Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Entérovirus 70
FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ: AGENTS PATHOGÈNES
SECTION I - AGENT INFECTIEUX
NOM: Entérovirus 70
SYNONYME OU RENVOI: EV70; conjonctivite aiguë hémorragique; AHC; conjonctivite Apollo 11; EO-70Note de bas de page 1Note de bas de page 3
CARACTÉRISTIQUES:L’entérovirus 70 est un virus de petite taille (~ 30 nm de diamètre) non enveloppé, dont le génome est constitué d’ARN simple brin à polarité positive (~ 7,4 kb) enfermé dans une capside icosaédrique. Il appartient à l’espèce des entérovirus humains de type D, du genre Enterovirus et de la famille des PicornaviridæNote de bas de page 1Note de bas de page 3. Sa réplication est optimale à 36 °CNote de bas de page 1.
SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE
PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ: L’entérovirus 70 cause la conjonctivite aiguë hémorragiqueNote de bas de page 3. Les symptômes de cette maladie sont des douleurs oculaires, une photophobie, une tuméfaction de la paupière et une rougeur variable de la conjonctive (allant de la pétéchie sous-conjonctivale à l’hémorragie)Note de bas de page 3Note de bas de page 4. La maladie guérit en moins de 10 jours. Une atteinte cornéenne passagère est possible dans certains casNote de bas de page 3. La conjonctivite aiguë hémorragique peut également causer des symptômes non ophtalmiques tels que des dysfonctionnements neurologiques et des perturbations respiratoires et gastro-intestinalesNote de bas de page 4. De plus, on a signalé des cas de paralysie de type polio chez des individus infectés par l’entérovirus 70Note de bas de page 4.
ÉPIDÉMIOLOGIE: La première pandémie de conjonctivite aiguë hémorragique, qui a touché plusieurs millions de personnes, est survenue en 1969 en AfriqueNote de bas de page 4. Depuis, le virus a été associé à des éclosions à grande échelle, principalement dans les régions tropicalesNote de bas de page 3.
GAMME D’HÔTES: HumainsNote de bas de page 1.
DOSE INFECTIEUSE:Inconnue.
MODE DE TRANSMISSION: Contact direct ou indirect (introduction du virus dans l’œil par des mains infectées ou des fomites) avec des sécrétions oculairesNote de bas de page 1Note de bas de page 4Note de bas de page 5.
PÉRIODE D’INCUBATION: 24 à 48 heuresNote de bas de page 4.
TRANSMISSIBILITÉ: Extrêmement contagieuxNote de bas de page 3.
SECTION III - DISSÉMINATION
RÉSERVOIR: HumainsNote de bas de page 1.
ZOONOSE: Aucune.
VECTEURS: Aucun.
SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS: L’activité antivirale de Pleconaril a été démontrée contre plusieurs souches d’entérovirus in vitroNote de bas de page 6.
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS: L’entérovirus 70 est sensible à une solution de 500 ppm d’hypochlorite de sodium, avec une durée de contact de 2 minutes. L’entérovirus 70 est résistant au borate de phénylmercure et à l’alcool isopropyliqueNote de bas de page 7.
INACTIVATION PHYSIQUE: Les entérovirus peuvent être inactivés par la chaleur extrême (> 56 °C), les rayons UV et la dessiccationNote de bas de page 1Note de bas de page 3.
SURVIE À L’EXTÉRIEUR DE L’HÔTE:L’entérovirus 70 peut survivre au moins 24 heures sur des surfaces inertes dans des conditions de forte humiditéNote de bas de page 5. Les entérovirus sont également stables dans les milieux liquides et peuvent survivre pendant de nombreuses semaines dans l’eau, les liquides organiques et les eaux uséesNote de bas de page 1.
SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX
SURVEILLANCE: Le diagnostic repose sur la détection de l’entérovirus 70 dans les échantillons cliniques à l’aide de méthodes de biologie moléculaire telles que la RT-PCR, la RT-PCR en temps réel et l’amplification de séquences d’acides nucléiques (NASBA). L’isolement du virus EV70 chez les patients atteints de conjonctivite aiguë hémorragique est très difficileNote de bas de page 2Note de bas de page 4.
Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement toutes disponibles dans tous les pays.
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT: Dans la plupart des cas, la maladie est spontanément résolutive et les patients guérissent avec des soins de soutien. Il n’y a aucun traitement antiviralNote de bas de page 3.
IMMUNISATION: Aucune.
PROPHYLAXIE: Aucune.
SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE
INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE: Des cas d’infection contractés en laboratoire ont été signalés par deux laboratoires où des études de virologie étaient effectuées sur le virus EV70Note de bas de page 2.
SOURCES ET ÉCHANTILLONS: Larmes, prélèvement conjonctival par écouvillonnageNote de bas de page 2Note de bas de page 4.
DANGERS PRIMAIRES: Contact de l’agent infectieux avec la membrane oculaireNote de bas de page 2.
DANGERS PARTICULIERS: Aucun.
SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE
CLASSIFICATION DU GROUPE DE RISQUE: Groupe de risque 2 Note de bas de page 8.
EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux Note de bas de page 9.
VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 9.
AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 9.
SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE
DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer.
ÉLIMINATION: Avant la mise au rebut, décontaminer tous les déchets qui contiennent ou ont été en contact avec l’organisme infectieux par autoclavage, désinfection chimique, exposition aux rayons gamma ou incinération.
ENTREPOSAGE: L’agent infectieux doit être entreposé dans des contenants étanches étiquetés de façon appropriée.
SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES
INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.
DERNIÈRE MISE À JOUR: Octobre 2010
PRÉPARÉE PAR: Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.
Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.
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