Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Bordetella bronchiseptica

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ: AGENTS PATHOGÈNES

SECTION I - AGENT INFECTIEUX

NOM: Bordetella bronchiseptica

SYNONYME OU RENVOI: Toux de chenil (chez le chien)Note de bas de page 1, Haemophilus bronchisepticaNote de bas de page 2, Haemophilus bronchisepticus, Brucella bronchiseptica, Bacillus suisepticus, Alcaligenes bronchicanis, Bacillus bronchisepticus, Alcaligenes bronchisepticus et rhinite atrophique (chez le porc)Note de bas de page 3.

CARACTÉRISTIQUES: B. bronchoseptica, de la famille des Alcaligenaceæ, est un petit coccobacille Gram négatif mobile d’environ 0,2 à 0,5 µm sur 0,5 à 2 µm, que l’on trouve isolé ou par pairesNote de bas de page 4, Note de bas de page 5. Cette bactérie aérobie stricte se déplace à l’aide de flagelles péritriches, croît rapidement à une température de 35 à 37 °CNote de bas de page 4, Note de bas de page 5 et est relativement peu exigeante sur le plan nutritionnel comparativement aux autres espèces du genre BordetellaNote de bas de page 5. Aucune fermentation de glucides n’est observéeNote de bas de page 4.

SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ: B. bronchiseptica est principalement un pathogène des voies respiratoires dont la présence est observée chez de nombreuses espèces animalesNote de bas de page 5 . Elle cause la rhinite atrophique chez le porc et la toux du chenil chez le chien, qui sont accompagnées d’une inflammation et d’une atrophie du cornet nasalNote de bas de page 4 , Note de bas de page 6 . Cet organisme peut parfois causer une infection chez l’humain, principalement chez les patients immunodéprimés exposés à des animaux infectés, mais on a également signalé des cas d’infection chez des sujets immunocompétentsNote de bas de page 2 , Note de bas de page 5 , Note de bas de page 6 . Dans Woolfrey et al., 1991, on décrit 25 patients infectés par B. bronchiseptica, qui présentaient dans une proportion de 56 % un facteur d’immunodépression et qui avaient tous, sauf trois, été exposés à un animal infectéNote de bas de page 2 , Note de bas de page 6. Ces individus présentaient différentes manifestations cliniques, notamment une trachéobronchite nosocomiale, une sinusite maxillaire aiguë, une péritonite, une septicémie et une bactériémie chez les sujets immunodéprimés, et une toux coquelucheuse et des symptômes semblables à ceux de la coqueluche chez les sujets en bonne santéNote de bas de page 2  Note de bas de page 6 . On a signalé de nombreux cas d’infection à B. bronchiseptica chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaineNote de bas de page 6 ; Dworkin et al., 1999, ont décrit 9 patients infectés par B. bronchiseptica qui présentaient au moins l’une des diverses atteintes définissant le sidaNote de bas de page 7 . Ces patients souffraient de pneumonie, de sinusite ou de bronchite. On a également déclaré deux cas de méningite associée à B. bronchisepticaNote de bas de page 2 , Note de bas de page 8 . On constate souvent que les cas de maladie imputables à B. bronchiseptica sont en fait des co-infections avec l’organisme toxicogène Pasteurella multocidaNote de bas de page 4 .

ÉPIDÉMIOLOGIE: B. bronchiseptica est présente dans le monde entier, car il s’agit d’un organisme commensal des voies respiratoires chez l’humainNote de bas de page 4. Toutefois, la bactérie infecte rarement les humains et n’est en général la cause d’une maladie que chez les personnes immunodéprimées.

GAMME D’HÔTES: B. bronchiseptica cause une maladie des voies respiratoires principalement chez des animaux tels que le chien, le porc, le chat, le rat, la souris, le furet, le renard, le dindon, le singe, le mouton, le putois, le cobaye, le raton laveur, le cheval, le hérisson et le lapin, et parfois chez l’humainNote de bas de page 4-Note de bas de page 6. Les infections naturelles les plus importantes et les mieux décrites sont celles qui touchent le chien et le porcNote de bas de page 6.

DOSE INFECTIEUSE: Inconnue.

MODE DE TRANSMISSION: La transmission peut s’effectuer par contact direct avec des sécrétions respiratoires ou des fomites, ou par inhalation d’aérosols infectésNote de bas de page 6, Note de bas de page 9, Note de bas de page 10.

PÉRIODE D’INCUBATION: Inconnue; toutefois, on a décrit dans un rapport le cas d’une fillette de 5 ans qui est tombée malade 10 à 12 jours après avoir été exposée à un lapin infectéNote de bas de page 6 .

TRANSMISSIBILITÉ: La transmission entre humains est possible par l’intermédiaire des gouttelettes respiratoiresNote de bas de page 9.

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR: Le réservoir principal n’est pas connu. La présence de l’organisme est observée chez les animaux tant domestiques que sauvages. Il peut également vivre à l’état libre dans les eaux des lacsNote de bas de page 6.

ZOONOSE: Oui. L’infection à B. bronchiseptica peut être transmise d’un animal infecté à l’humain par l’intermédiaire d’aérosols porteurs de l’agent infectieuxNote de bas de page 6, Note de bas de page 9, Note de bas de page 10.

VECTEUR: Aucun.

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS:Sensible in vitro aux aminoglycosides (amikacine, gentamicine et tobramycine), aux pénicillines comme l’azlocilline, la mezlocilline, la pipéracilline et la ticarcilline, aux céphalosporines à large spectre, aux tétracyclinesNote de bas de page 2, Note de bas de page 11, à l’érythromycine, au chloramphénicol et au triméthoprime-sulfaméthoxazoleNote de bas de page 4.

RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS: Les souches de B. bronchiseptica sont en général résistantes à la streptomycineNote de bas de page 2, aux principales pénicillines comme la pénicilline G et l’ampicillineNote de bas de page 2, à la miocyclineNote de bas de page 2, à l’érythromycineNote de bas de page 6 et au ceftriaxoneNote de bas de page 10.

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS: Aucun renseignement portant précisément sur B. bronchiseptica n’est disponible. Toutefois, il a été démontré que la plupart des bactéries végétatives sont sensibles au chlore à de faibles concentrations (< 1 ppm)Note de bas de page 12-Note de bas de page 14, à l’éthanol à 70 %Note de bas de page 12, aux composés phénoliques tels que l’orthophénylphénol et l’ortho-benzyl-para-chlorophénolNote de bas de page 14, au glutaraldéhyde en solution aqueuse à 2 %Note de bas de page 14 et à l’acide peracétique (de 0,001 % à 0,2 %)Note de bas de page 14.

INACTIVATION PHYSIQUE: Aucun renseignement portant précisément sur B. bronchiseptica n’est disponible, mais la plupart des bactéries végétatives peuvent être inactivées par un traitement à la chaleur humide (121 °C pendant 15 à 30 min) ou à la chaleur sèche (160 à 170 °C pendant 1 à 2 h)Note de bas de page 15.

SURVIE À L’EXTÉRIEUR DE L’HÔTE: Les espèces du genre Bordetella ne survivent que quelques heures dans les sécrétions respiratoiresNote de bas de page 10. Il a été démontré que B. bronchiseptica pouvait survivre pendant 24 semaines dans une solution saline tamponnée au phosphate et dans l’eau d’un lac à 10 °C et à 37 °C, sans aucun supplément nutritifNote de bas de page 1. B. bronchiseptica peut également survivre dans le sol pendant 45 jours.

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE: Rechercher les symptômes. Le diagnostic peut être posé par la culture de la bactérie à partir d’échantillons cliniques, ou par des méthodes moléculaires telles que la technique PCRNote de bas de page 6. Pour la culture de B. bronchiseptica à partir d’échantillons cliniques, on peut utiliser la gélose de type MacConkey ou Regan-Lowe (RL). Comme B. bronchiseptica est sensible à la céphalexine, on remplace ce composé par la méthicilline ou par l’oxacilline dans la gélose RL pour permettre la croissance de cet organisme.

Remarque : Les méthodes diagnostiques ne sont pas nécessairement toutes disponibles dans tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT: Traiter à l’aide des médicaments appropriés. Aucune ligne directrice particulière n’a été élaborée pour le traitement de l’infection causée par B. bronchisepticaNote de bas de page 10 . Les patients sont généralement traités par l’administration d’aminoglycosides, de pénicillines de troisième génération à spectre élargi et de tétracycline; la sensibilité de l’organisme à la quinolone et au triméthoprime-sulfaméthoxazole est variable, mais ce composé peut être administré aux enfants par voie oraleNote de bas de page 6 ,Note de bas de page 10 . L’administration d’antibiotiques pendant 2 à 4 semaines est recommandée pour traiter la maladieNote de bas de page 10 . Chez certains patients, un traitement plus long (jusqu’à 6 mois) a été nécessaireNote de bas de page 10 .

IMMUNISATION: Aucun vaccin disponible pour l’humain. Il existe deux vaccins destinés aux animaux : un vaccin vivant avirulent administré par voie intranasale et un vaccin contenant des extraits antigéniques administré par voie sous-cutanéeNote de bas de page 11.

PROPHYLAXIE: Aucune disponible. Comme B. bronchiseptica cause des infections graves chez les individus immunodéprimés, ces personnes doivent éviter tout contact avec des animaux infectés Note de bas de page 6, Note de bas de page 16.

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE: On a signalé deux cas d’infection possible par B. bronchiseptica chez des préposés aux soins des animaux (l’un présentant une rhinorrhée chronique, et l’autre, un syndrome grippal)Note de bas de page 17. On a également signalé une infection par B. bronchiseptica chez un technicien de laboratoire qui manipulait des lapins et des cobayes et qui a souffert de symptômes nasaux chroniques accompagnés d’exacerbations aiguës pendant 18 moisNote de bas de page 6.

SOURCES ET ÉCHANTILLONS: Sécrétions nasopharyngées, échantillons de crachat, liquide de lavage broncho-alvéolaire ou sangNote de bas de page 2, Note de bas de page 10.

DANGERS PRIMAIRES: Exposition des muqueuses par l’intermédiaire d’aérosols infectieuxNote de bas de page 6.

DANGERS PARTICULIERS: B. bronchiseptica est une cause fréquente d’infection des voies respiratoires chez les animaux de laboratoireNote de bas de page 6. Les préposés aux soins des animaux peuvent contracter l’infection par contact avec des animaux infectés par l’intermédiaire d’aérosols infectieuxNote de bas de page 6, Note de bas de page 17.

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE

CLASSIFICATION DU GROUPE DE RISQUE: Groupe de risque 2 Note de bas de page 18.

EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux.

VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 19.

AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 19.

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer.

ÉLIMINATION: Avant la mise au rebut, décontaminer tous les déchets qui contiennent ou ont été en contact avec l’organisme infectieux par autoclavage, désinfection chimique, exposition aux rayons gamma ou incinérationNote de bas de page 19.

ENTREPOSAGE:L’agent infectieux doit être entreposé dans des contenants étanches étiquetés de façon appropriéeNote de bas de page 19.

SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES

INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.

DERNIÈRE MISE À JOUR: Novembre 2010

PRÉPARÉE PAR: Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.

Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.

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