Avis important - Renseignements sur la santé publique – Mise à jour concernant le traitement des infections gonococciques

Avis important sur les INFECTIONS GONOCOCCIQUES émis par l’Agence de la santé publique du Canada

Le 21 décembre 2011

Destinataires : Professionnels de la santé publique et cliniciens 

Objet : Mise à jour des directives sur la gestion des infections gonococciques

Les directives sur le traitement de la gonorrhée font présentement l’objet de modifications en raison d’une augmentation de la résistance des gonocoques aux antimicrobiens au Canada et dans le monde. Une nouvelle version du chapitre portant sur la gonorrhée dans les Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement élaborées par l’Agence de la santé publique du Canada, en collaboration avec un groupe d’experts, sera bientôt disponible. Entre-temps, nous vous invitons à prendre en considération les renseignements ci-dessous pour la prise en charge des cas de gonorrhée.

Afin de recueillir de l’information qui nous permettra d’orienter le traitement des cas et d’améliorer la surveillance des tendances de la résistance aux antimicrobiens, des cultures pour la gonorrhée devraient être effectuées lorsque cela est possible pour que des tests de sensibilité aux antimicrobiens puissent être réalisés dans les circonstances suivantes :

  1. Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH), on recommande des cultures chez les patients symptomatiques avant le traitement. On recommande de continuer d’utiliser le test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour les tests de dépistages chez les personnes asymptomatiques. En raison de la sensibilité accrue du TAAN par rapport à la culture, il peut être indiqué de combiner la culture gonococcique et le TAAN.
  2. Pour tous les cas, on recommande un test de contrôle post-traitement au moyen d’un échantillon d’une culture gonococcique dans chacune des situations suivantes :
    1. Toutes les infections du pharynx
    2. Signes ou symptômes persistants après le traitement
    3. Cas traités au moyen d’un régime posologique autre que le traitement privilégié
    4. Cas associé à un cas de résistance au médicament ou d’échec du traitement qui avait été traité avec le même antibiotique

En se basant sur la sécurité, l’efficacité et la hausse des concentrations minimales inhibitrices (CMI) de ceftriaxone et de céfixime, on recommande d’utiliser de plus grandes doses de céphalosporines (c’est-à-dire une dose unique de 250 mg de ceftriaxone par voie intramusculaire ou 800 mg1 de céfixime par voie orale pour les personnes âgées de 9 ans et plus) afin de réduire le risque d’échec du traitement gonococcique.

Puisque récemment des cas d’échec du traitement à céfixime ont été signalés principalement chez les HARSAH, la dose de 250 mg de ceftriaxone par voie intramusculaire est le traitement privilégié recommandé pour les infections gonococciques au sein de ce groupe de la population.

Dans les cas où une pénétration adéquate du tissu est requise pour assurer la guérison (p. ex. infection du pharynx et traitement combiné pour des cas complexes comme une atteinte inflammatoire pelvienne ou une épididymite), la dose de 250 mg de ceftriaxone par voie intramusculaire est le traitement privilégié, car on dispose de plus de données sur son efficacité contre ces infections que pour la dose de 800 mg de céfixime par voie orale.

Compte tenu de l’augmentation du nombre de cas de résistance de Neisseria gonorrhoeae aux quinolones, les quinolones telles que la ciprofloxacine et l’ofloxacine ne sont plus les médicaments recommandés pour le traitement des infections gonococciques au Canada. Cependant, dans certaines circonstances, comme une réaction anaphylactique à la pénicilline ou une sensibilité connue à une céphalosporine de troisième génération, une dose unique de 500 mg de ciprofloxacine OU une dose unique de 400 mg d’ofloxacine peut être considérée comme une solution de rechange pour le traitement (sauf si contre-indiqué)  SEULEMENT SI :

a) des épreuves de sensibilité aux antimicrobiens sont disponibles et la sensibilité aux quinolones est démontrée;

OU

b) la résistance des quinolones locale est inférieure à 5 % ET un test de contrôle post-traitement peut être réalisé.

Les quinolones ne sont pas recommandées pour les enfants prépubères lorsque d’autres options conviennent. Les cliniciens peuvent fonder leur choix de traitement sur les données épidémiologiques de leur région lorsque ces dernières sont disponibles.

Un traitement empirique contre l’infection à Chlamydia trachomatis est recommandé pour tous les patients traités pour une infection gonococcique, peu importe les résultats du test de dépistage de l’infection à C. trachomatis, et ce, en raison du risque élevé de co-infection. Une dose unique d’un gramme d’azithromycine par voie orale est l’option de co-traitement privilégiée pour l’infection à C. trachomatis en raison de l’effet thérapeutique double (céphalosporine-azithromycine) sur la gonorrhée, des taux élevés de résistance à la tétracycline et de préoccupations relativement à l’adhérence d’un traitement de sept jours à la doxycycline. Toutefois, si l’adhérence ne pose pas de problème, une dose de 100 mg de doxycycline par voie orale peut être prise deux fois par jour pendant sept jours.

Les prochains avis sur la modification des Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement seront diffusés au moyen du service d’avis électronique. Pour vous abonner à ce service, visitez notre site Internet à l’adresse suivante : Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement.

Veuillez transmettre le présent avis à tous vos collègues qui pourraient bénéficier de l’information qu’il renferme.


  1. Une dose de 800 mg de céfixime est supérieure à ce qui est indiqué dans la monographie du produit pour le traitement d’une infection gonococcique.

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