Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) : Vaccination contre la COVID-19 chez les enfants âgés de 5 à 11 ans 

Déclaration

En tant que médecins hygiénistes en chef du Canada, nos efforts continuent de porter sur la réduction du nombre de cas de maladies graves et de décès causés par la COVID-19, tout en préservant la capacité des systèmes de santé. Nous cherchons à réduire la transmission de la COVID-19 afin de protéger les populations clés, incluant les personnes les plus à risque. À chaque étape de notre cheminement, nos interventions établissent un équilibre entre ces objectifs et la nécessité de réduire au minimum les impacts négatifs plus larges de la pandémie sur la société et sur le bien être des personnes. Pour y parvenir, nous continuons de nous appuyer sur des preuves scientifiques et des avis d’experts afin de guider nos recommandations sur l’utilisation de vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19 dont l’utilisation est autorisée au Canada.

La préparation pédiatrique du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech contre la COVID‑19 (10 mcg) est le premier vaccin contre la COVID‑19 à être autorisé par Santé Canada (le 19 novembre 2021) pour les enfants de 5 à 11 ans. L’examen et l’autorisation ont eu lieu en vertu du Règlement sur les aliments et drogues de Santé Canada, le mécanisme d’autorisation des médicaments et des vaccins au Canada. Avec la disponibilité d’un vaccin approuvé par Santé Canada pour les enfants de 5 à 11 ans, nous ajoutons un outil de plus à notre boîte à outils contre la pandémie de COVID-19.

Nous l’avons déjà dit : les avantages que procure la vaccination sont évidents. Combinés à d’autres mesures de santé publique, les taux élevés de vaccination nous ont permis de faire collectivement des progrès importants dans la protection de notre population contre les conséquences graves de la COVID‑19 et nous ont permis de relancer graduellement les activités. Grâce à la vaccination pédiatrique, nous avons maintenant la possibilité de protéger davantage les enfants d’âge scolaire contre la COVID‑19. Tout en continuant à appliquer les mesures de santé publique individuelles, cette option peut les aider à participer en toute sécurité aux activités qui leur importent.

Bien que les enfants aient été sous-représentés dans les cas de COVID-19 lors des trois premières vagues au Canada, cette quatrième vague a un impact plus important sur les enfants de moins de 12 ans. Cela s’explique par le fait que ce groupe d’âge n’a pas encore pu être vacciné et que la transmission communautaire s’est poursuivie avec la réouverture progressive de la société. Depuis la mi-novembre, les enfants de 5 à 11 ans présentent le taux le plus élevé de cas de COVID‑19 parmi tous les groupes d’âge, bien que les taux d’hospitalisation soient restés faibles.

Tout au long de cette pandémie, nous avons constaté l’impact disproportionné des mesures restrictives en milieu communautaire sur les enfants. Les perturbations prolongées de la scolarité, l’isolement social et l’accès réduit aux ressources scolaires et extrascolaires ont eu un profond impact sur le bien‑être mental et physique des enfants et de leur famille, ce qui a exacerbé les inégalités sociales.

Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a donné son avis sur le recours aux vaccins à préparation pédiatrique dans les programmes de vaccination contre la COVID‑19. Le CCNI recommande qu’une série complète du vaccin de Pfizer-BioNTech contre la COVID‑19 (10 microgrammes) puisse être offerte aux enfants de 5 à 11 ans qui ne présentent pas de contre‑indications au vaccin, avec un intervalle d’au moins 8 semaines entre la première et la deuxième dose. 

Les médecins‑hygiénistes en chef du Canada apprécient l’analyse du CCNI et remercient celui‑ci pour ses recommandations fondées sur les données probantes actuelles, qui visent à éclairer les décisions provinciales et territoriales en matière de santé publique sur la façon optimale d’utiliser la préparation pédiatrique du vaccin COVID-19 dans les programmes de vaccination à l’heure actuelle. Lorsque les parents et les tuteurs prennent des décisions éclairées concernant la vaccination de leurs enfants, ils devraient tenir compte des facteurs suivants :

  • Les avantages que la vaccination contre l’infection à la COVID‑19 procure à leur enfant. Sans vaccination, tous les enfants contracteront probablement le virus à un moment donné, et les enfants infectés par la COVID‑19 peuvent développer un syndrome inflammatoire multisystémique (une affection rare, mais grave) ou la COVID‑19 longue (peu fréquente dans ce groupe d’âge).  Les avantages liés à la vaccination incluent aussi la réduction du temps d’absence de l’école et des activités, ainsi que les effets positifs sur la santé physique et mentale des enfants en général;
  • Le risque d’exposition de leur enfant à la COVID‑19 par l’intermédiaire d’activités en personne telles que l’école, les activités extrascolaires et dans la communauté, sachant que cela change avec le temps. Le risque inconnu d’exposition future doit également être pris en compte;
  • Le risque pour l’enfant de subir des effets graves de la COVID-19 en raison de troubles médicaux sous‑jacents (notamment les enfants qui souffrent d’obésité, les enfants médicalement fragiles/souffrant de conditions complexes, les enfants ayant plus d’un trouble médical sous‑jacent, les enfants ayant des troubles neurologiques, les enfants atteints du syndrome de Down et d’autres types de déficit immunitaire);
  • Le risque de transmission de leur enfant à des contacts étroits qui présentent eux‑mêmes un risque plus élevé de conséquences graves en raison de leur âge plus avancé ou de leurs troubles médicaux sous‑jacents.

Nous restons déterminés à fournir des renseignements pour aider les individus à prendre des décisions éclairées sur la vaccination, alors que la vaccination contre la COVID‑19 se poursuit à l’échelle du pays.  Il est essentiel que les parents et les tuteurs de jeunes enfants soient soutenus d’une manière culturellement sûre dans leurs décisions concernant la vaccination de leur enfant contre la COVID‑19, quelles que soient leurs décisions, et qu’ils ne soient pas stigmatisés pour avoir accepté ou refusé la vaccination. Les fournisseurs de soins de santé constituent des sources de renseignements crédibles et dignes de confiance. Ils sont là pour soutenir les familles dans leurs décisions de vaccination. Si les parents ont besoin de plus de renseignements ou qu’ils ont des questions sur le vaccin pour leur enfant, ils devraient consulter leur fournisseur de soins de santé, communiquer avec les autorités de santé publique locales ou consulter des sites Internet fiables tels que : Canada.ca Vaccins approuvés contre la COVID‑19Les peuples autochtones et les vaccins contre la COVID-19Société canadienne de pédiatrie et Autorité sanitaire des Premières Nations (en anglais seulement).

En tant que médecins hygiénistes en chef, nous prenons l’innocuité des vaccins très au sérieux. L’innocuité demeure une priorité dans l’élaboration minutieuse de nos avis et de nos programmes de vaccination. Santé Canada, l’Agence de la santé publique du Canada, le CCNI et le Conseil des médecins hygiénistes en chef continueront d’examiner et d’évaluer toute inquiétude en matière d’innocuité et agiront en conséquence au besoin. Nos directives demeureront étayées par les plus récentes données probantes et seront adaptées en vue de présenter les meilleurs avis possible pour tous les habitants du Canada.

Nous avons fait d’énormes progrès à ce jour et nous demandons à tous les individus au Canada de continuer de faire leur part pour garder cette pandémie sous contrôle. Nous leur demandons donc de suivre les mesures de santé publique et d’adhérer aux conseils de l’autorité de santé publique de leur région, et de se renseigner auprès des autorités sanitaires pour éclairer leurs décisions personnelles. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les mois à venir nous mènent vers un avenir plus prometteur.

Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, le médecin en chef de l’Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d’office d’autres ministères fédéraux.

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