Évaluation de substance dangereuse - Acide phosphorique

Remarque importante : Les évaluations des substances dangereuses sont des documents techniques produits par Santé Canada en tant que ressources éducatives et informatives pour les fournisseurs de produits dangereux en vertu de la Loi sur les produits dangereux (LPD) et de ses règlements. Pour obtenir de plus amples renseignements concernant les rôles et responsabilités des fournisseurs, consultez les responsabilités des fournisseurs.

Cette évaluation de substance dangereuse a été réalisée conformément à la version antérieure du Règlement sur les produits dangereux (RPD) et à ses modifications. En savoir plus sur les modifications du RPD et la période de transition.

Identification

Nom chimique :

Acide phosphorique

N° CAS :

7664-38-2

Composition chimique :

H3PO4

Synonymes :

Acide orthophosphorique; acide o-phosphorique; acide phosphorique, ortho-.

N° ONU :

1805

Pictogramme(s) :

Figure 1.

Skin irritation / Sensitization Eye irritation
Figure 1 - Description du texte

Le symbole à l’intérieur du pictogramme représente un contenant duquel s’écoule un liquide sur une pièce de métal et un autre contenant duquel s’écoule un liquide sur une main. Ce symbole indique que les produits dangereux affichant ce pictogramme peuvent :

  • endommager ou détruire le métal
  • causer des lésions cutanées irréversibles (par exemple, brûlures, ampoules, cicatrices)
  • produire une lésion des tissus oculaires ou une perte de la vue qui est irréversible ou qui n’est pas totalement réversible dans les 21 jours suivants

Classification du SIMDUT

Dangers pour la santé :

Corrosion cutanée – catégorie 1

Lésions oculaires graves – catégorie 1

Dangers physiques :

L’acide phosphorique ne répond pas aux critères de classification.

Dangers pour la santé

Toxicité aiguë (voie orale) :

Ne répond pas aux critères

Dose létale médiane (DL50) : 3 500 mg/kg (rat)Footnote 1.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification pour la Toxicité aiguë (voie orale).

Toxicité aiguë (voie cutanée) :

Ne répond pas aux critères

DL50: 2 740 mg/kg (lapin) (basé sur le résumé de l’étudeFootnote 2).

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification pour la Toxicité aiguë (voie cutanée).

Toxicité aiguë (par inhalation – gaz) :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un gaz. Les critères de classification pour la Toxicité aiguë (par inhalation – gaz) ne s’appliquent pas à cette substance.

Toxicité aiguë (par inhalation - vapeurs) :

Aucune donnée disponible

Toxicité aiguë (par inhalation – poussières et brouillards) :

Aucune donnée disponible.

Corrosion cutanée / irritation cutanée :

Catégorie 1

Dans une étude sur la corrosion cutanée menée par le département des Transports des États-Unis (DOT), une quantité de 0,5 ml de préparations commerciales d’acide phosphorique de concentrations variables a été appliquée sous des pansements semi-occlusifs sur la peau coupée et intacte de lapins albinos (nombre d’animaux non précisé) pendant 4 heures, suivie d’une période d’observation de 7 joursNote de bas de page 1. Les réactions cutanées ont été notées conformément à la méthode du DOT des États-Unis pour la classification des dangers de corrosion. Les solutions d’acide phosphorique à 75 % et 80 % n’étaient pas corrosives pour la peau des lapins. Une solution d’acide phosphorique à 85 % était corrosive pour la peau du lapin, ce qui satisfait aux critères de classification de la catégorie Corrosion cutanée – catégorie 1C [RPD 8.2.2(2)]. Cependant, comme des durées d’exposition plus courtes n’ont pas été testées, une sous-catégorisation n’est pas possible étant donné que la catégorie 1A ou 1B ne peut être exclue.

Dans une étude expérimentale basée sur les critères du Système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques (SGH), 6 lapins blancs mâles exposés à une solution d’acide phosphorique à 80 % pendant 24 heures ont présenté un œdème et une légère nécrose à 24 heures pour tous les animaux, avec un œdème chez 3 animaux et une nécrose profonde des tissus chez les 3 autres animaux au bout de 72 heures (d’après le résumé de l’étudeNote de bas de page 2).

Conformément au régime d’attribution de cotes de la Loi fédérale américaine sur les substances dangereuses pour la corrosion cutanée, une quantité de 0,5 ml de préparations commerciales d’acide phosphorique de concentrations variables a été appliquée sous des pansements semi-occlusifs sur la peau coupée de lapins albinos de Nouvelle-Zélande pendant 24 heuresNote de bas de page 1. Une période d’observation de 7 jours a suivi l’application. Les solutions d’acide phosphorique à 75 % à 85 % étaient corrosives pour la peau.

Les données disponibles répondent aux critères de classification de la catégorie Corrosion cutanée - catégorie 1 [RPD 8.2.2(2)].

Lésions oculaires graves / irritation oculaire :

Catégorie 1

Conformément au régime d’attribution de cotes de la Loi fédérale américaine sur les substances dangereuses pour la réaction oculaire, une quantité de 0,1 ml de préparations commerciales d’acide phosphorique de différentes concentrations ont été placés dans le sac conjonctival de lapins albinos de Nouvelle-ZélandeNote de bas de page 1. Les solutions d’acide phosphorique à 75 % à 85 % sont corrosives pour les yeux des lapins.

Dans une étude conforme à l’article 1500.42 du Code fédéral américain, 6 lapins blancs exposés à une solution d’acide phosphorique à 85 % ont développé une grave irritation oculaire aux 3 points d’observation (24, 48 et 72 heures), qui n’était pas entièrement réversible dans les 7 jours d’observation (d’après le résumé de l’étudeNote de bas de page 2).

Les données disponibles répondent aux critères de classification de la catégorie Lésions oculaires graves - catégorie 1 [RPD 8.3.2(1)].

Sensibilisation respiratoire :

Aucune donnée disponible

Sensibilisation cutanée :

Aucune donnée disponible

Mutagénicité sur les cellules germinales :

Ne répond pas aux critères

In vivo : Aucune donnée disponible

In vitro : Des résultats négatifs ont été obtenus dans des systèmes cellulaires bactériens et mammaliens en présence et en l’absence d’activation métaboliqueNote de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 2.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Mutagénicité des cellules germinales.

Cancérogénicité :

Aucune donnée disponible

L’acide phosphorique n’a pas été examiné par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le National Toxicology Program (NTP) ou l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH).

Aucune étude de cancérogénicité n’était disponible.

Toxicité pour la reproduction :

Ne répond pas aux critères

Aucun effet sur la reproduction ou le développement n’a été observé chez les animaux lors d’une étude menée selon la ligne directrice n° 422 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)Note de bas de page 2Note de bas de page 5. Dans une étude non standard de toxicité pour la reproduction, des rats (13 par sexe et par dose) ont été gavés avec 0, 125, 250 ou 500 mg/kg/jour d’acide phosphorique. Les mâles ont été traités quotidiennement pendant un total de 6 semaines (2 semaines avant, 2 semaines pendant et 2 semaines après l’accouplement). Les femelles ont été traitées quotidiennement à partir de 2 semaines avant l’accouplement jusqu’au 4e jour post-partum (environ 54 jours)Note de bas de page 6. Aucun effet sur la reproduction ni aucune modification de la survie néonatale ou des anomalies externes liée au traitement n’a été constaté.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Toxicité pour la reproduction.

Toxicité pour certains organes cibles – exposition unique :

Ne répond pas aux critères

Exposition par voie orale : L’ingestion d’acide phosphorique par un seul individu a entraîné une nécrose de l’estomac, du duodénum, du jéjunum et du pancréasNote de bas de page 7. Le patient a subi une perforation gastrique spontanée et est décédé 19 jours après son admission à l’hôpital. Les effets, résultant de l’exposition à la substance, ont conduit directement à la létalité et ne sont donc pas applicables à la classification dans cette classe de danger.

Exposition par voie cutanée : Les études aiguës disponibles sur l’animal ne fournissent pas d’informations sur les effets toxiques autres que ceux qui entraînent la létalité et ne sont donc pas applicables à la classification dans cette classe de dangerNote de bas de page 2.

Exposition par inhalation : Aucune donnée disponible

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Toxicité pour certains organes cibles - exposition unique.

Toxicité pour certains organes cibles – exposition répétée :

Ne répond pas aux critères

Exposition par voie orale : Dans une étude réalisée selon la ligne directrice n° 422 de l’OCDE, des rats ont reçu des doses de 0, 125, 250 ou 500 mg/kg/jour d’acide phosphorique pendant 54 jours. Aucun signe clinique n’a été observé chez les animaux de tous les groupes de traitementNote de bas de page 6. Deux femelles du groupe ayant reçu 500 mg/kg/jour sont mortes, ce qui a donné lieu à une dose sans effet nocif observé de 250 mg/kg/jourNote de bas de page 2Note de bas de page 5.

Exposition par voie cutanée : Aucune donnée disponible

Exposition par inhalation : Aucune donnée disponible

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la catégorie Toxicité pour certains organes cibles – expositions répétées.

Danger par aspiration :

Aucune donnée disponible

Il n’existe aucune donnée sur l’humain pour l’acide phosphorique. Cette substance n’est pas un hydrocarbure liquide.

Matières infectieuses présentant un danger biologique :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est ni un micro-organisme, ni protéine ni un acide nucléique.

Dangers physiques

Matières et objets explosibles :

Non évalué*

* Les explosifs sont exclus de la LPD et de ses règlements. Les matières explosives sont réglementées aux termes de la Loi sur les explosifs. Pour plus de plus amples renseignements, visitez le site Ressources naturelles Canada.

Gaz inflammables :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un gaz. Les critères de classification des gaz inflammables ne s’appliquent pas à cette substance.

Aérosols (inflammables) :

Non évalué

La classification d’un produit dangereux dans la classe de danger Aérosols inflammables ou Aérosols dépend du produit.

Gaz comburants :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un gaz. Les critères de classification des gaz comburants ne s’appliquent pas à cette substance.

Gaz sous pression :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un gaz. Les critères de classification des gaz sous pression ne s’appliquent pas à cette substance.

Liquides inflammables :

Sans objet

L’acide phosphorique pur n’est pas un liquide au sens du paragraphe 1(1) du RPD. Les critères de classification des liquides inflammables ne s’appliquent pas à la substance pure.

Matières solides inflammables :

Ne répond pas aux critères

L’acide phosphorique est incombustible et ininflammableNote de bas de page 2.

Les esters d’acide phosphorique sont utilisés comme retardateurs de flamme. Les esters de phosphonate se décomposent en acide phosphorique sous l’effet de la chaleur. L’acide réagit et forme de l’acide pyrophosphorique, qui agit comme une barrière de transfert de chaleur dans la phase condenséeNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières solides inflammables.

Matières autoréactives :

Ne répond pas aux critères

L’acide phosphorique est un acide faible non combustible et ininflammableNote de bas de page 2.

Les esters d’acide phosphorique sont utilisés comme retardateurs de flamme. Les esters de phosphonate se décomposent en acide phosphorique sous l’effet de la chaleur. L’acide réagit et forme de l’acide pyrophosphorique, qui agit comme une barrière de transfert de chaleur dans la phase condenséeNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières autoréactives.

Liquides pyrophoriques :

Sans objet

L’acide phosphorique pur n’est pas un liquide au sens du paragraphe 1(1) du RPD. Les critères de classification des liquides pyrophoriques ne s’appliquent pas à la substance pure.

Matières solides pyrophoriques :

Ne répond pas aux critères

L’acide phosphorique est un solide incombustible et ininflammableNote de bas de page 2.

Les esters d’acide phosphorique sont utilisés comme retardateurs de flamme. Les esters de phosphonate se décomposent en acide phosphorique sous l’effet de la chaleur. L’acide réagit et forme de l’acide pyrophosphorique, qui agit comme une barrière de transfert de chaleur dans la phase condenséeNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières solides pyrophoriques.

Matières auto-échauffantes :

Ne répond pas aux critères

L’acide phosphorique est incombustible et ininflammable (d’après le résumé de l’étudeNote de bas de page 2).

Les esters d’acide phosphorique sont utilisés comme retardateurs de flamme. Les esters de phosphonate se décomposent en acide phosphorique sous l’effet de la chaleur. L’acide réagit et forme de l’acide pyrophosphorique, qui agit comme une barrière de transfert de chaleur dans la phase condenséeNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières auto-échauffantes.

Matières qui, au contact de l’eau, dégagent des gaz inflammables :

Sans objet

L’acide phosphorique est un acide faible qui ne contient pas de métaux ni de métalloïdes et, par conséquent, n’a pas besoin d’être classé [RPD 7.12.1(1)].

Liquides comburants :

Sans objet

L’acide phosphorique pur n’est pas un liquide au sens du paragraphe 1(1) du RPD. Les critères de classification des liquides comburants ne s’appliquent pas à la substance pure.

Matières solides comburantes :

Ne répond pas aux critères

L’acide phosphorique est un acide faible, composé uniquement de phosphore, d’oxygène et d’hydrogène liés chimiquement; cependant, bien qu’il ne soit pas un comburant, à des concentrations et une densité élevées, il peut produire une réaction exothermique importante lors de la neutralisationNote de bas de page 12.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières solides comburantes.

Peroxydes organiques :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un peroxyde organique. Les critères de classification des peroxydes organiques ne s’appliquent pas à cette substance.

Matières corrosives pour les métaux :

Aucune donnée disponible

L’acide phosphorique est connu pour être corrosif pour les métaux, notamment l’acier au carbone et l’aluminiumNote de bas de page 12. Le degré de corrosivité dépend largement du type de métal, de la concentration de l’acide et de la température à laquelle le métal entre en contact avec l’acideNote de bas de page 13. Les solutions d’acide phosphorique (concentration allant de 50 à 85 %) sont corrosives à des températures normales (20-25 °C) pour les alliages d’aluminium de type 1100 et 3003, l’acier au carbone de type 1020, certains aciers inoxydables (série 400), et les fontes non alliées et les alliages de cuivre, comme le laiton et le bronzeNote de bas de page 14.

On rapporte que les solutions d’acide phosphorique sont corrosives pour l’aluminium à un taux >50 mils par an (>1,27 mm/an) à 15 °CNote de bas de page 15. A température ambiante, l’acide phosphorique a été testé pour la corrosion de l’aluminium en utilisant des solutions aqueuses à 5 % et 85 %Note de bas de page 16. La vitesse de corrosion est rapportée à 100 mils par an (2,54 mm/an) et 1200 mils par an (30,5 mm/an).

Les solutions d’acide phosphorique (concentration allant de 50 à 85 %) ne sont pas corrosives à des températures normales (20-25 °C) pour la plupart des aciers inoxydables (série 300, Carpenter 20Cb-3), pour les fontes à haute teneur en nickel et en silicium, pour le cuivre et certains alliages de cuivre, comme le cuivre-nickel, et pour le nickel et les alliages à base de nickel, comme l’HastelloyNote de bas de page 14.

Les températures utilisées dans les études ci-dessus ne sont pas celles requises par la méthode d’essai prescrite dans l’article 7.16.1 du RPD (55 °C). Par conséquent, il n’existe pas de données permettant de déterminer si l’acide phosphorique répond aux critères de classification de la classe de danger Matières corrosives pour les métaux.

Poussières combustibles :

Aucune donnée disponible

Bien que l’acide phosphorique soit un solide sous forme pure à température ambiante, il n’a pas été signalé dans la littérature comme formant une poussière combustible.

Aucune donnée n’est disponible pour déterminer si la substance répond aux critères de classification de la classe de danger Poussières combustibles.

Asphyxiants simples :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un gaz. Les critères de classification des asphyxiants simples ne s’appliquent pas à cette substance.

Gaz pyrophoriques :

Sans objet

L’acide phosphorique n’est pas un gaz. Les critères de classification des gaz pyrophoriques ne s’appliquent pas à cette substance.

Produits chimiques sous pression :

Non évalué

La classification d’un produit dangereux dans la classe de danger Produits chimiques sous pression dépend du produit.

Renseignements sur la réglementation et autres renseignements

Renseignements sur la réglementation :

Les évaluations des substances dangereuses sont préparées par Santé Canada en tant que ressources éducatives et informatives. En vertu de la LPD, les fournisseurs de produits dangereux doivent, lors de la vente ou de l’importation d’un produit dangereux, fournir une étiquette et une fiche de données de sécurité qui répondent aux exigences énoncées dans le RPD.

Autres renseignements :

Les données et les classifications contenues dans ces évaluations des substances dangereuses sont basées sur des sources accessibles au public, telles que la littérature évaluée par des pairs ou les rapports d’organismes internationaux. De nouvelles données, y compris des informations exclusives, pourraient avoir un impact sur la classification des substances ou des produits dangereux qui les contiennent. Il est de la responsabilité du fournisseur de s’assurer de l’exactitude, de la suffisance et de la fiabilité de ses classifications de produits dangereux.

Dernière mise à jour :

2022

Préparé par :

Bureau des matières dangereuses utilisées au travail, Santé Canada

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Date de modification :