Page 4 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le trichloroéthylène
3.0 Propriétés, utilisation et sources dans l'environnement
Le trichloroéthylène (CHCl=CCl2; masse moléculaire relative de 131,4), aussi appelé TCE et trichloroéthène, est un liquide incolore qui a une odeur fétide. Ses seuils olfactifs sont de 546-1 092 mg/m³ dans l'air et de 0,31 mg/L dans l'eau (Amoore et Hautala, 1983; Ruth, 1986). À la température ambiante, le TCE est un liquide volatil non visqueux qui a un point d'ébullition de 86,7 °C. Moyennement soluble dans l'eau (1,1-1,4 g/L), le TCE a un faible coefficient de partage n-octanol/eau (log Kow 2,29-2,42), une tension de vapeur élevée (8,0-9,9 kPa à 20-25 °C; McNeill, 1979; ATSDR, 1989) et une constante de la loi d'Henry de 1,1 kPa·m³/mol à 25 °C (Hine et Mookerjee, 1975). Dans l'air, 1 ppm équivaut à 5,41 mg/m³ à 20 °C et 101,3 kPa (Verschueren, 1983). Dans des conditions d'utilisation normales, on considère que le TCE est ininflammable et moyennement stable, mais il faut y ajouter des stabilisants (jusqu'à 2 % v/v) dans les utilisations commerciales.
L'utilisation du TCE a chuté dans les pays industrialisés depuis 1970 (McNeill, 1979). Au Canada, 90 % du TCE consommé sert dans des activités de dégraissage de pièces métalliques et le reste, dans des applications diverses comme les solvants pour textiles, les décapants, les revêtements et les résines vinyliques. Des produits domestiques et de consommation, tels que les correcteurs pour machine à écrire, peuvent aussi contenir du TCE. La production de TCE a cessé au Canada en 1985, mais on continue d'en importer. Au cours de la période de 1995 à 1999, la demande annuelle totale a atteint en moyenne 220 tonnes au Canada. La demande de TCE a diminué récemment, ce qui peut être attribuable à plusieurs facteurs, dont les suivants : utilisation d'autres solvants pour le dégraissage des métaux, baisse du nombre d'entreprises de dégraissage des pièces métalliques et récupération et recyclage accrus des solvants par les utilisateurs (CPI, 2000). Les services qui présentent des rapports à l'Inventaire national des rejets de polluants d'Environnement Canada ont indiqué qu'on a recyclé environ 17 % du TCE pendant la période de 1996 à 2000 (Environnement Canada, 2000).
On croit que la majeure partie du TCE qui sert aux activités de dégraissage est rejetée dans l'atmosphère (EPA des États-Unis, 1985a). Les effluents industriels peuvent toutefois introduire du TCE dans les eaux de surface et les eaux souterraines (PISC, 1985). La mauvaise manipulation et l'élimination inappropriée du TCE dans les décharges sont les principales causes de contamination des eaux souterraines. Dans les eaux de surface, la volatilisation est la principale voie de dégradation, tandis que la photodégradation et l'hydrolyse jouent des rôles mineurs. Dans les eaux souterraines, le TCE se dégrade lentement sous l'action des micro-organismes. La biodégradation dans les eaux souterraines d'un autre polluant organique volatil, le tétrachloroéthylène (ou perchloroéthylène, PCE) peut aussi entraîner la formation de TCE (Major et coll., 1991).
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