Résultats de l’Enquête sur l’incidence de la COVID-19 sur l’accès aux services de santé liés aux ITSS, y compris les services de réduction des méfaits, pour les personnes issues des communautés africaines, caribéennes et noires au Canada
Organisation : Agence de la santé publique du Canada
Date de publication : 2022-09-29
Cat.: HP40-309/2022F-PDF
ISBN: 978-0-660-44086-6
Pub.: 220220
Liens connexes
- Répercussions de la COVID-19 sur la prestation des services liés aux ITSS au Canada, y compris les services de réduction des méfaits, pour les personnes issues des communautés africaines, caribéennes et noires (infographie)
- COVID 19 et l'incidence sur les services liés aux infections transmissibles sexuellement et par le sang
Table des matières
- Remerciements
- Introduction
- Méthodes
- Analyse
- Résultats
- Discussion
- Points forts et limites
- Conclusion
- Références
Remerciements
Le succès de cette enquête et du rapport national a été possible grâce à la collaboration et au partenariat de l'Agence de la santé publique du Canada avec plusieurs intervenants communautaires, y compris des chercheurs, des organisations et des membres communautaires, afin d'assurer la participation de la communauté à chaque étape de l'enquête, notamment la planification et la mise en œuvre. Les principaux intervenants sont l'Université d'Ottawa et Women's Health in Women's Hands (WHIWH), qui ont constitué un groupe de travail national d'experts (GTNE) pour guider la mise en œuvre de l'enquête. Ce GTNE était composé de chercheurs, de fournisseurs de services et de membres et dirigeants des communautés africaines, caribéennes et noires (ACN). Le GTNE a appelé ce projet « ACB Community PHAC-funded COVID-19 Impact (APCI) study », ou « étude sur les conséquences de la COVID-19 sur les communautés ACN financée par l'ASPC ». Les auteurs tiennent à remercier tous les membres du groupe de travail, les pairs-assistants de recherche et les participants.
Introduction
La pandémie de COVID-19 a perturbé la santé et le bien-être social dans une proportion sans pareil dans le passé récent. L'augmentation du nombre de cas du virus SRAS-CoV-2 a introduit la mise en œuvre de mesures de distanciation physique pour prévenir la transmission, des confinements à l'échelle nationale qui ont entraîné des conséquences sociales et économiques, ainsi qu'un accès limité aux services de soutien médicaux et sociauxFootnote 1. En plus des répercussions de la pandémie sur la santé publique, des difficultés sans précédent ont été signalées dans l'ensemble du pays en ce qui concerne la prestation des soins de santé primaires, y compris les services de prévention, de dépistage et de traitement des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), ainsi que les services de réduction des méfaits. Ces perturbations ont entraîné des répercussions disproportionnées sur les populations les plus à risques au virus de l'immunodéficience humaine (VIH), virus de l'hépatite C et à d'autres ITSS. Au Canada, ces populations comprennent les personnes issues des communautés africaines, caribéennes et noires (ACN), les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis, ainsi que les personnes qui consomment des drogues ou de l'alcool (UD)Footnote 2 Footnote 3 Footnote 4.
Des études montrent que les ITSS comme le VIH, l'hépatite C et la syphilis contribuent à accroître le fardeau de la santé pour les personnes ACN, les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis, et les UD, puisque ces infections surviennent plus fréquemment dans ces populations qui sont déjà confrontées à des défis uniquesFootnote 5 Footnote 6 Footnote 7. Plus précisément, les déterminants sociaux de la santé, y compris les obstacles structurels aux soins de santé, le racisme systémique, la stigmatisation et la discrimination, l'instabilité résidentielle, l'insécurité alimentaire, les problèmes de santé mentale et la violence domestique, sont tous des causes bien connues des risques sanitaires disproportionnés et de la disparité des résultats en matière de santé pour ces populations clésFootnote 8 Footnote 9 Footnote 10 Footnote 11 Footnote 12. Par conséquent, la pandémie de COVID-19 a ajouté une autre couche de vulnérabilité aux populations qui sont déjà confrontées à des obstacles structurels et sociaux à l'accès aux soins de santé.
Au début de la pandémie, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a cerné des lacunes prioritaires en matière de renseignements, ce qui les a incités à recueillir des données afin de mesurer l'incidence de la COVID-19 sur la santé et le bien-être des Canadiens ainsi que son incidence sur la prestation des soins de santé. En outre, la nécessité de disposer de données désagrégées, en particulier sur le statut ethnoracial, que la surveillance nationale fondée sur les cas était incapable de fournir au début de la pandémie, a été cernée comme une priorité ciblée. Afin de combler ces lacunes en matière de renseignements, l'ASPC s'est engagée à produire en temps opportun des renseignements sur l'incidence de la COVID-19 sur la prestation de services liés aux ITSS parmi les fournisseurs de services et les populations clés que l'on sait être plus touchées par les ITSS.
Quatre enquêtes nationales en ligne ont été élaborées afin de mieux comprendre l'incidence de la pandémie de COVID-19 sur l'accès et la prestation des services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS, ainsi que sur les services de réduction des méfaits. La première enquête, l'Enquête concernant l'incidence de la COVID-19 sur la prestation des services de prévention, de dépistage ou de traitement des ITSS, y compris des services de réduction des méfaits au Canada, a été menée en novembre et en décembre 2020. Elle s'est concentrée sur les organismes communautaires et les bureaux de santé publique locaux qui fournissent des services liés aux ITSS au Canada et a examiné l'incidence de la COVID-19 sur leur capacité à fournir de tels servicesFootnote 13. Trois enquêtes distinctes sur les populations clés ont également été menées pour les personnes ACN, les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis, et les UD. Ces enquêtes spécifiques à ces populations ont exploré l'incidence de la COVID-19 sur l'accès aux services liés aux ITSS, ainsi que sur les déterminants sociaux et structurels de la santé qui ont une incidence sur l'accès aux services, y compris la santé mentale, la stabilité résidentielle, l'insécurité alimentaire, la violence domestique, le racisme, la stigmatisation et la discrimination, et la consommation de substances. Les enquêtes ont été menées en collaboration et en partenariat avec plusieurs intervenants communautaires, qui ont constitué des groupes de travail d'experts, comme le Groupe de travail national d'experts pour l'enquête auprès des personnes ACN.
Ce rapport présente les résultats de l'Enquête nationale sur l'incidence de la COVID-19 sur l'accès aux services de santé liés aux ITSS, y compris les services de réduction des méfaits, pour les personnes issues des communautés africaines, caribéennes et noires au Canada, menée du 25 mai 2021 au 12 juillet 2021. Dans cette enquête, les personnes ACN comprennent toute personne qui s'identifie comme étant africaine, caribéenne ou noire, y compris les gens issus de communautés noires historiques au Canada, comme les communautés afro-néo-écossaises. L'acronyme ACN est de plus en plus utilisé partout au Canada pour désigner les personnes noires de diverses cultures qui vivent dans ce pays.
Méthodes
Plan d'enquête
L'Enquête sur l'incidence de la COVID-19 sur l'accès aux services liés aux ITSS, y compris les services de réduction des méfaits pour les personnes issues des communautés africaines, caribéennes et noires au Canada était une enquête nationale en ligne, autoadministrée et transversale. Le plan de l'enquête a été inspiré par la méthode d'évaluation rapide des tendances (la méthode Trendspotter) utilisée dans l'enquête en ligne sur l'incidence de la COVID-19 de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomaniesFootnote 14. Le fait d'avoir effectué l'enquête en ligne a évité le risque de contracter la COVID-19 à cause d'un contact physique étroit qui pourrait avoir lieu lors d'entrevues en personne. En outre, la méthode utilisée au cours de l'enquête en ligne a permis de recueillir des données auprès d'un nombre potentiellement important de participants en une courte période.
Engagement communautaire
L'ASPC a collaboré et établi des partenariats avec plusieurs intervenants communautaires, y compris des chercheurs, des organisations et des membres communautaires, afin d'assurer la participation de la communauté à chaque étape de l'enquête, notamment la planification et la mise en œuvre. Les principaux intervenants comprenaient notamment l'Université d'Ottawa et Women's Health in Women's Hands (WHIWH), qui ont constitué un groupe de travail national d'experts (GTNE). Ce groupe de travail était composé de chercheurs, de fournisseurs de services et de membres et dirigeants de la communauté ACN. Le GTNE a été considéré comme une approche communautaire participative novatrice pour promouvoir l'enquête au moyen de diverses méthodes afin d'assurer une représentation appropriée parmi les diverses sous-populations ACN.
Les sous-comités du GTNE comprenaient la mobilisation des connaissances, l'analyse des données, l'engagement communautaire, le renforcement des capacités et la gouvernance des données. Ces comités ont coordonné diverses activités pour faciliter l'examen et l'interprétation des résultats de l'enquête. Ils ont également participé à l'élaboration de différents produits d'application des connaissances, y compris le présent rapport, des tableaux de bord de visualisation des données, des présentations à des conférences, la présentation de diapositives principales, des événements virtuels style « café du monde », un blogue de données publié par l'ASPC et une infographie (qui sera publiée à une date ultérieure).
Questionnaire
Les questions de l'enquête ont été élaborées à partir des questionnaires utilisés dans les enquêtes antérieures par le Système de surveillance national Track et des enquêtes en ligne existantes mesurant l'incidence de COVID-19Footnote 7 Footnote 14 Footnote 15 Footnote 16 Footnote 17 Footnote 18 Footnote 19. Les commentaires des membres de la communauté ont également été recueillis pour s'assurer que les questions et les objectifs de l'enquête étaient pertinents pour la population cible spécifique et qu'ils cadraient avec les réalités et les besoins de la communauté. L'enquête a permis de recueillir des renseignements sur les caractéristiques sociodémographiques, les déterminants sociaux de la santé (c.-à-d. la santé mentale et le bien-être, l'emploi et la sécurité financière, la sécurité alimentaire, la violence domestique et la discrimination), la consommation de substances, l'utilisation et l'accès aux services liés aux ITSS, y compris les services de réduction des méfaits, et les changements dans l'accès à ces services causés par la pandémie. À l'exception de quelques questions ouvertes (c.-à-d. l'âge du participant, les trois premiers caractères du code postal du participant, le nombre d'années vécues au Canada et les commentaires généraux concernant les expériences du participant pendant la pandémie); toutes les autres questions étaient fermées (c.-à-d. cases à cocher).
Le questionnaire était disponible en français et en anglais et prenait environ 10 à 20 minutes à compléter. Aucun renseignement permettant d'identifier directement une personne n'a été saisi dans le questionnaire.
Critères d'inclusion
Les critères d'inclusion des participants comprenaient habiter au Canada au moment de l'enquête, avoir au moins 18 ans, la capacité de lire le français ou l'anglais et s'identifier comme une personne africaine, caraïbéenne ou noire. Avant de commencer à répondre à l'enquête, des détails concernant la confidentialité et la protection des renseignements personnels ont été fournis aux participants. À la fin de cette section, l'énoncé suivant a été présenté aux participants : « En cliquant sur le bouton Commencer l'enquête, vous avez lu et compris l'information contenue dans cette page et consenti à participer. » Un lien Web menant à des mesures de soutien et des ressources en santé mentale a également été fourni, au cas où le participant était perturbé par une ou plusieurs questions.
Recrutement
L'ASPC a collaboré avec le GTNE pour faire la promotion de l'enquête. L'ASPC a communiqué avec un peu plus de 800 intervenants, y compris des personnes-ressources provinciales et territoriales, des organismes locaux de santé publique et des organismes communautaires, qui ont été contactées pour distribuer le lien de l'enquête et y participer, le cas échéant. Des organismes nationaux et régionaux en matière d'ITSS et d'autres ministères gouvernementaux ont été encouragés à promouvoir le lien de l'enquête auprès de leurs réseaux de fournisseurs de services. Les fournisseurs de services ont également été encouragés à communiquer le lien de l'enquête à leurs clients et d'autres organismes communautaires connus qui offrent des services liés aux ITSS selon ce qu'ils jugent approprié. Ensemble, des courriels ont été envoyés à plus de 5 000 organisations et personnes différentes au sein de la population générale au moyen des listes de contacts existantes des intervenants. Le lien de l'enquête a également été distribué au moyen des canaux de médias sociaux de l'ASPC (c.-à-d. plus de 175 000 abonnés sur Facebook, 500 000 abonnés sur Twitter et 275 000 abonnés sur LinkedIn) tout au long de la période de collecte de données et les messages sur les médias sociaux ont été rediffusés par les principaux intervenants nationaux.
L'Université d'Ottawa, WHIWH et le GTNE ont également élaboré et mis en œuvre des stratégies de recrutement ciblées pour promouvoir l'enquête. Ils ont notamment utilisé leurs réseaux existants d'organismes communautaires, des pairs-associés de recherche (PAR), de médias sociaux et d'événements sociaux en ligne. Les PAR ont été recrutés et formés pour faire connaître l'enquête dans leurs collectivités en participant à des événements communautaires virtuels et à des séances de webinaires. Les PAR ont également ciblé et fait la promotion de l'enquête auprès des populations difficiles à atteindre, y compris les jeunes, les aînés et les personnes âgées.
Le protocole et le questionnaire de l'enquête ont été approuvés par le Comité d'éthique de la recherche de Santé Canada et de l'ASPC. En raison de la nature anonyme de cette enquête et du faible fardeau prévu pour les participants, aucun remboursement n'a été offert pour la participation à cette enquête.
Mesures
Tous les indicateurs sont mesurés à partir des questions posées dans l'enquête. Bien qu'une grande partie des indicateurs puisse être interprétée directement à partir des questions de l'enquête, certaines d'entre elles ont exigé un codage supplémentaire pour pouvoir être interprétées. Dans certains cas, des catégories ont été regroupées pour tenir compte du petit nombre de cellules ou lorsque des concepts semblables devaient être regroupés. Les mesures utilisées sont décrites ci-dessous.
Sécurité alimentaire
À partir d'une liste d'énoncés liés à l'accès à la nourriture et à la sécurité alimentaire, on a demandé aux participants dans quelle mesure chaque énoncé était vrai depuis le début de la pandémie de COVID-19 en utilisant une échelle avec les options « souvent vrai », « parfois vrai » et « jamais vrai ». Les participants ont été classés comme étant en situation d'insécurité alimentaire s'ils ont indiqué « souvent vrai » ou « parfois vrai » à l'un des énoncés suivants :
- Les aliments que vous ou d'autres membres du ménage avez achetés n'ont tout simplement pas duré, et il n'y avait pas d'argent pour vous en procurer davantage.
- Vous ou d'autres membres du ménage n'aviez pas les moyens de manger des repas équilibrés.
- Vous vous êtes privé de manger parce que vous manquiez d'argent pour acheter de la nourriture.
- D'autres membres de votre ménage se sont privés de manger parce que vous manquiez d'argent pour acheter de la nourriture.
- Vous ou d'autres membres du ménage avez eu accès gratuitement à de la nourriture ou à des repas d'un organisme communautaire.
Violence domestique
À partir d'une liste décrivant des actes particuliers de violence domestique, on a demandé aux participants comment leurs expériences avec chacun de ces actes, dans l'endroit où ils vivaient, ont changé depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les options de réponse étaient « moins souvent », « plus souvent », « aucun changement », « je n'ai jamais vécu cela ou cela ne s'applique pas à moi » et « je préfère ne pas répondre ». Pour chaque acte de violence domestique, une variable a été dérivée pour séparer les participants qui ont déclaré avoir vécu l'acte en question des autres participants. Les participants ont été classés comme ayant vécu l'acte en question s'ils ont indiqué « moins souvent », « plus souvent » ou « aucun changement » à l'un ou l'autre des actes suivants :
- La personne a-t-elle crié après vous ou vous a dit des choses qui vous ont rendu mal à l'aise, qui vous ont mis dans l'embarras devant les autres ou qui vous ont effrayé?
- A-t-elle fait des choses comme vous pousser, vous empoigner, vous frapper, vous donner des coups de pied ou vous lancer des objets pendant une dispute ou parce qu'elle était en colère contre vous?
- A-t-elle affiché un comportement sexuel plus agressif envers vous?
- A-t-elle crié après quelqu'un avec qui vous vivez?
- A-t-elle fait des choses comme pousser, attraper, frapper, gifler, donner des coups de pied ou jeter des objets sur quelqu'un avec qui vous vivez?
- A-t-elle contrôlé la façon dont l'argent était dépensé dans votre ménage, notamment en limitant votre accès à des fonds ou en vous privant de fonds?
Discrimination
À partir d'une liste d'attributs possiblement liés à la discrimination, on a demandé aux participants leur perception du changement dans leurs expériences de discrimination lorsqu'ils tentent d'accéder aux services de santé depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les options de réponse étaient « augmentation », « diminution », « aucun changement » et « je n'ai pas vécu cette expérience ». Les participants ont été classés comme ayant fait l'objet de discrimination lors de leur accès aux services de soins de santé s'ils ont indiqué « augmentation », « diminution » ou « aucun changement » à l'un ou l'autre des attributs suivants :
- Race, origine ethnique ou couleur de la peau, y compris le racisme anti-Noirs
- Genre
- Orientation sexuelle
- Consommation de substances
- Situation économique
- Incapacité
- Âge
Accès aux services liés aux ITSS
On a demandé aux participants s'ils avaient accès aux trois services suivants liés aux ITSS :
- Services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS (p. ex. dépistage et traitement des ITSS, prophylaxie préexposition [PPrE] au virus de l'immunodéficience humaine [VIH] par voie orale, fourniture de condoms ou de digues dentaires, etc.)
- Services de réduction des méfaits (p. ex. distribution d'aiguilles ou de seringues, consommation sur place, contrôle des drogues, formation sur la naloxone et approvisionnement, etc.)
- Services de traitement de la consommation des substances (p. ex. services de consultation, traitement de substitution aux opioïdes, services hospitaliers, etc.)
À partir d'une liste de services précis, on a demandé aux participants de décrire leur accès à ces services depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les options de réponse étaient « toujours en mesure d'y accéder », « parfois en mesure d'y accéder », « j'ai voulu ou essayé, mais je n'ai pas été en mesure d'y accéder » et « je n'ai pas essayé d'y accéder ». Les participants ont été classés comme ayant de la difficulté à accéder à un service particulier s'ils ont déclaré « parfois en mesure d'y accéder » ou « j'ai voulu ou essayé, mais je n'ai pas été en mesure d'y accéder ».
Analyse
Le présent rapport et les analyses entreprises étaient de nature exploratoire et descriptif. Les statistiques descriptives ont été calculées avec SAS Enterprise Guide 7.1. Les petits nombres de cellules ont été évalués afin de déterminer le risque d'identifier les participants individuels, et ont été gardés lorsqu'il a été déterminé qu'il n'y avait aucun risque de réidentification, conformément à la Directive sur la collecte, l'utilisation et la diffusion de l'information sur la santé publique (ASPC, 2013, document non publié) de l'ASPC. Lorsque les données du tableau contiennent de petits nombres de cellules, les résultats doivent être interprétés avec prudence. Pour chaque question de l'enquête, les participants qui ont répondu avec des options de réponse « je préfère ne pas répondre », « je ne sais pas », « refusé » (c.-à-d. qu'ils sont passés à la question suivante sans fournir de réponse), ou « non déclaré » (c.-à-d. les questions n'ont pas reçu de réponse parce que la séance a expiré après 2 heures d'inactivité) ont été exclus des analyses de la question, sauf indication contraire.
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques
Au total, 1 556 personnes admissibles ont participé à l'enquête entre le 25 mai 2021 et le 12 juillet 2021. La majorité des participants vivaient en Ontario (42,7 %), tandis que des proportions plus faibles vivaient au Québec (12,7 %), en Colombie-Britannique (10,9 %), en Alberta (10,9 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (5,2 %), à l'Île-du-Prince-Édouard (4,3 %), au Nouveau-Brunswick (4,0 %), en Nouvelle-Écosse (3,5 %), en Saskatchewan (1,9 %), au Manitoba (1,2 %), et dans les territoires (2,5 %) (tableau 1).
Parmi tous les participants, l'âge moyen était de 40,2 ans, allant de 18 à 86 ans. La plus grande proportion de participants était âgée de 25 à 39 ans (39,6 %), suivie des 40 à 54 ans (33,4 %), des 55 ans et plus (15,6 %), la plus petite proportion de participants étant les personnes âgées de moins de 25 ans (11,4 %).
La plupart (63,2 %) des répondants se sont identifiés comme des Africains noirs, qui suivis de 28,3 % se sont auto-identifiés comme des Afro-Caribéens, 7,3 % comme des Autochtones noirs ou Afro-Canadiens, 1,7 % comme des Afro-Américains, 1,1 % comme des Latino-Américains noirs, 6,6 % comme multiraciaux (c.-à-d. lorsque l'un des parents est Noir) et 1,6 % comme ayant une autre identité noire.
Pour ce qui est de la déclaration du genre, près des deux tiers (66,2 %) des répondants s'identifiaient comme des femmes cisgenres et un tiers (30,9 %) comme des hommes cisgenres. Une plus petite proportion de répondants a indiqué qu'ils étaient transmasculins (2,2 % – c.-à-d. des personnes auxquelles le sexe féminin a été assigné à la naissance qui s'identifiaient comme étant de genre masculin ou non binaire) et transféminins (0,7 % – c.-à-d. des personnes auxquelles le sexe masculin a été assigné à la naissance qui s'identifiaient comme étant de genre féminin ou non binaire). La plupart (81,8 %) des répondants ont indiqué leur orientation sexuelle comme étant hétérosexuelle et des proportions plus petites s'identifiaient comme étant gais ou lesbiennes (4,7 %), bisexuels (6,6 %), bispirituels (0,6 %), autre (3,5 %) ou « je ne sais pas » (2,7 %).
Moins de la moitié (40,8 %) des répondants étaient des citoyens canadiens nés à l'extérieur du Canada, alors qu'environ le quart (23,2 %) étaient des citoyens canadiens nés au Canada. Près d'un répondant sur cinq (18,8 %) a déclaré être un immigrant reçu ou un résident permanent, avec de plus faibles proportions déclarant être un résident temporaire (10,0 %), un réfugié au sens de la Convention ou une personne protégée (3,8 %), un demandeur du statut de réfugié ou une personne à protéger (2,3 %), être sans-papiers ou n'ayant aucun statut d'immigrant (0,5 %), un demandeur d'asile (0,3 %) ou un autre statut de non-citoyen canadien (0,4 %) (voir la note de bas de page du tableau 1 pour de plus amples détails sur la citoyenneté et le statut d'immigrant). Parmi les participants qui ne sont pas nés au Canada, la plupart (29,0 %) ont déclaré vivre au Canada depuis moins de cinq ans, suivis de cinq à neuf ans (23,5 %), 10 à 14 ans (17,2 %), 25 ans ou plus (15,6 %), 15 à 19 ans (8,3 %) et, enfin, 20 à 24 ans (6,5 %).
Parmi tous les participants, 88,2 % avaient un niveau de scolarité plus élevé que les études secondaires, 7,2 % avaient terminé leurs études jusqu'au secondaire inclusivement, et 4,6 % n'avaient pas de diplôme d'études secondaires.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la majorité (93,6 %) des participants vivaient dans un logement stable (c.-à-d. qu'ils vivaient dans un appartement ou une maison dont ils étaient propriétaires ou qu'ils louaient, ou dans la résidence d'un membre de la famille ou d'un ami). Une plus petite proportion (6,4 %) a déclaré vivre dans un logement précaire ou inadéquat (c.-à-d. vivre dans des résidences multiples ou dormir chez des connaissances, dans une chambre d'hôtel ou de motel, une maison de chambre ou pension, un refuge ou une auberge, une maison de transition, un établissement psychiatrique ou un établissement de traitement de la toxicomanie, un lieu public ou un établissement correctionnel).
Concernant l'assurance-maladie qui couvre la totalité ou une partie des coûts des soins de santé et/ou des médicaments d'ordonnance pendant la pandémie de COVID-19, la plupart (66,3 %) des répondants ont déclaré avoir une couverture d'assurance-maladie, alors que près du quart (24,0 %) des participants ont déclaré ne pas avoir de couverture de soins de santé. Un répondant sur dix (9,7 %) ne savait pas s'il avait une assurance-maladie.
Caractéristique | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Province ou territoire où le participant vit | |||
Colombie-Britannique | 169 | 1 554 | 10,9 |
Alberta | 170 | 1 554 | 10,9 |
Saskatchewan | 30 | 1 554 | 1,9 |
Manitoba | 19 | 1 554 | 1,2 |
Ontario | 664 | 1 554 | 42,7 |
Québec | 197 | 1 554 | 12,7 |
Nouveau-Brunswick | 62 | 1 554 | 4,0 |
Nouvelle-Écosse | 54 | 1 554 | 3,5 |
Île-du-Prince-Édouard | 67 | 1 554 | 4,3 |
Terre-Neuve-et-Labrador | 81 | 1 554 | 5,2 |
TerritoiresFootnote b | 39 | 1 554 | 2,5 |
Aucune de ces réponsesFootnote c | 2 | 1 554 | 0,1 |
Groupe d'âge | |||
Moins de 25 ans | 178 | 1 556 | 11,4 |
25 à 39 ans | 616 | 1 556 | 39,6 |
40 à 54 ans | 519 | 1 556 | 33,4 |
55 à 64 ans | 173 | 1 556 | 11,1 |
65 ans ou plus | 70 | 1 556 | 4,5 |
Race ou origine racialeFootnote d | |||
Africain noir | 983 | 1 556 | 63,2 |
Afro-Caribéen | 441 | 1 556 | 28,3 |
Autochtone noir ou Afro-Canadien | 113 | 1 556 | 7,3 |
Afro-Américain | 27 | 1 556 | 1,7 |
Latino-Américain noir | 17 | 1 556 | 1,1 |
Multiracial (lorsque l'un des parents est Noir) | 103 | 1 556 | 6,6 |
Autre communauté de race noire | 25 | 1 556 | 1,6 |
Identité de genreFootnote e | |||
Femme cisgenre | 990 | 1 496 | 66,2 |
Homme cisgenre | 462 | 1 496 | 30,9 |
TransféminineFootnote f | 11 | 1 496 | 0,7 |
TransmasculineFootnote g | 33 | 1 496 | 2,2 |
Orientation sexuelleFootnote h | |||
Hétérosexuelle | 1 271 | 1 553 | 81,8 |
Gai ou lesbienne | 73 | 1 553 | 4,7 |
Bisexuelle | 102 | 1 553 | 6,6 |
Bispirituelle | 10 | 1 553 | 0,6 |
Autre | 55 | 1 553 | 3,5 |
Je ne sais pas | 42 | 1 553 | 2,7 |
Statut de citoyenneté | |||
Citoyen canadien né au Canada | 358 | 1 546 | 23,2 |
Citoyen canadien non né au Canada | 630 | 1 546 | 40,8 |
Immigrant reçu ou résident permanent | 291 | 1 546 | 18,8 |
Réfugié au sens de la Convention ou personne protégéeFootnote i | 59 | 1 546 | 3,8 |
Demandeur du statut de réfugié ou personne à protégerFootnote j | 35 | 1 546 | 2,3 |
Demandeur d'asileFootnote k | 5 | 1 546 | 0,3 |
Résidence temporaireFootnote l | 155 | 1 546 | 10,0 |
Sans-papiers ou aucun statut d'immigrant | 7 | 1 546 | 0,5 |
Pas un citoyen canadien (autre) | 6 | 1 546 | 0,4 |
Nombre d'années vécues au CanadaFootnote m | |||
Moins de 5 ans | 282 | 974 | 29,0 |
5 à 9 ans | 229 | 974 | 23,5 |
10 à 14 ans | 167 | 974 | 17,2 |
15 à 19 ans | 81 | 974 | 8,3 |
20 à 24 ans | 63 | 974 | 6,5 |
25 ans et + | 152 | 974 | 15,6 |
Plus haut niveau de scolarité | |||
Niveau inférieur aux études secondaires | 67 | 1 462 | 4,6 |
Études secondaires complétées | 105 | 1 462 | 7,2 |
Certaines études dans un collège, un cégep, une école professionnelle, une école de métiers, ou une formation d'apprentis | 94 | 1 462 | 6,4 |
Études dans un collège, un cégep, une école professionnelle, une école de métiers, ou une formation d'apprentis complétés | 159 | 1 462 | 10,9 |
Certaines études universitaires | 111 | 1 462 | 7,6 |
Certificat ou diplôme universitaire complété | 131 | 1 462 | 9,0 |
Baccalauréat complété | 356 | 1 462 | 24,4 |
Certificat, diplôme ou grade universitaire supérieur au baccalauréat | 429 | 1 462 | 29,3 |
Autre | 10 | 1 462 | 0,7 |
Situation résidentielleFootnote n | |||
Logement stableFootnote o | 1 456 | 1 555 | 93,6 |
Logement précaire ou inadéquatFootnote p | 99 | 1 555 | 6,4 |
Couverture d'assurance-maladieFootnote q Footnote r | |||
Oui | 1 031 | 1 554 | 66,3 |
Non | 373 | 1 554 | 24,0 |
Je ne sais pas | 150 | 1 554 | 9,7 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Déterminants sociaux de la santé
Santé mentale et bien-être
Au moment de l'enquête, près de la moitié (47,2 %) des participants ont déclaré que leur santé mentale était excellente ou très bonne, un quart (26,1 %) ont déclaré que leur santé mentale était bonne, 20,7 % ont déclaré une santé mentale moyenne et 6,1 % une mauvaise santé mentale (tableau 2). Lorsqu'on leur a demandé comment leur santé mentale avait changé depuis le début de la pandémie, dans l'ensemble, 41,5 % n'ont déclaré aucun changement dans leur santé mentale, environ le tiers (33,1 %) des répondants ont déclaré une santé mentale un peu pire ou bien pire; alors qu'un quart (25,4 %) des répondants ont déclaré se sentir « un peu mieux » ou « bien mieux » sur le plan de la santé mentale. Cela était différent lorsqu'on examine les participants en fonction de leur santé mentale déclarée au moment de la collecte des données (figure 1). Plus précisément, la majorité (78,7 %) des participants ayant une mauvaise santé mentale en général estimaient que leur santé mentale s'était détériorée depuis le début de la pandémie. Cette proportion tombait à 58,9 % chez les participants ayant une santé mentale moyenne, à 36,5 % chez ceux ayant une bonne santé mentale et à 14,1 % chez ceux dont la santé mentale était excellente ou très bonne.
Indicateur | n | TotalNote de bas de page a | % |
---|---|---|---|
Santé mentale au moment de l'enquête | |||
Excellente ou très bonne | 733 | 1 553 | 47,2 |
Bonne | 405 | 1 553 | 26,1 |
Moyenne | 321 | 1 553 | 20,7 |
Mauvaise | 94 | 1 553 | 6,1 |
Changement en santé mentale depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Bien mieux maintenant | 146 | 1 554 | 9,4 |
Un peu mieux maintenant | 248 | 1 554 | 16,0 |
À peu près pareil | 645 | 1 554 | 41,5 |
Un peu pire maintenant | 406 | 1 554 | 26,1 |
Bien pire maintenant | 109 | 1 554 | 7,0 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Figure 1 : Description textuel
Le graphique présente 4 barres empilées illustrant les changements dans la santé mentale depuis le début de la pandémie de COVID-19 selon la santé mentale en général au moment de l'enquête.
Changements dans la santé mentale depuis le début de la pandémie de COVID-19 chez les participants à l'enquête
Catégorie de changements dans la santé mentale | Excellente ou très bonne | Bonne | Moyenne | Mauvaise |
---|---|---|---|---|
Mieux | 30,3 % | 24,9 % | 19,6 % | 8,5 % |
À peu près pareil | 55,7 % | 38,5 % | 21,5 % | 12,8 % |
Pire | 14,1 % | 36,5 % | 58,9 % | 78,7 % |
Deux participants sur cinq (41,9 %) ont accédé, songé à accéder ou voulu accéder aux services de santé mentale et de bien-être (tableau 3). Parmi eux, 41,4 % ont déclaré avoir parfois été en mesure et parfois n'avoir pas été en mesure d'y accéder, tandis que 20,4 % ont indiqué ne pas du tout avoir été en mesure d'accéder à ces services. Les 38,3 % restants ont déclaré avoir toujours été en mesure d'avoir accès aux services.
Parmi les répondants qui n'ont pas pu accéder aux services de santé mentale et de bien-être, les obstacles les plus fréquemment signalés comprenaient notamment :
- Difficulté à obtenir une demande de consultation, un rendez-vous ou à communiquer avec un médecin ou une infirmière pour obtenir de l'information ou des conseils (55,2 %)
- Coût (32,7 %)
- Difficulté d'accès aux services en raison des mesures de santé publique liées à la COVID-19 (27,3 %)
- Des services culturellement sûrs et appropriés n'étaient pas disponibles (26,6 %)
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Ont accédé ou envisagé d'accéder à des services de santé mentale et de bien-êtreFootnote b depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Oui | 645 | 1 538 | 41,9 |
Non | 893 | 1 538 | 58,1 |
Capacité d'accéder aux servicesFootnote c de santé et de bien-être mentaux | |||
N'ont pas été en mesure d'avoir accès aux services | 131 | 643 | 20,4 |
N'ont parfois pas été en mesure d'avoir accès aux services et parfois été en mesure d'y avoir accès | 266 | 643 | 41,4 |
Ont toujours été en mesure d'avoir accès aux services | 246 | 643 | 38,3 |
Obstacles à l'accès aux services de santé mentale et de bien-êtreFootnote d | |||
Difficulté à obtenir une demande de consultation, un rendez-vous ou à communiquer avec un médecin ou une infirmière pour obtenir de l'information ou des conseils | 214 | 388 | 55,2 |
Coût | 127 | 388 | 32,7 |
Difficulté d'accès au service en raison des mesures de santé publique liées à la COVID 19 | 106 | 388 | 27,3 |
Des services culturellement sûrs et appropriés n'étaient pas disponibles | 103 | 388 | 26,6 |
Attendu trop longtemps entre la prise d'un rendez-vous et la visite ou attendu trop longtemps pour obtenir le service de santé | 97 | 388 | 25,0 |
Le service n'était pas disponible au moment requis | 93 | 388 | 24,0 |
Crainte ou inquiétude au sujet de l'exposition à une personne atteinte de la COVID-19 | 87 | 388 | 22,4 |
Crainte, préoccupation, ou expérience à l'égard du racisme, y compris du racisme anti-Noirs | 82 | 388 | 21,1 |
Crainte, préoccupation ou expérience à l'égard de la stigmatisation, de la discrimination ou de la violence | 71 | 388 | 18,3 |
Difficulté d'accès aux services à distance | 38 | 388 | 9,8 |
Problèmes de transport | 35 | 388 | 9,0 |
Problème de langue | 11 | 388 | 2,8 |
Autre | 35 | 388 | 9,0 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Emploi et sécurité financière
Avant la pandémie de COVID-19, environ la moitié (49,9 %) des participants ont déclaré avoir un emploi à temps plein, avec des proportions plus faibles indiquant travailler à temps partiel (18,8 %), être un étudiant à temps plein ou à temps partiel (16,0 %) ou être au chômage (13,5 %) (tableau 4). Moins d'un participant sur dix (6,2 %) a déclaré être bénévole, être sans emploi en raison d'une incapacité (4,3 %), être à la retraite (4,1 %), s'occuper d'enfants ou d'autres membres de la famille (2,7 %) ou avoir une autre situation professionnelle (1,9 %). Lorsqu'on leur a demandé de décrire les changements dans leur situation de travail depuis le début de la pandémie de COVID-19, la moitié (50,2 %) des répondants ont déclaré peu ou pas de changement, 18,7 % ont déclaré une réduction des heures ou de la rémunération, 16,9 % ont dû cesser de travailler, alors que 14,3 % ont déclaré une augmentation des heures ou de la rémunération. Parmi ceux qui ont déclaré une réduction des heures de travail ou avoir dû cesser de travailler, la majorité (44,2 %) ont indiqué que la fermeture d'entreprise ou la mise à pied liée à la pandémie de COVID-19 était la cause.
Près du tiers (30,2 %) des répondants ont déclaré que la pandémie de COVID-19 n'a entraîné aucun changement dans leur capacité de payer leurs factures pour des besoins essentiels, comme le loyer ou les paiements hypothécaires, les services publics et l'épicerie, et moins d'un répondant sur dix (8,8 %) a déclaré qu'il était trop tôt pour le dire au moment de l'enquête. Près de la moitié (43,1 %) des répondants ont déclaré que la pandémie de COVID-19 avait eu une incidence importante ou moyenne sur leur capacité de payer leurs factures, tandis que 18,0 % ont déclaré une incidence mineure.
Moins de la moitié (43,9 %) des répondants ont demandé et reçu des prestations d'assurance-emploi ou d'urgence depuis le début de la pandémie de COVID-19. La Prestation canadienne d'urgence (54,3 %) était la prestation la plus souvent déclarée comme ayant été reçue au cours de cette période, suivie des prestations régulières d'assurance-emploi (37,9 %). Des proportions considérablement plus faibles de répondants ont déclaré avoir reçu d'autres types de prestations (tableau 4).
On a demandé aux participants s'ils avaient reçu une aide ou des reports de paiement pour toute obligation financière pendant la pandémie de COVID-19, particulièrement pour les paiements de loyer ou d'hypothèque, les paiements de voiture ou les factures du ménage. Parmi ceux qui avaient besoin d'une aide ou d'un report de paiement, les trois quarts (74,9 %) ont déclaré ne pas avoir reçu d'aide ou de report pour les factures de ménage, 66,9 % pour les paiements de voiture et 58,1 % pour les loyers ou les paiements d'hypothèque.
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Situation de travail avant la pandémie de COVID-19Footnote b | |||
Employé ou travailleur autonome à temps plein | 749 | 1 502 | 49,9 |
Employé ou travailleur autonome à temps partiel | 283 | 1 502 | 18,8 |
Étudiant à temps plein ou à temps partiel | 240 | 1 502 | 16,0 |
Sans emploi | 202 | 1 502 | 13,5 |
Bénévole | 93 | 1 502 | 6,2 |
Sans emploi en raison d'une incapacité | 65 | 1 502 | 4,3 |
Retraité | 62 | 1 502 | 4,1 |
Responsable des soins des enfants ou d'autres membres de la famille | 41 | 1 502 | 2,7 |
Autre | 29 | 1 502 | 1,9 |
Changement dans la situation de travail depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Peu ou pas de changement | 749 | 1 493 | 50,2 |
Réduction des heures ou de la rémunération | 279 | 1 493 | 18,7 |
J'ai dû cesser de travailler | 252 | 1 493 | 16,9 |
Augmentation des heures ou de la rémunération | 213 | 1 493 | 14,3 |
Principale raison pour laquelle le travail a été limité ou interrompuFootnote c | |||
Fermeture d'entreprise ou mise à pied liée à la COVID-19 | 235 | 532 | 44,2 |
Circonstances personnelles liées à la pandémie de COVID-19Footnote d | 112 | 532 | 21,1 |
Absence imprévue non liée à la pandémie de COVID-19Footnote e | 58 | 532 | 10,9 |
Absence prévue non liée à la pandémie de COVID-19Footnote f | 26 | 532 | 4,9 |
Autre raison non précisée | 101 | 532 | 19,0 |
Incidence de la pandémie de COVID-19 sur la capacité de payer les facturesFootnote g | |||
Incidence importante | 287 | 1 486 | 19,3 |
Incidence moyenne | 353 | 1 486 | 23,8 |
Incidence mineure | 267 | 1 486 | 18,0 |
Aucune incidence | 449 | 1 486 | 30,2 |
Il est trop tôt pour le dire | 130 | 1 486 | 8,8 |
Prestations d'aide à l'emploi ou d'urgence reçues depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Prestations demandées et reçues | 639 | 1 455 | 43,9 |
Je n'ai pas demandé de prestations | 486 | 1 455 | 33,4 |
Je n'étais admissible à aucune prestation | 330 | 1 455 | 22,7 |
Type de prestations d'emploi ou d'intervention d'urgence reçues depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote h | |||
Prestation canadienne d'urgence (PCU)Footnote i | 347 | 639 | 54,3 |
Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants (PCUE)Footnote j | 71 | 639 | 11,1 |
Prestations régulières d'assurance-emploi | 242 | 639 | 37,9 |
Prestations de maladie | 33 | 639 | 5,2 |
Autres prestations d'assurance-emploi | 33 | 639 | 5,2 |
Prestations aux aidants naturels ou pour soignants | 10 | 639 | 1,6 |
Prestations pour travail partagé | 6 | 639 | 0,9 |
Mesures de répit financier ou reports de versements reçus depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote k | |||
Loyer ou paiements hypothécaires | |||
J'ai ces paiements et j'ai eu besoin d'une aide ou d'un report de paiement, mais je ne les ai pas reçus | 179 | 308 | 58,1 |
J'ai ces paiements et j'ai reçu une aide ou des reports de paiement | 129 | 308 | 41,9 |
Paiements de voiture | |||
J'ai ces paiements et j'ai eu besoin d'une aide ou d'un report de paiement, mais je ne les ai pas reçus | 95 | 142 | 66,9 |
J'ai ces paiements et j'ai reçu une aide ou des reports de paiement | 47 | 142 | 33,1 |
Factures du ménage | |||
J'ai ces paiements et j'ai eu besoin d'une aide ou d'un report de paiement, mais je ne les ai pas reçus | 236 | 315 | 74,9 |
J'ai ces paiements et j'ai reçu une aide ou des reports de paiement | 79 | 315 | 25,1 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Sécurité alimentaire
Parmi tous les participants, plus de la moitié (53,0 %) ont déclaré avoir connu un certain niveau d'insécurité alimentaire pendant la pandémie de COVID-19 (tableau 5). Les expériences spécifiques suivantes en matière d'insécurité alimentaire ont été rapportées : « les aliments que vous ou d'autres membres du ménage avez achetés n'ont tout simplement pas duré, et il n'y avait pas d'argent pour vous en procurer davantage » (39,9 %), « vous ou d'autres membres du ménage n'aviez pas les moyens de manger des repas équilibré » (36,6 %), les répondants (32,6 %) ou d'autres membres du ménage (29,0 %) « se sont privés de manger parce que vous manquiez d'argent pour acheter de la nourriture », et les répondants ont « eu accès gratuitement à de la nourriture ou à des repas d'un organisme communautaire » (26,8 %).
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Le répondant a été touché par l'insécurité alimentaire depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote b | |||
J'ai vécu de l'insécurité alimentaire | 742 | 1 399 | 53,0 |
Je n'ai pas vécu d'insécurité alimentaire | 657 | 1 399 | 47,0 |
Expériences particulières d'insécurité alimentaire depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Les aliments que j'avais achetés n'ont pas duré, et il n'y avait pas d'argent pour m'en procurer davantage | 558 | 1 400 | 39,9 |
Je n'avais pas les moyens de manger des repas équilibrés | 511 | 1 397 | 36,6 |
Je me privais de manger parce que je n'avais pas assez d'argent pour acheter de la nourriture | 455 | 1 397 | 32,6 |
Les autres membres de mon ménage mangeaient moins parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour acheter de la nourriture | 405 | 1 397 | 29,0 |
J'ai eu accès gratuitement à de la nourriture d'un organisme communautaire | 376 | 1 403 | 26,8 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Lorsqu'on examine l'insécurité alimentaire dans l'ensemble des situations de travail déclarées avant la pandémie (figure 2), c'est chez les répondants qui ne travaillaient pas en raison d'une incapacité (72,9 %), qui étaient sans emploi (68,8 %) et les bénévoles (65,9 %) qu'elle était la plus élevée. Il convient de noter que les répondants qui avaient un emploi à temps plein (44,4 %) et retraités (47,4 %) avant la pandémie de COVID-19 ont également signalé des taux élevés d'insécurité alimentaire.
Figure 2.Insécurité alimentaire depuis le début de la pandémie de COVID-19 selon la situation d'emploi chez les participants à l'enquête
Figure 2 : Description textuelle
Le graphique présente 9 barres empilées illustrant les expériences en matière d'insécurité alimentaire depuis le début de la pandémie de COVID-19 selon le statut d'emploi avant la pandémie de COVID-19.
Expérience de l'insécurité alimentaire | Sans emploi en raison d'une incapacité | Sans emploi | Bénévole | Employé ou travailleur autonome à temps partiel | Étudiant à temps plein ou à temps partiel | Responsable des soins des enfants ou d'autres membres de la famille | Retraité | Employé ou travailleur autonome à temps plein | Autre |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Je n'ai pas vécu d'insécurité alimentaire | 27,1 % | 31,2 % | 34,1 % | 36,8 % | 41,7 % | 42,1 % | 52,6 % | 55,6 % | 36,0 % |
J'ai vécu de l'insécurité alimentaire | 72,9 % | 68,8 % | 65,9 % | 63,2 % | 58,3 % | 57,9 % | 47,4 % | 44,4 % | 64,0 % |
L'insécurité alimentaire chez les participants a également été examinée en fonction des changements dans la situation d'emploi depuis le début de la pandémie de COVID-19 (figure 3). L'insécurité alimentaire était la plus élevée chez ceux qui ont dû cesser de travailler (69,3 %) ou ceux qui ont déclaré une réduction des heures ou de la rémunération (68,8 %) pendant la pandémie de COVID-19, comparativement à ceux qui ont déclaré peu ou pas de changement dans leur situation d'emploi (44,1 %) ou une augmentation des heures ou de la rémunération pendant cette période (44,7 %).
Figure 3 : Description textuelle
Le graphique présente 4 barres empilées illustrant les expériences d'insécurité alimentaire selon les changements de situation de travail depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Insécurité alimentaire selon les changements dans la situation de travail depuis le début de la pandémie de COVID-19 chez les participants à l'enquête
Expérience de l'insécurité alimentaire selon les changements de situation de travail | J'ai dû cesser de travailler | Réduction des heures ou de la rémunération | Peu ou pas de changement | Augmentation des heures ou de la rémunération |
---|---|---|---|---|
N'ont pas vécu d'insécurité alimentaire | 30,7 % | 31,2 % | 55,9 % | 55,3 % |
Ont vécu de l'insécurité alimentaire | 69 3 % | 68 8 % | 44,1 % | 44,7 % |
Violence domestique
La majorité (62,3 %) des répondants ont déclaré vivre avec leur famille depuis le début de la pandémie de COVID-19 (tableau 6). De plus petites proportions ont déclaré vivre seul (20,3 %) ou avec des colocataires ou des amis (16,8 %), et 0,7 % ont déclaré vivre dans un refuge ou être sans-abri pendant cette période.
Au cours de l'année précédant la pandémie de COVID-19, la majorité (59,4 %) des répondants ont déclaré se sentir très en sécurité à l'endroit où ils vivaient, environ le tiers (33,6 %) ont déclaré se sentir plutôt en sécurité, et une plus petite proportion (7,1 %) a déclaré ne pas se sentir en sécurité. Lorsqu'on leur a demandé d'évaluer leur propre perception de la sécurité de l'endroit où ils vivaient pendant la pandémie de COVID-19, environ les trois quarts (74,8 %) des répondants ont déclaré n'avoir constaté aucun changement, 17,3 % ont déclaré se sentir moins en sécurité et les autres (7,9 %) se sentir plus en sécurité.
Indicateur | n | TotalNote de bas de page a | % |
---|---|---|---|
Conditions de logement depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Je vis avec la famille | 851 | 1 367 | 62,3 |
Je vis seul | 277 | 1 367 | 20,3 |
Je vis avec des colocataires ou des amis | 230 | 1 367 | 16,8 |
Je vis dans un refuge ou suis sans-abri | 9 | 1 367 | 0,7 |
Sécurité autodéclarée de l'endroit où le participant a vécu au cours de l'année précédant la pandémie de COVID-19 | |||
Très en sécurité | 790 | 1 331 | 59,4 |
Plutôt en sécurité | 447 | 1 331 | 33,6 |
Pas en sécurité | 94 | 1 331 | 7,1 |
Changement dans la sécurité autodéclarée à l'égard du lieu de résidence des participants vivent depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Moins en sécurité | 240 | 1 387 | 17,3 |
Aucun changement | 1 037 | 1 387 | 74,8 |
Plus en sécurité | 110 | 1 387 | 7,9 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Les expériences de tous les participants en matière de sécurité pendant la pandémie ont été examinées en fonction du niveau de sécurité ressenti avant la pandémie (figure 4). Parmi les répondants qui ont déclaré ne pas se sentir en sécurité avant la pandémie, près de la moitié (48,4 %) ont déclaré se sentir moins en sécurité pendant la pandémie, 35,5 % ont déclaré se sentir autant en sécurité et 16,1 % se sont sentis plus en sécurité pendant la pandémie. Les répartitions des changements en matière de sécurité personnelle chez les participants qui se sentaient très et plutôt en sécurité au cours de l'année précédant la pandémie étaient généralement similaires, plus des trois quarts des répondants n'ayant déclaré aucun changement dans la sécurité personnelle pendant cette période (78,7 % et 75,1 %, respectivement).
Figure 4 : Description textuelle
Le graphique présente 3 barres empilées illustrant les changements dans le sentiment de sécurité depuis le début de la pandémie de COVID-19 selon le sentiment de sécurité à la maison au cours de l'année précédant la pandémie.
Changements dans le sentiment de sécurité | Se sont sentis très en sécurité | Se sont sentis plutôt en sécurité | Se sont sentis pas en sécurité |
---|---|---|---|
Se sont sentis plus sécurité | 7,9 % | 6,5 % | 16,1 % |
Aucun changement | 78,7 % | 75 1 % | 35,5 % |
Se sont sentis moins en sécurité | 13,4 % | 18,4 % | 48,4 % |
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la moitié (50,1 %) des participants ont déclaré avoir été victimes de violence verbale et 42,1 % ont déclaré avoir été témoin de violence verbale commise contre quelqu'un d'autre dans le ménage (tableau 7). Près du tiers (30,6 %) ont déclaré avoir été victime d'exploitation financière (c.-à-d. quelqu'un qui contrôlait la façon dont l'argent était dépensé, limitant l'accès ou retenant des fonds). Plus du quart (26,5 %) des participants ont déclaré avoir été victimes de violence physique et 21,8 % ont déclaré avoir été témoin de violence physique commise contre quelqu'un d'autre dans le ménage. Un participant sur quatre (25,0 %) a déclaré avoir été victime d'agression sexuelle. Les personnes qui ont subi un type quelconque de violence domestique ont été invitées à signaler tout changement.
Indicateur (depuis le début de la pandémie de COVID-19) | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Le répondant a été victime de violence verbaleFootnote b | |||
Oui | 587 | 1 171 | 50,1 |
Non | 584 | 1 171 | 49,9 |
Changement dans la fréquence de la violence verbale | |||
Plus souvent | 214 | 587 | 36,5 |
Aucun changement | 264 | 587 | 45,0 |
Moins souvent | 109 | 587 | 18,6 |
Violences verbales infligées à quelqu'un d'autre dans le ménageFootnote c | |||
Oui | 501 | 1 191 | 42,1 |
Non | 690 | 690 | 57,9 |
Changement dans la fréquence de la violence verbale envers un autre membre du ménage | |||
Plus souvent | 174 | 501 | 34,7 |
Aucun changement | 248 | 501 | 49,5 |
Moins souvent | 79 | 501 | 15,8 |
Le répondant a été victime d'exploitation financièreFootnote d | |||
Oui | 365 | 1 194 | 30,6 |
Non | 829 | 829 | 69,4 |
Changement dans la fréquence de l'exploitation financière | |||
Plus souvent | 98 | 365 | 26,9 |
Aucun changement | 226 | 365 | 61,9 |
Moins souvent | 41 | 365 | 11,2 |
Le répondant a été victime de violence physiqueFootnote e | |||
Oui | 314 | 1 186 | 26,5 |
Non | 872 | 872 | 73,5 |
Changement dans la fréquence de la violence physique | |||
Plus souvent | 63 | 314 | 20,1 |
Aucun changement | 205 | 314 | 65,3 |
Moins souvent | 46 | 314 | 14,7 |
Violences physiques infligées à quelqu'un d'autre dans le ménageFootnote f | |||
Oui | 260 | 1 195 | 21,8 |
Non | 935 | 935 | 78,2 |
Changement dans la fréquence de la violence physique envers un autre membre du ménage | |||
Plus souvent | 36 | 260 | 13,9 |
Aucun changement | 194 | 260 | 74,6 |
Moins souvent | 30 | 260 | 11,5 |
Le répondant a été victime d'agression sexuelleFootnote g | |||
Oui | 296 | 1 182 | 25,0 |
Non | 886 | 886 | 75,0 |
Changement dans la fréquence des agressions sexuelles | |||
Plus souvent | 37 | 296 | 12,5 |
Aucun changement | 224 | 296 | 75,7 |
Moins souvent | 35 | 296 | 11,8 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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La fréquence des actes particuliers de violence domestique et les changements constatés variaient en fonction des actes particuliers de violence (figure 5). Les participants ont signalé la plus forte augmentation de la violence verbale à leur égard (36,5 %), suivie de la violence verbale à l'endroit d'une autre personne du ménage (34,7 %), de l'exploitation financière (26,9 %), de la violence physique à leur égard (20,1 %), de la violence physique à l'endroit d'une autre personne du ménage (13,9 %) et de l'agression sexuelle (12,5 %).
Figure 5 : Description textuelle
Le graphique présente 6 barres empilées indiquant les changements dans la fréquence de la violence domestique subie selon les actes de violence domestique particuliers subis depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Changements dans la fréquence de la violence domestique vécue | Violence verbale | Violence verbale envers les autres | Exploitation financière | Violence physique | Violence physique envers les autres | Agression sexuelle |
---|---|---|---|---|---|---|
Moins souvent | 18,6 % | 15,8 % | 11,2 % | 14,7 % | 11,5 % | 11,8 % |
Aucun changement | 45,0 % | 49,5 % | 61,9 % | 65,3 % | 74,6 % | 75,7 % |
Plus souvent | 36,5 % | 34,7 % | 26,9 % | 20,1 % | 13,9 % | 12,5 % |
Discrimination
On a demandé aux participants s'ils avaient été victimes de discrimination lorsqu'ils accédaient aux services de santé au cours de l'année précédant la pandémie et de comparer la fréquence de ces faits depuis le début de la pandémie. Cela a été évalué comme leur expérience perçue de la discrimination.
Parmi les participants qui ont eu accès aux services de soins de santé au cours de l'année précédant la pandémie de COVID-19, 37,9 % ont déclaré ne jamais avoir été victimes de discrimination lors de l'accès à ces services pendant cette période, tandis que les autres ont déclaré avoir été souvent (10,2 %), parfois (32,8 %), ou rarement (19,1 %) victimes de discrimination (tableau 8). Parmi les répondants qui ont déclaré avoir accédé aux soins de santé pendant la pandémie de COVID-19, la majorité des répondants (65,6 %) n'ont déclaré aucun changement dans la discrimination lors de l'accès aux soins de santé, moins d'un dixième (9,2 %) a déclaré une diminution, et environ le quart (25,2 %) a déclaré une augmentation.
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Fréquence de la discrimination subie lors de l'accès aux services de soins de santé, au cours de l'année précédant la pandémie de COVID-19Footnote b Footnote c | |||
Souvent | 100 | 982 | 10,2 |
Parfois | 322 | 982 | 32,8 |
Rarement | 188 | 982 | 19,1 |
Jamais | 372 | 982 | 37,9 |
Changement quant à la fréquence de la discrimination vécue lors de l'accès aux services de santé depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote d | |||
Diminution | 83 | 902 | 9,2 |
Aucun changement | 592 | 902 | 65,6 |
Augmentation | 227 | 902 | 25,2 |
Depuis le début de la pandémie de COVID-19 | |||
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique ou la couleur de peau, y compris le racisme anti-NoirsFootnote d | |||
Non | 328 | 975 | 33,6 |
Oui | 647 | 975 | 66,4 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau, y compris le racisme anti-NoirsFootnote e | |||
Augmentation | 202 | 647 | 31,2 |
Aucun changement | 426 | 647 | 65,8 |
Diminution | 19 | 647 | 2,9 |
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur le genreFootnote d | |||
Non | 405 | 960 | 42,2 |
Oui | 555 | 960 | 57,8 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur le genreFootnote e | |||
Augmentation | 85 | 555 | 15,3 |
Aucun changement | 453 | 555 | 81,6 |
Diminution | 17 | 555 | 3,1 |
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur l'orientation sexuelleFootnote d | |||
Non | 505 | 950 | 53,2 |
Oui | 445 | 950 | 46,8 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur l'orientation sexuelleFootnote e | |||
Augmentation | 48 | 445 | 10,8 |
Aucun changement | 384 | 445 | 86,3 |
Diminution | 13 | 445 | 2,9 |
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur la consommation de substancesFootnote d | |||
Non | 604 | 937 | 64,5 |
Oui | 333 | 937 | 35,5 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur la consommation de substancesFootnote e | |||
Augmentation | 53 | 333 | 15,9 |
Aucun changement | 270 | 333 | 81,1 |
Diminution | 10 | 333 | 3,0 |
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur la situation économiqueFootnote d | |||
Non | 414 | 969 | 42,7 |
Oui | 555 | 969 | 57,3 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur la situation économiqueFootnote e | |||
Augmentation | 104 | 555 | 18,7 |
Aucun changement | 376 | 555 | 67,8 |
Diminution | 75 | 555 | 13,5 |
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur l'incapacitéFootnote d | |||
Non | 565 | 947 | 59,7 |
Oui | 382 | 947 | 40,3 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur l'incapacitéFootnote e | |||
Augmentation | 65 | 382 | 17,0 |
Aucun changement | 294 | 382 | 77,0 |
Diminution | 23 | 382 | 6,0 |
Le répondant a fait l'objet de discrimination fondée sur l'âgeFootnote d | |||
Non | 484 | 947 | 51,1 |
Oui | 463 | 947 | 48,9 |
Changement quant à la discrimination vécue fondée sur l'âgeFootnote e | |||
Augmentation | 84 | 463 | 18,1 |
Aucun changement | 372 | 463 | 80,4 |
Diminution | 7 | 463 | 1,5 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
|
La discrimination signalée lors de l'accès aux services de soins de santé pendant la pandémie de COVID-19 a également été examinée à tous les niveaux de ces expériences au cours de l'année précédant la pandémie (figure 6). Proportionnellement, les répondants qui ont déclaré avoir souvent fait l'objet de discrimination avant la pandémie ont également signalé la plus forte augmentation de ces expériences pendant la pandémie (62,4 %). En revanche, les plus grandes proportions de répondants qui ont indiqué avoir été victimes de discrimination, parfois, rarement et jamais au cours de l'année précédant la pandémie n'ont signalé aucun changement, soit 50,8 %, 67,1 % et 89,0 %, respectivement, pendant la pandémie de COVID-19.
Figure 6 : Description textuelle
Le graphique présente 4 barres empilées indiquant les changements dans la fréquence de la discrimination depuis le début de la pandémie de COVID-19 selon la fréquence de la discrimination subie au cours de l'année précédant la pandémie.
Changements dans la fréquence de la discrimination vécue | Souvent | Parfois | Rarement | Jamais |
---|---|---|---|---|
Diminution | 17,2 % | 12,9 % | 10,8 % | 3,8 % |
Aucun changement | 20,4 % | 50,8 % | 67,1 % | 89,0 % |
Augmentation | 62,4 % | 36,4 % | 22,2 % | 7,2 % |
Les participants qui ont déclaré avoir fait l'objet de discrimination lorsqu'ils ont accédé aux services de soins de santé pendant la pandémie COVID-19 ont été invités à faire état des changements dans la discrimination fondée sur la race, le genre, l'orientation sexuelle, la consommation de substances, la situation économique, l'incapacité et l'âge (figure 7). En général, la majorité des répondants n'ont signalé aucun changement en fonction de ces caractéristiques, tandis qu'une minorité de répondants ont signalé une diminution de la fréquence de la discrimination. La plus forte augmentation dans le type de discrimination signalée a été constatée pour la discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique ou la couleur de la peau, y compris le racisme anti-Noirs (31,2 %), suivie de la situation économique (18,7 %), de l'âge (18,1 %), de l'incapacité (17,0 %), de la consommation de substances (15,3 %) et enfin de l'orientation sexuelle (10,8 %).
Figure 7 : Description textuelle
Le graphique présente 7 barres empilées indiquant les changements dans la discrimination vécue selon les attributs liés à la discrimination vécue depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Changements dans la discrimination vécue par attribut | Race, origine ethnique ou couleur de peau | Situation économique | Âge | Incapacité | Consommation de substances | Genre | Orientation sexuelle |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Diminution | 2,9 % | 13,5 % | 1,5 % | 6,0 % | 3,0 % | 3,1 % | 2,9 % |
Aucun changement | 65,8 % | 67,8 % | 80,4 % | 77,0 % | 81,1 % | 81,6 % | 86,3 % |
Augmentation | 31,2 % | 18,7 % | 18,1 % | 17,0 % | 15,9 % | 15,3 % | 10,8 % |
Afin d'explorer l'effet potentiel de la discrimination sur l'accès aux services de soins de santé, la capacité d'accéder aux services de santé mentale et de bien-être a été examinée parmi les participants en fonction du changement signalé dans la fréquence de la discrimination vécue depuis le début de la pandémie (figure 8). Les personnes qui ont signalé une augmentation de la fréquence de la discrimination vécue comptaient la plus forte proportion des gens qui avaient de la difficulté à accéder aux services de santé mentale et de bien-être (45,8 %) comparativement à celles qui ont signalé une diminution de la discrimination vécue (34,9 %) et à celles qui n'ont signalé aucun changement (21,8 %).
Figure 8 : Description textuelle
Le graphique présente 3 barres empilées indiquant la capacité d'accéder aux services de santé mentale et de bien-être selon l'évolution de la fréquence de la discrimination subie depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Capacité d'accéder aux services de santé mentale et de bien-être | Diminution | Aucun changement | Augmentation |
---|---|---|---|
N'a pas envisagé l'accès | 47,0 % | 59,1 % | 37,9 % |
A toujours été en mesure d'y accéder | 18,1 % | 19,1 % | 16,3 % |
Avait difficulté d'accès | 34,9 % | 21,8 % | 45,8 % |
Consommation de substances
Au cours de l'année précédant la pandémie de COVID-19, un tiers (34,8 %) des participants ont déclaré avoir consommé de l'alcool, du cannabis ou toute autre substance (drogues illégales ou consommation non médicale d'opioïdes) (données non présentées). Parmi les substances consommées pendant la pandémie de COVID-19 (tableau 9), l'alcool (49,9 %) et le cannabis (23,7 %) ont été les plus fréquemment utilisés. Des proportions plus faibles de participants ont déclaré avoir consommé d'autres substances : hallucinogènes (5,1 %); cocaïne ou crack (3,9 %); ecstasy (3,9 %); héroïne, fentanyl ou autres opioïdes non médicaux (3,4 %); amphétamine/speed, méthamphétamine ou méthamphétamine en cristaux (3,3 %); ou des substances autres que celles qui étaient énumérées (6,5 %).
On a demandé aux répondants qui ont déclaré consommer des substances depuis le début de la pandémie de décrire les changements dans la fréquence de leur consommation de substances par rapport à l'année précédant la pandémie. Étant donné que de petites proportions de participants ont déclaré une consommation illégale d'opioïdes ou une consommation non médicale d'opioïdes, seules les proportions ayant indiqué une utilisation accrue sont déclarées pour préserver l'anonymat des répondants. Parmi les substances étudiées, c'est chez les répondants qui ont signalé consommer du cannabis que l'on a observé la plus forte augmentation (56,1 %); suivi d'une utilisation accrue d'hallucinogènes (40,6 %); une augmentation de la consommation d'alcool (37,7 %); une consommation accrue de cocaïne ou de crack (37,5 %); l'augmentation de la consommation d'héroïne, de fentanyl ou d'autres opioïdes non médicaux (23,3 %); l'utilisation accrue de l'ecstasy (20,8 %); augmentation de la consommation d'amphétamine, de méthamphétamine ou de méthamphétamine en cristaux (19,5 %); et 25,9 % des répondants ont déclaré une augmentation de leur consommation d'autres substances non énumérées.
On a demandé aux participants qui déclarent avoir consommé des substances pendant la pandémie de COVID-19 de noter les changements dans leurs comportements en matière de consommation de substances. En raison du petit nombre de participants qui déclarent avoir consommé des substances, seules des augmentations des comportements liés à la consommation de substance sont signalées afin de maintenir l'anonymat des participants. Les participants ont signalé la plus forte augmentation dans la consommation déclenchée par différents facteurs (62,9 %); suivi de l'augmentation de la consommation en solitaire (53,4 %); de la consommation de substances qu'ils ne consommaient pas habituellement » (46,9 %); des symptômes de sevrage (33,8 %); des craintes de surdose (29,2 %); du partage de matériel usagé, comme des aiguilles ou des seringues, des pipes, des garrots, des tampons et des cuiseurs (22,9 %); et enfin, une augmentation de l'incapacité d'obtenir les substances voulues (22,6 %).
Parmi les répondants qui ont déclaré avoir consommé des substances pendant la pandémie de COVID-19, 2,5 % ont accédé aux services de réduction des méfaits ou voulaient y avoir accès, alors que 5,0 % ont eu accès ou voulaient avoir accès aux services de traitement de la toxicomanie (données non présentées).
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Drogue utilisée depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote b | |||
Alcool | 615 | 1 233 | 49,9 |
Consommation accrueFootnote c | 232 | 615 | 37,7 |
Cannabis | 294 | 1 241 | 23,7 |
Consommation accrueFootnote c | 165 | 294 | 56,1 |
Cocaïne ou crack | 48 | 1 244 | 3,9 |
Consommation accrueFootnote c | 18 | 48 | 37,5 |
Amphétamine, méthamphétamine ou meth en cristaux | 41 | 1 249 | 3,3 |
Consommation accrueFootnote c | 8 | 41 | 19,5 |
Hallucinogènes | 64 | 1 248 | 5,1 |
Consommation accrueFootnote c | 26 | 64 | 40,6 |
Ecstasy | 48 | 1 247 | 3,9 |
Consommation accrueFootnote c | 10 | 48 | 20,8 |
Héroïne, fentanyl ou autres opioïdes non médicaux | 43 | 1 252 | 3,4 |
Consommation accrueFootnote c | 10 | 43 | 23,3 |
Autres substances | 81 | 1 245 | 6,5 |
Consommation accrueFootnote c | 21 | 81 | 25,9 |
Augmentations dans les comportements de consommation de substances depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote d | |||
Consommation déclenchée par différents facteurs | 83 | 132 | 62,9 |
Consommation en solitaire | 70 | 131 | 53,4 |
Consommation de substances que je ne consomme pas habituellement | 38 | 81 | 46,9 |
Symptômes de sevrage | 25 | 74 | 33,8 |
Crainte de surdose | 19 | 65 | 29,2 |
Partage de matériel usagé, comme des aiguilles ou des seringues, des pipes, des garrots, des tampons, des cuiseurs | 11 | 48 | 22,9 |
Incapacité d'obtenir les substances que je consomme | 21 | 93 | 22,6 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang); TSO (traitement de substitution aux opiacés).
|
Accès aux services liés aux ITSS
Services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, moins d'un répondant sur dix (8,8 %) a accédé ou envisagé d'accéder aux services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS (tableau 10). Parmi les participants qui ont essayé d'accéder à ces services pendant la pandémie, plus de la moitié (70,8 %) ont déclaré ne pas toujours être en mesure d'obtenir des aiguillages en santé mentale, des services communautaires (60,4 %), des renseignements et de l'éducation sur les ITSS, y compris des activités de sensibilisation (55,3 %), et un interprète et/ou un pair navigateur des services de santé (53,9 %). De plus, 40,5 % n'ont pas pu accéder au dépistage du VIH, 37,0 % au dépistage du virus de l'hépatite C (VHC) et 47,6 % au dépistage d'autres infections transmissibles sexuellement (ITS).
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS depuis le début de la pandémie COVID-19Footnote b | |||
A eu accès ou a envisagé d'avoir accès | 113 | 1 281 | 8,8 |
N'a pas eu accès ou n'a pas envisagé d'avoir accès | 1 168 | 1 281 | 91,2 |
N'a pu accéder aux services suivants de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote c | |||
Aiguillage vers les consultations en santé mentale | 51 | 72 | 70,8 |
Services communautaires (p. ex. services de soutien par les pairs) | 35 | 58 | 60,4 |
Renseignements et éducation sur les ITSS, y compris les activités de sensibilisation (p. ex. foires et festivals sur la santé, événements communautaires, etc.) | 26 | 47 | 55,3 |
Interprète ou pair navigateur des services de santé | 14 | 26 | 53,9 |
PPrE ou PPE | 18 | 37 | 48,7 |
Services de santé ou de guérison autochtones | 10 | 21 | 47,6 |
Approvisionnement en condoms ou digues dentaires | 28 | 68 | 41,2 |
Ressources à l'égard des relations sexuelles plus sûres (carte postale, dépliants, etc.) | 21 | 52 | 40,4 |
Dépistage du VIH | 32 | 79 | 40,5 |
Dépistage du VHC | 17 | 46 | 37,0 |
Dépistage d'autres infections transmissibles sexuellement (ITS) | 39 | 82 | 47,6 |
Consultations avant et après le test de dépistage du VIH | 14 | 37 | 37,8 |
Abréviations : ITSS (infection transmise sexuellement et par le sang); VIH (virus de l'immunodéficience humaine); VHC (virus de l'hépatite C); PEP (prophylaxie post-exposition); PPrE (prophylaxie préexposition).
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Parmi les répondants qui ont tenté d'accéder aux services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS, les obstacles suivants ont été notés (tableau 11) :
- Difficulté à obtenir une demande de consultation, un rendez-vous ou à communiquer avec un médecin ou une infirmière pour obtenir de l'information ou des conseils (55,1 %)
- Difficulté d'accès au service en raison des mesures de santé publique liées à la COVID-19 (35,5 %)
- Service non disponible au moment requis (32,7 %)
- Attendu trop longtemps entre la prise d'un rendez-vous et la visite ou attendu trop longtemps pour obtenir le service de santé (28,0 %)
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
Obstacles à l'accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS depuis le début de la pandémie COVID-19Footnote b | |||
Difficulté à obtenir une demande de consultation, un rendez-vous ou à communiquer avec un médecin ou une infirmière pour obtenir de l'information ou des conseils | 59 | 107 | 55,1 |
Difficulté d'accès au service en raison des mesures de santé publique liées à la COVID-19 | 38 | 107 | 35,5 |
Le service n'était pas disponible au moment requis | 35 | 107 | 32,7 |
Attendu trop longtemps entre la prise d'un rendez-vous et la visite ou attendu trop longtemps pour obtenir le service de santé | 30 | 107 | 28,0 |
Des services culturellement sûrs et appropriés n'étaient pas disponibles | 27 | 107 | 25,2 |
Crainte ou inquiétude au sujet de l'exposition à une personne atteinte de la COVID-19 | 26 | 107 | 24,3 |
Crainte, préoccupation ou expérience à l'égard de la stigmatisation, de la discrimination ou de la violence | 24 | 107 | 22,4 |
Crainte, préoccupation, ou expérience à l'égard du racisme, y compris du racisme anti-Noirs ou les Autochtones | 24 | 107 | 22,4 |
Difficulté d'accès aux services à distance | 17 | 107 | 15,9 |
Problèmes de transport | 16 | 107 | 15,0 |
Coût | 13 | 107 | 12,2 |
Problème de langue | 9 | 107 | 8,4 |
Autre | 22 | 107 | 20,6 |
Abréviations : ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang).
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Soutien et traitement pour les personnes vivant avec le VIH et/ou l'hépatite C
Parmi tous les participants, 10,3 % ont indiqué qu'ils vivaient actuellement avec le VIH et 1,2 % ont déclaré qu'on leur avait dit qu'ils avaient contracté l'hépatite C (tableau 12).
Parmi les répondants vivant avec le VIH, 78,2 % avaient accès à une clinique de traitement du VIH ou à un fournisseur de soins pour le VIH au cours de l'année précédant la pandémie de COVID-19. Depuis le début de la pandémie du COVID-19, 38,1 % des répondants vivant avec le VIH ont éprouvé des difficultés à accéder à un fournisseur de soins pour le VIH ou à une clinique de traitement du VIH. Parmi les personnes qui ont déclaré des difficultés à accéder aux soins pour le VIH pendant la pandémie, les raisons les plus fréquemment mentionnées étaient les suivantes (données non présentées) : difficulté à obtenir un aiguillage, un rendez-vous ou à communiquer avec un médecin ou une infirmière pour obtenir des renseignements ou des conseils (51,1 %); suivi de la difficulté d'accès au service en raison des mesures de santé publique liées à la COVID-19 (48,9 %); d'une attente trop longue entre la prise de rendez-vous et la visite ou d'une attente trop longue pour obtenir des services de santé (42,2 %); et de la crainte ou l'inquiétude au sujet de l'exposition à une personne atteinte de la COVID-19 (42,2 %).
Indicateur | n | TotalFootnote a | % |
---|---|---|---|
VIH autodéclaré et accès aux soins pour le VIH | |||
Vit actuellement avec le VIH | 121 | 1 175 | 10,3 |
Avait accès aux soins pour le VIH pendant l'année précédant le début de la pandémie de COVID-19Footnote b | 93 | 119 | 78,2 |
A éprouvé des difficultés à accéder à un fournisseur de soins de santé ou à une clinique du VIH depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote c | 45 | 118 | 38,1 |
Hépatite C déclarée et accès aux soins pour l'hépatite C | |||
A été diagnostiqué avec l'hépatite C | 15 | 1 209 | 1,2 |
A actuellement l'hépatite CFootnote d | 5 | 15 | 33,3 |
Avait accès aux soins pour l'hépatite C pendant l'année précédant le début de la pandémie de COVID-19Footnote e | <5 | 5 | - |
A éprouvé des difficultés à accéder aux soins pour l'hépatite C depuis le début de la pandémie de COVID-19Footnote e | <5 | 5 | - |
Abréviations : ITSS (infection transmise sexuellement et par le sang); VIH (virus de l'immunodéficience humaine).
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Discussion
Les résultats de cette Enquête nationale sur l'incidence de la COVID-19 sur l'accès aux services de santé liés aux ITSS, y compris les services de réduction des méfaits, pour les personnes issues des communautés africaines, caribéennes et noires au Canada, menée de mai à 12 juillet 2021, mettent en évidence un niveau réduit d'accès aux services de santé ainsi que les répercussions sanitaires et sociales plus générales de la pandémie.
Lors de la collecte de données, le Canada était au milieu d'une troisième vague de la pandémie de COVID-19. Comparativement à la première vague, la troisième s'est traduite par un plus grand nombre de cas, en partie en raison d'une meilleure capacité de dépistage. En ce qui concerne la vaccination, le Canada a autorisé le premier vaccin contre la COVID-19 le 9 décembre 2020 et, au printemps 2021, la livraison des vaccins s'était accéléréeFootnote 21. Les mesures de santé publique liées à la COVID-19 qui ont été mises en place comprenaient la restriction des déplacements non essentiels (avec des restrictions plus strictes ciblant certains pays) et des activités commerciales non essentielles, des exigences que les voyageurs arrivant au Canada obtiennent des tests négatifs pour le SRAS-CoV-2 et entrent en quarantaine à leur arrivée, ainsi que la fermeture d'écolesFootnote 22 Footnote 23 Footnote 24. Toutes ces mesures ont eu une incidence sur la vie quotidienne des personnes vivant au Canada. En effet, les mesures en place pendant cette période ont entraîné des réductions et des fermetures dans les services de santé et des services sociaux, près de la moitié des fournisseurs de services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS faisant état d'une capacité réduite à fournir des servicesFootnote 13.
En réponse au besoin croissant de données désagrégées et à l'importance d'avoir une perspective intersectionnelle pour traiter les répercussions disproportionnées de la pandémie de COVID-19 sur les populations ACN, des efforts ont été déployés pour recueillir des renseignements plus nuancés sur la race, le genre et le statut d'immigrantFootnote 3. La plupart des participants (77 %) à cette enquête n'étaient pas nés au Canada, étaient des Africains noirs (63 %) et des femmes cisgenres (66 %). Près du tiers des participants qui ne sont pas nés au Canada ont déclaré vivre au Canada depuis moins de 5 ans. Il y avait des proportions plus faibles de participants d'autres origines raciales (p. ex. Afro-Caribéens, Autochtones noirs ou Afro-Canadiens) et des proportions encore plus petites de participants qui se sont identifiés comme transgenres.
Incidence de la COVID-19 sur l'accès aux services liés aux ITSS et aux services de réduction des méfaits
« Pendant la pandémie, le recours à certains services de santé a diminué de façon notable. Cela peut être attribuable à la fois à la diminution du nombre de personnes qui demandent des soins et à la réduction du nombre et des types de services disponibles. »
Les résultats de l'enquête montrent que seulement une petite proportion des répondants a accédé à des services liés aux ITSS ou envisagé y accéder. De plus, ces répondants ont signalé avoir éprouvé des difficultés à accéder aux services. Les services particulièrement touchés étaient la capacité de recevoir des références vers des consultations en santé mentale, des services communautaires, des renseignements et de l'éducation sur les ITSS, y compris des activités de sensibilisation, et l'accès à un interprète ou un pair navigateur des services de santé. Cela correspondait aux diminutions déclarées par les fournisseurs de services pour les ITSS pendant la pandémie de COVID-19, notamment les diminutions dans la prestation de services comportant des ressources éducatives en santé sexuelle et des consultations en santé mentaleFootnote 13. Ces résultats mettent en évidence les obstacles à l'accès aux services liés aux ITSS et on ne sait pas comment ces obstacles évolueront au fil de la pandémie de COVID-19 et pendant la période d'après-pandémieFootnote 25 Footnote 26.
Près de la moitié des répondants qui avaient accès au dépistage des ITS (autre que le VIH ou l'hépatite C) ou à la thérapie par PPrE ou PEP ou qui envisageaient d'y avoir accès n'ont pas toujours été en mesure de le faire, et deux participants sur cinq (41 %) n'ont pas toujours été en mesure d'accéder au dépistage du VIH. L'obstacle le plus souvent signalé par la moitié de ces participants était la difficulté d'obtenir une référence ou un rendez-vous. Dans l'enquête, un participant sur dix (10 %) a déclaré vivre avec le VIH, une proportion plus élevée que dans la population canadienne en général, qui était estimée à deux personnes sur mille en 2018Footnote 5. Les personnes ACN sont surreprésentées parmi les personnes vivant avec le VIH, ce qui souligne l'importance du dépistage du VIH et des interventions de soins de santé pour cette populationFootnote 3 Footnote 27. Les obstacles à l'accès aux services de soutien et de traitement peuvent avoir été exacerbés pendant la pandémie de COVID-19, ce qui explique peut-être pourquoi 38 % des participants vivant avec le VIH ont déclaré avoir éprouvé des difficultés à accéder à un fournisseur de soins pour le VIH ou à une clinique de traitement du VIH depuis le début de la pandémie.
L'accès aux services ou aux traitements liés à la consommation de substances chez les personnes qui ont déclaré avoir consommé des substances était également faible et une enquête plus approfondie est nécessaire pour comprendre cette observation. De nombreux services de réduction des méfaits et de traitement de la toxicomanie ont diminué leurs activités à un certain moment pendant la pandémie de COVID-19Footnote 13. De plus, la stigmatisation associée à la consommation de substances peut constituer un obstacle à l'accès à ces servicesFootnote 21 Footnote 28 Footnote 29.
Incidence de la COVID-19 sur les déterminants sociaux de la santé
« La pandémie a mis en évidence l'interaction complexe des déterminants sociaux de la santé, des facteurs comme l'éducation, la stabilité économique, la sécurité d'emploi et le logement stable dans l'élaboration des résultats en matière de santé et dans l'apparition d'iniquités. »
Les constatations concernant l'accès sous-optimal aux services de santé ne peuvent être prises en compte sans tenir compte des déterminants sociaux de la santé. Ces facteurs en amont influent sur les comportements à risque et l'accès aux services de soins de santéFootnote 21. Il est important de noter que près d'un répondant sur dix (10 %) n'était pas au courant de son statut de couverture d'assurance-maladie, alors que près du quart (24 %) des répondants n'avaient pas de couverture, une constatation qui pourrait avoir contribué aux plus faibles niveaux d'accès aux soins.
Emploi et sécurité financière
La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions économiques sur des millions de Canadiens qui ont perdu leur emploi, travaillé moins d'heures ou connu une instabilité financièreFootnote 21. C'est également le cas dans la présente enquête, puisque 36 % des participants ont déclaré travailler moins d'heures ou avoir dû arrêter de travailler depuis le début de la pandémie de COVID-19. De plus, 43 % ont indiqué que la pandémie a eu une incidence importante ou moyenne sur leur capacité de payer leurs factures. Il convient de souligner que seule une faible proportion des personnes qui avaient besoin d'une aide ou d'un report de paiement ont bel et bien reçu de tels paiements. Il y avait des écarts semblables entre le besoin et l'accès pour les paiements de loyer ou d'hypothèque, les paiements de voiture et les factures du ménage.
Insécurité alimentaire
Les expériences de chômage, de précarité de l'emploi et d'instabilité du revenu peuvent avoir accru l'insécurité alimentaire pour les gens ACN. En fait, on constate une fréquence plus élevée de l'expérience de l'insécurité alimentaire parmi les répondants qui ont déclaré travailler à temps partiel, être au chômage, faire du bénévolat ou ne pas travailler en raison d'une incapacité que parmi ceux qui étaient employés ou travailleurs autonomes à temps plein. De plus, les répondants ont déclaré une diminution des heures de travail ou de la rémunération et ceux qui ont dû cesser de travailler depuis le début de la pandémie de COVID-19 ont indiqué être victimes d'insécurité alimentaire à des taux plus élevés que ceux qui ont signalé peu ou pas de changement ou une augmentation des heures ou de la rémunération pendant la pandémie. L'insécurité alimentaire est un déterminant social clé de la santé qui est fortement associé à une gamme de résultats néfastes pour la santé et qui peut avoir augmenté en raison de la pandémieFootnote 21. Dans l'ensemble, l'insécurité alimentaire chez les personnes ACN dans le cadre de cette enquête (53 %) semble plus élevée que ce qui a été observé dans la population générale pendant la pandémie. Selon une enquête de Statistique Canada menée pendant la deuxième vague, un Canadien sur dix a déclaré avoir été touché par l'insécurité alimentaireFootnote 30.
Violence domestique
L'augmentation du nombre de cas de COVID-19 a été accompagnée par une hausse des expériences de violence domestiqueFootnote 31. Parmi toutes les personnes ACN interrogées, 17 % ont déclaré se sentir moins en sécurité là où elles vivaient pendant la pandémie de COVID-19. Ce pourcentage était plus élevé chez les gens qui ne se sentaient déjà pas en sécurité avant la pandémie. Selon une enquête menée auprès de la population canadienne en général, 10 % des femmes et 9 % des hommes étaient préoccupés par la possibilité de violence à la maison pendant la première vague de la pandémie, mais cette proportion était plus faible pendant la deuxième vagueFootnote 21 Footnote 32. Les données pour cette enquête ont été recueillies pendant la troisième vague, ce qui suggère des préoccupations persistantes concernant la sécurité chez les personnes ACN. En ce qui concerne des actes particuliers de violence, l'évolution de la fréquence de la violence domestique vécue depuis le début de la pandémie a coïncidé avec la tendance à la violence sous-jacente. La plus forte augmentation a été observée pour la violence verbale, suivie de la violence verbale à l'endroit d'une autre personne du ménage, de l'exploitation financière, de la violence physique, de la violence physique à l'endroit d'autres membres du ménage, et des agressions sexuelles.
Discrimination
Près des deux tiers (62 %) des répondants ont déclaré avoir fait l'objet de discrimination lorsqu'ils ont eu accès aux services de santé avant la pandémie. De plus, un quart (25 %) des répondants ont déclaré avoir subi une augmentation de la discrimination pendant la pandémie de COVID-19. À l'instar de la tendance observée pour la violence domestique, la plus forte proportion de participants ayant déclaré une augmentation de la discrimination (62 %) a été constatée parmi ceux qui ont signalé de telles expériences avant la pandémie. Les participants ont signalé plusieurs formes de discrimination. Il convient de noter que deux tiers (66 %) des participants ont déclaré avoir fait l'objet de discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique ou la couleur de peau, y compris le racisme anti-Noirs, et un tiers (31 %) ont déclaré une augmentation de la discrimination depuis le début de la pandémie. Malheureusement, ces résultats concordent avec les constatations d'autres enquêtes menées pendant la pandémie. Une enquête d'approche participative menée en août 2020 a montré que les répondants chinois, coréens, sud-est asiatiques et noirs étaient deux fois plus susceptibles de déclarer avoir fait l'objet de discrimination que les répondants non-membres d'une minorité visibleFootnote 21 Footnote 33. Ces expériences peuvent s'être traduites par des obstacles à la recherche de services de santé pendant la pandémie, soulignant la nécessité continue de lutter contre le racisme systémique et anti-Noirs institutionnalisés dans les systèmes sociaux, y compris les soins de santé.
Santé mentale
En ce qui concerne la santé mentale pendant la pandémie de COVID-19, un participant sur quatre (27 %) a déclaré que sa santé mentale était moyenne ou mauvaise. La détérioration de la santé mentale depuis le début de la pandémie était la plus élevée parmi ces participants comparativement à d'autres qui ont déclaré une excellente, très bonne ou bonne santé mentale au moment de l'enquête. Tout comme la perception de la sécurité à la maison et de la discrimination, cela met en lumière la façon dont les personnes ayant des problèmes préexistants ont été touchées de façon disproportionnée par la pandémie. Des résultats semblables ont été observés dans une enquête de Statistique Canada menée à l'automne 2020 chez les personnes de 18 ans et plus. On a constaté que chez les répondants souffrant de dépression, d'anxiété ou de stress post-traumatique, la majorité des gens ont déclaré une détérioration de leur santé mentale depuis le début de la pandémieFootnote 34. Dans le cadre de cette enquête auprès des personnes ACN, les trois quarts (80 %) des répondants ont déclaré être parfois ou toujours en mesure d'accéder aux services de santé mentale. Les obstacles signalés, comme la difficulté d'obtenir une référence ou de communiquer avec un professionnel de la santé pour obtenir de l'information et le coût des services, représentent des sujets qu'il conviendrait d'examiner dans l'élaboration d'interventions futures pour rendre les services plus accessibles.
Répercussions de la COVID-19 sur la consommation de substances
En ce qui concerne la consommation de substances, la moitié des participants interrogés ont déclaré consommer de l'alcool depuis le début de la pandémie et moins de la moitié (38 %) ont déclaré une augmentation de leur consommation. La consommation de cannabis a été signalée par 24 % des participants et un peu plus de la moitié (56 %) ont déclaré une augmentation de leur consommation depuis le début de la pandémie. Dans une enquête menée par Statistique Canada en janvier 2021, près du quart des Canadiens qui avaient déjà consommé de l'alcool ont déclaré une augmentation de leur consommation et un tiers de ceux qui avaient déjà consommé du cannabis ont déclaré une augmentation de leur consommationFootnote 35.
Points forts et limites
Étant donné les difficultés liées à l'utilisation de l'échantillonnage probabiliste pour contacter des personnes pendant une pandémie, une enquête anonyme en ligne a été choisie comme méthode d'échantillonnage la plus appropriée. En raison de la nature de l'échantillonnage de commodité utilisé dans la présente enquête, il n'est pas possible de généraliser les résultats à toutes les personnes ACN au Canada. La généralisabilité est également limitée en raison du petit échantillon de participants qui ont déclaré avoir eu accès aux services liés aux ITSS ou qui ont envisagé y accéder. La nature en ligne de l'enquête peut également avoir contribué à un biais de sélection, car les participants qui n'avaient pas accès à un ordinateur ou à Internet étaient moins susceptibles de participer. Cela peut donc avoir conduit à des sous-estimations liées aux situations de vie précaires, ainsi qu'à l'insécurité alimentaire et financière. Toutefois, la mobilisation des intervenants universitaires et communautaires, comme les membres du corps professoral de l'Université d'Ottawa, WHIWH et le GTNE, qui ont fait la promotion de l'enquête pour aider à assurer une représentation appropriée parmi les diverses sous-populations ACN, pourrait avoir atténué ce biais de sélection. De plus, ces résultats étaient fondés sur des données autodéclarées et étaient assujetties à des biais de réponse, comme la désirabilité sociale. La nature anonyme de l'enquête a probablement minimisé ce biais.
Compte tenu de la conception transversale de l'étude, il est impossible de faire des déclarations concluantes concernant l'attribution de la pandémie de COVID-19 comme étant la « cause » des changements cernés dans le présent rapport. Cette étude a été conçue à dessein pour cerner les changements « perçus » par les participants dans les comportements et d'autres résultats. Malgré cela, les données recueillies fournissent une riche source de renseignements sur les perceptions personnelles des répondants à l'égard des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur leur vie, y compris l'accès aux services liés aux ITSS.
Conclusion
« Si le Canada veut bénéficier d'une base de données probantes exceptionnelle en santé publique, il doit donner priorité à l'échange continu de connaissances et aux ententes établies entre les organismes de santé publique et un éventail de disciplines (p. ex. sciences sociales, géographie, économie). Les collaborations interdisciplinaires sont particulièrement importantes pour comprendre les déterminants de la santé complexes, multidimensionnels et interreliés et y réagir. »
Cette enquête offre des observations importantes sur l'incidence de la pandémie de COVID-19 sur les déterminants sociaux de la santé et, à son tour, sur l'accès aux services liés aux ITSS chez les personnes ACN au Canada.
L'enquête a permis de déterminer plusieurs facteurs sociaux et structurels qui se recoupent et qui peuvent avoir eu une incidence sur l'accès aux services liés aux ITSS avant la pandémie de COVID-19, mais qui n'ont fait que s'aggraver au cours de la pandémie. L'aggravation de l'instabilité financière pour les personnes ACN signifiait qu'elles étaient également plus susceptibles d'être touchées par l'insécurité alimentaire. Les membres d'un ménage victimes de violence domestique ont déclaré se sentir, de façon disproportionnée, beaucoup moins en sécurité depuis le début de la pandémie. Ensemble, ces facteurs de stress peuvent aussi avoir une incidence sur la santé mentale. Cela a été constaté au début de la pandémie lorsque les Canadiens touchés par l'insécurité alimentaire étaient plus susceptibles de percevoir leur santé mentale comme étant moyennement bonne ou mauvaiseFootnote 36. En outre, la discrimination souvent subie par les ACN a probablement été exacerbée pendant la pandémie, ce qui a peut-être entraîné une réduction de l'accès aux services de soins de santé.
Ces résultats viennent s'ajouter aux preuves existantes et croissantes d'inégalités en matière de santé auxquelles les personnes ACN sont confrontées. L'un des principaux objectifs du système de santé publique au Canada est d'atteindre des résultats équitables en matière de santé, et cela ne peut être abordé sans une perspective équitable qui met l'accent sur les déterminants sociaux de la santéFootnote 37 Footnote 38. Comme il a été souligné dans le Rapport de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada sur l'état de la santé publique au Canada 2021, il faut s'attaquer aux « causes des causes » par des interventions en amont qui ciblent les politiques économiques et sociales. C'est grâce à ces interventions, ainsi qu'à des interventions en aval qui soutiennent les personnes qui sont déjà confrontées à ces défis que la santé de la population canadienne peut s'améliorerFootnote 21. Cibler les interventions et les politiques en amont ne peut être atteint que par la collaboration intersectorielle au sein des ministères de la Santé à l'échelle fédérale, provinciale, territoriale et régionale, des organismes communautaires, des intervenants pertinents et des disciplines appropriées, comme les sciences sociales et l'économie. En éliminant les obstacles à l'obtention de services liés aux ITSS qui sont ancrés dans les déterminants sociaux de la santé, il sera possible d'atteindre les objectifs globaux et les objectifs stratégiques du Cadre d'action pancanadien sur les ITSSFootnote 39 Footnote 40.
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