Lignes directrices nationales relatives à l'immunisation : Guide canadien d'immunisation
Mis à jour : février 2016
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- Ligne directrice no 1
- Ligne directrice no 2
- Ligne directrice no 3
- Ligne directrice no 4
- Ligne directrice no 5
- Ligne directrice no 6
- Ligne directrice no 7
- Ligne directrice no 8
- Ligne directrice no 9
- Ligne directrice no 10
- Ligne directrice no 11
- Ligne directrice no 12
- Ligne directrice no 13
- Ligne directrice no 14
- Ligne directrice no 15
- Ligne directrice no 16
Pour définir les pratiques optimales face aux défis continus de l'immunisation au Canada, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a élaboré des lignes directrices nationales relatives à l'immunisation. Les lignes directrices présentées ci-dessous sont recommandées à tous les professionnels de la santé qui administrent des vaccins ou qui gèrent des services d'immunisation pour planifier, examiner et évaluer les pratiques en matière d'immunisation. Les compétences décrites dans le manuel de l'Agence de la santé publique du Canada intitulé Compétences en immunisation à l'intention des professionnels de la santé favorisent en outre leur mise en œuvre pratique.
Ligne directrice no 1
Les services de vaccination devraient être facilement accessibles.
Les services de vaccination devraient répondre aux besoins des personnes à vacciner. Lorsque c'est possible, les vaccinateurs devraient faire en sorte que les rendez-vous coïncident avec la prestation d'autres services de santé. Prendre rendez-vous pour la vaccination d'un nouveau-né dès après la naissance. Rendre les services de vaccination accessibles pendant les heures ouvrables normales, de même qu'à des heures qui conviennent aux vaccinés ou aux parents qui travaillent (par exemple, la fin de semaine, le soir, tôt le matin et le midi).
Ligne directrice no 2
Les vaccinateurs devraient faciliter l'administration du vaccin en temps opportun et éliminer les conditions préalables inutiles à la vaccination.
Si les systèmes de vaccination sur rendez-vous facilitent la planification des services et évitent des attentes longues, ils peuvent aussi faire obstacle à la vaccination. Les personnes qui se présentent sans rendez-vous devraient être vaccinées dans la mesure du possible, en particulier si elles appartiennent à des populations difficiles à atteindre.
L'administration d'un vaccin dans une clinique ne devrait pas nécessiter une ordonnance écrite pour une personne précise ni une référence d'un fournisseur de soins primaires.
Ligne directrice no 3
Les vaccinateurs devraient profiter de toutes les consultations cliniques pour s'enquérir de l'état vaccinal et, au besoin, procéder à la vaccination.
Profiter de tous les contacts (consultations lors des hospitalisations, visites à une clinique de consultation externe ou aux services d'urgences) pour examiner l'état vaccinal et offrir la vaccination aux personnes de tous âges. Les fournisseurs devraient toujours s'informer de l'état vaccinal lors d'une consultation et offrir l'immunisation dans le cadre des soins de santé courants, ou inciter les patients à consulter une clinique de vaccination. Lors de toute admission à l'hôpital, examiner le carnet de vaccination et administrer les vaccins nécessaires aux patients avant leur congé. Dans ce cas, le vaccinateur habituel du vacciné devrait être informé des vaccins qui ont été administrés à l'hôpital. Voir le chapitre Immunisation des patients/résidents dans les établissements de santé de la partie 3 pour plus de renseignements.
Le personnel infirmier des programmes de soins à domicile et de santé publique devrait profiter des visites à domicile pour vacciner les adultes et les enfants confinés à la maison et qui, par conséquent, n'ont pas accès aux services d'immunisation au sein de la collectivité.
La plupart des vaccins systématiques peuvent être administrés efficacement et sans danger lors d'une même visite. Voir les chapitres Moment propice à la vaccination et Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour plus de renseignements sur l'administration concomitante des vaccins et l'administration des injections multiples.
Ligne directrice no 4
Les vaccinateurs devraient communiquer leurs connaissances actuelles à propos de la vaccination au moyen d'une méthode fondée sur des données probantes.
Les vaccinateurs devraient éduquer les patients, en tenant compte des différences culturelles, sur les sujets suivants :
- l'importance de la vaccination;
- les maladies évitables par la vaccination;
- les calendriers de vaccination recommandés;
- l'importance de recevoir les vaccins aux âges recommandés;
- l'importance d'apporter le carnet de vaccination à chaque consultation médicale.
Les vaccinateurs devraient répondre à toutes les questions posées par les vaccinés ou les parents et fournir du matériel éducatif adapté à leur capacité de lecture et, de préférence, dans leur propre langue. Voir les chapitres Avantages des vaccins, Communication efficace concernant l'immunisation et Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour plus de renseignements sur le counseling avant et après la vaccination.
Il faut encourager parents et adultes qui se font vacciner à veiller à ce que leurs enfants ou eux-mêmes reçoivent la série vaccinale complète. Voir le chapitre Calendriers d'immunisation recommandés de la partie 1 pour plus de renseignements.
Ligne directrice no 5
Les vaccinateurs devraient informer les vaccinés et les parents en termes clairs des risques et des avantages du vaccin qui leur sera administré ou qui sera administré à leurs enfants.
Les autorités sanitaires de bon nombre de provinces /territoires et la Société canadienne de pédiatrie offrent des dépliants d'information sur les vaccins administrés systématiquement. Cette documentation aide à répondre à bien des questions de la part des vaccinés ou des parents concernant l'immunisation et facilite l'obtention d'un consentement éclairé. Les vaccinateurs devraient indiquer, dans le dossier médical, qu'ils ont demandé aux vaccinés ou aux parents s'ils avaient des questions, et s'assurer qu'ils y ont répondu de façon satisfaisante. Voir les chapitres Avantages de l'immunisation, Communication efficace concernant l'immunisation et Dossiers de vaccination de la partie 1 pour plus de renseignements.
Ligne directrice no 6
Les vaccinateurs ne devraient reporter ou refuser la vaccination qu'en présence de contre-indications véritables.
Il n'existe que très peu de contre-indications véritables de la vaccination. Les vaccinateurs doivent les connaître pour éviter de reporter l'administration de vaccins recommandés en présence de facteurs ou de circonstances qui ne constituent pas des contre-indications véritables. Le fait de reporter l'administration de vaccins pour des facteurs qui ne sont pas des contre-indications véritables entraîne souvent un retard inutile des vaccinations recommandées. Les modalités de dépistage minimales en ce qui concerne les précautions et les contre-indications prévoient qu'on pose des questions pour découvrir les antécédents d'effets secondaires éventuels de vaccins et déterminer si des précautions s'imposent, ou s'il y a des contre-indications. Voir le chapitre Contre-indications, précautions et préoccupations de la partie 2 et le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour plus de renseignements.
Ligne directrice no 7
Les vaccinateurs devraient s'assurer que tous les vaccins sont consignés de façon exacte et exhaustive.
Les vaccinateurs doivent tenir un dossier sur tous les vaccins administrés et s'assurer que les renseignements sont consignés dans le dossier de façon exacte et exhaustive. Ils devraient encourager les vaccinés ou les parents à conserver leur carnet de vaccination personnel et à le présenter à chaque consultation pour mise à jour. Si les vaccinés ou les parents n'ont pas en main le carnet personnel lors d'une vaccination, le vaccinateur devrait leur donner l'information pertinente sur les vaccins administrés pour permettre la mise à jour du carnet. Voir le chapitre Dossiers de vaccination de la partie 1 pour plus de renseignements.
Des registres exhaustifs d'immunisation nationaux, provinciaux et territoriaux permettent l'évaluation et la planification rapide et efficace des programmes d'immunisation en assurant la disponibilité des données sur l'immunisation exactes et facilement accessibles. Voir le chapitre Dossiers de vaccination de la partie 1 pour plus de renseignements sur les registres d'immunisation.
Ligne directrice no 8
Les vaccinateurs doivent garder des résumés facilement accessibles de leurs dossiers d'immunisation afin de favoriser une vaccination appropriée en fonction de l'âge.
Les vaccinateurs devraient conserver des résumés facilement récupérables des dossiers de vaccination pour permettre des vérifications et des mises à jour régulières de l'état vaccinal d'une personne, et de l'identification et du rappel des vaccinés, surtout les enfants, qui sont en retard par rapport au calendrier recommandé. Des dossiers d'immunisation électroniques permettent aux données d'être stockées et récupérées plus efficacement, notamment la production de rappels (par exemple, des aide-mémoire). Voir le chapitre Dossiers de vaccination de la partie 1 pour plus de renseignements.
Ligne directrice no 9
Les vaccinateurs devraient rapidement soumettre des rapports précis et complets sur les effets secondaires suivant l'immunisation qui présentent un intérêt clinique.
Tous les vaccinés ou leurs parents devraient être informés des soins à dispenser après l'immunisation.
La déclaration immédiate des effets secondaires suivant l'immunisation est essentielle pour garantir l'innocuité des vaccins, ce qui permet de prendre au besoin des mesures correctives en temps opportun et de tenir à jour les données relatives aux risques et aux avantages des vaccins et à leurs contre-indications. Les vaccinateurs devraient demander aux vaccinés ou à leurs parents de les informer ou d'informer un autre fournisseur des effets secondaires survenus à la suite de la vaccination. De plus, à chaque rendez-vous de vaccination, les vaccinateurs devraient demander aux vaccinés (ou parents) si une vaccination antérieure a entraîné des effets secondaires importants sur le plan clinique. Les vaccinateurs devraient consigner avec précision dans le dossier médical tous les effets secondaires importants sur le plan clinique dès leur survenue. Et déclarer immédiatement à l'autorité de santé publique appropriée tout effet secondaire grave ou inattendu après l'immunisation.
Voir le chapitre Effets secondaires suivant l'immunisation de la partie 2 pour plus de renseignements sur la signalisation des effets secondaires après l'immunisation; ainsi que le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour des renseignements sur le counseling avant et après l'immunisation.
Ligne directrice no 10
Les vaccinateurs devraient déclarer tous les cas de maladie évitable par la vaccination, conformément aux exigences législatives provinciales et territoriales.
Les vaccinateurs doivent se conformer aux exigences en vigueur dans leur province /territoire en matière de déclaration des maladies transmissibles. La déclaration des maladies évitables par la vaccination est essentielle si l'on veut gérer la maladie par la santé publique pour limiter la transmission, évaluer de façon continue l'efficacité des programmes d'immunisation et faciliter les enquêtes menées par les autorités sanitaires et médicales relativement aux échecs de la vaccination.
Ligne directrice no 11
Les vaccinateurs doivent adopter des méthodes appropriées pour l'entreposage et la manutention des agents d'immunisation.
Les agents d'immunisation devraient être manipulés et entreposés conformément aux recommandations figurant dans la monographie de produit ou la brochure du fabricant, et conformément aux lignes directrices nationales ou provinciales /territoriales. Il faut consulter de telles lignes directrices pour déterminer la température à laquelle ces agents doivent être transportés et entreposés. Ne pas administrer des agents d'immunisation après leur date de péremption ni utiliser les produits qui ont été exposés à des conditions environnementales autres que celles recommandées sans consulter un expert (responsable de la santé publique local ou fournisseur de vaccins). Il incombe aux vaccinateurs de déclarer l'utilisation, le gaspillage, les pertes et les stocks de produits, comme l'exige l'autorité compétente.
Les vaccinateurs devraient connaître les lignes directrices nationales et provinciales /territoriales concernant l'entreposage et la manipulation des agents d'immunisation. Il leur incombe de veiller à ce que tout personnel appelé à manipuler des produits les connaisse également. Voir le chapitre Manipulation et entreposage des agents immunisants de la partie 1 pour plus de renseignements.
Ligne directrice no 12
Les vaccinateurs devraient conserver des protocoles à jour et facilement accessibles, partout où des vaccins sont administrés.
Les vaccinateurs devraient conserver des protocoles indiquant, à tout le moins, la dose vaccinale recommandée, les contre-indications de la vaccination, les techniques de vaccination et les points d'injection recommandés, ainsi que les effets secondaires possibles et les mesures d'urgence à prendre au besoin. Le Guide canadien d'immunisation et les versions mises à jour, de même que les monographies et les dépliants des produits, sont de bonnes références pour l'élaboration de protocoles. Les protocoles de gestion d'un effet secondaire devraient préciser l'équipement, les médicaments et les doses, et le personnel nécessaires à une gestion sécuritaire et efficace de toute urgence médicale survenant après l'administration d'un agent d'immunisation. Il incombe aux vaccinateurs de connaître le contenu de ces protocoles, de savoir où ils se trouvent et comment les suivre.
Voir le chapitre Anaphylaxie et autres réactions aiguës après la vaccination de la partie 2 pour plus de renseignements sur les effets secondaires possibles et les mesures d'urgence à prendre. Voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour plus de renseignements sur les points d'injection et les méthodes d'administration des vaccins. Pour plus de renseignements, voir les chapitres de la partie 4 portant sur la posologie et les contre-indications des vaccins particuliers.
Ligne directrice no 13
Les vaccinateurs devraient être formés adéquatement et se tenir constamment au courant des recommandations récentes en matière d'immunisation.
Les vaccins ne doivent être administrés que par des personnes dûment formées, dont la compétence est reconnue dans leur province /territoire respectif. Veiller à ce que les programmes d'enseignement continu et de formation soient fondés sur les lignes directrices professionnelles en vigueur, les recommandations du CCNI et des autorités sanitaires provinciales /territoriales et les Lignes directrices nationales relatives à l'immunisation. Il appartient aux vaccinateurs de se tenir au courant de l'information sur l'immunisation diffusée par les autorités de santé publique et d'autres sources fiables telles que les Compétences en immunisation à l'intention des professionnels de la santé.
Ligne directrice no 14
Les vaccinateurs doivent déclarer les erreurs d'immunisation et les incidents connexes aux autorités locales.
Les erreurs d'immunisation et incidents connexes doivent faire l'objet d'une surveillance à titre de mesure visant à protéger le patient et être signalés par le vaccinateur, conformément aux lois provinciales /territoriales, pour obtenir des conseils, au besoin.
Au nombre de ces erreurs figurent couramment celles concernant le type de vaccin, la dose, le point d'injection, la voie d'administration, la personne, le moment d'administration ou le calendrier. Quant aux incidents liés à l'immunisation, ils peuvent être multiples : blessure par piqûre d'aiguille causée par le mauvais positionnement d'un enfant, immunisation sans consentement ou évanouissement et chute qui en résultent. Pour détecter les erreurs ou incidents d'immunisation, on peut avoir recours à diverses méthodes : autodéclaration, observation directe, vérifications des dossiers, etc.
Si l'on veut diminuer le nombre d'erreurs d'immunisation, il faut disposer d'un système exact permettant la déclaration des erreurs dans un climat de franchise qui mette l'accent sur l'amélioration de la pratique plutôt que sur les mesures punitives. Les activités visant à prévenir les erreurs d'immunisation dans une organisation sont un meilleur baromètre de la qualité que le taux d'erreurs seulement. La publication ou l'échange d'information sur les erreurs d'immunisation constitue une première étape dans la mise en place d'un programme d'amélioration de la qualité qui vise à réduire leur fréquence. On peut réduire le nombre d'erreurs en cernant, éliminant ou réduisant méthodiquement les facteurs humains et systémiques.
Voir le chapitre Innocuité des vaccins de la partie 2 pour plus de renseignements sur les effets secondaires liés à des erreurs d'immunisation.
Ligne directrice no 15
Les vaccinateurs devraient utiliser un système de suivi.
Un système de suivi devrait permettre de produire des rappels pour signaler une vaccination à venir ou relancer les gens dont les vaccinations sont en retard. Ce système peut être automatisé ou manuel et comporter des messages transmis par voie électronique (courriels, messageries textes, etc.), par la poste ou par téléphone. Tous les vaccinateurs devraient déterminer ceux qui sont à risque élevé de ne pas recevoir la série vaccinale complète dans les délais prévus (par exemple, les enfants qui ont commencé la série vaccinale en retard ou dont la vaccination est en retard par rapport au calendrier), de façon qu'on puisse déployer des efforts de suivi intensifs accrus à leur égard. Voir le chapitre Dossiers de vaccination de la partie 1 pour plus de renseignements sur les dossiers du personnel soignant.
Ligne directrice no 16
Il faudrait effectuer des vérifications dans tous les services d'immunisation afin d'évaluer la qualité des dossiers de vaccination et l'importance de la couverture vaccinale.
Une vérification des services d'immunisation devrait comprendre une évaluation de tous les dossiers de vaccination, ou d'un échantillon aléatoire, afin de juger de la qualité de la documentation et de déterminer le niveau de la couverture vaccinale (par exemple, le pourcentage d'enfants de deux ans ayant reçu tous les vaccins prévus au calendrier). Les vaccinateurs devraient analyser les résultats dans le cadre des contrôles courants de la qualité, et les mettre à profit pour trouver des solutions aux problèmes relevés.
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