Guide sur la Chlamydia et LGV : Traitement et suivi
Traitement et suivi des infections à Chlamydia trachomatis (comprenant la lymphogranulomatose vénérienne (LGV)).
Sur cette page
- Indications au traitement
- Traitement
- Suivi
- Déclaration et notification aux partenaires
- Références
Indications au traitement
C. trachomatis
- Résultat positif de C. trachomatis.
- Diagnostic d’une infection à N. gonorrhoea (traitement empirique concomitant), sans attendre les résultats d’un test de dépistage de C. trachomatis en raison de la grande probabilité de co-infection à C. trachomatis. Remarque : Le dépistage de la N. gonorrhoea est souvent effectuer par TAAN, qui fournit des résultats pour les infections à N. gonorrhoea et à C. trachomatis.
- Cas suspect d’infection à Chlamydia chez toute personne ayant un tableau clinique indicatif d’un syndrome compatible (p. ex. atteinte inflammatoire pelvienne, cervicite, urétrite, conjonctivite), sans attendre les résultats d’analyses.
- Diagnostique d’une infection à C. trachomatis ou d’un syndrome compatible chez un partenaire sexuel.
LGV
- Cas suspect ou confirmé de LGV chez les personnes ayant une rectite, une lymphadénopathie inguinale ou fémorale et(ou) des bubons.
- Partenaire sexuel d’un cas suspect ou confirmé de LGV.
Remarque :
- Les cas suspects de LGV devraient être traités de façon empirique en attendant les résultats des tests.
- La rectite peut être une manifestation clinique d’infections à C. trachomatis de génotype non-LGV et N. gonorrhoeae.
Traitement
Les options de traitement suivants sont recommandées en l’absence de contre-indication. Consulter les monographies de produit pour connaître les contre-indications et les effets secondaires.
Avertissement : Consulter l’avis de sécurité qu’a publié Santé Canada concernant l’azithromycine et le risque de complications cardiovasculaires et de décès.
Infection anogénitale et conjonctivale à Chlamydia
Adultes (à l’exception des personnes enceintes ou qui allaitent)
Traitement privilégié | Autre traitement |
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Remarque : L’azithromycine peut être privilégiée si une mauvaise adhésion au traitement est envisagée.
Personnes enceintes ou qui allaitentNote de bas de page 2
- Azithromycine 1 g PO en une dose unique [B-I]
ou - Amoxicilline 500 mg PO TID pendant 7 jours [A-l]
ou - Érythromycine 2 g/jour PO en doses fractionnées pendant 7 jours [B-l]
ou - Érythromycine 1 g/jour PO en doses fractionnées pendant 14 jours [B-l]
Remarques :
- Les données sont limitées en ce qui concerne l’administration d’azithromycine durant la grossesse, mais de nombreux experts croient qu’elle présente un profil risques-bienfaits acceptable.Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7
- Les données relatives aux résultats chez les nouveau-nés sont limitées.
- Les posologies de l’érythromycine s’appliquent à l’érythromycine base. Des posologies équivalentes d’autres présentations peuvent être utilisées.
- La formulation d’estolate d’érythromycine est contre-indiquée durant la grossesse.
- La doxycycline et les quinolones sont contre-indiquées chez les personnes enceintes et chez celles qui allaitent.
Personnes âgées de 9 à 18 ans
Traitement privilégié | Autre traitement |
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Remarques :
- L’érythromycine est associée à un taux significativement plus élevé d’effets secondaires gastro-intestinaux que les autres régimes de traitement.Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12
- Des posologies équivalentes d’autres présentations peuvent remplacer l’érythromycine base.
- Un traitement topique pour la conjonctivite est inadéquat, un traitement systémique est suffisant.Note de bas de page 13
Consulter un spécialiste en pédiatrie ou un collègue expérimenté et les lignes directrices cliniques pertinentes lorsqu’une chlamydiose est diagnosiquée chez un enfant. Une infection à C. trachomatis contractée durant la période périnatale peut persister jusqu’à l’âge de trois ans. Envisager la possibilité d’abus sexuels lorsqu’une infection à Chlamydia est diagnostiquée chez tout enfant impubère.Note de bas de page 14
Remarque : Les cas suspectés d'abus sexuels chez les enfants doivent faire l’objet d’un signalement à l’agence locale de protection de la jeunesse.
LGV
Traitement privilégié | Autre traitement |
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Doxycycline 100 mg PO BID pendant 21 jours [B-II]Note de bas de page 15 | Azithromycine 1 g PO 1 fois par semaine pendant 3 semaines [C-III]Note de bas de page 16 |
Remarque : Durant la grossesse, traiter la LGV avec érythromycine (non-estolate) 500 mg PO QID pendant 21 jours [C-III].Note de bas de page 15
Partenaires sexuels d’un cas de LGV (traitement empirique)
- Doxycycline 100 mg PO BID pendant 7 jours [C-lll]
ou - Azithromycine 1 g PO en une dose unique [C-lll]
Remarque : Si les résultats d’un test confirment une LGV, administrer un traitement conforme aux recommandations pour les cas de LGV.
Infection persistante et récurrente
Causes possibles de signes et symptômes persistantes après un traitement :
- Non-observance du traitement (incluant vomissements dans l’heure suivant la prise de médicament) ou abandon du traitement
- Réexposition
- Infection par autre(s) agent(s) pathogène(s)
- Étiologie non infectieuse
- Échec au traitement ou antibiorésistance (rare)
Counseling relatif au traitement
Les personnes ayant un diagnostic d’infection à C. trachomatis (génotype LVG ou non-LGV) et leurs partenaires devraient s’abstenir de toute activité sexuelle sans méthode de barrière jusqu’à la fin du traitement de la personne et de tous ses partenaires actuels (après un traitement multidose ou pendant sept jours après la prise d’un traitement à dose unique) et la résolution de symptômes.
Suivi
Test de contrôle
Un test de contrôle de l’infection à C. trachomatis est recommandé quand :
- Symptômes et signes persistent après le traitement
- L’observance du traitement prescrit est sous-optimale
- Le traitement administré n’est pas le schéma thérapeutique privilégié
- La personne est impubère
- La personne est enceinte
Un test de contrôle devrait être effectué au moyen de TAAN, trois semaines après la fin d’un traitement afin d’éviter la détection de micro-organismes non viables.
Les personnes atteintes de LGV devraient faire l’objet d’un suivi jusqu’à l’obtention d’un test de contrôle négatif pour C. trachomatis et la résolution des symptômes.Note de bas de page 17Note de bas de page 18
Dépistage pour la réinfection
Un dépistage répété est recommandé trois mois après letraitement pour toute personne ayant une infection à C. trachomatis puisque que le risque de réinfection est élevé.Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23
Déclaration et notification aux partenaires
Déclaration auprès des autorités nationales, provinciales ou territoriales
Les infections à C. trachomatis sont à déclaration obligatoire à l'échelle nationale et doivent faire l’objet d’un signalement par les laboratoires, les médecins et les professionnels de santé désignés aux autorités de santé publique locales dans toutes les provinces et tous les territoires. Certaines provinces et certains territoires font la distinction entre les cas causés par les génotypes LGV et non-LGV dans le cadre de leurs données de surveillance.
Notification aux partenaires
La recherche de cas et la notification aux partenaires sont essentielles à la prévention et au contrôle de C. trachomatis. Notifier, évaluer cliniquement, dépister et traiter empiriquement les partenaires avec qui le cas index a eu des contacts sexuels au cours de 60 jours précédant la date du prélèvement de l’échantillon (si le cas index est asymptomatique) ou l’apparition de symptômes. Le traitement empirique est indiqué peu importe les observations cliniques et sans attendre les résultats de tests de dépistage.
Prolonger la période de traçabilité pour la notification aux partenaires :
- pour couvrir le temps additionnel jusqu’à la date du traitement;
- si le cas index indique qu’il n’avait pas de partenaire pendant la période de traçabilité recommandée (aviser le dernier partenaire);
- si tous les partenaires ont un résultat négatif (aviser le partenaire précédant la période de traçabilité).
Les nouveau-nés dont la personne parturiente est atteinte d’une chlamydiose devraient être dépistés et tous ceux ayant une infection devraient être traités.
Les autorités locales de santé publique peuvent soutenir la notification aux partenaires et aider à l’orientation aux services de counseling, d’évaluation clinique, de dépistage et de traitement.
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