Allocution de l'administratrice en chef de la santé publique, le 10 mars 2023
Discours
Le 10 mars 2023 | Ottawa (Ontario) | Agence de la santé publique du Canada
La pandémie de la COVID‑19 continue de provoquer du stress et de causer de l'anxiété à de nombreux Canadiens, particulièrement à ceux qui n'ont pas accès à leur réseau de soutien habituel. Le portail en ligne Espace mieux-être Canada offre aux personnes de tous âges partout au pays un accès immédiat à du soutien en matière de santé mentale et de toxicomanie sans frais et de façon confidentielle. Ces services sont accessibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. L'application Mieux-être, qui sert de complément gratuit au portail en ligne EMC, constitue un moyen supplémentaire pour les Canadiens d'obtenir des ressources en ligne liées à la santé mentale et à la consommation de substances, et d'évaluer, puis de faire le suivi des aspects de leur bien-être mental.
Demain, cela fera 3 ans que le directeur général de l'OMS a qualifié la COVID‑19 de pandémie. Si nous faisons un retour sur cette période, on peut constater l'ampleur des difficultés que nous avons vécues et des sacrifices que nous avons faits, dont la perte d'un grand nombre de vies dans des circonstances difficiles en raison de la COVID‑19. Dans une perspective d'avenir, nous faisons le point sur la situation actuelle et d'évaluer les tendances de la COVID‑19 et ses effets sur notre population et sur nos systèmes de santé.
Les nombreuses interventions que nous avons réalisées ont grandement aidé à ralentir la progression de la COVID‑19 et à en réduire les manifestations les plus sévères. Les données de modélisation indique que l'expérience du Canada concernant la COVID‑19 aurait pu être bien pire; néanmoins, la COVID‑19 a eu de fortes répercussions durant les 3 dernières années. Depuis janvier 2020, lorsque les premiers cas ont été déclarés au Canada, nous avons vécu plusieurs vagues de COVID‑19 qui ont entraîné des millions de cas et plus de 51 000 décès à ce jour. L'ampleur et la durée de cet évènement de santé publique sans précédent ont catalysé une réponse de l'ensemble de la société qui a sollicité notre résilience et notre courage.
Nous sommes maintenant arrivés au point où l'activité de la COVID‑19 est relativement stable. Durant les derniers mois, nous n'avons pas constaté de vague due à un variant particulier – comme ce fût le cas pour les vagues spécifiques des variants Alpha et Delta et la première vague Omicron. Les hospitalisations liées à la COVID‑19 ont aussi été relativement stables durant les 6 à 8 derniers mois, malgré la propagation continue des sous‑variants Omicron. Les admissions aux soins intensifs et les décès se sont également stabilisés.
L'immunité de la population, qu'on peut estimer avec des études sériées mesurant les niveaux d'anticorps, est présentement élevée et relativement stable. Le niveau d'immunité est aussi en train de se stabiliser en raison de l'effet combiné de la couverture vaccinale élevée et de l'immunité acquise par l'infection.
Toutefois, comme les niveaux d'immunité de la population fluctuent, l'activité de la maladie peut également varier.
Bien que les tendances saisonnières de la COVID‑19 demeurent incertaines, la situation actuelle ne laisse entrevoir aucune vague importante au cours des prochains mois, durant lesquels nous nous préparerons à une recrudescence éventuelle à l'automne et à l'hiver. En collaboration avec nos partenaires internationaux, nous continuons de suivre l'évolution de la situation de près, en accordant une attention particulière à l'émergence de variants qui ont le potentiel de contourner l'immunité.
La stabilisation de la situation ne veut pas dire que la COVID‑19 n'aura plus d'effets à court ou à long terme. Les hospitalisations liées à la COVID‑19 restent relativement stables, mais elles continuent d'affecter nos systèmes de santé. De même, les personnes âgées et immunodéprimées sont encore touchées de façon disproportionnée. Nous savons aussi que la COVID‑19 peut affecter les taux de maladie chronique et que le syndrome post‑COVID‑19 (ou COVID longue) constitue un important problème de santé publique, comme souligné dans le récent rapport du Groupe de travail sur le syndrome post‑COVID‑19 dirigé par la Dre Nemer. Pour faire face à ces défis, il sera important de demeurer vigilants et de prendre des mesures de prévention prudentes, fondées sur les risques, à mesure que nous continuons d'en apprendre davantage sur les répercussions à long terme et sur les meilleures stratégies de vaccination et les meilleurs traitements.
Parmi les mesures concrètes prises pour améliorer la gestion et l'atténuation des répercussions à long terme de la COVID‑19, notons les travaux de l'Agence de la santé publique du Canada, qui visent à appuyer les recommandations en matière de pratique clinique sur le syndrome post‑COVID‑19, et les fonds additionnels alloués par les Instituts de recherche en santé du Canada à la mise sur pied d'un réseau pancanadien de recherche sur le syndrome post‑COVID‑19.
Nous prévoyons que le virus SRAS‑CoV‑2 continuera de circuler, mais que nous serons en mesure de gérer la COVID‑19 de manière plus durable grâce à l'accès à des mesures de prévention et à des traitements efficaces.
Le 3 mars, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a publié des recommandations sur la vaccination de rappel contre la COVID‑19 pour le printemps. Le CCNI recommande d'offrir une dose de rappel supplémentaire, au moins 6 mois après l'administration de la plus récente dose ou la dernière infection, aux adultes qui présentent un risque accru de complications graves de la COVID‑19, à savoir :
- les personnes âgées de 80 ans et plus;
- les personnes âgées de 65 à 79 ans, particulièrement si elles n'ont pas d'antécédents connus d'infection par le SRAS‑CoV‑2;
- les résidents adultes des établissements de soins de longue durée et des autres lieux d'habitation collective destinés aux personnes âgées ou ayant des besoins médicaux complexes;
- les personnes âgées de 18 ans et plus considérées comme immunodéprimées.
Le CCNI recommande d'utiliser des vaccins bivalents pour les doses de rappel. Peu importe les facteurs de risque, nous encourageons toutes les personnes qui n'ont pas encore reçu la série primaire de vaccins contre la COVID‑19 ou leur dose de rappel de l'automne 2022 à le faire.
Nous sommes à ajuster notre réponse collective à la COVID-19 et orientons nos efforts vers une gestion de la maladie comme étant récurrente. La planification de l'automne doit tenir compte des contraintes possibles que la COVID‑19 et les autres infections respiratoires pourraient exercer sur nos systèmes de santé. Si nous utilisons les capacités et les connaissances que nous avons acquises au cours des dernières années en matière de protection, tant de nos professionnels de la santé que du grand public, nous serons bien préparés pour adapter notre réponse en fonction des besoins à venir.
Je vous invite à consulter mon document d'information pour obtenir des renseignements et ressources sur la COVID-19, y compris des renseignements sur la vaccination et la façon de réduire les risques d'infection et de propagation du virus.
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