Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Ureaplasma urealyticum
FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES
SECTION I - AGENT INFECTIEUX
NOM : Ureaplasma urealyticum
SYNONYME OU RENVOI : Urétrite non gonococcique (UNG), urétrite non spécifique (UNS), mycoplasme génital.
CARACTÉRISTIQUES : Le premier rapport d’infection à mycoplasme chez les humains date de 1937. Les mycoplasmes appartiennent à la famille des Mycoplasmataceae. Ce sont des procaryotes pléomorphes particuliers du fait qu’ils ne peuvent en aucun temps produire des parois cellulaires, et leur support structural est assuré par une membrane trilamellaireNote de bas de page 1 . Les espèces du genre Ureaplasma sont des bactéries uréase‑positive qui se présentent sous la forme de cellules sphériques ou coccoïdes ovoïdes; ce sont les micro‑organismes auto‑reproducteurs les plus petits, leur diamètre variant entre 0,2 et 0,8 μm Note de bas de page 2 -Note de bas de page 4 . En 2003, U. urealyticum a été divisé en deux espèces différentes : U. urealyticum (qui inclut 10 sérovars) et U. parvum (qui inclut 4 sérovars)Note de bas de page 4 .
SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE
PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : U. urealyticum et U. parvum sont à l’origine de nombreuses affections : urétrite non gonococcique persistante (caractérisée par un écoulement urétral) Note de bas de page 5, urétrite non chlamydienne, mortinaissance ou prématurité, bactériémie postnatale, endométrite postnatale, chorioamnionite, avortement spontané, morbidité et mortalité périnatales, pneumonie et infection des plaies après une césarienne Note de bas de page 1,Note de bas de page 4,Note de bas de page 6,Note de bas de page 7. Au nombre des symptômes courants figurent la dysurie, les douleurs hypogastriques, le gonflement du méat chez les deux sexes et l’urétrorrhée Note de bas de page 7,Note de bas de page 8. L’infection a également été associée au développement d’une pneumonie néonatale, à la pyélonéphrite chronique Note de bas de page 9, à l’infertilité, à la prostatite, à l’épididymite, à l’urétrocystite chronique Note de bas de page 10, aux calculs urinaires, au petit poids chez les nouveau‑nés, à la méningite, à la pneumopathie chronique (également connue sous le nom de dysplasie bronchopulmonaire, DBP), à des infections de prothèse aortique, à des maladies extra‑génitales (y compris l’arthrite), l’abcès intra‑rénal sous‑cutané chez les adultes, et on pense qu’il y a un lien avec le syndrome de Reiter Note de bas de page 11.
ÉPIDÉMIOLOGIE : Distribution dans le monde entier – la bactérie est présente dans les voies génito‑urinaires (muqueuse du col utérin ou du vagin) de 40 à 80 % des femmes actives sexuellement, qui sont pour une bonne part en santé et asymptomatiques Note de bas de page 1,Note de bas de page 4. On la trouve également dans l’urètre des hommes, mais moins fréquemment. La colonisation est associée au jeune âge (moins de 20 ans), à une situation socio‑économique plus précaire, aux relations sexuelles avec plusieurs partenaires, à l’origine afro‑américaine et à l’usage de contraceptifs oraux Note de bas de page 1.
GAMME D'HÔTES : Humains Note de bas de page 12.
DOSE INFECTIEUSE : Inconnue dans le cas des humains. Elle est inférieure à 10 UCC (unités changeant la couleur) chez les souris et 104 UCC chez les cobayes Note de bas de page 13.
MODE DE TRANSMISSION : La bactérie se propage le plus souvent par contact sexuel Note de bas de page 12. Les femmes infectées peuvent transmettre la bactérie au fœtus ou au nouveau‑né de trois façons : infection intra‑utérine ascendante, diffusion hématogène par le cordon ombilical ou passage à travers la filière pelvi‑génitale maternelle infectée qui peut entraîner la colonisation de la peau du nouveau‑né Note de bas de page 1.
PÉRIODE D'INCUBATION : 10 à 20 jours après la transmission sexuelle Note de bas de page 14.
TRANSMISSIBILITÉ : Transmission interhumaine possible, notamment de la mère au nouveau‑né lors de l’accouchement Note de bas de page 1,Note de bas de page 12.
SECTION III - DISSÉMINATION
RÉSERVOIR : Humains, les femmes pouvant être des réservoirs asymptomatiques Note de bas de page 12.
ZOONOSE : Aucune.
VECTEURS : Aucun.
SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Sensibilité aux antibiotiques qui bloquent la synthèse des protéines, tels que les tétracyclines, les macrolides (comme la clarithromycine et l’azithromycine), la spectinomycine et l’érythromycine. La doxycycline, la cethromycine, la télithromycine, les quinolones (comme la sparfloxacine, la trovafloxacine et WIN 57273), la gémifloxacine et la garénoxacine ont des effets inhibiteurs in vitro mais n’ont pas encore été testées en clinique à cause de leurs effets potentiels sur le développement du cartilage Note de bas de page 1,Note de bas de page 15-Note de bas de page 17. Un traitement associant érythromycine et chloramphénicol peut être utilisé pour éradiquer la bactérie du liquide céphalorachidien.
RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS : La bactérie est résistante aux bêta‑lactamines et à la vancomycine parce qu’elle ne possède pas de peptidoglycanes, elle résiste aux sulfonamides ou au triméthoprime parce qu’elle ne synthétise pas l’acide folique, aux fluoroquinolones et à de faibles concentrations de lincosamides Note de bas de page 1.
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Sensibilité à l’hypochlorite de sodium à 1 %, à l’éthanol à 70 % et au glutaraldéhyde à 2 % Note de bas de page 18.
INACTIVATION PHYSIQUE : Détruire par la chaleur à 100 °C pendant 15 minutes Note de bas de page 19.
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : Sensibilité extrême au séchage et à la déshydratation en raison de l’absence de paroi cellulaire, ce qui fait que la survie à l’extérieur de l’hôte est très limitée Note de bas de page 1.
SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX
SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition de symptômes. Confirmer par la sérologie. L’amplification par la polymérase (PCR) peut être utilisée pour distinguer cette espèce de l’espèce étroitement apparentée U. parvum Note de bas de page 4, mais n’est pas couramment employée à des fins diagnostiques car les différences réelles entre les espèces n’ont pas été confirmées. La culture bactérienne peut permettre de détecter la présence d’U. urealyticum dans le liquide amniotique, le tissu placentaire, le sang, le liquide céphalorachidien (LCR) ou les voies respiratoires supérieures et inférieures et les sécrétions urétrales et cervicales.
Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement toutes disponibles dans tous les pays.
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : Administrer un traitement médicamenteux approprié. L’érythromycine en doses fractionnées peut être utilisée comme traitement intraveineux chez les nouveau‑nés prématurés Note de bas de page 1. Dans une étude pilote, 11 nouveau‑nés ont terminé le traitement en 7 jours, mais il peut y avoir des effets secondaires, notamment : sténose hypertrophique du pylore, cardiotoxicité et hépatotoxicité. Un traitement minimal de 10 à 14 jours est recommandé.
IMMUNISATION : Aucun vaccin n’est offert actuellement sur le marché.
PROPHYLAXIE : Aucune n’est offerte actuellement sur le marché. Des antibiotiques tels que l’érythromycine peuvent aider à réduire l’incidence des maladies causées par cet agent infectieux, notamment la chorioamnionite histologique, et prolonger la période de latence Note de bas de page 20.
SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE
INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Aucune signalée jusqu’à maintenant.
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : Liquide amniotique, sang du cordon ombilical maternel, tissu placentaire Note de bas de page 1.
DANGERS PRIMAIRES : Inoculation parentérale accidentelle Note de bas de page 1.
DANGERS PARTICULIERS : Aucun.
SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE
CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 2 Note de bas de page 21.
EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux Note de bas de page 22.
VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable Note de bas de page 22. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure.
AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 22.
SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE
DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie‑tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer.
ÉLIMINATION : Décontaminer les matières à éliminer qui contiennent l’agent infectieux ou sont venues en contact avec celui‑ci par autoclavage, désinfection chimique, irradiation gamma ou incinération Note de bas de page 22.
ENTREPOSAGE : L’agent infectieux devrait être conservé dans des contenants étanches qui sont étiquetés de façon appropriée.
SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES
INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.
DERNIÈRE MISE À JOUR : Décembre 2011
PRÉPARÉE PAR : Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.
Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.
Tous droits réservés
© Agence de la santé publique du Canada, 2010
Canada
Détails de la page
- Date de modification :