Utilisation des médias sociaux, liens et relations chez les adolescents canadiens

Utilisation des médias sociaux, liens et relations chez les adolescents canadiens

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Organisation : Agence de la santé publique du Canada

Publiée : 2022-01-04

Conclusions de l'Enquête de 2018 sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC).

Sur cette page

Introduction

On sait que des liens et des relations solides ont un effet protecteur sur la santé des jeunes au cours de leur croissance et de leur développement pendant l'adolescence (Freeman et coll., 2016; Michaelson et coll., 2016).

La disponibilité des ordinateurs, tablettes, téléphones intelligents et autres appareils électroniques offre aux jeunes la possibilité d'être connectés à des niveaux sans précédent. De nombreux jeunes déclarent être en ligne avec leurs amis, leur famille et d'autres personnes presque constamment (Craig et coll., 2020). Les comportements en ligne de certains jeunes ont eu une telle influence sur leur vie qu'ils ont été qualifiés de « problématiques » (Boer et coll., 2020).

Dans le plus récent rapport national de l'Enquête HBSC (ASPC, 2020), l'influence de l'utilisation des médias sociaux sur la santé a été désignée comme une priorité. Pourtant, malgré une prise de conscience croissante du rôle que joue l'utilisation des médias sociaux dans la vie des jeunes, il existe peu de données démographiques sur son influence sur la vie des jeunes Canadiens. Ce constat s'applique particulièrement en ce qui concerne l'influence des comportements liés aux médias sociaux sur les liens et les relations.

Le présent rapport décrit l'importance des liens et des relations dans la vie des adolescents canadiens, ainsi que les corrélations de ces liens et relations avec une utilisation intensive et une utilisation problématique des médias sociaux, en s'appuyant sur les données de l'Enquête de 2018 sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire.

L'importance des liens

Les liens jouent un rôle important dans la vie des jeunes (Michaelson et coll., 2016). Ces liens ont été mesurés dans l'Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire de 2018 à l'aide d'une échelle courte où les adolescents devaient évaluer l'importance des liens qu'ils entretiennent avec eux-mêmes (soi), avec d'autres personnes (les autres), avec la nature et la terre (la nature), ou avec quelque chose de plus grand (le transcendant) (Michaelson et coll., 2016).

Les filles sont plus nombreuses que les garçons à indiquer que les liens sont importants dans leur vie. Par exemple, 83,0 % des filles et 80,6 % des garçons considèrent que les liens avec soi-même sont importants, et 85,2 % des filles et 77,3 % des garçons considèrent que les liens avec les autres sont importants. Les liens avec la nature sont jugés importants par 71,7 % des filles et 63,4 % des garçons. Les liens avec le transcendant sont considérés comme importants par les plus faibles proportions de garçons (28,9 %) et de filles (32,1 %).

Figure 1 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui déclarent que les liens sont importants, selon le sexe
Figure 1 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui déclarent que les liens sont importants, selon le sexe
Figure 1 : Équivalent textuel
Figure 1 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui déclarent que les liens sont importants, selon le sexe
Types de liens Garçons Filles
Pourcentage de jeunes (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage de jeunes (intervalles de confiance à 95 %)
Soi 80,6 % (79,7 à 81,5) 83,0 % (82,2 à 83,8)
Les autres 77,3 % (76,4 à 78,3) 85,2 % (84,5 à 86,0)
La nature et la terre 63,4 % (62,3 à 64,5) 71,7 % (70,8 à 72,6)
Le transcendant 28,9 % (27,8 à 29,9) 32,1 % (31,1 à 33,1)

Source : Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC), Canada, 2018

Perceptions du soutien social élevé dans les relations des adolescents

On sait que des relations solides au sein des familles, des écoles et des groupes de camarades sont bénéfiques pour la santé des adolescents (Freeman et coll., 2016). Pourtant, moins de la moitié des jeunes Canadiens font état de niveaux élevés de soutien social dans ces contextes. Par exemple, 36,6 % des garçons et 33,9 % des filles déclarent recevoir un soutien familial élevé, et 22,9 % des garçons et 35,2 % des filles font état d'un soutien élevé de la part de leurs amis.

Figure 2 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui indiquent avoir des niveaux élevés de soutien social, selon le sexe
Figure 2 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui indiquent avoir des niveaux élevés de soutien social, selon le sexe
Figure 2 : Équivalent textuel
Figure 2 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui indiquent avoir des niveaux élevés de soutien social, selon le sexe
Types de soutien social Garçons Filles
Pourcentage de jeunes (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage de jeunes (intervalles de confiance à 95 %)
Famille 36,6 % (35,6 à 37,7) 33,9 % (33,0 à 34,9)
Enseignants 35,3 % (34,2 à 36,4) 35,0 % (34,0 à 36,0)
Camarades de classe 49,9 % (48,8 à 51,0) 40,5 % (39,5 à 41,5)
Amis 22,9 % (22,0 à 23,9) 35,2 % (34,2 à 36,2)

Source : Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC), Canada, 2018

Fréquence de l'utilisation intensive et de l'utilisation problématique des médias sociaux

La fréquence d'utilisation des médias sociaux déclarée par les jeunes est utilisée pour déterminer une utilisation intensive (contact en ligne « presque tout le temps, tout au long de la journée »).

Dans l'ensemble, en ce qui concerne les élèves de 11 à 15 ans, les filles (38,0 %) sont plus nombreuses que les garçons (30,0 %) à faire état d'une utilisation intensive des médias sociaux. Autant chez les garçons que les filles, il y a augmentation avec l'âge de l'utilisation intensive des médias sociaux.

Figure 3 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui font état d'une utilisation intensive des médias sociaux, selon l'âge et le sexe
Figure 3 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui font état d'une utilisation intensive des médias sociaux, selon l'âge et le sexe
Figure 3 : Équivalent textuel
Figure 3 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves qui font état d'une utilisation intensive des médias sociaux, selon l'âge et le sexe
Âge Garçons Filles
Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %)
Global 30,0 % (29,0 à 31,0) 38,0 % (37,0 à 39,0)
11 21,0 % (18,2 à 23,7) 22,6 % (20,0 à 25,1)
12 23,5 % (21,4 à 25,5) 32,4 % (30,3 à 34,6)
13 29,7 % (27,5 à 31,8) 37,1 % (35,1 à 39,2)
14 33,6 % (31,5 à 35,7) 44,1 % (42,1 à 46,1)
15 37,5 % (35,2 à 39,9) 45,4 % (43,2 à 47,6)

Source : Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC), Canada, 2018

L'utilisation problématique des médias sociaux se définit à l'aide d'une échelle composée de neuf éléments. Cette échelle est conçue pour mesurer si la personne interrogée fait preuve d'une utilisation des médias sociaux proche de la dépendance.

L'utilisation problématique des médias sociaux est beaucoup plus élevée chez les filles plus âgées (de 13 à 15 ans) que chez les filles plus jeunes (de 11 à 12 ans), mais on ne constate pas cette différence chez les garçons.

Figure 4 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves classés comme affichant une utilisation problématique des médias sociaux, selon l'âge et le sexe
Figure 4 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves classés comme affichant une utilisation problématique des médias sociaux, selon l'âge et le sexe
Figure 4 : Équivalent textuel
Figure 4 : Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) d'élèves classés comme affichant une utilisation problématique des médias sociaux, selon l'âge et le sexe
Âge Garçons Filles
Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %)
Global 5,2 % (4,7 à 5,7) 7,7 % (7,1 à 8,2)
11 5,1 % (3,6 à 6,7) 4,1 % (2,8 à 5,4)
12 4,1 % (3,1 à 5,1) 4,7 % (3,7 à 5,7)
13 4,7 % (3,7 à 5,7) 8,5 % (7,3 à 9,8)
14 6,6 % (5,5 à 7,8) 8,5 % (7,4 à 9,7)
15 5,1 % (4,0 à 6,2) 10,3 % (8,9 à 11,6)

Source : Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC), Canada, 2018

L'utilisation intensive des médias sociaux et les liens et relations

Les associations entre l'utilisation intensive des médias sociaux et la solidité des liens et des relations chez les adolescents canadiens ont été examinées à l'aide de modèles de régression.

Les associations entre l'utilisation intensive des médias sociaux et les mesures des liens et des relations ne sont pas fortes et le plus souvent non significatives sur le plan statistique. L'indicateur de soutien élevé de la part des amis constitue une exception à cette règle. L'utilisation intensive des médias sociaux est associée à des niveaux plus élevés de soutien de la part des amis, tant chez les garçons (risque relatif 1,55) que chez les filles (risque relatif 1,40).

Figure 5 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des liens jugés importants en association avec une utilisation intensive des médias sociaux, selon le sexe
Figure 5 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des liens jugés importants en association avec une utilisation intensive des médias sociaux, selon le sexe
Figure 5 : Équivalent textuel
Figure 5 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des liens jugés importants en association avec une utilisation intensive des médias sociaux, selon le sexe
Types de liens Garçons Filles
Risque relatif Risque relatif
Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %)
Les autres 1,01 % (0,97 à 1,06) 1,01 % (0,98 à 1,03)
Soi 1,02 % (0,98 à 1,05) 1,02 % (0,99 à 1,05)
La nature et la terre 1,04 % (0,98 à 1,11) 0,98 % (0,94 à 1,02)
Le transcendant 1,28 % (1,15 à 1,42) 1,05 % (0,96 à 1,16)
Figure 6 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des soutiens sociaux élevés en association avec une utilisation intensive des médias sociaux, selon le sexe
Figure 6 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des soutiens sociaux élevés en association avec une utilisation intensive des médias sociaux, selon le sexe
Figure 6 : Équivalent textuel
Figure 6 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des soutiens sociaux élevés en association avec une utilisation intensive des médias sociaux, selon le sexe
Types de soutiens sociaux Garçons Filles
Risque relatif Risque relatif
Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %)
Famille 1,12 % (1,01 à 1,23) 1,07 % (0,97 à 1,18)
Enseignants 0,98 % (0,87 à 1,11) 1,09 % (0,99 à 1,20)
Camarades de classe 1,06 % (0,99 à 1,15) 1,11 % (1,02 à 1,20)
Amis 1,55 % (0,36 à 1,78) 1,40 % (1,28 à 1,54)

Source : Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC), Canada, 2018

L'utilisation problématique des médias sociaux et les liens et relations

Les associations entre l'utilisation problématique des médias sociaux et les liens et relations des jeunes sont plus constantes que pour l'utilisation intensive des médias sociaux.

Pour presque tous les résultats, l'utilisation problématique des médias sociaux est associée à des relations et des liens plus faibles.

Figure 7 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des liens jugés importants en association avec une utilisation problématique des médias sociaux, selon le sexe
Figure 7 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des liens jugés importants en association avec une utilisation problématique des médias sociaux, selon le sexe
Figure 7 : Équivalent textuel
Figure 7 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des liens jugés importants en association avec une utilisation problématique des médias sociaux, selon le sexe
Types de liens Garçons Filles
Risque relatif Risque relatif
Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %)
Les autres 0,85 % (0,75 à 0,97) 0,92 % (0,86 à 0,99)
Soi 0,84 % (0,76 à 0,93) 0,87 % (0,81 à 0,93)
La nature et la terre 0,82 % (0,71 à 0,94) 0,83 % (0,74 à 0,92)
Le transcendant 0,99 % (0,78 à 1,25) 1,14 % (0,97 à 1,34)

Les garçons (risque relatif 0,58) et les filles (risque relatif 0,48) qui affichent une utilisation problématique des médias sociaux sont beaucoup moins enclins à faire état de niveaux élevés de soutien familial.

Figure 8 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des soutiens sociaux élevés en association avec une utilisation problématique des médias sociaux, selon le sexe
Figure 8 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des soutiens sociaux élevés en association avec une utilisation problématique des médias sociaux, selon le sexe
Figure 8 : Équivalent textuel
Figure 8 : Risque relatif (intervalles de confiance à 95 %) des soutiens sociaux élevés en association avec une utilisation problématique des médias sociaux, selon le sexe
Types de soutiens sociaux Garçons Filles
Risque relatif Risque relatif
Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %) Pourcentage (intervalles de confiance à 95 %)
Famille 0,58 % (0,42 à 0,79) 0,48 % (0,36 à 0,63)
Enseignants 0,76 % (0,59 à 0,98) 0,56 % (0,43 à 0,72)
Camarades de classe 0,74 % (0,62 à 0,89) 0,75 % (0,62 à 0,91)
Amis 0,84 % (0,61 à 1,14) 0,82 % (0,66 à 1,01)

Source : Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC), Canada, 2018

Limites

Toutes les études comportent des limites et il est important d'interpréter les résultats à la lumière de ces limites.

  1. Toutes les données de l'Enquête HBSC ont été recueillies par autodéclaration, ce qui présente un risque de biais de déclaration (Choi et Pak, 2005). Cela aurait pu conduire à une sous-estimation de la fréquence de l'utilisation intensive et de l'utilisation problématique des médias sociaux, ainsi que de la solidité des relations et des liens étudiés, en raison de biais de désirabilité sociale.
  2. La conception transversale de l'Enquête HBSC ne permet pas d'établir une inférence causale. Par exemple, il est possible que l'utilisation problématique des médias sociaux ait conduit à des relations et à des liens plus faibles. Il est également possible que des relations et des liens plus faibles aient conduit à une utilisation problématique des médias sociaux ou que quelque chose d'autre soit en cause.
  3. Les élèves devaient répondre à la question « Es-tu de sexe masculin ou féminin? » en choisissant l'une des trois réponses, « masculin », « féminin », ou « aucun de ces termes ne me décrit ». Les élèves qui ont indiqué « aucun de ces termes ne me décrit » ne constituaient pas un groupe de taille suffisante pour être inclus dans les analyses statistiques.

Conclusions

  • Les liens et les relations sont des indicateurs importants de la santé des adolescents canadiens (Michaelson et coll., 2016).
  • Les filles sont plus nombreuses que les garçons à indiquer que les liens dans leur vie sont importants et à faire état de niveaux élevés de soutien de la part de leurs amis.
  • Environ 3 garçons sur 10 et 4 filles sur 10 font état d'une utilisation intensive des médias sociaux.
  • L'utilisation problématique des médias sociaux est moins fréquente, les niveaux les plus élevés (1 sur 10) étant observés chez les filles plus âgées.
  • En général, l'utilisation intensive des médias sociaux n'est pas fortement associée aux qualités des liens et des relations déclarées par les jeunes. Cependant, elle est associée à des niveaux de soutien perçu plus élevés de la part des amis.
  • L'utilisation problématique des médias sociaux est généralement associée à des liens et relations plus faibles, chez les filles comme chez les garçons.

Méthodes

Échantillon

Les données proviennent de l'Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC) du Canada, une étude nationale transversale sur les adolescents réalisée tous les quatre ans depuis 1989-1990 [ASPC, 2020]. En 2018, les données ont été recueillies en milieu scolaire au moyen d'un échantillonnage aléatoire en grappes en deux étapes représentatif à l'échelle nationale d'adolescents de la 6e à la 10e année de toutes les provinces et de deux territoires du Canada. Pour cette étude, nous avons inclus les 17 085 participants âgés de 11 à 15 ans, qui ont répondu aux éléments qui décrivent une utilisation intensive et une utilisation problématique des médias sociaux, l'importance des liens sociaux, et la force des relations.*

*Consultez la page web internationale HBSC pour plus de renseignements sur l'Enquête HBSC.

Utilisation des médias sociaux

Les élèves ont été classés comme utilisateurs intensifs des médias sociaux en fonction de leur fréquence de communication avec quatre groupes : amis proches; amis et connaissances; amis que tu as connus par Internet, mais que tu ne connaissais pas avant; personnes autres que des amis (Inchley et coll., 2018).

Les élèves ont été classés comme utilisateurs problématiques des médias sociaux en fonction des aspects négatifs de leur utilisation des médias sociaux, tels que la négligence d'autres activités, l'incapacité à se concentrer sur d'autres choses, le fait de se sentir mal par rapport à l'utilisation des médias sociaux et d'avoir des conflits, des disputes ou de mentir à la famille ou aux amis sur l'utilisation des médias sociaux (Inchley et coll., 2018).

Liens

À l'aide de 10 indicateurs de type Likert évaluant leur importance (de 1 « pas du tout important » à 5 « très important »), les jeunes ont décrit les liens dans leur vie dans quatre domaines. Ces domaines comprenaient leurs liens avec les autres (3 éléments; dans quelle mesure est-il important pour toi : « d'être gentil[le] envers les autres », « d'être indulgent[e] envers les autres », et « de faire preuve de respect envers les autres »); les liens avec soi-même (2 éléments; dans quelle mesure est-il important pour toi : « de sentir que ta vie a une signification ou un but », « d'éprouver de la joie dans la vie »); les liens avec la nature (2 éléments; l'importance « de te sentir en lien avec la nature », « de respecter l'environnement naturel »); puis les liens avec le transcendant (3 éléments; dans quelle mesure est-il important pour toi « de méditer ou de prier », « de te sentir connecté[e] à une force supérieure », « de sentir que tu fais partie de quelque chose de plus grand que toi »). Une moyenne a été établie pour les scores de chacun des quatre domaines, un score de 4 ou plus indiquant que les liens dans le domaine étaient considérés comme « importants ».

Relations

La force du soutien fourni au sein de quatre contextes sociaux (famille, enseignants, camarades de classe et amis) a été décrite à l'aide d'échelles validées [ASPC, 2020]. Chacune des quatre échelles est construite à partir d'un ensemble d'éléments de type Likert : soutien de la famille (4 éléments, p. ex. « Je peux parler de mes problèmes avec ma famille »), soutien des enseignants (8 éléments, p. ex. « J'ai le sentiment que mes enseignant[e]s se soucient de moi en tant que personne »), soutien des camarades de classe (3 éléments, p. ex. « Les élèves dans mes cours sont heureux d'être ensemble ») et soutien des amis (4 éléments, p. ex. « Je peux compter sur mes amis lorsque les choses vont mal »). Les échelles brutes ont été regroupées en tertiles, le groupe « élevé » représentant le tiers des répondants ayant les réponses les plus positives.

Analysis

Les pourcentages de garçons et de filles déclarant que chacun des quatre domaines décrivant les liens était important (un score moyen de 4 ou plus pour les éléments pertinents) ont été estimés, ainsi que les intervalles de confiance à 95 %. Des pourcentages et des intervalles de confiance similaires ont été estimés pour les garçons et les filles décrivant des niveaux élevés de soutien de la part de leur famille, de leurs enseignants, de leurs camarades de classe et de leurs amis. Les pourcentages d'élèves faisant état d'une utilisation intensive des médias sociaux et l'utilisation problématique des médias sociaux ont été décrits selon le sexe et selon l'âge. Afin d'être conforme aux précédents établis dans la littérature scientifique publiée (Boer et coll., 2020), cette analyse se concentre sur les modèles d'utilisation des médias sociaux déclarés selon l'âge et le sexe, par opposition à l'année d'études et au sexe. Par conséquent, certains des résultats présentés dans ce rapport diffèrent légèrement des résultats du rapport national de l'Enquête HBSC (ASPC, 2020).

Des régressions binomiales multivariables ont été utilisées pour modéliser les effets de l'utilisation intensive des médias sociaux, puis de l'utilisation problématique des médias sociaux, sur les 8 résultats décrivant l'importance des liens et la force des relations sociales. Des poids d'enquête ont été utilisés pour ces modèles. Les modèles sont également ajustés en tenant compte de facteurs supplémentaires (l'âge, l'aisance familiale en tant que mesure du statut socio-économique, la structure familiale) qui auraient pu avoir un effet confusionnel sur les associations à l'étude. De plus, les modèles examinant les effets d'une utilisation intensive des médias sociaux sont ajustés en tenant compte de l'utilisation problématique des médias sociaux et vice versa. Les résultats sont présentés sous forme de risques relatifs et d'intervalles de confiance à 95 %, ajustés en tenant compte des regroupements (clusters), et ont été réalisés à l'aide de SAS (version 9.4).

Bibliographie

Agence de la santé publique du Canada [ASPC]. (2020). La santé des jeunes Canadiens : Conclusions de l'enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire. Sur Internet : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/science-recherche-et-donnees/jeunes-conclusions-enquete-comportements-sante-jeunes-age-scolaire.html

Boer, M., van den Eijnden, R. J. J. M., Boniel-Nissim, M., Wong, S.-L., Inchley, J. C., Badura, P., Craig, W. M., Gobina, I., Kleszczewska, D., Klanšček, H. J., et Stevens, G. W. J. M. (2020). « Adolescents' Intense and Problematic Social Media Use and Their Well-Being in 29 Countries », Journal of Adolescent Health, vol. 66 (no 6, Supplement), p. S89-S99. https://doi.org/10.1016/j.jadohealth.2020.02.014

Choi, B. C. K., et Pak, A. W. P. (2005). « A catalog of biases in questionnaires », Preventing Chronic Disease, vol. 2, A13.

Craig, W., Boniel-Nissim, M., King, N., Walsh, S.D., Boer, M., Donnelly, P.D., Harel-Fisch, Y., Malinowska-Cieslik, M., Gaspar de Matos, M., Cosma, A., Vandeneijnden, R., Vieno, A., Elgar, F., Molcho, M., Bjereld, Y, Pickett,W. (2020). « Social media use and cyber-bullying: a cross-national analysis of young people in 42 countries », Journal of Adolescent Health, vol. 66 (no 6S), p. S100-S108. https://doi.org/10.1016/j.jadohealth.2020.03.006.

Freeman, J., King, M., Pickett, W. (2016). Comportements de santé des jeunes d'âge scolaire au Canada : un accent sur les relations. Ottawa, Agence de la santé publique du Canada, 194 p., 2015 (ISBN 978-0-660-03890-2; no de cat. HP35-65/2106E, numéro de publication : 150150).

Inchley, J., Currie, D., Cosma, A. et Samdal, O. (2018). Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) Study Protocol: background, methodology and mandatory items for the 2017/18 survey, St Andrews, CAHRU.

Michaelson, V., Brooks, F., Jirásek, I., Inchley, J., Whitehead, R., King, N., Walsh, S., Davison, C., Mazur, J., Pickett, W., pour le HBSC Child Spiritual Health Writing Group. (2016). « Developmental patterns of adolescent spiritual health in six countries », SSM-population health, vol. 2, p. 294-303. https://doi.org/10.1016/j.ssmph.2016.03.006

Remerciements

  • L'Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire (Enquête HBSC) est une étude internationale menée en collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé, Région européenne (OMS/Europe). La coordonnatrice à l'échelle internationale de l'Enquête HBSC était Joanna Inchley, Ph. D., (Université de Glasgow, Écosse) pour l'enquête de 2017-2018 et le gestionnaire de la banque de données était Oddrun Samdal, Ph. D., (Université de Bergen, Norvège). L'Enquête HBSC du Canada de 2017-2018 a été financée par l'Agence de la santé publique du Canada; les chercheurs principaux étaient John Freeman, Ph. D., William Pickett, Ph. D., et Wendy Craig, Ph. D., (Université Queen's), et le coordonnateur national était Matthew King (Groupe d'évaluation des programmes sociaux, Université Queen's).

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