Surveillance nationale de la sensibilité aux antimicrobiens de Neisseria gonorrhoeae : Rapport sommaire annuel de 2017
Sommaire
Le présent rapport renferme les données de surveillance en laboratoire relatives aux isolats de Neisseria gonorrhoeae (N. gonorrhoeae) envoyés au Laboratoire national de microbiologie (LNM) par des laboratoires de microbiologie provinciaux, entre 2013 et 2017.
Au Canada, le taux déclaré de gonorrhée est à la hausse et a plus que doublé depuis 2001, passant de 21,8 cas pour 100 000 personnes à un taux de 65,4 pour 100 000 en 2016. La gonorrhée est la deuxième infection bactérienne transmise sexuellement la plus couramment déclarée au Canada, avec 23 708 cas signalés en 2016.
Au fil du temps, N. gonorrhoeae est devenu résistant à de nombreux antibiotiques, comme la pénicilline, la tétracycline, l’érythromycine et la ciprofloxacine. La résistance de N. gonorrhoeae aux antimicrobiens représente une grave menace au traitement efficace des infections gonococciques. En 2017, la surveillance systématique a permis de confirmer le premier N. gonorrhoeae résistant à la ceftriaxone au Canada.
En 2017, au total, 5 290 isolats de N. gonorrhoeae ont été mis en culture et analysés dans des laboratoires de santé publique à l'échelle du Canada; 2 870 d'entre eux ont été envoyés au LNM pour des tests de sensibilité aux antimicrobiens. Des données sur la sensibilité antimicrobienne de 1 273 autres isolats de N. gonorrhoeae ont été fournies par des laboratoires provinciaux de santé publique et utilisées pour l'analyse. Pour calculer le pourcentage de souches résistantes, on a utilisé comme dénominateur le nombre total d'isolats mis en culture dans toutes les provinces.
La proportion de cas de gonorrhée multirésistante aux antibiotiques (GC-MR) est passée de 4,4 % (139/3 195) en 2013 à 12,2 % (646/5 290) en 2017 (figure A). Ces pourcentages représentent la proportion d'isolats présentant une sensibilité réduite aux céphalosporines ou une résistance à l'azithromycine, ainsi qu'une résistance à au moins deux autres antimicrobiens.
Entre 2013 et 2017, au Canada, on a recensé seulement 12 isolats de N. gonorrhoeae qui présentaient une sensibilité réduite à une céphalosporine en plus d'une résistance à l'azithromycine, ainsi qu'une résistance à au moins deux autres antimicrobiens. La proportion de ces isolats, considérés comme ultrarésistants (GC-UR), est passée de 0,3 % (8/3 195) en 2013 à 0 % (0/5 290) en 2017 (figure A).
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Pourcentage basé sur le nombre total d’isolats testés à l’échelle nationale: 2013=3 195; 2014=3 809; 2015=4 190; 2016=4 538; 2017=5 290.
Figure A - Équivalent textuel
Année (nombre d’isolats testés à l’échelle nationale) | MR (%) | UR (%) | MR (n) | UR (n) |
---|---|---|---|---|
2013 (N=3 195) | 4,2% | 0,3% | 135 | 8 |
2014 (N=3 809) | 5,3% | 0,03% | 203 | 1 |
2015 (N=4 190) | 8,6% | 0,05% | 361 | 2 |
2016 (N=4 538) | 8,9% | 0,02% | 406 | 1 |
2017 (N=5 290) | 12,2% | 0% | 646 | 0 |
Les isolats présentant une sensibilité réduite au céfixime (CMI ≥ 0,25 mg/L) ont diminué, passant de 1,8 % (53/3 195) en 2013 à 0,6 % (31/5 290) en 2017 (figure B).
Les isolats présentant une sensibilité réduite à la ceftriaxone (CMI ≥ 0,125 mg/L) ont diminué, passant de 3,5 % (112/3 195) en 2013 à 0,5 % (29/5 290) en 2017 (figure B).
La proportion d'isolats de N. gonorrhoeae résistants à l'azithromycine (CMI ≥ 2 mg/L) a augmenté, passant de 1,2 % (37/3 195) en 2013 à 11,7 % (620/5 290) en 2017 (figure B).
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Pourcentage basé sur le nombre total d’isolats testés à l’échelle nationale: 2013=3 195; 2014=3 809; 2015=4 190; 2016=4 538; 2017=5 290.
Figure B - Équivalent textuel
Antibiotique | Pourcentage de résistance ou sensibilité réduite | ||||
---|---|---|---|---|---|
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |
Azithromycine | 1,16% | 3,33% | 4,73% | 7,18% | 11,7% |
Céfixime | 1,75% | 1,10% | 1,91% | 0,31% | 0,6% |
Ceftriaxone | 3,51% | 2,65% | 3,46% | 1,76% | 0,5% |
En 2017, on n'a détecté aucun isolat présentant une résistance à l'azithromycine et une sensibilité réduite au céfixime ou à la ceftriaxone au Canada.
En 2017, 50,1 % (2 652/5 290) des isolats étaient résistants à la ciprofloxacine; 31,0 % (1 642/5 290) étaient résistants à l'érythromycine; 11,7 % (619/5 290) étaient résistants à la pénicilline et 45,9 % (2 429/5 290) étaient résistants à la tétracycline.
Tous les isolats de N. gonorrhoeae soumis au LNM ont également été analysés par génotypage moléculaire à l'aide de la méthode NG-MAST (N. gonorrhoeae multi-antigen sequence type). En 2017, 468 séquences types (ST) différentes ont été identifiées parmi les 2 853 isolats analysés; les plus courantes étaient ST-12302 (24,1 %), ST-5985 (7,5 %) et ST-14698 (5,5 %).
La proportion d'isolats de type ST-12302 est passée de 4,3 % en 2015 à 10,5 % en 2016, puis à 24,1 % en 2017. Ces isolats ont principalement été identifiés dans le centre du Canada. Ils étaient résistants à plusieurs médicaments, et plus de 50 % d'entre eux étaient également résistants à l'azithromycine (figure C).
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Au total, 292 types de séquences ont été identifiés en 2013, 378 types de séquences en 2014, 396 types de séquences en 2015, 490 types de séquences en 2016 et 468 en 2017. Seuls les types de séquences les plus répandus de 2013 à 2017 sont représentés dans ce graphique.
Figure C - Équivalent textuel
NG-MAST | Année | RÉry et/ou TetR et/ou RPen | RCip avec our sans résistance à antibiotiques autres | NGRT avec ou sans résistance à antibiotiques autres | SRCé et/ou SRCx avec résistance à antibiotiques autres | RAzi/RÉry et RAzi/RCip/ RÉry avec résistance à antibiotiques autres |
---|---|---|---|---|---|---|
ST-12302 | 2013 | - | - | - | - | - |
2014 | - | - | - | - | - | |
2015 | - | 3 | - | - | 110 | |
2016 | - | 84 | - | - | 240 | |
2017 | - | 312 | - | - | 375 | |
ST-5985 | 2013 | - | 1 | 70 | - | - |
2014 | 9 | - | 286 | - | - | |
2015 | 2 | 4 | 395 | - | - | |
2016 | - | 58 | 309 | - | - | |
2017 | 3 | 20 | 193 | - | - | |
ST-14698 | 2013 | - | - | - | - | - |
2014 | - | - | - | - | - | |
2015 | - | - | - | - | - | |
2016 | - | 6 | - | - | 6 | |
2017 | 37 | - | - | 119 | ||
ST-10451 | 2013 | - | 8 | - | 2 | - |
2014 | - | 166 | - | - | 40 | |
2015 | - | 119 | - | 1 | 34 | |
2016 | - | 167 | - | - | 10 | |
2017 | 1 | 143 | - | - | - |
Pour obtenir de plus amples détails sur le rapport et ses principales conclusions, veuillez envoyer un courriel à l'adresse : phac.nml.strepsti-lnm.strepits.aspc@canada.ca.
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