Résumé de la recherche : utilisation des antimicrobiens chez les truies en lactation, les porcelets sous la mère et les porcs en pouponnière
Organisation : Agence de la santé publique du Canada
Publiée : 2022-12-05
Pourquoi cette recherche a-t-elle été effectuée?
Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) rapporte chaque année des données sur l'utilisation d'antimicrobiens chez les porcs en croissance-finition au Canada, mais il n'y avait pas de données canadiennes sur la quantité d'antimicrobiens utilisée chez les truies et les porcelets.
Qu'avons-nous fait?
Des épidémiologistes vétérinaires de l'Université de Guelph et du PICRA ont conçu et mené un projet de recherche portant sur la quantité d'antimicrobiens utilisée pendant les phases de mise-bas et de mise en pouponnière de la production porcine. Les données ont été recueillies pendant un cycle de production dans 25 troupeaux de truies et 25 troupeaux de porcs en pouponnière en Ontario, entre mai 2017 et avril 2018. De plus, nous avons lancé un sondage demandant aux vétérinaires porcins du Canada leur avis à propos des différents indicateurs utilisés pour décrire les données relatives à l'utilisation des antimicrobiens.
Qu'avons-nous trouvé?
Le nombre de truies par troupeau variait de 100 à 1600, et la capacité de porcs en pouponnière de 400 à 3 200. Quatre troupeaux de truies et deux troupeaux de porcs en pouponnière ont été « élevés sans antibiotiques ». L'utilisation de la plupart des pratiques de biosécurité était élevée pour tous les troupeaux, à l'exception des pédiluves, qui sont souvent inefficaces dans les bâtiments d'élevage. Quarante pour cent des troupeaux de truies ont mis en quarantaine leurs nouvelles cochettes avant de les introduire dans le troupeau principal. La vaccination contre les principaux agents pathogènes du porc varie selon le type de porc. Toutes les truies ont été vaccinées contre l'érysipèle, et la majorité d'entre elles ont été vaccinées contre Escherichia coli. La vaccination contre la maladie associée au circovirus porcin (MACVP) et les mycoplasmes était la plus élevée chez les porcs en pouponnière. Si certaines truies ont été vaccinées contre la grippe, ce n'est le cas d'aucun porcelet sous la mère ou d'aucun porc en pouponnière.
Après ajustement en fonction de la dose de l'antimicrobien utilisé et du nombre de porcs susceptibles de recevoir des antimicrobiens, les porcs en pouponnière ont reçu la plus grande quantité totale d'antimicrobiens, suivis des porcelets sous la mère, puis des truies (mesurée par le nombre de doses définies journalières canadiennes par porc ou nDDDvetCA par porc). La quantité la plus importante a été utilisée dans les aliments. Seuls les porcs en pouponnière ont reçu un antimicrobien dans l'eau. Les porcelets sous la mère ont reçu la plus grande quantité d'antimicrobiens par injection (mesurée en nDDDvetCA par porc).
Les principaux antimicrobiens utilisés en doses définies journalières canadiennes pour 1000 porcs-jours étaient les suivants :
- Truies en lactation : bacitracine (dans les aliments) et pénicilline G procaïne (par injection)
- Porcelets sous la mère : chlortétracycline (dans les aliments complémentaires) et pénicilline G benzathine (par injection)
- Porcs en pouponnière : chlortétracycline (dans les aliments), pénicilline G procaïne (par injection) et amoxicilline (dans l'eau)
Tous les aliments complémentaires offerts ont été traités avec des antimicrobiens. Pendant un cycle de production, 92 % des troupeaux de porcelets sous la mère ont reçu des antimicrobiens, 96 % des troupeaux de porcelets en pouponnière ont reçu des antimicrobiens et 92 % des troupeaux de truies en lactation ont reçu des antimicrobiens.
Deux antimicrobiens de catégorie I selon Santé Canada, considérés comme de haute importance en médecine humaine, ont été utilisés. Le ceftiofur a été utilisé pour la prévention des maladies chez les porcelets sous la mère (990 nDDDvetCA/1000 porcs-jours) et les truies en lactation (9 nDDDvetCA/1000 porcs-jours). Le ceftiofur a également été utilisé pour le traitement des maladies chez les porcelets sous la mère (7 nDDDvetCA/1000 porcs-jours). L'enrofloxacine a été utilisée pour le traitement des maladies chez les porcs en pouponnière (0,7 nDDDvet/1000 porcs-jours) et les truies en lactation (4,3 nDDDvet/1000 porcs-jours). Il convient de noter que l'utilisation d'antimicrobiens de haute importance en médecine humaine, à des fins de prévention des maladies, est contraire aux directives de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en ce qui concerne à l'utilisation d'antimicrobiens chez les animaux destinés à la consommation.
Lors d'une enquête menée auprès des vétérinaires porcins canadiens, la plupart d'entre eux ont préféré les indicateurs relatifs à la dose (comme les doses définies journalières pour les animaux) aux indicateurs relatifs au poids (comme les milligrammes par kilogramme) et aux mesures de fréquence (comme le pourcentage de rations médicamentées et les jours de médication). Les trois principaux facteurs qui influencent les préférences des vétérinaires porcins en matière d'indicateurs sont les suivants :
- la capacité à détecter les changements d'utilisation dans les exploitations des clients;
- la possibilité de faire des comparaisons d'utilisation avec des exploitations similaires et d'autres régions;
- la capacité à tenir compte de la dose de l'antimicrobien.
Les vétérinaires porcins canadiens sont à l'aise lorsqu'ils discutent avec leurs clients sur les paramètres de fréquence et de poids; cependant, il serait possible d'améliorer l'aisance des discussions avec les clients concernant les indicateurs relatifs aux doses.
Comment l'utilisation des antimicrobiens est décrite
L'utilisation des antimicrobiens est décrite par les mesures de fréquence et les mesures quantitatives. Parmi les exemples de mesures de fréquence, citons le nombre ou le pourcentage d'exploitations ou de troupeaux utilisant un antimicrobien, le nombre ou le pourcentage de rations médicamentées avec des antimicrobiens et le nombre ou le pourcentage de porcs du troupeau exposés aux antimicrobiens. Parmi les exemples de mesures quantitatives, citons les mesures relatives au poids, telles que le nombre total de kilogrammes utilisés ou les milligrammes par kilogramme de porc, et les mesures relatives aux doses, telles que le nombre de doses définies journalières canadiennes par porc ou le nombre de doses définies journalières canadiennes par 1000 porcs-jours. Note : Le nombre de doses contenues dans 1 kg d'antimicrobien A n'est pas nécessairement égal au nombre de doses contenues dans 1 kg d'antimicrobien B. L'ajustement pour tenir compte des différences entre les doses entre les antimicrobiens utilisés nous aide à mieux comprendre les changements dans l'utilisation des antimicrobiens au fil du temps et les différences dans l'utilisation des antimicrobiens entre les exploitations, et nous aide à évaluer plus précisément l'exposition aux antimicrobiens.
Pour plus d'informations, veuillez envoyer un courriel à : cipars-picra@phac-aspc.gc.ca.
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