Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) : Vaccination contre la COVID-19 et le variant Omicron 

Déclaration

Il y a un an, en décembre dernier, la première dose du vaccin contre la COVID‑19 était administrée au Canada, marquant le début de la plus grande campagne de vaccination de l’histoire du pays. Nous avons parcouru un long chemin depuis, alors que plus de 80 % des Canadiens admissibles sont entièrement vaccinés. On cherche maintenant à offrir une série primaire aux personnes de 5 ans et plus ainsi que des doses de rappel aux adultes, afin de les protéger et protéger leur communauté contre les conséquences graves de la COVID‑19. Nous savons que la vaccination, en combinaison avec d’autres mesures de santé publique et mesures individuelles, a pour effet de prévenir ou de réduire les méfaits du SRAS-CoV-2 et de ses variants.

L’émergence récente et la transmission rapide du variant Omicron au Canada et dans le reste du monde nous rappellent que la pandémie de COVID‑19 n’est pas terminée. Les éclosions à l’échelle mondiale peuvent rapidement se propager et entraîner des éclosions au Canada. Omicron sera probablement le variant dominant en circulation dans la population durant les mois à venir, et il sera important d’optimiser la protection à long terme. Les données canadiennes et internationales indiquent que des intervalles plus longs entre les doses de vaccin produisent une réponse immunitaire plus forte et peuvent procurer une protection plus robuste et plus durable. Il faut tenir ceci en compte avec l’augmentation rapide de la transmission du variant Omicron au Canada, qui pourrait compromettre nos objectifs collectifs, à savoir réduire le plus possible les maladies graves et les décès en général tout en préservant la capacité du système de santé, et réduire la transmission pour protéger les populations à risque élevé.

Nous recueillons encore des renseignements sur l’efficacité des vaccins contre la transmission et les maladies graves que le variant Omicron pourrait causer. Bien que les données restent limitées à l’heure actuelle, il existe des preuves émergentes que deux doses d’un vaccin à ARNm sont moins efficaces pour prévenir l’infection par Omicron par rapport aux variants précédents. Les données indiquent toutefois qu’une bonne protection est offerte contre les maladies plus graves nécessitant une hospitalisation. Nous savons également qu’une dose de rappel constitue un outil précieux pour offrir une protection contre l’infection, et nous nous attendons à ce qu’elle offre une très bonne protection contre les maladies graves. Bien que nous ne sachions pas combien de temps durera la protection offerte par les doses de rappel, il s’agit d’un outil important à l’heure actuelle pour contribuer à préserver nos progrès collectifs contre la COVID-19 et la capacité des systèmes de soins de santé.

Dans ce contexte, il est particulièrement important d’accorder la priorité aux travailleurs de la santé et aux personnes les plus à risque de maladies graves causées par la COVID‑19 pour les doses de rappel. Il s’agit notamment des personnes âgées, des adultes vivant dans des établissements de soins de longue durée ou dans d'autres milieux de vie collectifs offrant des soins aux personnes âgées, des Autochtones et des personnes présentant un état pathologique à risque élevé, tel qu’identifiés par le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). En outre, il reste essentiel de veiller à ce que les populations vulnérables présentant des facteurs de risque croisés soient vaccinées. La vaccination des enfants de 5 à 11 ans est également importante en vue de les protéger contre la COVID‑19 et de réduire les perturbations à l’école et dans les activités qui sont importantes pour leur bien‑être. L’intervalle d’au moins 8 semaines entre les doses de la série primaire pour enfants vise à bâtir la meilleure réponse immunitaire et la meilleure protection pour les enfants à long terme.

Le CCNI a récemment revu ses recommandations sur les doses de rappel contre la COVID‑19 pour les adultes et les vaccins pour les enfants en fonction de l’évolution de l’épidémiologie et des preuves d’efficacité contre le variant Omicron. Il a fourni cet avis aux médecins hygiénistes en chef du Canada. Le CCNI continue de recommander :

  • Un intervalle de six mois ou plus entre la dernière dose d’une série primaire et une dose de rappel, et un intervalle d’au moins 8 semaines entre la première et la deuxième dose, y compris pour les enfants de 5 à 11 ans.
  • Une dose de rappel devrait être offerte aux populations âgées et aux personnes à risque élevé, conformément aux recommandations antérieures (adultes âgés de 50 ans et plus; adultes vivant dans des foyers de soins de longue durée pour personnes âgées ou dans d’autres établissements de vie collective qui offrent des soins aux personnes âgées; adultes qui vivent dans des communautés inuites, métisses ou de Premières Nations ou en sont originaires; personnes ayant reçu une série de vaccins à vecteur viral contenant uniquement des vaccins à vecteur viral; et travailleurs adultes de la santé de première ligne [ayant un contact physique direct et étroit avec les patients]).
  • Une dose de rappel peut être offerte aux personnes âgées de 18 à 49 ans. À la lumière du variant Omicron présent au Canada, le CCNI souligne que les particularités de chaque province et de chaque territoire doivent être prises en compte pour déterminer si des doses de rappel du vaccin contre la COVID‑19 sont nécessaires dans ce groupe d’âge.
  • Au fur et à mesure que les programmes de vaccination sont déployés, il faut accorder la priorité aux groupes énumérés précédemment pour les doses de rappel, en particulier à tous les travailleurs de la santé et aux personnes qui présentent les risques les plus élevés de contracter une maladie grave causée par la COVID‑19.
  • Pour les personnes âgées de 30 ans et plus, les deux vaccins à ARNm approuvés par Santé Canada (Moderna Spikevax ou Pfizer-BioNTech Comirnaty) peuvent être utilisés comme dose de rappel. Si le vaccin de Moderna est utilisé, une dose de 100 mcg peut être préférée pour les personnes âgées de 70 ans et plus, les adultes qui sont modérément ou gravement immunodéprimés ainsi que les résidents des maisons de soins de longue durée et les personnes âgées vivant dans un établissement de vie collective.

Les médecins hygiénistes en chef du Canada tiennent à remercier le CCNI de ses conseils, sur lesquels nous continuerons de nous appuyer pour mettre en œuvre des campagnes de vaccination stratégiques et efficaces dans nos régions. Nous sommes résolus à faire le meilleur usage possible des vaccins contre la COVID‑19 en nous fondant sur les données probantes les plus récentes et les conseils d’experts pour atteindre nos objectifs collectifs. Pour l’instant, cela signifie d’accroître l’accès aux doses de rappels pour les personnes présentant le risque le plus élevé de contracter une maladie grave causée par la COVID‑19 et pour nos fournisseurs de soins de santé.

Certes, nous reconnaissons que la gestion d’un variant préoccupant ne représente pas ce que nous avions imaginé vivre à la fin de l’année 2021. Les gens devraient toujours considérer les avantages qu’offre la vaccination pour prévenir les maladies graves, les hospitalisations et les décès causés par la COVID‑19. Une couverture vaccinale élevée, tant pour la série primaire que pour les doses de rappel, contribuera à protéger la capacité de notre système de santé face à l’impact possible d’Omicron. Les gens devraient se renseigner auprès de leur fournisseur de soins de santé ou des autorités locales de santé publique si elles ont des questions sur les produits de vaccination qui leur sont le mieux adaptés ou sont le mieux adaptés à leurs enfants.

Même si nous en apprenons toujours sur la capacité des vaccins actuels à nous protéger contre le variant Omicron, nous nous attendons à ce que la dose de rappel offre un niveau raisonnable de protection contre l’infection (du moins à court terme) et une protection substantielle contre les maladies graves. Nous recommandons à tous au Canada de prendre la première dose de rappel offerte par leur fournisseur de vaccins local, tandis que les programmes se déploient de manière accélérée à travers le Canada. L’application des autres mesures de santé publique est toujours importante, comme utiliser adéquatement des masques bien ajustés, éviter les lieux bondés, s’en tenir qu’aux rassemblements essentiels et réduire la taille des rassemblements, ainsi qu’augmenter l’aération et la distance physique entre les personnes. À l’approche de la période des fêtes, nous devons tirer parti des outils qui nous aideront à retourner aux choses que nous aimons faire et à réduire le plus possible les perturbations des services et des activités importants aux personnes et aux familles. Les médecins hygiénistes en chef du Canada continuent d’encourager toute personne admissible à se faire vacciner pour se protéger et protéger leur entourage.

Le Conseil des médecins hygiénistes en chef se compose du médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, de l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, de la conseillère médicale principale de Santé Canada, du médecin en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, du médecin en chef de l’Autorité sanitaire des Premières Nations et de membres d’office d’autres ministères fédéraux.

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