de bas de page 42}

Chez les membres des Premières Nations évacués, le manque d'espace a nui à la pratique d'activités traditionnelles et à la préparation d'aliments traditionnels, et les ressources en santé mentale étaient limitées pour ceux qui étaient hébergés temporairement dans des refuges.^{Note de bas de page 41}

Enfin, on a fait observer que les mesures d'évacuation prises dans les communautés autochtones ont été un rappel traumatisant des pensionnats ou de la rafle des années soixante étant donné que certains ont été forcés de monter dans des autobus et séparés de leur famille.^{Note de bas de page 41}

Selon une étude de cas qualitative réalisée à l'échelle locale et portant sur la façon dont les résidents de la Première Nation de Sandy Lake ont été touchés par l'évacuation de 2011 à la suite d'un feu de forêt, le manque de préparation avant l'événement a fait en sorte que certains aînés ayant des problèmes de santé n'ont pas pu être accompagnés d'un soignant et que des familles ont été séparées et déplacées pendant les opérations d'évacuation.^{Note de bas de page 43} Lors des évacuations, d'autres problèmes se sont posés, notamment des problèmes de transport qui ont empêché les familles nombreuses d'être évacuées ensemble, dans un même véhicule, et les obstacles linguistiques qui ont causé du stress aux non-anglophones.^{Note de bas de page 42} Enfin, lors des feux de forêt qui ont ravagé l'Alberta en 2011, les membres de la Première Nation de Whitefish Lake no 459 vivant dans la pauvreté se sont heurtés à des difficultés, n'ayant pas les moyens de payer d'avance les dépenses liées à l'évacuation.^{Note de bas de page 42}

Race et origine ethnique

Le racisme environnemental désigne « les politiques, les lois et les décisions en matière d'environnement qui, intentionnellement ou non, désavantagent démesurément les personnes, les communautés et les groupes racisés ».^{Note de bas de page 44} En ce qui concerne les feux de forêt au Canada, les communautés racisées, dont les populations autochtones (voir la section « Identité autochtone »), sont touchées davantage par le déplacement, la perte de maisons, la perturbation des moyens de subsistance traditionnels et les effets néfastes de l'inhalation de fumée sur la santé.^{Note de bas de page 33} Au Canada, les groupes racisés sont plus susceptibles d'avoir de faibles revenus et de mauvaises conditions de logement que la population générale, ce qui peut aggraver les conséquences des dommages causés par les feux de forêt.^{Note de bas de page 45Note de bas de page 46} De plus, les politiques historiques d'utilisation des terres ont accru le risque d'exposition des populations racisées aux menaces environnementales, dont les feux de forêt.^{Note de bas de page 47Note de bas de page 48}

Au Canada, peu d'ouvrages s'intéressent aux effets sur la santé des populations racisées. Toutefois, une étude portant sur les taux d'utilisation des services de santé mentale chez les personnes évacuées lors des feux de forêt à Fort McMurray a révélé que les personnes racisées étaient moins susceptibles de recevoir des services de santé mentale.^{Note de bas de page 49} Cette constatation est étayée par des études menées aux États-Unis qui démontrent l'incidence disproportionnée sur les communautés racisées en raison d'une exposition et de capacités d'adaptation différentes.^{Note de bas de page 50Note de bas de page 51}

Sexe et genre

Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les aléas climatiques en raison de leur rôle social de longue date dans la prise en charge des enfants, de leur vulnérabilité à la violence sexiste et des problèmes de santé mentale préexistants.^{Note de bas de page 52Note de bas de page 53Note de bas de page 54} Des études ont montré que les femmes sont plus vulnérables aux événements liés au climat en raison des inégalités entre les sexes, qui se traduisent par des revenus plus faibles, de plus grandes responsabilités en matière de soins, des contraintes de mobilité et un accès plus limité aux ressources financières ou vitales^{Note de bas de page 55} (voir la section « Famille et grossesse »).

Les résultats de plusieurs études menées après les feux de forêt de 2016 à Fort McMurray ont révélé que la santé mentale des femmes s'en est ressentie davantage que celle des hommes. Ce constat s'appliquait également aux personnes ayant une identité de genre non binaire. Parmi les élèves de la 7e à la 12e année, ceux qui s'identifiaient comme des filles^{Note de bas de page b} affichaient des scores plus élevés pour les symptômes de trouble mentaux, des taux plus élevés de diagnostics probables de TDC, de TSPT et de TAG, et des scores plus faibles pour l'estime de soi, la qualité de vie et la résilience par rapport aux élèves qui s'identifiaient comme des garçons.^{Note de bas de page 27} Les élèves qui s'identifiaient à un autre genre ou qui ont préféré ne pas indiquer leur identité de genre présentaient de moins bons résultats en matière de santé mentale que leurs camarades qui s'identifiaient en tant que filles ou en tant que garçons.

L'examen de l'état de santé des travailleurs^{Note de bas de page 57} et des collégiens^{Note de bas de page 58} évacués a révélé qu'une plus grande proportion de femmes que d'hommes présentaient des symptômes de TDC, de TAG et de TSPT. Le sexe était également une variable prédictive statistiquement significative chez les adultes évacués, les femmes^{Note de bas de page c} étant plus susceptibles que les hommes de chercher à obtenir des services de santé mentale , et d'en avoir besoin.^{Note de bas de page 49Note de bas de page 59} Malgré des données limitées, ces études soulignent l'importance de tenir compte des besoins et des obstacles distincts des populations de diverses identités de genre pendant les feux de forêt et d'autres événements liés au climat.

Âge

Un lien a été établi entre l'âge et les effets des feux de forêt sur la santé physique et mentale. Combinés à l'âge, les facteurs biologiques non modifiables liés à l'âge, comme la capacité physique, la fonction immunitaire et les déterminants sociaux et structurels, peuvent exacerber ou atténuer les facteurs de risque et les effets indésirables sur la santé. Le soutien social est un facteur important des résultats chez les personnes âgées. Les personnes bénéficiant d'un soutien social à l'échelle locale et individuelle étaient plus susceptibles de survivre aux feux de forêt.^{Note de bas de page 60} Un réseau social fiable et positif apporte un soutien psychologique et affectif essentiel aux personnes âgées lors des évacuations liées aux feux de forêt.^{Note de bas de page 60}

Les moins de 25 ans semblent généralement avoir de moins bons résultats en matière de santé mentale que les plus de 40 ans. Selon une étude transversale portant sur les prédicteurs de résilience^{Note de bas de page d} chez les résidents, cinq ans après les feux de forêt à Fort McMurray en 2016, les personnes de moins de 25 ans étaient plus susceptibles d'avoir une faible résilience que celles de plus de 40 ans.^{Note de bas de page 61} D'autres études transversales portant sur les effets sur la santé mentale de ce même feu de forêt ont révélé que les personnes de moins de 40 ans étaient plus susceptibles de présenter un TDC^{Note de bas de page 25}, et que celles de 25 ans ou moins étaient plus susceptibles de présenter un TDC, un TAG ou un TSPT.^{Note de bas de page 58}

Statut socioéconomique

Le statut socioéconomique (SSE) et le niveau de scolarité sont des déterminants sociaux de la santé étroitement liés qui sont associés aux résultats en matière de santé mentale. Les personnes qui ont un SSE faible subissent souvent un stress accru en raison de l'instabilité financière et d'un accès limité aux ressources, ce qui peut avoir une incidence sur leur bien-être mental.^{Note de bas de page 62} Les situations d'urgence, telles que les feux de forêt et les évacuations qui en découlent, peuvent exacerber ces facteurs de stress et leurs répercussions sur la santé mentale. De plus, le manque de ressources socioéconomiques peut avoir une incidence sur l'accès aux services et aux ressources nécessaires à la prévention des urgences, à l'atténuation de leurs répercussions et au rétablissement par la suite.^{Note de bas de page 63} Parmi les personnes évacuées en raison des feux de forêt de 2016 à Fort McMurray, on a observé que le fait d'avoir éprouvé des difficultés financières à la suite du ralentissement économique dans la ville avant l'incendie était un prédicteur du TSPT, du TDC, du TAG, de l'insomnie et de la consommation de substances psychoactives.^{Note de bas de page 23} Par ailleurs, les scores de dépression des participants ayant subi une perte financière en raison d'un manque de travail étaient plus élevés que ceux des participants n'ayant pas subi de perte financière.^{Note de bas de page 57} Un an après les feux de forêt de 2016 à Fort McMurray, les participants qui avaient fait des études postsecondaires étaient plus susceptibles de recevoir de l'information et du counseling ou de la psychothérapie que ceux qui n'avaient pas dépassé le niveau secondaire.^{Note de bas de page 49}

Logement

Les mauvaises conditions de logement exacerbent l'exposition à la fumée des feux de forêt et augmentent le risque de problèmes de santé mentale et physique. Le logement est un déterminant structurel de la santé qui recoupe de nombreux autres facteurs sociaux et systémiques, dont le statut socioéconomique, la race, l'identité autochtone, le lieu de résidence et le handicap. Par exemple, les Autochtones étaient presque deux fois plus susceptibles de vivre dans des logements surpeuplés et trois fois plus susceptibles de vivre dans des logements nécessitant des réparations majeures, par rapport à la population non autochtone du Canada.^{Note de bas de page 64} Les personnes vivant dans des logements sans climatisation ou mal ventilés, dans des refuges, dans la rue ou dans leur véhicule étaient plus exposées à la fumée des feux de forêt, qui est associée à des maladies cardiovasculaires et respiratoires.^{Note de bas de page 65} Les personnes sans logis ou vivant dans des logements mal ventilés ou dotés de systèmes de climatisation inefficaces sont également particulièrement susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale.^{Note de bas de page 66} Enfin, les personnes dans une situation de logement précaire ont moins d'occasions de participer à des stratégies d'atténuation des effets des feux de forêt sur la santé.^{Note de bas de page 66} Il faut savoir que même si les centres d'évacuation sont ouverts à tous, la stigmatisation et la méfiance à l'égard des autorités peuvent constituer des obstacles à l'accès pour certains.^{Note de bas de page 67}

Profession

Lors des feux de forêt, les membres de certaines professions sont davantage exposés à la fumée des feux de forêt et courent donc un plus grand risque d'effets négatifs sur la santé, en particulier un risque accru de morbidité respiratoire.

Lorsqu'on a examiné les effets de l'exposition à la fumée des feux de forêt sur la santé des agents de la GRC déployés à Fort McMurray en 2016, on a constaté qu'ils étaient exposés à des niveaux extrêmement élevés de polluants atmosphériques liés aux feux de forêt. Ils présentaient également des scores plus élevés que la population générale pour l'évaluation de la MPOC et la prévalence de l'asthme.^{Note de bas de page 68} Comparativement aux groupes témoins dans la communauté, les pompiers déployés pendant les feux de forêt présentaient divers problèmes : problèmes respiratoires permanents avec capacité de diffusion pulmonaire réduite, nouveaux cas d'asthme, hyperactivité avec épaississement de la paroi bronchique^{Note de bas de page 69} On a en outre observé des réactions inflammatoires mesurables dans les poumons qui étaient associées à des infections des voies respiratoires supérieures et inférieures.^{Note de bas de page 70} La santé mentale des groupes professionnels (comme les pompiers) qui combattent directement les feux de forêt peut également s'en ressentir. Une cohorte de pompiers déployés pendant les feux de forêt à Fort McMurray en 2016 présentait des taux élevés de problèmes de santé mentale.^{Note de bas de page 71} La prévalence des TSPT, des troubles anxieux et des troubles dépressifs était estimée à 21,4 %, 15,8 % et 14,3 % respectivement. Il est à noter que les taux de prévalence des TSPT observés dans cette cohorte étaient plus élevés que les estimations précédemment déclarées pour les pompiers qui n'avaient pas été exposés à une catastrophe majeure au Canada (13,5 %).^{Note de bas de page 71}

Famille et grossesse

Les parents sont plus stressés et ont plus de responsabilités face aux conséquences des pertes matérielles potentielles, de la réorganisation de la vie quotidienne et des préoccupations au sujet de la sécurité des enfants.^{Note de bas de page 72} Les enfants peuvent être moins bien pris en charge, car les parents, qui doivent faire face aux dégâts et aux changements causés par les feux de forêt, ont moins de temps à leur consacrer. De plus, les personnes enceintes éprouvent des difficultés à se déplacer et peuvent être incapables de continuer à allaiter normalement en raison des perturbations causées par les feux de forêt. Compte tenu du lien entre la famille et la grossesse et le sexe, les femmes ont tendance à s'occuper des enfants et sont probablement plus touchées pour cette raison pendant les feux de forêt (voir la section « Sexe et genre »). Les feux de forêt de 2011 à Slave Lake, en Alberta, ont perturbé le quotidien des enfants : les écoles et les clubs pour les jeunes n'ont pas rouvert après la fin des feux, et les parents devaient se charger des aspects logistiques, ce qui leur laissait moins de temps pour s'occuper des enfants.^{Note de bas de page 73} Les professionnels de la santé publique ont également signalé que les familles avec enfants s'inquiétaient de devoir garder les enfants à l'intérieur pour limiter l'exposition à la fumée, ce qui limitait également l'activité physique des enfants.^{Note de bas de page 30} Pendant et après les feux de forêt à Fort McMurray, on a constaté que la grossesse constituait un obstacle lors des évacuations, car les personnes enceintes avaient des capacités physiques limitées, avaient besoin d'installations sanitaires et ressentaient de la fatigue.^{Note de bas de page 74} Les personnes enceintes ont également vécu des réactions variées au stress, un manque de sommeil et, dans certains cas, des complications liées à la grossesse (p. ex. le retard de croissance intra-utérin et l'accouchement prématuré) potentiellement liées aux niveaux de stress accrus.^{Note de bas de page 74} Enfin, pendant l'évacuation de Fort McMurray, on a constaté une diminution de l'allaitement maternel et une augmentation de l'utilisation de préparations pour nourrissons.^{Note de bas de page 75}

Groupes confessionnels

Les groupes confessionnels peuvent être confrontés à des obstacles particuliers et subir certaines perturbations lorsqu'ils sont évacués en raison des feux de forêt. Il est important de reconnaître et de tenter de soutenir les groupes confessionnels touchés par les activités de lutte contre les feux de forêt. La spiritualité des peuples autochtones est fondée sur la terre. Il y a donc un niveau de détresse particulier et profond associé à la destruction de la terre et à la perturbation des activités traditionnelles s'y rattachant en raison des feux de forêt et des évacuations qui en découlent.^{Note de bas de page 76} Lors des feux de forêt de 2016, 10 % de la population de Fort McMurray était musulmane.^{Note de bas de page 77} La population musulmane a dû composer avec un manque d'intimité dans les centres d'hébergement collectif, avec un manque de nourriture et de vêtements appropriés ainsi qu'avec d'autres obstacles à la spiritualité et à la prière.^{Note de bas de page 78} Ces observations se limitent aux communautés musulmanes et aux peuples autochtones, mais il faut savoir que les feux de forêt peuvent avoir une incidence négative sur les pratiques de plusieurs autres communautés religieuses.

Fumée de feux de forêt

Les populations situées tant à proximité qu'à grande distance des feux de forêt peuvent être exposées à la fumée des feux, car les polluants atmosphériques peuvent être transportés sur des milliers de kilomètres.^{Note de bas de page 79} Les effets sur la santé de la fumée des feux de forêt constituent un domaine de recherche actif et en pleine croissance. Pour appuyer et éclairer les orientations et les mesures relatives à la fumée des feux de forêt, Santé Canada a examiné la force probante des données sur les résultats en matière de santé associés à l'exposition à la fumée des feux de forêt, en se fondant sur les revues systématiques existantes.^{Note de bas de page 19} Il existe des preuves cohérentes et solides dans la littérature d'un lien entre la fumée des feux de forêt et un risque accru de mortalité prématurée et d'effets indésirables sur la fonction respiratoire (p. ex. exacerbation de l'asthme et MPOC). Il semble également que le risque de mortalité et de morbidité cardiovasculaires soit plus élevé. De plus, certains éléments d'information permettent de penser qu'il existe un lien entre l'exposition à la fumée des feux de forêt et les effets sur la reproduction et le développement (p. ex. un poids insuffisant à la naissance). En ce qui concerne les autres effets sur la reproduction et le développement ainsi que sur la santé mentale, des recherches plus poussées sont nécessaires pour différencier les effets attribuables à la fumée des feux de forêt de ceux attribuables aux feux de forêt.

La littérature met également en évidence certains groupes susceptibles d'être touchés de manière disproportionnée par les feux de forêt et la fumée qui s'en dégage, notamment les personnes âgées (65 ans et plus), les enfants, les femmes, les personnes enceintes, les populations autochtones, les populations des régions éloignées, les personnes ayant des problèmes de santé préexistants, les personnes ayant un statut socioéconomique inférieur et les pompiers luttant contre les feux de végétation.^{Note de bas de page 19} Divers facteurs contribuent à ces risques disproportionnés, notamment les différences biologiques et physiologiques attribuables aux différentes étapes de la vie ou à la présence d'une comorbidité, et la probabilité accrue d'exposition aux feux de forêt en raison de l'emplacement ou de la profession. Les études nord-américaines ont notamment mis en évidence des risques accrus d'affections respiratoires non mortelles chez les enfants, les personnes âgées, les femmes et les personnes ayant un statut socioéconomique moins élevé.

Considérations liées à l'équité pendant les feux de forêt

Les résultats de cette revue rapide ont mis en évidence certains facteurs clés de l'équité en santé liés aux feux de forêt et à la fumée des feux de forêt qui pourraient être pris en compte par les responsables de la planification et de l'intervention en cas d'événement.^{Note de bas de page e}

Les interventions et les politiques pourraient prendre en compte les avantages suivants :

• accès accru à un soutien efficace à long terme en matière de santé mentale pour les communautés touchées par les feux de forêt;^{Note de bas de page 23Note de bas de page 26Note de bas de page 27}
• évaluations régulières de la santé et mesures de prévention adéquates (p. ex. fournir des appareils de protection respiratoire ajustés) pour les travailleurs qui sont régulièrement déployés pendant les feux de forêt, afin de surveiller et d'atténuer les effets sur la santé;^{Note de bas de page 68}
• procédures et activités d'évacuation adaptées aux besoins particuliers et aux expériences des diverses populations, par exemple :
  • accès à des documents pour la préparation et l'intervention (p. ex. circulaires ou autres documents à distribuer) et disponibilité d'espaces d'évacuation inclusifs et faciles d'accès,^{Note de bas de page 67}
  • prise en compte des besoins d'intimité et d'espace des familles et des personnes qui allaitent,
  • prise en compte des besoins culturels des groupes confessionnels et des Autochtones lors des évacuations et élaboration d'un plan général qui tient compte de ces considérations, comme la fourniture d'aliments adaptés à la culture;
• consultation des membres de la communauté après des feux de forêt graves pour guider la planification et l'intervention en cas de feux de forêt et intégrer les connaissances, le contexte et l'expérience vécue à l'échelle locale;^{Note de bas de page 40}
• relocalisation des personnes évacuées dans un même lieu afin de renforcer la cohésion, l'altruisme et le soutien au sein de la communauté.^{Note de bas de page 80}

Échanges positifs avec diverses populations et groupes communautaires, et élaboration ou adaptation avec ceux-ci de ressources et d'activités en matière de prévention, de préparation, d'intervention et de rétablissement liées aux feux de forêt :

• soutien financier et autres ressources pour les initiatives de sensibilisation, d'éducation et de prévention;^{Note de bas de page 42}
• gestion des feux de forêt et intervention qui tiennent compte des connaissances autochtones, en partenariat avec diverses communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis;
• participation accrue des communautés autochtones à l'intervention et au rétablissement en cas de feux de forêt; cette mesure est essentielle pour rétablir les sources d'aliments, les plantes et autres liens avec la terre importants sur le plan culturel.^{Note de bas de page 81}

Évaluation de l'utilité des cliniques mobiles, qui jouent un rôle essentiel dans le suivi et la promotion de la santé des personnes touchées par les feux de forêt :

• les cliniques mobiles améliorent l'accès aux soins pour les communautés mal desservies, les personnes en situation d'itinérance et les personnes qui n'ont pas d'assurance-maladie dans les régions rurales et isolées;^{Note de bas de page 82}
• plus précisément, les cliniques mobiles fournissent des services de soins primaires essentiels, ainsi que des services d'information sur la santé, d'évaluation de la santé mentale, de vaccination et de dépistage qui, autrement, ne seraient pas offerts lorsque les populations sont déplacées à la suite de catastrophes climatiques.^{Note de bas de page 82}

Limites

La présente revue rapide vise à examiner les répercussions sur divers groupes de population au Canada, mais de plus amples données sont nécessaires pour mieux comprendre l'ampleur des répercussions des feux de forêt sur les différents groupes de population.