Page 3 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le tétrachlorure de carbone
Partie I. Vue d'ensemble et application - suite
Le tétrachlorure de carbone est une substance appauvrissant la couche d'ozone (SACO); sa fabrication et son utilisation sont régies par un accord international (le Protocole de Montréal). Au Canada, le tétrachlorure de carbone a été éliminé progressivement et n'est plus produit depuis 1996, mais il peut encore être importé et utilisé à des fins restreintes dans l'industrie chimique. Dans l'environnement, on le trouve surtout dans l'air où sa présence résulte principalement de son rejet direct dans l'atmosphère.
Santé Canada a récemment terminé son examen des risques sanitaires associés à l'exposition au tétrachlorure de carbone dans l'eau potable. Le présent document technique de la Recommandation comprend une évaluation de tous les risques sanitaires associés à cette substance dans l'eau potable, évaluation qui tient compte de multiples voies d'exposition, dont l'ingestion ainsi que l'inhalation et l'absorption cutanée lors d'une douche ou d'un bain. On y examine des études et des approches nouvelles en prenant en considération la disponibilité de méthodes de traitement appropriées. Au terme de cet examen, la recommandation établie est une concentration maximale acceptable (CMA) de 0,002 mg/L (2 µg/L).
Le tétrachlorure de carbone est classifié comme possiblement cancérogène pour les humains en raison des données inadéquates sur sa cancérogénicité chez l'humain, mais des preuves suffisantes chez les animaux. Toutefois, les études sur le cancer existantes comportent des lacunes majeures. D'après des études chez l'animal, le pouvoir cancérogène du tétrachlorure de carbone découle de ses effets hépatotoxiques, d'où l'existence possible d'un seuil. Par conséquent, la CMA a été établie en fonction de l'hépatotoxicité, en incorporant également un facteur d'incertitude supplémentaire de 10 pour tenir compte du manque d'étude appropriée sur les effets chroniques et de données probantes concernant le mode d'action pour la cancérogénécité.
Les Canadiens peuvent être exposés au tétrachlorure de carbone par l'air et l'eau potable. En outre, certains segments de la population peuvent y être exposés dans les lieux de travail ou par suite de l'utilisation de certains produits de consommation. Vu sa grande volatilité, le provenant des eaux souterraines que dans celle provenant des eaux de surface. La présence de tétrachlorure de carbone dans l'air ambiant résulte de rejets pendant sa production, son élimination ou son utilisation. Des mesures récentes effectuées dans l'air intérieur et extérieur au Canada ont montré que les concentrations moyennes sont inférieures à 1 µg/m³. L'alimentation ne constitue pas une voie d'exposition préoccupante, car le tétrachlorure de carbone n'est plus utilisé pour la fumigation des céréales et son emploi dans d'autres pays est limité.
Les usines de traitement municipales peuvent réduire les concentrations de tétrachlorure de carbone dans l'eau potable en utilisant des procédés d'adsorption sur charbon actif et de strippage à l'air. L'oxydation et l'osmose inverse peuvent également être efficaces pour réduire les concentrations de composés organiques volatils (COV), tel le tétrachlorure de carbone, dans l'eau potable. À l'échelle résidentielle, des dispositifs de traitement certifiés (principalement au point d'utilisation et certains au point d'entrée) sont offerts sur le marché pour réduire les concentrations de COV, comme le tétrachlorure de carbone. Les systèmes installés au point d'entrée sont préférables pour les COV tels que le tétrachlorure de carbone, car ils fournissent de l'eau traitée pour le bain et la lessive en même temps que pour la cuisine et la boisson.
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