Évaluation rapide des risques : Virus Oropouche (OROV), implications pour la santé publique au Canada
Date de cette évaluation : 20 septembre 2024 (sur la base des informations disponibles au 30 août 2024)
Sur cette page
- Motif de l'évaluation
- Questions sur le risque
- Énoncé des risques
- Sommaire de l'évaluation des risques
- Mesures proposées pour les autorités de santé publique
- Annexe technique
- Annexe A : Méthodologie de évaluation rapide des risques
- Annexe B : Remerciements
- Notes de bas de page
- Références
Motif de l'évaluation
L'évolution des caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la maladie à virus Oropouche (VORO) suscite des inquiétudes. L'identification récente d'éclosions dans des régions qui n'avaient jamais signalé de cas de VORO, notamment à Cuba, en Bolivie et dans les régions du Brésil autres que l'Amazonie, indique la possibilité d'une expansion géographique de la transmission du VORO dans d'autres régions dotées de vecteurs adéquats. En outre, le ministère de la Santé du Brésil a récemment signalé les deux premiers décès enregistrés dus à la maladie à VORO, ainsi que plusieurs cas de mort fœtale et d'anomalies congénitales confirmés ou suspectés d'être liés à la transmission verticale du VORO pendant la grossesse. Avant 2024, aucun décès dû au VORO n'avait été signalé et seuls deux cas d'avortement spontané potentiellement associés à la transmission verticale du VORO avaient été documentés.
Questions sur le risque
- Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO chez les CanadiensNote de bas de page a voyageant ou résidant dans les pays touchésNote de bas de page b au cours des sept prochains mois?Note de bas de page c
- Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO contractée au Canada chez une personne au Canada au cours des sept prochains mois?Note de bas de page c
Une période de sept mois (jusqu'à la fin du mois de mars 2025) a été choisie pour cette évaluation, car elle couvre une période de grands déplacements de la population canadienne vers les pays potentiellement touchés.
Énoncé des risques
Le risque global d'infection par le VORO pour la population générale du Canada est actuellement faible. Les personnes voyageant ou résidant dans des pays où la transmission du VORO se poursuit, en particulier les personnes enceintes, courent un risque plus élevé et doivent prendre les précautions qui s'imposent.
La probabilité d'une infection par le VORO chez les Canadiens voyageant ou résidant dans les pays touchés au cours des sept prochains mois est jugée faible à modérée, en fonction du lieu, du moment et de la durée du voyage, ainsi que de l'utilisation de mesures de protection. Le risque d'infection sera plus élevé si le voyage dans les pays touchés par le VORO a lieu pendant la saison des pluies et dure plus longtemps, et si des mesures de prévention des piqûres d'insectes ne sont pas prises.
L'impact sanitaire de l'infection par le VORO chez les personnes non enceintes est jugé mineur : les maladies graves sont rares et les personnes infectées se rétablissent généralement sans séquelles à long terme. L'incertitude liée à cette estimation est modérée en raison des données limitées sur la fréquence des conséquences graves de l'infection par le VORO dans les études longitudinales et du manque de données sur l'impact sanitaire, en particulier chez les voyageurs. L'impact sanitaire de l'infection par le VORO pour les personnes enceintes, les fœtus et les nouveau-nés est estimé comme majeur, étant donné les données probantes émergentes qui indiquent que le VORO peut provoquer des effets indésirables graves et irréversibles sur la grossesse, y compris la mort fœtale et des anomalies congénitales. L'incertitude de cette estimation est élevée en raison des informations très limitées sur la fréquence et l'impact des conséquences graves de l'infection par le VORO au cours de la grossesse.
On s'attend à ce que des cas importés de maladie à VORO se produisent au cours des sept prochains mois parmi les voyageurs arrivant ou revenant au Canada en provenance des pays touchés. Toutefois, la probabilité d'une infection par le VORO contractée au Canada au cours des sept prochains mois est jugée très faible. Cela reflète plusieurs facteurs, notamment l'absence (dans l'état actuel des connaissances) de moustiques ou de moucherons connus pour être des vecteurs efficaces du VORO au Canada, la courte durée de la virémie chez l'humain et l'activité réduite des insectes piqueurs pendant l'automne et négligeable pendant les mois d'hiver au Canada. Si une infection contractée au Canada devait se produire, l'impact sur la population serait mineur, en raison du nombre limité de cas concernés.
Sommaire de l'évaluation des risques
Question sur les risques | Sous-questions sur les risques | Estimation | Incertitude |
---|---|---|---|
Question A : Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO chez les Canadiens voyageant ou résidant dans les pays touchés au cours des sept prochains mois? |
A1. Quelle est la probabilité qu'un Canadien résidant dans un pays touché soit infecté au cours des sept prochains mois? | Faible à modérée |
Modérée |
A2. Quelle est la probabilité qu'un voyageur canadien voyageant dans un pays touché soit infecté au cours des sept prochains mois? | |||
A3. Quelle est l'ampleur de l'impact sanitaire de l'infection par le VORO chez les personnes non enceintes? | Mineure | Modérée | |
A4. Quelle est l'ampleur de l'impact sanitaire de l'infection par le VORO chez les personnes enceintes, leurs fœtus et les nouveau-nés? | Majeure | Élevée | |
Question B : Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO contractée au Canada chez une personne au Canada au cours des sept prochains mois? |
B1. Quelle est la probabilité qu'au moins un voyageur infecté entre au Canada au cours des sept prochains mois? | Élevée | Faible |
B2. Si une personne infectée entre au Canada, quelle est la probabilité qu'une infection contractée dans le pays se produise? | Très faible | Modérée | |
B3. En cas d'infection contractée au Canada, quelle serait l'ampleur des effets sur la santé de la population? | Mineure | Faible | |
Remarques : |
Risque futur pour le Canada
Le risque que représente le VORO pour le Canada dépend de l'ampleur de l'expansion géographique de la transmission à partir des pays actuellement touchés. L'expansion récente de l'activité du VORO à de nouvelles régions où aucun cas n'avait été signalé auparavant indique qu'il existe un fort potentiel pour que ce virus s'établisse dans de nouvelles zones où l'on trouve des populations de vecteurs adéquates. Toutefois, il est difficile de prévoir la vitesse et l'étendue de la propagation dans de nouvelles zones géographiques.
Le scénario le plus plausible au-delà de mars 2025 est celui d'un petit nombre de cas de maladie à VORO parmi les voyageurs canadiens, principalement associés à des voyages à Cuba, une destination de voyage importante pour les Canadiens. L'expansion et l'établissement du VORO dans de nouvelles régions ayant des liens étroits avec le Canada, telles que d'autres pays des Caraïbes, l'Amérique centrale et peut-être certaines parties des États-Unis, pourraient signaler une nouvelle évolution du risque pour la population canadienne. Il convient toutefois de noter que la région des Amériques connaît une augmentation plus générale de la transmission des infections à arbovirus, notamment la dengue, le chikungunya et le Zika, qui continuent de présenter un risque pour les voyageurs. Le risque d'infection par le VORO étant un risque émergent pour les voyageurs canadiens, il se peut que les prestataires de soins de santé canadiens soient peu sensibilisés à l'importance de prendre en compte le VORO dans leur diagnostic différentiel des voyageurs malades revenant des régions touchées, y compris les personnes enceintes.
Bien que très improbable, le scénario le plus pessimiste pour les 12 prochains mois se produirait si les conditions environnementales et écologiques s'avéraient propices à la transmission au Canada, ce qui entraînerait un nombre limité de cas d'infection par le VORO contractée au Canada à la suite d'importations liées à des voyages au cours des mois d'été. La transmission du VORO au Canada pourrait se faire par l'intermédiaire d'insectes vecteurs importés d'autres pays ou de certaines espèces d'insectes présentes au Canada, bien que les connaissances actuelles soient limitées quant à la capacité des espèces de moucherons et de moustiques du Canada à transmettre efficacement le VORO. Si une infection contractée au Canada se produisait, elle serait probablement limitée à certaines régions géographiques dans les parties les plus méridionales du Canada, où les conditions de température pour le développement du virus dans tout vecteur approprié peuvent être présentes.
Mesures proposées pour les autorités de santé publique
Les recommandations ci-dessous sont basées sur les résultats de cette évaluation des risques. Elles doivent être prises en considération par les provinces et territoires en fonction de leur épidémiologie locale, de leurs politiques, de leurs ressources et de leurs priorités. En raison du niveau actuel d'incertitude associé au VORO, il est important que la réponse de santé publique soit proportionnelle au risque.
Coordination et collaboration en matière de surveillance
- Encourager l'échange d'informations sur les cas confirmés avec les partenaires de santé publique (provinciaux/territoriaux, nationaux et mondiaux) afin de contribuer à l'évaluation des risques et à la connaissance épidémiologique globale de cette menace émergente.
Communication
- Envisager d'actualiser les informations destinées aux voyageurs se rendant dans les régions touchées, y compris les personnes enceintes et celles qui essaient de l'être, en fonction de l'évolution des données. Consulter le conseil de santé aux voyageurs de l'ASPC « La maladie à virus Oropouche dans les Amériques » pour obtenir des informations sur la situation actuelle et des recommandations à l'intention des voyageurs.
- Envisager d'impliquer l'industrie du voyage et les cliniques de santé du voyage avant la saison des voyages d'hiver afin de sensibiliser leurs clients et leurs patients au risque d'infection par le VORO, notamment en leur communiquant des informations tirées des conseils de santé aux voyageurs de l'ASPC et sur la prévention des piqûres de moustiques et de moucherons.
- Envisager des activités visant à sensibiliser et à former les professionnels de la santé (soins primaires, obstétrique, cliniques prénatales, etc.) au diagnostic de l'infection par le VORO chez les personnes revenant des régions touchées.
Combler les lacunes des connaissances et les incertitudes
- Envisager de soutenir des activités de recherche pour combler les lacunes en matière de connaissances.
Annexe technique
Contexte de l'événement
En 2024, des augmentations de la maladie à virus Oropouche (VORO) ont été signalées dans plusieurs pays de la région des Amériques, notamment au Brésil, au Pérou, en Colombie, en Bolivie et à Cuba. Le virus a également été détecté en République dominicaine. Historiquement, les rapports sur les éclosions de maladie à VORO ont été limités à quelques régions d'Amérique centrale, d'Amérique du Sud et des Caraïbes, notamment Trinité-et-Tobago, où le virus a été documenté pour la première fois en 1955, Panama et certaines parties du bassin amazonien, où le VORO est considéré comme endémique.Note de bas de page 1Note de bas de page 2 L'identification actuelle d'éclosions dans des régions qui n'avaient pas encore signalé de cas de VORO, y compris des régions du Brésil, de la Bolivie et de Cuba qui ne sont pas situées en Amazonie, indique la possibilité d'une expansion géographique de la transmission du VORO dans d'autres régions où les vecteurs sont adéquats.Note de bas de page 3
Le VORO est un orthobunyavirus à ARN monocaténaire transmis par un vecteur, dont le génome est segmenté.Note de bas de page 4 On pense que le virus peut se maintenir dans un cycle sylvatique, les animaux sauvages jouant le rôle de réservoirs. Chez l'humain, les éclosions sont typiquement associées à un cycle urbain, dans lequel l'humain est le principal hôte et le moucheron Culicoides paraensis le principal vecteur. Dans certains contextes, on pense que les moustiques Culex quinquefasciatus jouent également un rôle dans la transmission.Note de bas de page 4 Après une période d'incubation de 3 à 8 jours, environ 60 % des personnes infectées développent des symptômes,Note de bas de page 1 généralement de la fièvre, des maux de tête, des myalgies et des arthralgies. La présentation clinique se confond avec celle d'autres maladies associées aux arthropodes, notamment la dengue, le chikungunya, la maladie à virus Zika et le paludisme. Les résultats graves sont rares, mais peuvent inclure une méningite aseptique, une méningo-encéphalite et des symptômes hémorragiques.Note de bas de page 5Note de bas de page 6 Il n'existe pas de traitement antiviral ou de vaccin spécifique pour la maladie à VORO, mais les cas se rétablissent généralement complètement.Note de bas de page 5
Le 23 juillet 2024, le ministère de la Santé du Brésil a signalé les deux premiers décès enregistrés à la suite d'une infection par le VORO. Aucun des deux cas n'avait de comorbidité connue, et tous les deux ont présenté des charges virales élevées de VORO et ont montré une progression rapide entre l'apparition des symptômes et le décès, avec une coagulopathie sévère et un décès survenu dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes.Note de bas de page 3
La transmission directe, horizontale et interhumaine du virus n'a pas été documentée à ce jour. Toutefois, sur la base des informations disponibles au 30 août 2024, le ministère de la Santé du Brésil a signalé deux cas de résultat défavorable de la grossesse (un décès fœtal, un cas d'anomalie congénitale) associés à la transmission verticale du VORO. Douze cas de transmission verticale impliquant des morts fœtales et des anomalies congénitales font toujours l'objet d'une enquête.Note de bas de page 7
Au 30 août 2024, 55 cas importés ont été signalés en EuropeNote de bas de page 8Note de bas de page 9 et en Amérique du Nord,Note de bas de page 10Note de bas de page 11 y compris le Canada, presque tous associés à des voyages récents à Cuba. Cuba est une destination de voyage populaire pour les Canadiens, mais les voyageurs et les professionnels de la santé sont probablement peu sensibilisés au VORO. Les principaux vecteurs reconnus du VORO ne sont pas connus pour être présents au Canada.Note de bas de page 12Note de bas de page 13
Définitions
Les définitions suivantes s'appliquent aux fins de cette évaluation :
- Un pays touché est un pays où la transmission du VORO est en cours. Au 30 août 2024, cette liste comprend le Brésil, la Bolivie, la Colombie, Cuba et le Pérou.
- Un voyageur canadien est une personne résidant normalement au Canada et qui voyage à l'étranger.
- Un Canadien résidant à l'étranger est un citoyen canadien ou un résident permanent qui vit dans un pays autre que le Canada.
- Un vecteur compétent est une espèce d'insecte qui a la capacité intrinsèque de transmettre un agent pathogène. Il convient de noter qu'un vecteur compétent n'est pas nécessairement un vecteur approprié pour la transmission dans des conditions naturelles.
- Les résultats graves de l'infection par le VORO sont le décès, l'hospitalisation, l'atteinte du système nerveux central (par exemple une méningite aseptique ou une méningo-encéphalite), les symptômes hémorragiques, le syndrome du choc et les issues défavorables de la grossesse telles que la mortinaissance, l'avortement spontané ou les malformations congénitales. Chez les personnes enceintes et leurs fœtus ou nouveau-nés, tout cas de transmission verticale est considéré comme un résultat grave indépendamment de la présentation clinique de la personne enceinte, du fœtus ou du nouveau-né. Dans cette évaluation, un résultat grave chez les personnes infectées au cours des sept prochains mois est pris en compte, quel que soit le moment où il survient par rapport à l'infection, qui peut être plusieurs mois plus tard dans le cas d'une issue défavorable de la grossesse.
- Les personnes non enceintes désignent toutes les personnes qui ne sont pas enceintes, quel que soit leur âge.
- Une infection contractée au Canada est une infection qui résulte d'un événement de transmission survenu à l'intérieur des frontières canadiennes. Aux fins de cette évaluation, l'infection d'un fœtus pendant la grossesse n'est pas considérée comme contactée au Canada si l'infection de la personne enceinte s'est produite à l'étranger.
Hypothèses clés
- Hypothèses contextuelles
- Les voyageurs canadiens et les Canadiens résidant dans les pays touchés par le VORO sont supposés ne pas avoir d'immunité contre le VORO.
- Mesures d'atténuation/de contrôle et pratiques normalisées supposées être en place
- On dispose de peu d'informations sur l'étendue et l'efficacité des activités de lutte antivectorielle dans les pays touchés par le VORO. Par conséquent, l'impact potentiel de ces activités n'est pas explicitement pris en compte dans la présente évaluation, qui n'envisage pas non plus la possibilité que les activités de lutte contre les ravageurs aient une incidence sur la probabilité de transmission au sein du Canada.
- Bien que l'utilisation de précautions contre les piqûres d'insectes soit susceptible d'offrir une protection contre l'infection, l'utilisation de ces mesures par les parties potentiellement concernées (voyageurs et Canadiens vivant dans les pays touchés, Canadiens vivant au Canada) n'est pas explicitement prise en compte dans la présente évaluation.
- Hypothèses du cheminement
- Dans les grandes éclosions de VORO associées au cycle de transmission urbain, on pense que l'humain est le seul hôte vertébré; dans l'évaluation du potentiel d'infection contractée au Canada, le rôle potentiel d'autres hôtes animaux n'est pas pris en compte.
- Les mécanismes potentiels de vecteurs d'importation au Canada, tels que les mouvements de population ou l'importation de bétail, ne sont pas pris en compte dans cette évaluation.
- À l'heure actuelle, il n'existe aucune donnée probante documentée d'une transmission horizontale interhumaine du VORO autre que par l'intermédiaire d'un insecte vecteur. La transmission verticale pendant la grossesse a été documentée. Le rôle des autres modes de transmission est supposé négligeable.
- Hypothèses pour répondre à l'incertitude
- Quatre génotypes du VORO sont reconnus. Il n'existe actuellement aucune donnée probante sur les différences dans le comportement du virus (par exemple la transmissibilité, l'infectiosité, la gravité de la maladie) entre les génotypes. Par conséquent, pour cette évaluation, les influences spécifiques du génotype du VORO sur les estimations ne sont pas prises en compte.
Résultats détaillés de l'évaluation des risques
Cheminement du risque
Estimation de la probabilité et de l'impact
Les questions générales sur les risques et les sous-questions spécifiques suivantes découlent du cheminement du risque décrit ci-dessus :
- Question A : Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO chez les CanadiensNote de bas de page a voyageant ou résidant dans les pays touchésNote de bas de page b au cours des sept prochains mois?Note de bas de page c
- Question B : Quelle est la probabilité et quel est quel est l'impact d'une infection par le VORO contractée au Canada chez une personne au Canada au cours des sept prochains mois?Note de bas de page c
Chacune de ces questions comporte un certain nombre de sous-questions qui sont évaluées en détail ci-dessous.
Question A : Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO chez les Canadiens voyageant ou résidant dans les pays touchés au cours des sept prochains mois?
A1 : Quelle est la probabilité qu'un Canadien résidant dans un pays touché soit infecté au cours des sept prochains mois?
Faible à modérée (incertitude modérée)
La probabilité d'infection pour les personnes résidant dans les pays touchés par le VORO variera en fonction du lieu et de la période de l'année; la probabilité d'infection devrait être plus élevée pendant la saison des pluies, lorsque l'activité vectorielle est à son maximum.
Au Brésil, l'incidence de la maladie à VORO a diminué ces dernières semaines, la période de forte activité des arbovirus (généralement de janvier à juillet) étant terminée. La probabilité actuelle d'infection est considérée comme faible, en particulier pour les personnes ne résidant pas dans les régions du nord de l'Amazonie, qui ont représenté 72 % (n = 5 586) des cas signalés dans le pays. L'incidence cumulée de la maladie à VORO signalée dans la région nord jusqu'au 19 août était de 32 cas pour 100 000 habitants, l'incidence la plus élevée étant signalée dans les États d'Amazonas et de Rondônia (82 et 108 cas pour 100 000 habitants respectivement).Note de bas de page 7 La probabilité d'infection devrait être la plus élevée entre janvier et mars; deux tiers des cas signalés sont survenus au cours de cette période.Note de bas de page 7 Plusieurs États brésiliens autres que l'Amazonie ont fait état d'une activité du VORO en 2024. La probabilité d'infection dans ces États semble beaucoup plus faible : dans la majorité d'entre eux, l'incidence de la maladie à VORO signalée est inférieure à 2,5 pour 100 000, à l'exception de Bahia dans le nord-est et d'Espírito Santo dans le sud-est (6 et 12 cas pour 100 000 respectivement).Note de bas de page 7 La situation épidémiologique pourrait être similaire dans les zones de forêt tropicale de Bolivie, de Colombie et du Pérou voisines des régions amazoniennes du Brésil. Les trois pays ont signalé une diminution du nombre de cas confirmés au cours des derniers mois, la majorité des cas étant survenus entre janvier et mars en Colombie et en Perou, et entre mars et avril en Bolivie.Note de bas de page 14 Les données sérologiques collectées de manière systématique permettant d'évaluer l'exposition de la population au VORO sont rares. Historiquement, les enquêtes sérologiques menées dans les régions endémiques du Brésil ont fait état d'une séroprévalence de 2 à 6 %.Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17 Toutefois, l'intensité de la transmission des arbovirus dépend fortement des conditions locales; lors d'éclosions explosives du VORO, des taux d'attaque de l'infection de 20 à 40 % ont été documentés dans certaines parties d'une communauté, avec une transmission minime dans d'autres.Note de bas de page 18Note de bas de page 19
Cuba a signalé 74 cas à la fin du mois de mai 2024;Note de bas de page 20 au début du mois d'août 2024, les autorités cubaines ont signalé la présence du VORO dans toutes les provinces, avec plus de 40 cas confirmés.Note de bas de page 21 Des rapports faisant état de cas importés du VORO dans d'autres pays associés à des voyages à Cuba entre juin et août indiquent également une transmission continue dans le pays, la probabilité d'infection devant être la plus élevée pendant la saison des pluies, entre mai et novembre.
On s'attend à ce que la taille de la population canadienne exposée au VORO dans les pays touchés soit modeste. Bien que des chiffres exacts ne soient pas disponibles, les estimations du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies concernant le stock de migrations internationales en 2020 indiquent qu'environ 11 000 Canadiens vivent au Brésil (~2 000), à Cuba (<30), au Pérou (~5 700), en Bolivie (~1 500) et en Colombie (~1 700).Note de bas de page 22
Cette estimation présente une incertitude modérée en raison du manque d'informations concernant la situation géographique des Canadiens expatriés par rapport aux zones où la probabilité d'exposition au VORO est plus élevée, ainsi que de l'incertitude concernant l'étendue de la transmission actuelle à Cuba et la possibilité que le VORO se propage à d'autres régions ou pays dans lesquels les Canadiens résident au cours de la période d'évaluation.
A2 : Quelle est la probabilité qu'un voyageur canadien voyageant dans un pays touché soit infecté au cours des sept prochains mois?
Faible à modérée (incertitude modérée)
La probabilité d'infection pour la majorité des voyageurs canadiens se rendant dans les pays touchés par le VORO est jugée faible, en particulier si le voyage a lieu en dehors de la saison des pluies. Toutefois, cette probabilité peut être élevée pour certains voyageurs en fonction du lieu et de la durée du voyage, de la saison, du degré d'application des mesures de protection et d'autres facteurs influençant l'exposition aux insectes vecteurs.
Pour les voyages à Cuba, la probabilité d'infection devrait être la plus élevée pendant la saison des pluies, entre mai et novembre. En particulier, les visites à Cuba ont tendance à être de relativement courte durée, avec une moyenne de sept jours.Note de bas de page 23Note de bas de page 24 Bien que les informations sur le nombre de cas à Cuba soient actuellement limitées, une analyse basée sur les cas importés associés à des voyages à Cuba et signalés dans d'autres pays au 30 août 2024, suggère que pour les voyageurs, l'incidence actuelle de la maladie à VORO pourrait se situer entre 0,5 et 3 cas pour 10 000 voyageurs de retour au pays (tableau 2). Il s'agit probablement d'une sous-estimation, car les cas bénins peuvent se résorber avant le retour de Cuba ou ne pas faire l'objet d'une consultation médicale, et la sensibilisation et les tests de dépistage du VORO sont actuellement limités. Il y a eu plus d'un million de voyageurs du Canada vers Cuba entre août 2023 et juillet 2024 (ASFC, données non publiées, 2023; ASFC, données non publiées, 2024). La grande majorité de ces voyageurs (93 %) étaient des citoyens canadiens et 65 % des voyages ont eu lieu entre décembre 2023 et avril 2024, lorsque l'activité vectorielle et la probabilité d'infection à Cuba devraient être plus faibles. Bien que le nombre de voyages pendant la saison des pluies, de mai à novembre, soit considérablement plus faible, il est important de noter qu'entre 40 000 et 75 000 personnes par mois se rendent à Cuba pendant cette période, de sorte que de petits nombres de cas peuvent encore se produire.
Au Brésil, l'incidence du VORO a diminué au cours des dernières semaines,Note de bas de page 25 qui coïncident avec la fin de la saison des pluies. Au 30 août, un seul cas importé associé à un voyage au Brésil a été signalé (en Italie).Note de bas de page 8 La transmission devrait être la plus importante entre janvier et mars, en particulier dans les régions du nord de l'Amazonie. Il convient de noter que 90 % des voyages entre le Canada et le Brésil se font dans des régions qui ont jusqu'à présent signalé de faibles taux de maladie à VORO (<2 cas pour 100 000 habitants) (IATA, données non publiées, 2023; IATA, données non publiées, 2024).
Il existe une incertitude modérée quant à l'évolution des niveaux de transmission du VORO au cours des prochains mois, en particulier à Cuba, où l'on dispose actuellement de peu d'informations sur les facteurs de transmission, et après le début de la prochaine saison des pluies au Brésil. Toutefois, l'identification récente du VORO dans de nouvelles régions géographiques, à la fois au Brésil et dans d'autres pays d'Amérique du Sud, suggère qu'il existe un potentiel d'expansion géographique de la transmission du VORO au cours des prochains mois.
Région déclarant des cas importésNote de bas de page b | Cas | VoyageursNote de bas de page 1 | Cas pour 10 000 voyageurs de retour |
---|---|---|---|
Cuba | |||
EspagneNote de bas de page 26 | 16 | 62 337 | 2,6 |
ItalieNote de bas de page 8 | 4 | 15 145 | 2,6 |
AllemagneNote de bas de page 8 | 2 | 14 703 | 1,4 |
FlorideNote de bas de page 27 | 30 | 137 744 | 2,2 |
New YorkNote de bas de page 11 | 1 | 14 037 | 0,7 |
Brésil | |||
EspagneNote de bas de page 26 | 0 | 105 284 | 0,0 |
ItalieNote de bas de page 8 | 1 | 134 733 | 0,1 |
AllemagneNote de bas de page 8 | 0 | 69 561 | 0,0 |
FlorideNote de bas de page 27 | 0 | 275 773 | 0,0 |
New YorkNote de bas de page 11 | 0 | 82 848 | 0,0 |
|
A3 : Quelle est l'ampleur de l'impact sanitaire de l'infection par le VORO chez les personnes non enceintes?
Mineure (incertitude modérée)
La maladie à VORO est une maladie généralement bénigne et spontanément résolutive. Environ 60 à 70 % des personnes infectées deviennent symptomatiques après une période d'incubation de 3 à 8 jours.Note de bas de page 1 La présentation clinique se confond avec celle d'autres maladies associées aux arthropodes, notamment la dengue, le chikungunya, la maladie à virus Zika et le paludisme.Note de bas de page 5 Les symptômes typiques sont la fièvre, la céphalée, l'arthralgie, la myalgie, les nausées, les vomissements, les frissons et la photophobie; les éruptions cutanées, les douleurs rétro-orbitaires et l'anorexie sont moins fréquentes.Note de bas de page 1Note de bas de page 4 Les manifestations cliniques graves consécutives à une infection par le VORO sont rares, mais peuvent inclure une atteinte du système nerveux central (SNC), en particulier une méningite aseptique et une méningo-encéphalite, ainsi que des symptômes hémorragiques. Dans les régions endémiques, le VORO a été identifié chez 1,8 % (3/165) des patients atteints d'infections virales du SNC et dans 2,7 % des cas de méningo-encéphalite.Note de bas de page 28Note de bas de page 29 Une étude brésilienne a rapporté une atteinte du SNC chez 4 % (12/292) des patients ambulatoires et hospitalisés atteints de la maladie à VORO.Note de bas de page 30 Des symptômes hémorragiques, notamment des pétéchies, des saignements gingivaux et des épistaxis, ont été signalés chez 2 à 15 % des patients.Note de bas de page 31Note de bas de page 32 Il n'existe pas d'antiviraux ou de vaccins spécifiques contre le VORO, mais les patients se rétablissent généralement complètement, même après des manifestations neurologiques et hémorragiques.Note de bas de page 30Note de bas de page 31 Jusqu'en 2024, aucun décès associé au VORO n'a été documenté. Les deux premiers décès enregistrés ont été signalés au Brésil en juillet 2024, chez des femmes âgées de 21 et 24 ans. Tous les deux présentaient des titres viraux de VORO élevés sans aucun signe d'infection par d'autres arbovirus, et ont présenté des symptômes hémorragiques et de choc similaires à ceux observés dans les cas graves de dengue, ainsi qu'une coagulopathie évoluant rapidement et conduisant au décès dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes.Note de bas de page 33
L'incertitude liée à cette estimation est modérée. De nombreux rapports d'éclosions dans les régions touchées par le VORO ont fait état d'un nombre relativement faible de cas avec des conséquences graves et ont généralement rapporté une guérison complète. Toutefois, les études longitudinales manquent de données sur l'incidence de la maladie grave à VORO, sur les facteurs de risque spécifiques associés aux résultats graves ou au décès, et sur le profil clinique spécifique des populations de voyageurs. La fréquence des résultats graves peut également être sous-estimée en raison des similitudes de la présentation clinique avec d'autres infections à arbovirus, pour lesquelles un diagnostic de présomption peut être posé à la place.
A4 : Quelle est l'ampleur de l'impact sanitaire de l'infection par le VORO chez les personnes enceintes, leurs fœtus et les nouveau-nés?
Majeure (incertitude élevée)
Les informations sur l'infection par le VORO pendant la grossesse se limitent à quelques signalements de cas. Depuis juillet 2024, deux cas de transmission verticale associés à une mort fœtale et un cas lié au décès d'un nourrisson de 47 jours atteint de microcéphalie ont été documentés au Brésil.Note de bas de page 7Note de bas de page 36Note de bas de page 37 La preuve de l'infection par le VORO a été confirmée par la sérologie d'IgM ou la PCR dans des échantillons de sang maternel et de cordon ombilical, et le VORO a été détecté par PCR dans des échantillons fœtaux ou néonataux provenant de divers tissus, ainsi que dans des échantillons de sang placentaire et de cordon ombilical dans deux cas.Note de bas de page 34Note de bas de page 35 Dans ces cas, l'apparition de symptômes compatibles avec la maladie à VORO chez les mères affectées a été signalée dès le deuxième mois et jusqu'à la 31e semaine de gestation.Note de bas de page 34Note de bas de page 35 Les symptômes signalés chez ces deux mères étaient les suivants : fièvre, maux de tête, éruption cutanée, myalgie, douleurs rétro-orbitaires et saignements vaginaux. Plusieurs autres cas de transmission verticale font l'objet d'une enquête.Note de bas de page 7 La transmission verticale et les conséquences négatives de l'infection pendant la grossesse n'ont pas été signalées dans d'autres pays à ce jour. Bien que les données relatives à la fréquence à laquelle l'infection par le VORO pendant la grossesse entraîne des résultats graves soient actuellement limitées, une attention particulière a été accordée, lors de l'évaluation de l'impact de l'infection par le VORO pendant la grossesse, au risque de conséquences sanitaires graves et irréversibles de la transmission verticale sur les fœtus et les nouveau-nés.
L'incertitude de cette estimation est élevée. On manque de données spécifiques aux personnes enceintes sur l'incidence de l'infection et la fréquence des conséquences graves, y compris la transmission verticale et les issues défavorables de la grossesse. Il existe un fort potentiel de sous-détection des issues de grossesse défavorables dues au VORO, qui circule dans les zones de transmission du virus Zika. Bien que le rôle causal du VORO dans la mort fœtale et la microcéphalie nécessite une caractérisation plus approfondie, il est considéré comme biologiquement plausible; d'autres orthobunyavirus du groupe sérologique Simbu auquel appartient le VORO sont connus pour provoquer la mortinatalité et des malformations congénitales chez les animaux d'élevage.Note de bas de page 36
Question B : Quelle est la probabilité et quel est l'impact d'une infection par le VORO contractée au Canada chez une personne au Canada au cours des sept prochains mois?
B1 : Quelle est la probabilité qu'au moins un voyageur infecté entre au Canada au cours des sept prochains mois?
Élevée (faible incertitude)
Des cas importés de la maladie à VORO ont été signalés dans plusieurs pays,Note de bas de page 3Note de bas de page 8Note de bas de page 10 dont le Canada. La majorité d'entre eux (54 sur 55 au 30 août 2024) concernent des personnes revenant de Cuba, qui est une destination de voyage populaire pour les Canadiens. Sur la base des volumes de voyage pour 2023-2024, on s'attend à ce que plus de 750 000 passagers retournent au Canada ou y entrent depuis Cuba entre août 2024 et mars 2025 (IATA, données non publiées, 2023; IATA, données non publiées, 2024). Bien que la plupart de ces déplacements aient lieu pendant les mois les plus secs, de décembre à mars, lorsque la transmission des maladies à transmission vectorielle est plus faible, les déplacements pendant la saison des pluies dépassent les 40 000 passagers par mois.
B2 : Si une personne infectée entre au Canada, quelle est la probabilité qu'une infection contractée dans le pays se produise?
Très faible (incertitude modérée)
La transmission interhumaine du VORO n'impliquant pas d'insecte vecteur n'a pas été documentée à ce jour, à l'exception de la transmission verticale pendant la grossesse. Dans le nombre limité de cas importés associés à des voyages dans les pays touchés par le VORO, aucune preuve de transmission ultérieure n'a été rapportée à ce jour. La transmission iatrogène, par exemple par l'intermédiaire de produits sanguins contaminés, bien que théoriquement possible et constituant un risque connu pour d'autres virus à transmission vectorielle tels que la dengue et le virus du Nil occidental, est considérée comme improbable en raison de la courte période de virémie suivant l'infection par le VORO, qui atteint son maximum le deuxième jour des symptômes et décline rapidement par la suite.Note de bas de page 37
La probabilité d'une transmission vectorielle du VORO au Canada au cours de la période d'évaluation est considérée comme très faible. Les principaux vecteurs de transmission du VORO entre humains, Culicoides paraensis et peut-être Culex quinquefasciatus, ne sont pas connus pour être présents au Canada, mais ont été signalés dans certaines parties des États-Unis; Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 38Note de bas de page 39 Culicoides paraensis a été trouvé aussi loin au nord que les États de Pennsylvanie et du Wisconsin, dans le nord-est du pays.Note de bas de page 40 Culicoides sonorensis, un vecteur connu du virus de la fièvre catarrhale du mouton chez le bétail, a été signalé dans les régions méridionales de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, et il a été démontré qu'il avait la capacité de transmettre le VORO avec une faible efficacité dans des conditions expérimentales.Note de bas de page 41Note de bas de page 42 Toutefois, son rôle potentiel dans la transmission du VORO dans des conditions naturelles est actuellement inconnu. En outre, l'activité de ces moucherons au Canada est très faible en automne et inexistante en hiver,Note de bas de page 43 et la courte durée de la virémie réduit les chances qu'une personne infectée revenant d'un voyage transmette le virus à un vecteur domestique.
L'incertitude liée à cette estimation est modérée. On manque actuellement de connaissances sur la capacité des espèces de moustiques et de moucherons domestiques à transmettre le VORO au Canada. Dans les régions endémiques, le VORO a également été isolé chez un certain nombre d'espèces vertébrées dont on suppose qu'elles servent de réservoirs dans le cycle de transmission sylvatique.Note de bas de page 38 Notamment, l'infection par le VORO a été identifiée dans certaines familles d'oiseaux sauvages,Note de bas de page 38 mais il est inconnu si ces espèces peuvent servir de réservoirs pour le VORO au Canada. Le rôle potentiel d'autres modes de transmission tels que le contact sexuel, dont on sait qu'il existe pour d'autres arbovirus tels que Zika, est actuellement inconnu, mais n'a pas été documenté à ce jour.
B3 : En cas d'infection contractée au Canada, quelle serait l'ampleur de l'impact sur la population?
Mineure (faible incertitude)
L'apparition d'infections par le VORO contractées au Canada dépend de la présence de vecteurs appropriés au Canada. Les principaux vecteurs impliqués dans la transmission du VORO dans les populations humaines en contexte endémique ne sont pas connus pour être présents au Canada, bien qu'il n'y ait pas de données probantes que d'autres espèces de moustiques et de moucherons au Canada puissent transmettre le VORO dans des conditions naturelles. Un vecteur candidat plausible, C. sonorensis, s'est avéré avoir une certaine capacité de transmission du VORO dans des conditions expérimentales, et a été documenté dans certaines parties du sud du Canada. Sur la base des connaissances actuelles, si une infection contractée au Canada se produisait dans le pays, le scénario le plus probable serait celui d'un nombre limité de cas restreints aux zones géographiques où les vecteurs sont adéquats. Toutefois, le potentiel de transmission vectorielle du VORO au Canada, s'il est possible, devrait être très faible au cours de la période d'évaluation, qui comprend les mois d'hiver où les conditions climatiques sont défavorables à l'activité des moustiques et des moucherons et au développement des virus dans les vecteurs nécessaires à la transmission ultérieure.
Les infections à VORO contractées au Canada entraîneraient une morbidité globale limitée (voir les questions A4 et A5 ci-dessus). Les conséquences pourraient être plus graves pour les personnes enceintes, leurs fœtus et leurs nouveau-nés, bien que les données probantes sur les conséquences associées à la transmission verticale soient actuellement très limitées. En cas de transmission au Canada, le nombre de cas concernés devrait être limité, de sorte que l'on ne s'attend pas à des impacts significatifs sur les ressources de santé publique et les capacités de soins de santé.
Limites et lacunes des connaissances
Cette évaluation est basée sur les informations dont dispose l'ASPC au moment de la publication. Il existe des sources d'incertitude notables qui pourraient influencer les estimations de la probabilité et de l'impact. Les principales incertitudes scientifiques et lacunes dans les connaissances de cette évaluation sont résumées dans le tableau 3 ci-dessous.
La méthode qualitative utilisée pour l'estimation de la probabilité peut également conduire à une surestimation. En effet, l'effet cumulé des probabilités inférieures à 100 % le long de la trajectoire du risque réduit la probabilité globale d'une manière qui ne peut être représentée sans données quantitatives. Ce parti pris s'inscrit toutefois dans le cadre de l'application du principe de précaution.
Domaines | Lacunes dans les connaissances |
---|---|
Caractéristiques des agents pathogènes |
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Exposition |
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Sensibilité |
|
Propagation |
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Impacts |
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Interventions |
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Annexe A : Méthodologie de évaluation rapide des risques
Cette évaluation a été menée par la DGDSP-SCIER, au sein de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), entre le 12 août 2024 et le 20 septembre 2024, en collaboration avec une équipe multisectorielle (voir l'annexe B pour la liste des contributeurs). La méthodologie d'évaluation rapide des risques (ERR) utilisée par la DGDSP-SCIER a été adaptée de l'Outil opérationnel pour l'évaluation conjointe des risques (OO ECR) pour évaluer le risque posé par les dangers liés aux maladies zoonotiques, développé conjointement par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).Note de bas de page 49 Une description détaillée de la méthodologie est publiée dans la revue Relevé des maladies transmissibles au Canada.Note de bas de page 50
Critères d'évaluation de la probabilité, de l'impact et de l'incertitude
Estimation | Critère |
---|---|
Élevée | La situation décrite dans la question de l'évaluation des risques est très probable (c.-à-d. qu'elle devrait se produire dans la plupart des circonstances). |
Modérée | Il est probable que la situation décrite dans la question de l'évaluation des risques se produise. |
Faible | Il est peu probable que la situation décrite dans la question de l'évaluation des risques se produise. |
Très faible | Il est très peu probable que la situation décrite dans la question de l'évaluation des risques se produise (c.-à-d. qu'elle devrait se produire seulement dans des circonstances exceptionnelles). |
Estimation | Critère |
---|---|
Grave | Impact grave sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité, ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) |
Majeure | Impact majeur sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) |
Modérée | Impact modéré sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) |
Mineure | Impact mineur sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) |
Minime | Impact négligeable ou nul sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) |
Estimation | Critère |
---|---|
Grave | Pandémie potentielle dans la population générale ou grand nombre de cas signalés, avec un impact significatif sur le bien-être de la population. Impact sévère sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité, ou le bien-être (par exemple la perte de revenus). Effet extrêmement grave ou irréversible. |
Majeur | Rapports de cas ayant un impact modéré à significatif sur le bien-être de la population. Impact modéré à important sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité, ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) touchant une plus grande partie de la population ou plusieurs régions. Effet grave avec des conséquences importantes, mais généralement réversible. |
Modéré | Rapports de cas ayant un impact faible à modéré sur le bien-être de la population. Impact faible à modéré sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité, ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) touchant une plus grande partie de la population ou plusieurs régions. Effet perceptible avec des conséquences importantes, mais généralement réversible. |
Mineur | Rapports de cas rares, principalement dans de petits groupes à risque, avec un impact modéré à significatif sur le bien-être de la population. Impact modéré à important sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité ou le bien-être (par exemple la perte de revenus) d'une petite partie de la population ou de petites zones (niveau régional ou inférieur). Effet marginal, mais négligeable ou réversible. |
Minime | Pas de cas ou des cas très rares ayant un impact faible à modéré sur le bien-être de la population. Impact négligeable ou nul sur la santé mentale ou la morbidité/mortalité, ou le bien-être (par exemple la perte de revenus). |
Incertitude | Critère |
---|---|
Très élevée | Manque de données ou d'informations fiables; résultats fondés uniquement sur des spéculations brutes |
Élevée | Peu de données ou d'informations fiables disponibles; résultats fondés sur des suppositions éclairées |
Modérée | Quelques lacunes dans la disponibilité ou la fiabilité des données et des informations, ou des données contradictoires; résultats fondés sur un consensus limité |
Faible | Des données et des informations fiables sont disponibles, mais peuvent être limitées en quantité ou variables; résultats sont basés sur un consensus d'experts |
Très faible | Des données et des informations fiables sont disponibles en quantité suffisante; les résultats sont fortement ancrés dans des données empiriques ou des informations concrètes |
Annexe B : Remerciements
Cette évaluation a été réalisée par le Centre de la surveillance, des connaissances intégrées et de l'évaluation des risques de l'Agence de la santé publique du Canada, au sein de la Direction générale des données, de la surveillance et de la prospective.
Équipe d'évaluation rapide des risques du VORO :
Rukshanda Ahmad, Sharon Calvin, Raquel Farias, Rashmi Narkar, Oluwafemi Oluwole, Sandra Radons Arneson, Sheenu Singla, Clarence Tam, Dana Tschritter, Shelley Veilleux, Fushan Zhang
Les personnes énumérées ci-dessous sont remerciées pour leur contribution à ce rapport.
Autres personnes issues de divers programmes de l'ASPC :
Jillian Blackmore, Samuel Bonti-Ankomah, Leanne Bulsink, Annie-Claude Bourgeois, Lesley Doering, Rhea Ferguson, Theresa Lee, Antoinette Ludwig, Janice Merhej, Jennifer Mihowich, Nick Ogden, Michael Routledge, Erin Schillberg, Janavi Shetty, Marsha Taylor, Mandy Whitlock, Jennifer Whitteker, Heidi Wood
Autres ministères fédéraux :
- Agriculture et Agroalimentaire Canada : Shaun Dergousoff
- Agence canadienne d'inspection des aliments : Nariman Shahhosseini
- Santé Canada : Chris Hinds, Lidia Guarna, Katrina Marchand, Nicola Maule
Autres organisations :
- Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages : Yen Bui, Steve Schofield
- Société des obstétriciens et gynécologues du Canada : Deborah Money, Jeffrey Wong
Notes de bas de page
- Note de bas de page a
-
Toute personne résidant normalement au Canada qui voyage à l'étranger.
- Note de bas de page b
-
Les pays où le VORO circule localement au moment de l'évaluation.
- Note de bas de page c
-
La probabilité d'une infection au cours des sept prochains mois est évaluée (septembre 2024 à mars 2025), mais les impacts peuvent se produire dans un délai plus long.
Références
- Note de bas de page 1
-
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- Note de bas de page 2
-
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- Note de bas de page 3
-
Organisation panaméricaine de la santé. Public Health Risk Assessment related to Oropouche Virus (OROV) in the Region of the Americas. Le 3 août 2024. Consulté le 8 août 2024. https://www.paho.org/en/documents/public-health-risk-assessment-related-oropouche-virus-orov-region-americas-3-august-2024
- Note de bas de page 4
-
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- Note de bas de page 5
-
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- Note de bas de page 6
-
Organisation panaméricaine de la santé. Public Health Risk Assessment related to Oropouche Virus (OROV) in the Region of the Americas. Le 9 février, 2024. Consulté le 23 août 2024. https://www.paho.org/en/documents/public-health-risk-assessment-related-oropouche-virus-orov-region-americas-9-february
- Note de bas de page 7
-
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- Note de bas de page 8
-
European Centre for Disease Prevention and Control. Threat assessment brief: Oropouche virus disease cases imported to the European Union. Le 9 août 2024. Consulté le 9 août 2024. https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/threat-assessment-brief-oropouche-virus-disease-cases-imported-european-union
- Note de bas de page 9
-
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